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Résultat : 4715 réponses dans le Petit Larousse 1905.

C n. m. Troisième lettre de l'alphabet et la deuxième des consonnes. — Devant les voyelles a, o, u, devant une consonne ou à la fin d'un mot, c se prononce comme k : cacao, crime, échec. c marqué d'une cédille ou placé devant e, i, y, se prononce comme s : François, citron, cygne. C, chiffre romain, vaut 100 ; mais, précédé d'un X (XC), il ne vaut que 90.
ÇA pr. dém. contr. pour cela : donnez-moi ça. (Fam).
ÇA adv. de lieu. Ici : viens çà. Çà et là loc. adv. De côté et d'autre : courir çà et là. Çà, or çà, ah çà interj. : çà, déjeunons. Or cà, répondez...
CAB n. m. (mot angl.) Sorte de cabriolet à deux ou à quatre roues, d'origine anglaise, où le cocher est sur un siège élevé, placé par derrière.
CABALE n. f. (hébr. kabbalah, tradition). Chez les juifs, interprétation mystérieuse de la Bible, transmise depuis Adam ou Abraham par une chaîne continue d'initiés. Art chimérique de commercer avec les esprits. Ensemble des partisans d'une doctrine, d'une coterie. Menée, intrigue : formeer des cabales.
CABALER (lé) v. n. Comploter.
CABALEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui cabale.
CABALISTE (lis-te) n. Personne versée dans l'art de la cabale.
CABALISTIQUE (lis-ti-ke) adj. Qui a rapport à la cabale, à la magie : signes cabalistiques. Qui affecte un air d'obscurité mystérieuse : style cabalistique.
CABALISTIQUEMENT (lis-ti-ke-man) adv. D'une manière cabalistique.
CABALLERO n. m. (mot esp. signif. cavalier). En Espagne, membre de la petite noblesse dispensée de l'impôt, mais à la condition de servir à cheval. Pl. des caballeros.
CABAN n. m. (esp. gaban). Surtout à manche et à capuchon qu'on met par les temps pluvieux.
CABANAGE n. m. Endroit où l'on établit des cabanes. Fait de loger dans une cabane.
CABANE n. f. (lat. vulg. capanna). Maisonnette, hutte, baraque, bicoque, réduit chétif, abri. Réduit destiné a des animaux : cabane à lapins.
CABANER (né) v. n. Vivre sous des cabanes.
CABANON n. m. Petite et chétive cabane. Petite loge où l'on renferme les fous furieux, dans les maisons d'aliénés : être fou à mettre au cabanon. Cachot étroit et sombre dans une prison.
CABARET (rè) n. m. Lieu où l'on boit, où l'on achète des boissons spiritueuses au détail. (S'emploie souvent en mauv. part.) Pilier de cabaret, client assidu des cabarets, ivrogne. Cabaret borgne, débit mal tenu, mal famé. Restaurant élégant : viveurs qui vont souper au cabaret. Petite table, plateau supportant des tasses, des verres à liqueurs, etc. ; assortiment de ces objets : un cabaret en baccarat.
CABARETIER (ti-é), ÈRE n. Qui tient cabaret.
CABAS (ba) n. m. Panier plat en paille, en laine, etc. Panier de jonc pour les figues.
CABASSET (ba-sè) n. m. (de cabas). Casque du xvie siècle, sorte de bassinet sans visière.
CABERNET (bèr-nè) n. m. Cépage cultivé dans le sud-ouest de la France, et dont il existe deux variétés principales : le cabernet franc et le cabernet sauvignon, qui sont d'une maturité relativement tardive.
CABÉRU n. m. Chien sauvage d'Afrique.
CABESTAN (bès-tan) n. m. Treuil vertical à barres horizontales pour rouler ou dérouler un câble, haler les fardeaux, etc. : on lève l'ancre des navires au moyen du cabestan.
CABIAI (bi-è) n. m. Genre de mammifères rongeurs, de l'Amérique du Sud.
CABILLAUD (bi, ll mll., ô) ou CABLIAU (ô) n. m. Nom vulgaire de la morue fraîche.
CABILLOT (bi, ll mll., ô) n. m. Mar. Cheville de bois dur ou de fer, autour de laquelle on amarre un cordage.
CABINE n. f. (de cabane.) Chambrette à bord d'un navire. Logette où un baigneur se déshabille. Réduit spécial : cabine téléphonique.
CABINET (né) n. m. (de cabine.) Petite chambre : cabinet de toilette. Bureau : le cabinet du directeur. Etude de notaire, d'avocat, d'homme d'affaires. Ensemble des ministres d'un Etat : la politique du cabinet Polignac amena la révolution de 1830. Collection scientifique : cabinet d'histoire naturelle. Lieux d'aisances. (Dans ce sens, s'emploie en général au pluriel.) Petit buffet à compartiments : cabinet de laque. Cabinet noir, bureau secret, établi par Louis XV, et où le gouvernement violait le secret des correspondances. Cabinet de lecture, salle où l'on donne à lire des journaux, des livres. Homme de cabinet, que sa profession oblige d'y travailler.
CÂBLE n. m. Grosse corde. Faisceau de fils métalliques protégé par des enveloppes isolantes, qui sert à la télégraphie ou à la téléphonie souterraine ou sous-marine : le premier câble transatlantique fut jeté entre la France et l'Amérique en 1866. Encablure.
CÂBLÉ n. m. Gros cordon formeé de fils tordus en câble, pour soutenir les tableaux, les tentures, etc.
CABLÉ, E adj. Archit. Qui présente la formee d'un câble : moulure câblée.
CÂBLEAU (blô) ou CÂBLOT (blo) n. m. Câble, amarre de médiocre grosseur.
CÂBLER (blé) v. a. Tordre plusieurs cordes ensemble pour n'en faire qu'une. Télégraphier par câble : câbler une victoire.
CÂBLOGRAMME (gra-me) n. m. (de câble, et du gr. gramma, écrit.) Dépêche télégraphique, envoyée par un câble : envoyer un câblogramme.
CABOCHARD (char), E adj. et n. Se dit d'un homme ou d'un animal entêté : jument cabocharde.
CABOCHE n. f. (lat. caput, tête). Fam. Grosse tête. Comm. Clou à tête large et ronde.
CABOCHON n. m. Pierre précieuse polie, mais non taillée. Clou de cuivre doré, argenté, bronzé, à tête décorée, et que l'on emploie en ameublement.
CABOSSE (bo-se) n. f. Meurtrissure ; bosse.
CABOSSER (bo-sé) v. a. Bosseler : cabosser de l'argenterie pour la faire paraître plus ancienne.
CABOT ou CHABOT (bo) n. m. Nom vulgaire d'un poisson d'eau douce du genre muge.
CABOTAGE n. m. (esp. cabo, cap). Navigation marchande à faible distance des côtes, et spécialement entre les ports d'un même pays, par opposition à la navigation au long cours.
CABOTER (té) v. n. Faire le cabotage.
CABOTEUR ou CABOTIER (ti-é) adj. et n. m. Bâtiment, marin qui fait le cabotage : navire caboteur ; un caboteur.
CABOTIN, E n. (de Cabotin, n. propre.) Mauvais acteur. Comédien ambulant. Fam. et fig. Personne qui joue une comédie bruyante pour se faire valoir : les cabotins de la politique.
CABOTINAGE n. m. Métier, action de cabotin.
CABOTINER (né) v. n. Faire le cabotin.
CABOULOT (lò) n. m. Loge, compartiment dans une étable. Pop. Café d'ordre inférieur.
CABRER [bré] (SE) v. pr. Se dresser sur les pieds de derrière, en parlant des chevaux. Fig. Se révolter : l'amour-propre se cabre devant les railleries.
CABRI n. m. (lat. capra, chèvre). Chevreau. Sauter comme un cabri, sauter gaiement et vivement.
CABRIOLE n. f. (ital. capriola). Saut agile que l'on fait en se retournant sur soi-même. Fig. Faire la cabriole, montrer de la souplesse, savoir se plier facilement aux circonstances.
CABRIOLER (lé) v. n. Faire des cabrioles.
CABRIOLET (lè) n. m. Voiture légère à deux ou quatre roues, et munie généralement d'une capote. Chapeau de femme, sous le Directoire. Cordelette à nœuds, terminée à chaque bout par un morceau de bois, dont on se sert pour maintenir par les poignets des malfaiteurs.
CABRIOLEUR, EUSE (eu-ze) adj. et n. Qui fait des cabrioles. (Peu us.)
CABUS (bu) adj. m. Pommé : chou cabus.
CACA n. m. Excrément. (Langage enfantin.)
CACADE n. f. Entreprise folle. Echec ridicule.
CACAHUÈTE (ou-è-te) n. f. Nom vulgaire des fruits de l'arachide. On dit aussi cacahuate (ou-a-te).
CACAO n. m. Amande du cacaoyer, qui sert à faire le chocolat. Chocolat en poudre : cacao de première marque. Beurre de cacao, huile extraite du cacao.
CACAOYER (o-ié) ou CACAOTIER (ti-é) n. m. Arbre d'Amérique, famille des malvacées, qui produit le cacao, et qui atteint dix mètres de hauteur.
CACARDER (dé) v. n. Se dit du cri de l'oie : l'oie cacarde.
CACAOYÈRE (o-iè-re) ou CACAOTIÈRE n. f. Terrain planté de cacaoyers.
CACATOIS (toi) n. m. (du malais kakatoua.) Oiseau de la famille des perroquets, au plumage orné de couleurs vives, et qui habite l'Inde, la Malaisie, la Nouvelle-Hollande : le cacatois apprend difficilement à parler. (On dit aussi cacatoès et kakatoès.) Mar. Petit mât au-dessus du mât de perroquet. Petite voile carrée, s'établissant sur ce mât.
CACHALOT (lo) n. m. Grand mammifère cétacé assez semblable à la baleine, mais d'une férocité exceptionnelle. — Le cachalot a les mâchoires garnies de dents et non de fanons ; sa tête est énorme et il atteint jusqu'à 25 mètres de long. On trouve dans ses intestins l'ambre gris et l'on retire de sa tête le blanc de baleine dont on fait les bougies. Il habite toutes les mers, mais surtout le grand Océan.
CACHE n. f. Lieu secret pour cacher : une cache introuvable. N. m. Phot. Papier noir découpé de façon à cacher certaines parties d'un cliché photographique et à laisser la lumière agir sur d'autres.
CACHE-CACHE n. m. Jeu d'enfants, dans lequel tous les joueurs se cachent, à l'exception d'un seul, qui cherche à découvrir les cachettes des autres.
CACHE-CORSET (sè) n. m. invar. Corsage de dessous, en tissu léger et chaud.
CACHECTIQUE (chèk-ti-ke) adj. et n. Qui a rapport à la cachexie. Atteint de cachexie : enfant cachectique ; un cachectique.
CACHE-ENTRÉE (an-tré) n. m. invar. Pièce métallique mobile pour recouvrir le trou d'une serrure.
CACHEMIRE n. m. Tissu fin en poil de chèvres de Cachemire. Cachemire de l'Inde, châle fait de ce tissu.
CACHE-MOUCHOIR n. m. invar. Jeu d'enfant dans lequel un des joueurs cache un mouchoir et les autres le cherchent. (On dit aussi cache-tampon.)
CACHE-NEZ (né) n. m. invar. Cravate longue, épaisse, pour garantir du froid le cou, la partie inférieure du visage.
CACHE-PEIGNE (pè-gne) n. m. invar. Se dit de fleurs, rubans placés en garniture derrière un chapeau de femme pour cacher le peigne qui retient le chignon.
CACHE-POT (po) n. m. invar. Enveloppe de papier, d'étoffe, etc., ou vase orné qui sert à cacher un pot grossier contenant une plante d'appartement.
CACHE-POUSSIÈRE (pou-si-è-re) n. m. invar. Manteau, pardessus léger qui préserve de la poussière.
CACHER (ché) v. a. (lat. coaeticare). Soustraire aux regards : les femmes arabes cachent leur visage sous un voile. Faire un secret de, dissimuler : cacher sa joie. Se cacher v. pr. Se soustraire aux regards. Se cacher d'une chose, ne pas vouloir qu'elle soit sue : pourquoi se cacher d'un scrupule honorable ? Se cacher de quelqu'un, agir en dehors de lui.Ant. Dévoiler, montrer.
CACHET (chè) n. m. Petit sceau gravé ; son empreinte : les lettres chargées doivent être scellées de cinq cachets. Carte qui sert à marquer chaque leçon que donne un maître. Payer au cachet, payer d'après le nombre des leçons données. Courir le cachet, par dénigr., donner pour vivre des leçons à domicile. Lettre de cachet, pli fermé d'un cachet du roi, et qui contenait ordinairement un ordre arbitraire d’exil ou d'emprisonnement. Fig. Caractère de l'esprit, du talent : le cachet du génie. Absol. : œuvre qui n'a point de cachet.
CACHETAGE n. m. Action de cacheter.
CACHETER (té) v. a. (Prend deux t devant une syllabe muette : je cachette.) Fermer, sceller avec un cachet. Fermer, en général, en parlant d'une enveloppe. Cire à cacheter, Espèce de résine dont on se sert pour cacheter les lettres, les bouteilles. Ant. Décacheter.
CACHETTE (chè-te) n. f. Endroit propre à cacher quelqu'un. Petite cache. En cachette loc. adv. En secret, à la dérobée : rire en cachette.
CACHEXIE (chèk-sî) n. f. (gr. kakos, mauvais, et exia, état). Etat d'affaissement, d'amaigrissement général du corps : la cachexie est souvent la formee suprême des maladies de la nutrition.
CACHOLONG (lon) n. m. Minér. Variété d'opale.
CACHOT (cho) n. m. Prison étroite, obscure. Lieu de détention, en général : les cachots de Venise rendaient rarement leur proie.
CACHOTTER (cho-té) v. n. Faire des cachotteries.
CACHOTTERIE (cho-te-rî) n. f. Fam. Mystère sur des choses de peu d'importance : faire des cachotteries. Ant. Franchise, sincérité.
CACHOTTIER (cho-ti-é), ÈRE adj. et n. Qui se plaît aux cachotteries ; qui fait des cachotteries.
CACHOU n. m. Substance astringente, stomachique et stimulante, extraite d'un acacia des Indes. Adjectiv. De couleur tabac : une robe cachou.
CACHUCHA (ka-tchu-tcha) n. f. Danse espagnole, d'un mouvement gracieux et vif, avec accompagnement de castagnettes.
CACIQUE n. m. (m. caraïbe.) Chef, prince, chez certains indigènes d'Amérique, aujourd'hui disparus.
CACOCHYME (chi-me) adj. et n. (gr. kakos, mauvais, et chumos, suc). Qui est d'une constitution débile : vieillard cacochyme. (S'emploie surtout plaisamment.) Fig. Quinteux.
CACOCHYMIE (chi-mî) n. f. Etat d'une personne cacochyme. Aigreur de caractère.
CACOGRAPHIE (fî) n. f. (gr. kakos, mauvais, et graphein, écrire). Orthographe vicieuse. Exercice grammatical qui présente aux élèves des fautes de langage qu'ils doivent corriger, comme : apparution, disparution, en définitif, mis pour : apparition, disparition, en définitive. Recueil d'exercices de ce genre.
CACOGRAPHIQUE adj. Qui a rapport a la cacographie.
CACOLET (lè) n. m. Siège léger, à dossier, que l'on peut placer de chaque côté d'un bât spécial, sur les mulets, pour transporter les voyageurs ou les blessés.
CACOLOGIE (jî) n. f. (gr. kakos, mauvais, et logos, discours). Construction ou locution vicieuse, comme : il faut réfléchir auparavant de parler ; il ne voulait pas que j'y aille, au lieu de : avant, allasse.
CACOLOGIQUE adj. Qui a rapport à la cacologie : exercices cacologiques.
CACOPHONIE (ni) n. f. (gr. kakos, mauvais, et phône, voix). Rencontre de mots ou de syllabes qui blessent l'oreille, comme : Ciel ! si ceci se sait! Ant. Euphonie. Mus. Mélange désagréable de sons discordants : les discussions dégénèrent souvent en cacophonies. Ant. Harmonie.
CACOPHONIQUE adj. Qui a le caractère de la cacophonie.
CACTACÉES (kak-ta-sé) ou CACTÉES (kak-té) n. f. pl. Famille de plantes grasses dicotylédones, ayant pour type le genre cactus. S. une cactacée ou cactée.
CACTUS (kak-tuss) ou CACTIER (kak-ti-é) n. m. (gr. kaktos, sorte de plante épineuse). Genre de plantes exotiques, grasses et épineuses, type de la famille des cactées (nopal, figuier d'Inde, etc.) : les cactus atteignent leur plus grande dimension dans les pays chauds et secs.
CADASTRAGE (das-tra-je) n. m. ou CADASTRATION (das-tra-si-on) n. f. Action de cadastrer.
CADASTRAL (das-tral), E, AUX adj. Relatif au cadastre : registre cadastral ; plan cadastral.
CADASTRE (das-tre) n. m. (lat. capitastrum). Registre public qui porte le relevé détaillé des propriétés territoriales d'une contrée, d'une commune, présentant leur situation, leur étendue et leur valeur, pour permettre l'assiette de l'impôt foncier : Charles VII eut la première idée du cadastre général de la France.
CADASTRER (das-tré) v. a. Mesurer et inscrire au cadastre : cadastrer le territoire d'une commune.
CADAVÉREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. Qui tient du cadavre : teint cadavéreux.
CADAVÉRIQUE adj. Qui a rapport au cadavre : rigidité cadavérique.
CADAVRE n. m. (lat. cadaver). Corps d'un homme ou d'un animal mort. Par exagér. Corps très affaibli, menacé de mort prochaine : c'est un cadavre ambulant. Poét. : le cadavre d'un vieux chêne.
CADE n. m. Genévrier oxycèdre. Huile de cade, liquide noir et puant, inflammable, qui s'emploie contre les plaies des chevaux, les maladies de la peau, etc.
CADE n. m. (lat. cadus, tonneau). Baril en usage dans les salines.
CADEAU (dô) n. m. Présent, don : les petits cadeaux entretiennent l'amitié.
CADEDIS (diss) interj. Ancien juron gascon.
CADENAS (na) n. m. (lat. catena, chaîne). Serrure mobile, munie d'un arceau métallique, fixé à l'une de ses extrémités, qui se passe dans des pitons fermés, etc. Coffret où l'on enfermait l'argenterie royale.
CADENASSER (na-sé) v. a. Fermer avec un cadenas : cadenasser une porte.
CADENCE (dan-se) n. f. (ital. cadenza). Répétition de sons ou de mouvements qui se succèdent d'une façon régulière ou mesurée : marcher en cadence; la cadence du vers alexandrin est monotone. Mus. Repos marqué et amené de la voix ou de l'instrument à la fin d'une phrase musicale : cadence parfaite ; cadence plagale. (S'est dit jadis pour trille.)
CADENCER (dan-sè) v. n. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il cadença, nous cadençons.) Faire des cadences ou trilles avec la voix. V. a. Donner de l'harmonie et du rythme à ses périodes, à ses vers, à un acte quelconque : cadencer le pas.
CADENETTE (nè-te) n. f. Longue tresse de cheveux que portaient de chaque côté de la figure certains corps de troupes au xviie siècle.
CADET, ETTE (dè, è-te) adj. (du bas lat. capitettus, petite tête). Puîné, ou, plus particulièrement, enfant né le second : sous l'ancien régime, les aînés étaient avantagés au détriment des cadets. Branche cadette d'une maison, sortie d'un cadet : la branche cadette des Bourbons descend de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. N. m. Le plus jeune : le cadet de toute la famille. Fig. Moins âgé, sans relation de parenté : il est mon cadet. Jeune gentilhomme, destiné à la carrière militaire, qui faisait ses premières armes en qualité de soldat : compagnie de cadets. C'est un fier cadet, se dit d'un jeune homme courageux. Loc. Prov. C'est le cadet de mes soucis, c'est ce qui me préoccupe le moins.
CADETTE (dè-te) n. f. La moins longue des deux grandes queues, dans les anciens billards. Dalle carrée de pierre, servant au pavage.
CADI n. m. (ar. câdhi). Juge musulman qui remplit à la fois des fonctions civiles et religieuses.
CADIS (di) n. m. Tissu de laine étroit et léger.
CADMÉEN, ENNE (mé-in, è-ne) adj. Attribué à Cadmus. Lettres cadméennes, les seize lettres de l'alphabet grec primitif, imité de l'alphabet phénicien.
CADMIE (mî) n. f. Résidu qui s'attache aux parois du gueulard des hauts fourneaux.
CADMIUM (om') n. m. Corps simple, métal mou et blanc, qui accompagne le zinc dans ses minerais (découvert par Stromeyer en 1817.)
CADOLE n. f. Sorte de loquet de porte.
CADRAN n. m. Surface portant les chiffres des heures, etc., et sur laquelle courent les aiguilles d'une montre, d'une pendule, etc. Surface analogue qui porte les divisions d'un instrument de physique : manomètre, galvanomètre, etc., ou une rose des vents : le cadran d'une boussole. Cadran solaire, cadran lunaire, surface plane sur laquelle des lignes indiquent les heures que le soleil ou la lune marquent en projetant successivement sur ces lignes l'ombre d'un style, ou tige implantée dans la surface : les cadrans solaires étaient connus des Egyptiens.
CADRAT (dra) n. m. Impr. Petit lingot de métal plus bas et de même corps que les lettres, qui sert à compléter une ligne que la lettre ne remplit pas.
CADRATIN n. m. Imp. Petit cadrat
CADRATURE n. f. Assemblage des pièces qui meuvent les aiguilles d'une montre, etc.
CADRE n. m. (ital. quadro, carré). Bordure unie ou ouvragée, de bois, de bronze, etc., qui entoure une glace, un tableau, un panneau, etc. Charpente de bois soutenant les parois d'un puits. Châssis de bois que l'on place dans les ruches et dans lequel les abeilles établissent leurs rayons. Châssis de bois avec un fond de toile servant, à bord, de couchette suspendue. Châssis en général. Fig. Limites renfermant un espace ; cet espace lui-même : les montagnes d'un côté, la mer de l'autre, formeent à Nice un cadre magnifique. Plan d'un ouvrage d'esprit : Corneille place tous ses héros dans un cadre héroïque. Ensemble des gradés d'une troupe militaire, qui en formeent le noyau : les cadres d'un régiment.
CADRER (dré) v. n. (lat. quadrare). Avoir du rapport, concorder. Ant. Détonner, jurer.
CADUC, UQUE (duk, du-ke) adj. (lat. caducus). Vieux, cassé, faible, menaçant de tomber : l'intempérance rend l'homme caduc avant l'âge. Se dit des organes des plantes qui tombent et se renouvellent chaque année : feuilles caduques. Fig. Nul, annulé : un legs devient caduc en cas d'aliénation par le testateur de la chose léguée. Mal caduc, épilepsie. Ant. Jeune, robuste, vigoureux, persistant.
CADUCÉE (sé) n. m. (lat. caduceum). Baguette de laurier ou d'olivier surmontée de deux ailes et entourée de deux serpents entrelacés : le caducée, attribut de Mercure, symbolisait la paix et le commerce. (Les serpents sont le symbole de la prudence, de la ruse, et les ailes désignent l'activité.) — La fable raconte que Mercure sépara un jour, avec sa baguette, deux serpents qui se battaient. Le caducée, fait de la baguette de Mercure et des deux serpents, devint dès lors l'emblème de la concorde.
CADUCITÉ n. f. Etat de ce qui est caduc. Période de la vie humaine, qui va de 70 à 80 ans.
CADURCIEN, ENNE (si-in, è-ne) adj. et n. (lat. Cadurci, peuple qui habitait Cahors et ses environs). De Cahors. (On dit aussi cahorsin, e.)
CAECAL, E, AUX (sé) adj. Qui appartient au cæcum : appendice caecal.
CAECUM (sé-kom') n. m. (lat. caecus, aveugle). Partie du gros intestin, entre l'intestin grêle et le côlon.
CAESIUM ou CÉSIUM (sé-zi-om) n. m. Métal de la famille du potassium : le cæsium est rare et sans emploi.
CAFARD (far), E n. (bas lat. caphardum, sorte de déguisement). Fam. Hypocrite, faux dévot : Méfiez-vous des cafards. Adj. Qui marque l'hypocrisie : air cafard.
CAFARD (far) n. m. Nom vulgaire de la blatte.
CAFARDER (dé) v. n. Faire le cafard. Espionner. Rapporter.
CAFARDISE (di-ze) n. f. Action, parole de cafard.
CAFÉ n. m. (de l'ar. kahoua.) Fruit du caféier : les cafés de l'île Bourbon, de la Martinique, de Moka sont les plus estimés. Infusion faite avec ce fruit torréfié : prendre son café. Lieu public où l'on prend du café et d'autres liqueurs. Café au lait, mélange d'une infusion de café et de lait. Adj. Qui est de la couleur du café, c'est-à-dire d'un brun presque noir : une robe café.Le café paraît être originaire de l'Ethiopie. On fait communément honneur de la découverte de ses propriétés excitantes à un berger, qui aurait remarqué que ses chèvres manifestaient une vivacité extraordinaire après avoir brouté les graines et les feuilles de l'arbrisseau appelé caféier. Le café se répandit dans tout l'Orient, à partir du xve siècle. Introduit en France en 1654, ce ne fut qu'en 1669 qu'on en fit usage à Paris, malgré le premier avis des médecins. C'est un excellent tonique et stimulant du cœur. Toutefois, on doit en donner peu aux jeunes enfants, à cause de la surexcitation nerveuse qu'il peut déterminer.
CAFÉ-CONCERT (sèr) n. m. Sorte de théâtre en petit où le public boit, fume, en écoutant des chansonnettes, des saynètes, etc. Pl. des cafés-concerts. (On dit aussi café chantant.)
CAFÉIER (fé-ié) ou CAFIER (fi-é) n. m. Arbuste de la famille des rubiacées, haut de 7 à 10 mètres, qui produit le café : le caféier commence à fructifier au bout de trois ans.
CAFÉIÈRE (fé-iè-re) n. f. Lieu planté de caféiers.
CAFÉINE (fé-i-ne) n. f. Alcaloïde Caféier, extrait du café, tonique et stimulant du cœur, utilisé en médecine.
CAFÉISME (fé-is-me) n. m. Etat pathologique dû à l'abus du café.
CAFETAN ou CAFTAN n. m. Robe turque richement ornée et doublée de fourrure.
CAFETIER (ti-é) n. m. Qui tient un café.
CAFETIÈRE n. f. Vase qui sert à faire ou à verser le café : cafetière d'argent, de porcelaine.
CAFIER (fi-é) n. m. V. caféier.
CAFRE adj. et n. De la Cafrerie : les idiomes cafres sont agglutinants.
CAGE n. f. (lat. cavea). Loge grillée pour enfermer des oiseaux, des animaux, etc. : Louis XI renfermait ses prisonniers dans des cages de fer. Fig. et fam. Prison : mettre un voleur en cage. Cage d'une maison, les gros murs. Cage d'un escalier, espace réservé dans une construction, pour recevoir l'escalier. Appareil qui, dans les mines, monte le minerai extrait, les ouvriers, etc. Prov. : La plus belle cage ne nourrit pas l'oiseau, on peut, dans une habitation luxueuse, manquer du nécessaire.
CAGÉE (jé) n. f. Ensemble des oiseaux d'une cage.
CAGEOT (jo) n. m. Petite cage. Cage d'osier servant à transporter la volaille, les fruits, etc.
CAGEROTTE (ro-te) n. f. Forme en osier pour faire égoutter les fromages.
CAGETTE (jè-te) n. f. Petite cage.
CAGNARD (gnar), E adj. et n. (rad. cagne). Fam. Paresseux, fainéant : vie cagnarde ; c'est un cagnard.
CAGNARDER (dé) v. n. Fam. Vivre dans la paresse.
CAGNARDISE (di-ze) n. f. Fam. Fainéantise.
CAGNE n. f. (du lat. canis, chien). Mauvais chien. Personne fainéante, méprisable.
CAGNEUX, EUSE (gneû, eu-ze) adj. et n. Qui a les jambes rapprochées à la hauteur des genoux et écartées près des pieds : jambes cagneuses. Se dit du cheval dont les pieds sont tournés en dedans.
CAGNOTTE (gno-te) n. f. Tiroir ou vase à fente, analogue à une tirelire, qui reçoit les contributions imposées aux joueurs. Somme recueillie dans cette tirelire : manger la cagnotte.
CAGOT (gho), E adj. et n. (béarnais cagot.) Qui affecte une dévotion outrée et hypocrite : évitez les cagots autant que les gens dissipés.
CAGOTERIE (te-rî) n. f. Action, parole de cagot.
CAGOTISME (tis-me) n. m. Caractère de cagot.
CAGOULE n. f. Manteau de moine sans manches, surmonté d'un capuchon. Capuchon percé à l'endroit des yeux : les confréries de pénitents portent la cagoule.
CAHIER (ka-ié) n. m. Assemblage de feuilles de papier cousues ensemble : tenez vos cahiers propres. Autref., mémoire de remontrances ou de doléances adressé au souverain : les cahiers du tiers. Cahier des charges, ensemble des clauses imposées au signataire du contrat.
CAHIN-CAHA loc. adv. (du lat. qua hinc, qua hac). Fam. Tant bien que mal : sa santé va cahin-caha.
CAHOT (ka-o) n. m. (onomat.). Saut que fait un véhicule roulant sur un chemin raboteux. Fig. Obstacle, épreuve : les cahots de la vie.
CAHOTAGE n. m. Mouvement fréquent, causé par les cahots.
CAHOTANT (tan), E adj. Qui fait ou fait faire des cahots : voiture cahotante ; chemin cahotant.
CAHOTEMENT (man) n. m. Action de cahoter.
CAHOTER (té) v. n. Eprouver des cahots. V. a. Secouer. Fig. et fam. Ballotter, tourmenter.
CAHOTEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Qui fait éprouver des cahots : roue cahoteuse.
CAHUTE n. f. (holland. kajuit). Petite hutte : les cahutes des Arabes sont faites de boue et de paille.
CAÏD (ka-id') n. m. (ar. kaïd, chef). En Algérie et en Tunisie, magistrat indigène qui cumule les fonctions de juge, commandant, receveur des contributions, etc.
CAÏDAT (ka-i-da) n. m. Dignité, fonction d'un caïd.
CAÏEU ou CAYEU (ka-i-eu) n. m. Bourgeon souterrain qui se formee sur le côté d'un bulbe.
CAILLAGE (ka, ll mll.) n. m. Action de faire cailler ou de se cailler : on évite le caillage prématuré du lait en le faisant bouillir.
CAILLASSE (ka, ll mll., a-se) n. f. Dépôt caillouteux d'époque tertiaire.
CAILLE (ka, ll mll.) n. f. Genre de gallinacés, voisin des perdrix : le petit de la caille se nomme cailleteau.La caille, gibier de passage, fournit une chair succulente, et s'apprivoise avec facilité.
CAILLÉ (ka, ll mll., é) n. et adj. m. Caséine. Lait caillé.
CAILLEBOTIS (ka, ll mll., e-bo-ti) n. m. Panneau à jour pour fermer les ccoutilles.
CAILLEBOTTE (ka, ll mll., e-bo-te) n. f. Masse de lait caillé.
CAILLEBOTTER (ka, ll mll., e-bo-té) v. a. Réduire en caillots. Se caillebotter v. pr. Se prendre en caillots.
CAILLE-LAIT (ka, ll mll., e-lè) n. m. invar. Nom vulgaire du gaillet, plante de la famille des rubiacées, à laquelle on a faussement attribué la propriété de faire cailler le lait.
CAILLEMENT (ka, ll mll., e-man) n. m. Action de cailler. Son résultat.
CAILLER (ka, ll mll., é) v. a. (lat. coagulare). Figer, coaguler, épaissir : la présure caille le lait.
CAILLETAGE (ka, ll mll.) n. m. Bavardage.
CAILLETEAU (ka, ll mll., e-tù) n. m. Jeune caille.
CAILLETER (ka, ll mll., e-té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : je caillette.) Babiller beaucoup.
CAILLETTE (ka, ll mll., è-te) n. f. Femme frivole, babillarde. (Se dit quelquefois d'un homme bavard ou léger.) Quatrième estomac des ruminants, ou abomasum, où se trouve la présure qui fait cailler le lait.
CAILLOT (ka, ll mll., o) n. m. Petite masse de liquide coagulé. (Se dit surtout du sang.)
CAILLOT-ROSAT (ka, ll mll., o-ro-za) n. m. Variété de poire, pierreuse, et dont le goût rappelle le parfum de la rose. Pl. des caillots-rosats.
CAILLOU (ka, ll mll.) n. m. Nom générique des pierres de petite dimension. Fig. Obstacle, embarras : la route de l'homme est semée d'épines et de cailloux.
CAILLOUTAGE (ka, ll mll.) n. m. Action de caillouter : le cailloutage des routes prévient leur dégradation par l'eau. Maçonnerie, pavage en cailloux.
CAILLOUTÉE (ka, ll mll., ou-té) n. f. Faïence en terre de pipe. Ornement en cailloux de diverses couleurs.
CAILLOUTER (ka, ll mll., ou-té) v. a. Garnir de cailloux : caillouter une route.
CAILLOUTEUR (ka, ll mll.) n. m. Ouvrier qui empierre les chemins.
CAILLOUTEUX, EUSE (ka, ll mll., ou-teû, eu-ze) adj. Rempli de cailloux : chemin caillouteux.
CAILLOUTIS (ka, ll mll., ou-ti) n. m. Amas de petits cailloux concassés, pour l'entretien d'une route. Ouvrage fait avec ces cailloux.
CAIMACAN (ka-i) n. m. Lieutenant du grand vizir ou d'un haut dignitaire turc.
CAÏMAN (ka-i) n. m. Espèce de crocodile des fleuves d'Amérique et de Chine, à museau long. (Il atteint 6 mètres de long ; sa peau est très employée en maroquinerie.)
CAÏQUE (ka-i-ke) ou CAÏC (ka-ik) n. m. Embarcation longue et étroite, en usage dans les mers du Levant.
CAIRN (kèrn) n. m. (mot irland..) Monticule ou tumulus de terre et de pierres élevé par les Celtes.
CAISSE (kè-se) n. f. (du lat. capsa, coffre). Coffre de bois, à usages divers. Coffre à argent. Bureau où il se trouve ; son contenu. Contenu d'un de ces coffres en général : voler la caisse ; acheter une caisse de raisins. Corps d'une voiture. Boîte d'une horloge. Récipient de bois pour plantes : orangers en caisse. Récipient quelconque, même en papier : petits fours en caisse. Etablissement qui reçoit des fonds pour les faire valoir ou seulement les administrer : caisse d'épargne; caisse d'épargne postale; caisse des retraites ; ivre de caisse. Caisse du tympan, cavité de l'oreille, qui se trouve en arrière du tympan. Caisse d'un mât, partie intérieure et carrée de ce mât. Tambour : caisse roulante, caisse claire. Grosse caisse, sorte de gros tambour. Caisse d'épargne. V. épargne. Caisse des retraites pour la vieillesse. V. retraite.
CAISSETTE (kè-sè-te) n. f. Petite caisse.
CAISSIER (kè-si-é), ÈRE n. Celui, celle qui tient la caisse d'un établissement.
CAISSON (kè-son) n. m. Chariot couvert pour transporter les vivres, les munitions d'une armée : chaque pièce d'artillerie de campagne est accompagnée de son caisson. Coffre d'une voiture. Grande caisse en tôle ou en charpente que l'on coule au fond de l'eau quand on a des fondations à établir. Compartiment de plafond orné de moulures.
CAJEPUT (put') n. m. Nom vulgaire d'espèces de myrtacées des Indes, ainsi que de l'huile et de l'essence verte qu'on extrait de ces végétaux.
CAJOLER (lé) v. a. Flatter, louer, caresser dans un intérêt quelconque : cajoler un vieillard pour se faire nommer sur son testament. Ant. Rudoyer.
CAJOLERIE (rî) n. f. Action de cajoler, paroles et manières flatteuses. Ant. Bourrade, brusquerie.
CAJOLEUR, EUSE (eu-ze) adj. et n. Qui cajole. Ant. Bourru.
CAKE-WALK (kek-ouâk) n. m. (mot angl.). Danse américaine, dérivée de la bamboula des nègres.
CAL n. m. (lat. calus, callosité). Durillon, cicatrice saillante d'un os fracturé. Pl. des cals.
CALABRAIS, E (la-brè, è-ze) adj. et n. De la Calabre.
CALADE ou CHALADE n. f. Terrain en pente, que l'on exerce les chevaux à descendre en galopant.
CALADION n. m. Genre d'aroïdées à feuillage ornemental, de l'Amérique du Sud.
CALAGE n. m. Action de caler, d'étayer.
CALAISON (lê-zon) n. f. Mar. Enfoncement d'un navire suivant son chargement. Syn. tirant d'eau.
CALAMBAR, CALAMBAC, CALAMBOUR (lan) n. m. Bois odorant des Indes, employé en tabletterie.
CALAME n. m. (lat. calamus) n. m. Roseau dont les anciens se servaient pour écrire.
CALAMENT (man) n. m. Variété de mélisse à odeur agréable, employée en médecine.
CALAMINAIRE (nè-re) adj. Pierre calaminaire, syn. de calamine.
CALAMINE n. f. Minér. Silicate hydraté naturel de zinc, phosphorescent par frottement.
CALAMITE n. f. Espèce de gomme-résine. Sorte d'argile blanche. Plante cryptogame, fossile dans la houille.
CALAMITÉ n. f. (lat. calamitas). Grand malheur public. Infortune qui atteint toute une catégorie d'individus : la famine, la guerre sont des calamités.
CALAMITEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Se dit des temps de peste, de guerre, de famine, etc.
CALANDRAGE n. m. Action de calaudrer : le calandrage sert à glacer les étoffes et le papier.
CALANDRE n. f. Machine pour lisser et lustrer les étoffes, glacer les papiers : les calandres sont formeées de trois cylindres, deux en carton et le troisième métallique. Grosse alouette. Petit charançon qui ronge le blé.
CALANDRER (dré) v. a. Faire passer à la calandre.
CALANDREUR, EUSE (eu-ze) n. Personne qui calandre.
CALAO n. m. Genre d'oiseaux d'Asie, à bec pourvu d'un appendice recourbé. (On dit aussi buceros.)
CALCAIRE (kè-re) adj. (lat. calcarius). Qui contient de la chaux : les marnes calcaires servent à amender les sols sablonneux. N. m. Roche riche en carbonate de chaux, d'où l'on tire la chaux en dégageant l'acide carbonique sous l'action d'une forte chaleur : on reconnaît les calcaires à l'effervescence qu'ils produisent au contact d'un acide.
CALCANÉUM (né-om') n. m. Anat. Os du talon, gros et court, qui soutient le poids du corps dans la marche.
CALCÉDOINE n. f. Agate fine d'un blanc laiteux, légèrement bleuâtre : la calcédoine rouge prend le nom de cornaline.
CALCÉDONIEUX, EUSE (ni-eû, eu-ze) adj. (de calcédoine). Taché de blanc laiteux, en parlant des pierres fines.
CALCÉOLAIRE (lè-re) n. f. Genre de scrofulariacées ornementales, originaires de l'Amérique du Sud, et cultivées dans les serres d'Europe.
CALCIFICATION (si-on) n. f. Dépôt de sels calcaires dans les tissus organiques.
CALCIFIÉ, E adj. Converti en carbonate de chaux.
CALCIN n. m. Débris de verre pulvérisé. Verre utilisé pour les émaux. Croûte calcaire qui se dépose à l'intérieur des chaudières à vapeur : les déchirements du calcin peuvent amener l'explosion d'une chaudière.
CALCINATION (si-on) n. f. Action de calciner ; ses effets : la calcination du gypse fournit le plâtre.
CALCINER (né) v. a. (lat. calx, calcis, chaux). Proprem. Réduire en chaux par l'action du feu. Par exagér. Dessécher par l'effet d'une excessive chaleur : calciner l'or, le plomb.
CALCITE n. f. Carbonate naturel de chaux : le spath d'Islande est formeé de calcite.
CALCIUM (si-om') n. m. Métal blanc jaunâtre, isolé par Davy (1808), qu'on obtient en décomposant certains de ses sels au moyen de la pile ou encore en chauffant de la chaux dans un courant de vapeurs de potassium ou de sodium : le calcium décompose l'eau à la température ordinaire.
CALCUL (kul') n. m. (lat. calculus, caillou, parce que, anciennement, on comptait avec des petits cailloux). Opération que l'on fait pour trouver le résultat de la combinaison de plusieurs nombres : erreur de calcul. Art de résoudre les problèmes de l'arithmétique : Pascal enfant avait de merveilleuses dispositions pour le calcul. Calcul mental, opérations d'arithmétique résolues de tête, sans le secours de signes écrits. Calcul infinitésimal, ensemble du calcul différentiel et du calcul intégral ayant pour but d'étudier la variation des fonctions pour des variations infiniment petites des variables. Combinaisons, mesures pour le succès d'une affaire : le résultat a trompé notre calcul. Méd. Nom donné à des concrétions pierreuses, qui se formeent dans la vessie et les reins.
CALCULABLE adj. Qui peut se calculer : le nombre des étoiles n'est pas calculable.
CALCULATEUR, TRICE adj. et n. Qui sait calculer, prévoir : esprit calculateur ; un calculateur habile.
CALCULER (lé) v. a. Faire une opération de calcul. Fig. Régler, combiner, apprécier : il faut calculer ses dépenses d'après ses revenus. Règle, machine à calculer, instruments à l'aide desquels on fait mécaniquement certains calculs.
CALCULEUX, EUSE (leû, eu-ze) adj. Méd. Qui a des calculs. Qui a rapport aux calculs.
CALDARIUM (ri-om) n. m. (mot lat.). Etuve de bains, chez les Romains.
CALE n. f. Objet quelconque, que l'on place sous un objet pour le mettre d'aplomb, l'empêcher de rouler, etc. Partie la plus basse dans l'intérieur d'un vaisseau : on arrime les marchandises dans la cale. Partie inclinée d'un port où l'on construit, où l'on répare les bâtiments qu'on y a halés et mis à sec. Cale d'un quai, lieu de débarquement. Supplice de la cale, autref., à bord des navires, châtiment qui consistait à laisser tomber le patient d'une certaine hauteur soit dans la mer (cale humide), soit sur le pont (cale sèche.) Fig. et fam. Etre à fond de cale, n'avoir plus aucune ressource.
CALÉ, E adj. Pourvu d'une cale. Fig. et pop. Riche. Instruit, savant, fort : être calé, calé en histoire.
CALEBASSE (ba-se) n. f. (esp. calabaça). Fruit de diverses espèces de courges et particulièrement du calebassier, qui, vidé et séché, sert de récipient : les pèlerins d'autrefois portaient une calebasse au bout de leur bourdon. Ustensile ainsi fait ; son contenu : manger une calebasse de riz.
CALEBASSIER (ba-si-é) n. m. Genre de bignoniacées de l'Amérique du Sud, qui produit les calebasses.
CALÈCHE n. f. (all. kalesche.) Voiture découverte, suspendue, à quatre roues, munie à l'avant d'un siège à dossier, à l’arrière d'une capote à soufflet, tous deux mobiles.
CALEÇON n. m. (ital. calzone). Sorte de pantalon de dessous. Caleçon de bain, culotte légère arrivant à mi-cuisse et que mettent les baigneurs, lutteurs, etc. Jeter le caleçon à quelqu'un, le provoquer à la lutte.
CALÉDONIEN, ENNE (ni-in, è-ne) adj. et n. De la Calédonie.
CALÉFACTEUR n. m. Appareil pour faire cuire les aliments avec économie de combustible.
CALÉFACTION (fak-si-on) n. f. (lat. calefacere, chauffer). Action du feu produisant la chaleur. Phénomène par lequel une goutte d'eau jetée sur une plaque fortement chauffée prend l'apparence d'une petite sphère, soutenue par la vapeur qu'elle émet.
CALEMBOUR (lan) n. m. Jeu de mots fondé sur une équivoque de sens, une similitude de sons, ex. : Louis XVIII mourant, voyant sur la figure des médecins qu'il n'avait plus rien à espérer, leur dit : « Allons, finissons-en, Charles attend (charlatans.) »
CALEMBOURISTE (lan-bou-ris-te) n. Pop. Faiseur, faiseuse de calembours. (On dit aussi : calembourdier, ère.)
CALEMBREDAINE (lan-bre-dè-ne) n. f. Vain propos ; plaisanterie : débiter des calembredaines.
CALENDER (lan-dèr) n. m. Derviche mendiant d'un ordre que l'Arabe Yousouf fonda au xiiie siècle.
CALENDES (lan-de) n. f. pl. (lat. calendæ). Premier jour du mois chez les Romains. — Chez les Romains, le mois était divisé en trois parties : les calendes, les ides et les nones. Les calendes tombaient le 1er, les ides le 13 ou le 15, et les nones le neuvième jour avant les ides. Les calendes étaient consacrées à Junon et fixées pour le payement des dettes. Des calendes aux nones, il y avait quatre jours en janvier, février, avril, juin, août, septembre, novembre et décembre, et six en mars, mai, juillet et octobre. On comptait ces jours par leur éloignement des nones ; les autres jours du mois se comptaient par leur éloignement des calendes du mois suivant. On donnait le nom de veille au jour avant les calendes, les nones et les ides. Les mois grecs n'avaient point de calendes ; d'où le dicton romain : Ad calendas græcas solvere, payer aux calendes grecques, qui signifiait Ne jamais payer. De là aussi notre locution proverbiale : Renvoyer aux calendes grecques, qui veut dire Remettre une chose à une époque qui n'arrivera pas.
CALENDRE (lan-dre) n. f. Machine employée dans certaines mines de houille, pour faire fonctionner les pompes d'épuisement.
CALENDRIER (lan-dri-é) n. m. (lat. calendarium ; de calendæ, calendes). Tableau des jours, des mois, des saisons, des fêtes de l'année. Fig. et fam. Ce n'est pas un saint de votre calendrier, cette personne n'est pas de vos amis.Le calendrier romain doit son origine à Romulus, qui composa une année de 300 jours, divisée en 10 mois. Numa, son successeur, ajouta les deux autres. En l'an 708 de Rome, Jules César le réformea pour le mettre en rapport avec le cours du soleil, et il s'appela dès lors le calendrier Julien. Un jour complémentaire, ou bissexte, fut intercalé tous les quatre ans ; mais l'année était alors trop forte et amenait une erreur de 7 jours au bout de 900 ans, en sorte qu'en 1582 l'équinoxe du printemps avait rétrogradé de 10 jours. Le pape Grégoire XIII ordonna que le 5 octobre de cette année s'appellerait le 15 octobre et supprima les bissextiles séculaires, excepté une sur quatre. Cette réformee, dite grégorienne, a été adoptée par tous les peuples de l'Europe, à l'exception des Russes, des Grecs et des Turcs. Il y a bien encore une petite erreur, mais elle n'est que d'un jour sur 4.000 ans. Le calendrier grégorien est aujourd'hui en avance de 12 jours sur le calendrier julien. Calendrier républicain. D'après ce calendrier, établi par la Convention nationale, le 24 novembre 1793, l'année commençait à l'équinoxe d'automne (22 septembre), et était partagée en 12 mois de 30 jours chacun, plus 5 jours complémentaires, qui devaient être consacrés à la célébration de fêtes républicaines. Ces mois reçurent les noms suivants : pour l'automne, vendémiaire (mois des vendanges), brumaire (des brumes), frimaire (des frimas); pour l'hiver, nivôse (des neiges), pluviôse (des pluies), ventôse (des vents) ; pour le printemps, germinal (de la germination), floréal (des fleurs), prairial (des prairies) ; pour l'été, messidor (des moissons), thermidor (de la chaleur, des bains), fructidor (des fruits.) Ces poétiques appellations sont dues au conventionnel Fabre d'Eglantine. Le mois était divisé en trois dizaines ou décades, et les noms des jours étaient tirés de l'ordre naturel de la numération : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. — Calendrier ecclésiastique ou perpétuel, procédé à l'aide duquel on trouve toutes les indications ordinaires d'un calendrier, à la condition de connaître la lettre dominicale et l'épacte de l'année.
CALEPIN n. m. (du nom de l'inventeur). Carnet sur lequel on prend des notes. Fig. Mettez ceci sur votre calepin, souvenez-vous-en.
CALER (lé) v. a. Assujettir avec des cales : caler un meuble. Mar. Caler la voile, la baisser. Caler un mât, l'abaisser sans retirer le gréement. V. n. Enfoncer dans l'eau : ce bâtiment cale trop.
CALER (lé) v. n. (corrupt. de caner ; du lat. canis, chien.) Pop. Reculer, faire le poltron.
CALFAT (fa) n. et adj. m. Ouvrier qui calfate : un calfat; un ouvrier calfat.
CALFATAGE n. m. Action de calfater.
CALFATER (té) v. a. (ar. calafa). Garnir d'étoupe, de poix, de goudron les fentes de la coque d'un vaisseau, pour la rendre parfaitement étanche.
CALFEUTRAGE ou CALFEUTREMENT (man) n. m. Action de calfeutrer.
CALFEUTRER (tré) v. a. Boucher les fentes d'une porte, d'une fenêtre. Se calfeutrer v. pr. Se tenir enfermé : se calfeutrer chez soi.
CALIBRAGE ou CALIBREMENT (man) n. m.Action de donner le calibre voulu a une arme à feu, etc., ou de mesurer le calibre.
CALIBRE n. m. (ar. kalab, moule). Diamètre d'un cylindre creux : le fusil Lebel a 8 m/m de calibre. Modèle servant à vérifier le diamètre des armes à feu, des projectiles. Grosseur d'un boulet, d'une balle, d'une colonne, etc. Pièce préparée pour servir de mesure, d'étalon dans un atelier. Fig. et fam. Qualité, caractère, état des personnes, des choses : le menteur et l'hypocrite sont du même calibre.
CALIBRER (bré) v. a. Donner le calibre : calibrer des balles. Mesurer le calibre d'une arme à feu.
CALICE n. m. (lat. calix, du gr. kalux). Enveloppe extérieure des fleurs, formeée par les sépales : le calice subsiste en général plus longtemps que la corolle. Coupe, vase à boire, chez les anciens. Vase sacré de métal précieux, dans lequel on verse le vin pendant le sacrifice de la messe. Fig. Boire le calice, le calice d'amertume, le calice jusqu'à la lie, endurer les plus grandes afflictions. Anat. Chacune des divisions du bassinet coiffant le sommet de chaque lobe du rein.
CALICOT (ko) n. m. (de Calicut). Toile de coton. Pop. Commis d'un magasin de nouveautés.
CALICULE n. m. Calice supplémentaire, qui enveloppe certaines fleurs (fraisier, œillet.)
CALIFAT (fa) n. m. Dignité de calife. Durée de son règne. Territoire soumis à son autorité : le monde musulman fut longtemps partagé entre les trois califats de Cordoue, de Bagdad et du Caire.
CALIFE n. m. (ar. khalifa, vicaire). Titre que prirent, après la mort de Mahomet, les membres de sa famille qui régnèrent sur les musulmans.
CALIFORNIEN, ENNE (ni-in, è-né) adj. et n. De Californie.
CALIFOURCHON (À) loc. adv. Jambe d'un côté, jambe de l'autre, comme si l'on était à cheval : le cornac se place à califourchon sur le cou de l'éléphant. Califourchon n. m. Fam. Idée favorite, dada : c'est son califourchon.
CÂLIN, E adj. et n. Doux et caressant : des manières câlines. Ant. Bourru.
CÂLINER (né) v. a. Caresser. Se câliner v. pr. Dans le Midi, se balancer. Vivre paresseusement. Se faire des câlineries mutuelles. Ant. Brutaliser.
CÂLINERIE (rî) n. f. Action de câliner ; manières câlines. Ant. Brusquerie, rudesse.
CALINOTADE n. f. Naïveté, niaiserie digne de Calino, qui, prétend-il, « n'ouvre jamais les lettres anonymes ».
CALIORNE n. f. Solide palan de marine.
CALLE (ka-le) n. f. Sorte de pieu en bois, supportant une partie du poids d'une autre pièce que l'on travaille.
CALLEUX, EUSE (ka-leû, eu-ze) adj. Où il y a des cals : mains calleuses. Anat. Corps calleux, tissu médullaire qui unit les hémisphères du cerveau.
CALLIGRAPHE (kal-li) n. et adj. (gr. kallos, beauté, et graphein, écrire). Personne qui a une belle écriture, qui donne des leçons d'écriture : copiste calligraphe.
CALLIGRAPHIE (kal-li-gra-fî) n. f. Art de calligraphier. Œuvre d'un calligraphe : voici une merveilleuse calligraphie.
CALLIGRAPHIER (kal-li-gra-fi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Former avec un art parfait les caractères écrits : calligraphier une lettre.
CALLIGRAPHIQUE (kal-li) adj. Qui a rapport à la calligraphie.
CALLOSITÉ (kal-lo-zi-té) n. f. (de cal.) Epaississement et durcissement de l'épiderme.
CALMANDE n. f. Etoffe de laine lustrée d'un côté, comme le satin.
CALMANT (man), E adj. Qui calme. N. m. Remède qui calme les douleurs : le laudanum, le baume tranquille sont des calmants. Fig. : l'espérance est un précieux calmant. Ant. Excitant, irritant.
CALMAR n. m. Mollusque marin céphalopode, voisin des seiches : les calmars sont les géants des céphalopodes.
CALME adj. Tranquille : mer calme. Ant. Agité. N. m. Absence d'agitation : le calme de la mer. Fig. Tranquillité, silence. Ant. Trouble, tumulte.
CALMER (mé) v. a. Apaiser : calmer la colère. Atténuer : calmer une douleur. Se calmer v. pr. Devenir calme. Ant. Agiter, exciter, irriter.
CALMIR v. n. Mar. Devenir calme. Diminuer : le vent calmit.
CALOMEL (mèl') n. m. Protochlorure de mercure, blanc, purgatif: quand on a pris du calomel, il faut éviter tout aliment salé.
CALOMNIATEUR, TRICE (lom'-ni) n. et adj. Qui calomnie : un lâche calomniateur ; propos calomniateurs.
CALOMNIE (lom'-nî) n. f. (lat. calumnia). Fausse accusation qui blesse la réputation, l'honneur : la calomnie est l'arme des lâches.
CALOMNIER (lom'-ni-é) v. a. (de calomnie. — Se conj. comme prier.) Atteindre quelqu'un dans sa réputation, dans son honneur, par des accusations que l'on sait fausses : le moyen sûr de ne jamais calomnier, c'est de ne jamais médire.
CALOMNIEUSEMENT (lom'-ni-eu-ze-man) adv. D'une manière calomnieuse.
CALOMNIEUX, EUSE (lom'-ni-eû, eu-ze) adj. Qui contient des calomnies : imputations calomnieuses.
CALORICITÉ n. f. Propriété que possèdent les corps vivants de dégager du calorique.
CALORIE (rî) n. f. Unité adoptée en physique, dans l'évaluation des quantités de chaleur. (C'est la chaleur nécessaire pour élever de 0° à 1° centigrade la température d'un kilogramme d'eau liquide.) Petite calorie, quantité de chaleur nécessaire pour élever de 0° à 1° centigrade un gramme d'eau liquide.
CALORIFÈRE adj. (lat. calor, chaleur, et ferre, porter). Qui porte, répand la chaleur. N. m. Appareil destiné à chauffer une maison, un édifice, etc., au moyen d'un foyer unique et de tuyaux de distribution : calorifère à air chaud, à eau chaude, etc.
CALORIFIANT (fi-an), E adj. Qui échauffe : l'action calorifiante du soleil.
CALORIFICATION (si-on) n. f. Production de la chaleur dans les corps organisés.
CALORIFIQUE adj. (lat. calor, chaleur, et facere, faire). Qui donne de la chaleur. Ant. Frigorifique.
CALORIMÈTRE n. m. (lat. calor, chaleur, et gr. metron, mesure). Instrument pour mesurer les quantités de chaleur fournies ou cédées par un corps sous une influence quelconque.
CALORIMÉTRIE (trî) n. f. (de calorimètre.) Partie de la physique ayant pour objet la mesure des quantités de chaleur dans tous les phénomènes où celle-ci est mise en jeu.
CALORIMÉTRIQUE adj. Qui se rapporte à la calorimétrie.
CALORIQUE n. m. (lat. calor, chaleur). Principe de la chaleur. Chaleur en général.
CALOT (lo) n. m. Morceau de bois pour caler.
CALOT (lo) n. m. Nom donné familièrement à la calotte de campagne, sorte de bonnet de police.
CALOTIN ou CALOTTIN (lo-tin) n. m. (de calotte). Par dénigrement, Homme d'église, partisan des prêtres.
CALOTTE (lo-te) n. f. Petit bonnet rond, ne couvrant que le sommet du crâne, principalement à l'usage des ecclésiastiques : les cardinaux portent la calotte rouge. Petit dôme. Calotte du crâne, son sommet arrondi. Calotte sphérique, surface de la sphère obtenue en coupant cette dernière par un plan. Calotte des cieux, la voûte ronde du ciel. Fam. Enveloppe arrondie, pot plus ou moins ventru : une calotte de confiture. Tape légère sur la tête.
CALOTTER (lo-té) v. a. (de calotte, tape). Donner un coup, des coups sur la tête avec le plat de la main.
CALOYER (lo-ié), ÈRE n. Moine grec, religieuse grecque de l'ordre de Saint-Basile.
CALQUAGE (ka-je) n. m. Action de calquer.
CALQUE n. m. Trait léger d'un dessin calqué. Fig. Imitation servile.
CALQUER (ké) v. a. (lat. calcare, fouler). Reproduire un dessin sur un papier transparent en suivant tous ses traits à travers ce papier : calquer une carte. Fig. Copier servilement : calquer les modes françaises.
CALQUOIR (koir) n. m. Pointe de métal émoussée pour calquer.
CALUMET (mè) n. m. Pipe à long tuyau des sauvages de l'Amérique du Nord.
CALVADOS (doss) n. m. (de Calvados, n. d'un départ. français.) Eau-de-vie de cidre.
CALVAIRE (vè-re) n. m. V. Part. hist. Petite élévation sur laquelle on a planté une croix. Fig. Cruelle souffrance morale : gravir son calvaire.
CALVILLE (vi-le) n. m. ou f. Variété de pomme un peu côtelée, rouge ou blanche, et très estimée.
CALVINISME (nis-me) n. m. Doctrine religieuse de Calvin. V. Calvin (part. hist.).
CALVINISTE (nis-te) adj. Qui concerne la religion de Calvin. N. Disciple de Calvin.
CALVITIE (sî) n. f. (lat. calvities). Etat d'une tête chauve : la calvitie est difficilement curable.
CAMAÏEU (ma-i-eu) n. m. (du gr. kamalos, travail). Peinture imitant les bas-reliefs, dans laquelle on n'emploie que les divers tons d'une seule couleur : la peinture en camaïeu fut à la mode au xviiie siècle. Fig. Ouvrage littéraire uniformee. Pierre fine à deux couches superposées et diversement colorées, sur laquelle on n'a laissé subsister de la première couche que ce qu'il en faut pour formeer une figure en relief.
CAMAIL (ma, l mll.) n. m. (vx fr. cap, tête, et mail, armure de mailles). Pièce de mailles armant le cou et les épaules. Pèlerine à capuchon, que portent les évêques et autres ecclésiastiques privilégiés.
CAMALDULE n. Nom des religieux et religieuses bénédictins établis à Camaldoli (Toscane), par saint Romuald, au xie siècle.
CAMARADE n. (esp. camarada ; de camara, chambre). Compagnon de travail, d'étude, de chambre : deux camarades de pension. Fig. Egal, de même condition : vous êtes pauvre ?... eh ! vous avez beaucoup de camarades.
CAMARADERIE (rî) n. f. Familiarité qui existe d'ordinaire entre camarades. Esprit de coterie : la camaraderie littéraire.
CAMARD (mar), E adj. et n. Qui a le nez plat et comme écrasé. Pop. La camarde, la mort.
CAMARILLA (ril-la) n. f. (m. esp., dimin. du lat. camara, chambre). Coterie influente à la cour d'Espagne, et, par ext., la foule des courtisans qui dirigent les actes d'un Etat quelconque.
CAMBIUM (kan-bi-om’) n. m. Tissu végétal en voie de formeation, de nature mucilagineuse.
CAMBODGIEN, ENNE (kan-bod-ji-in, è-ne) adj. et n. Du Cambodge.
CAMBOUIS (kan-bou-i) n. m. Huile ou graisse noircie par le frottement des roues d'une voiture ou des organes d'une machine.
CAMBRAI (kan-brè) n. m. Toile de lin, blanche, fine, qu'on fabriquait à Cambrai. Sorte de dentelle.
CAMBRÉ, E (kan) adj. Qui est courbé en arc. Se dit du cheval dont les genoux sont portés en dehors.
CAMBREMENT (man) n. m. Action de cambrer.
CAMBRER (kan-bré) v. a. Courber en arc : cambrer sa taille pour se donner un air martial.
CAMBRIEN, ENNE (kan-bri-in, è-ne) adj. Se dit de l'un des terrains sédimentaircs les plus anciens. N. m. : le cambrien.
CAMBRIOLAGE (kan) n. m. Action de cambrioler.
CAMBRIOLER (kan, lé) v. a. Dévaliser une maison, un appartement, par effraction, escalade, ou à l'aide de fausses clefs, etc.
CAMBRIOLEUR, EUSE (kan, eu-ze) n. Personne qui pratique le cambriolage.
CAMBRURE (kan) n. f. Courbure en arc : la cambrure d'une pièce de bois. La pièce de milieu, dans la semelle d'une chaussure.
CAMBUSE (kan-bu-ze) n. f. Mar. Magasin situé dans l'entrepont d'un navire, où se conservent et se distribuent les vivres. Cantine, dans un chantier. Pop. Auberge, maison mal tenue.
CAMBUSIER (kan-bu-zi-é) n. m. Celui qui est chargé du service de la cambuse.
CAME n. f. Dent ou saillie d'engrenage, destinée à transmettre et à transformeer le mouvement d'une machine, d'une serrure, etc.
CAMÉE (mé) n. m. (ital. cameo). Pierre fine de couleur, sculptée en relief : Dioscoride fut un des plus célèbres graveurs de camées. Coquille imitant cette pierre. Peinture en grisaille imitant le camée.
CAMÉLÉON n. m. Genre de reptiles sauriens. Adjectiv. Etoffe caméléon, tissu à reflets changeants. Fig. Qui change d'opinion et de manière de voir au gré de son intérêt. — Le caméléon a une couleur qui lui est propre, mais dont la nuance change sous l'effet de causes accidentelles. Sur un arbre vert, il devient, par suite du reflet, d'un vert tendre. Mais, craintif à l'excès, c'est principalement la crainte qui produit en lui les nuances rouges, jaunes, noires, vertes, blanches, dont il se colore, et que l'on voit à travers sa peau, dont le tissu est transparent. Cette singulière propriété du caméléon en a fait l'emblème de l'hypocrisie, de l'homme qui change d'opinion et de conduite au gré de son intérêt.
CAMÉLÉONIENS (ni-in) n. m. pl. Famille de reptiles sauriens, dont le type est le caméléon. S. un caméléonien.
CAMÉLIA ou CAMELLIA (mè-li-a) n. m. Genre d'arbrisseaux de l'Asie orientale, que le missionnaire Camelli apporta en Europe. Sa fleur : les camélias blancs sont les plus estimés.
CAMELINE n. f. Plante à petites fleurs jaunes de la famille des crucifères, qui fournit une huile employée à l'éclairage et à la peinture.
CAMELOT (lo) n. m. Etoffe qui fut primitivement de poil de chameau, puis de poil de chèvre, enfin de laine, et sans grande valeur. Petit marchand d'objets de peu de valeur.
CAMELOTE n. f. Marchandise inférieure : vendre, acheter de la camelote. Ouvrage mal fait.
CAMELOTER (té) v. a. Faire du camelot ou de la camelote. V. n. Vendre de la camelote.
CAMEMBERT (man-bèr) n. m. Fromage gras très estimé, fabriqué à Camembert (Orne), ou aux environs.
CAMÉRIER (ri-é) n. m. (ital. camera, chambre). Officier de la chambre du pape : camérier secret.
CAMÉRISTE (ris-te) ou CAMÉRIÈRE n. f. Femme de chambre des dames de qualité, en Italie, en Espagne et en Portugal. Femme de chambre.
CAMERLINGAT (mèr-lin-gha) n. m. Dignité de camerlingue : le camerlingat est l’office le plus éminent de la cour pontificale.
CAMERLINGUE (mèr-lin-ghe) n. m. Cardinal qui administre les affaires de l'Eglise pendant la vacance du saint-siège.
CAMION n. m. Grand chariot bas à quatre roues. Petit chariot bas et à deux roues, en usage sur les chantiers. Vase dans lequel les peintres en bâtiment délayent leur peinture. Très petite épingle.
CAMIONNAGE (o-na-je) n. m. Transport par camion. Prix de ce transport : pager un camionnage.
CAMIONNER (o-né) v. a. Transporter par camion : camionner des marchandises.
CAMIONNEUR (o-neur) n. m. Qui conduit un camion.
CAMISOLE (zo-le) n. f. (dimin. du lat. camisa, chemise). Vêtement de femme, court et à manches. Camisole de force, sorte de camisole de toile forte, paralysant les mouvements des bras, et à l'aide de laquelle on maîtrise les fous furieux, les criminels.
CAMOMILLE (ll mll.) n. f. (bas lat. camomilla). Plante odoriférante vivace, à fleurs jaunes, du genre matricaire, dont on fait des infusions médicinales. Sa fleur : les infusions de camomille facilitent la digestion.L'huile de camomille, faite d'extrait de fleurs de la camomille, mélangé d'huile d'olive, est employée pour les frictions.
CAMORRA n. f. (mot ital. signif. rixe). Association de malfaiteurs, organisée autrefois dans le royaume de Naples, et dont quelques restes subsistent.
CAMOUFLET (flè) n. m. Fumée épaisse, qu'on souffle au nez de quelqu'un. Fig. et fam. Mortification : recevoir un camouflet. Fourneau de mine destiné à agir contre une galerie souterraine ennemie, en asphyxiant ses défenseurs.
CAMP (kan) n. m. (lat. campus, champ). Lieu où s'établit une armée : les Romains fortifiaient chaque soir leur camp. L'armée campée : le camp est endormi. Camp d'instruction, celui où une troupe s'instruit par des manœuvres : le camp de Châlons est un camp d'instruction. Camp retranché, place forte entourée de forts détachés : Paris est le plus vaste camp retranché du monde. Camp volant, corps d'éclaireurs, et, par ext., campement de nomades ou bohémiens. (Se dit aussi du nomade bohémien lui-même.) Fig. En camp volant, sans être définitivement installé. Aide de camp, officier attaché à un général, à un chef. Lice, champ clos : les juges du camp. Parti : Condé quitta le camp royal pour le camp des Frondeurs. Lever le camp, s'en aller. Camp du drap d'or. V. Part. hist.
CAMPAGNARD (kam-pa-gnar), E n. Qui habite la campagne. Adj. Propre aux gens de la campagne : manières campagnardes. Ant. Citadin.
CAMPAGNE (kan) n. f. (lat. campus, champ). Etendue de pays plat et découvert : la campagne de Rome est un désert. Les champs en général : les travaux de la campagne. Rase campagne, campagne sans aucun accident de terrain, sans aucune ville : il est déshonorant pour un général de capituler en rase campagne. Fig. Expédition militaire : les années de campagne comptent double pour la retraite. En campagne, en course, en mouvement : solliciteur qui met toutes ses relations en campagne. Tenir la campagne, résister à l'ennemi en plein champ. Saison propre à certains travaux : maison bâtie en deux campagnes. Aller à la campagne, hors de la ville. Aller in campagne, sortir pour ses affaires. Battre la campagne, l'explorer, et, au fig., déraisonner. Entrer en campagne, marcher contre l'ennemi. Faire campagne, aller en guerre. Faire ses premières campagnes, au propr., aller à la guerre, et, au fig., débuter, dans un ordre d'idées quelconque.
CAMPAGNOL (kan) n. m. Genre de petits rongeurs nuisibles, à poil brun et à queue courte, comprenant le rat des champs, le rat d'eau, le rat musqué, etc. : les campagnols se multiplient avec une rapidité dangereuse pour l'agriculture.
CAMPANE (kan) n. f. Ornement de soie, d'or, en formee de cloche. Archit. Corps du chapiteau corinthien et du chapiteau composite.
CAMPANILE ou CAMPANILLE (ni-le) n. m. (du lat. campana, cloche). Clocher à jour, ne faisant pas corps avec une église : le campanile de Saint-Marc, à Venise, qui s'est écroulé en 1902, était une merveille d'architecture. Lanterne ou petit clocher à jour qui, au-dessus d'un édifice, contient des cloches, une horloge, etc. : le campanile de l'Hôtel de Ville, à Paris.
CAMPANULACÉES (kan, la-sé) n. f. pl. Famille de plantes gamopétales, ayant pour type le genre campanule. S. une campanulacée.
CAMPANULE (kan) n. f. (lat. campana, cloche). Genre de campanulacées très répandu dans les bois, les jardins, à fleurs en formee de cloche.
CAMPANULÉ, E (kan) adj. En formee de cloche : corolle campanulée.
CAMPÉ, E (kan) adj. Etabli, posté, posé. Fig. et fam. : un gaillard bien campé.
CAMPÊCHE (kan) n. m. Nom donné au bois lourd et dur d'un arbre de l'Amérique tropicale, qui fournit une teinture rouge : le bois de campêche peut recevoir un beau poli.
CAMPEMENT (kan-pe-man) n. m. Action de camper. Le lieu où l'on campe. Troupe campée : un campement de tziganes. Avant-garde qui prépare le camp ou le cantonnement d'une colonne.
CAMPER (kan-pé) v. n. Vivre au camp. Habiter passagèrement. V. a. Asseoir un camp, dans un camp : camper son armée sur une colline. Fam. Installer, poser : camper son chapeau sur l'oreille. Quitter brusquement : camper là quelqu'un. Se camper v. pr. Fam. Se placer dans une posture hardie, provocante : il se campa dans un fauteuil. Ant. Décamper.
CAMPHRE (kan-fre) n. m. (bas lat. camphora). Substance aromatique, cristallisée, extraite du camphrier : le camphre s'emploie contre les douleurs rhumatismales et goutteuses.
CAMPHRÉ (kan-fré), E adj. Qui contient du camphre : eau-de-vie camphrée.
CAMPHRÉE (kan-fré) n. f. ou CAMPHOROSME (kan-fo-ros-me) n. m. Genre de salsolacées du midi de la France, dont les feuilles sentent le camphre.
CAMPHRER (kan-fré) v. a. Mettre du camphre dans : on camphre les fourrures et les lainages pour les préserver des insectes.
CAMPHRIER (kan-fri-é) n. m. Laurier du Japon, de la Chine et de l'Océanie, dont on extrait le camphre par distillation du bois.
CAMPOS (kan-pô) n. m. (du lat. campus, champ). Fam. Congé, repos : donner campos à des écoliers.
CAMUS, E (mu, u-ze) adj. Court et plat, en parlant du nez : les nègres ont généralement le nez camus. Qui a le nez court et plat : homme camus. Fig. et fam. Désappointé, ébahi : rester tout camus. Syn. camard.
CANADA n. m. Variété de pomme de reinette.
CANAILLE (na, ll mll.) n. f. (du lat. canis, chien). Vile populace : Néron donna à la canaille de Rome le goût du sang. Par iron., les humbles, les pauvres en général : les aspirations de la canaille. Adjectiv. Qui a des sentiments, des mœurs méprisables.
CANAILLERIE n. f. (na, ll mll., e-rî). Friponnerie. Acte de canaille : toutes les canailleries ne profitent pas à leurs auteurs.
CANAL n. m. (lat. canalis). Rivière creusée par l'homme, comprenant des bassins ou biefs et des écluses : les canaux sont une ressource précieuse pour l'industrie d'un pays. Canal maritime, celui qui fait communiquer deux mers, comme le canal de Suez. Canal latéral, celui qui est creusé à côté d'un cours d'eau de navigation difficile. Canal d'irrigation, celui qui fournit à l'agriculture les eaux amenées d'un cours d'eau éloigné. Mer resserrée entre deux rivages : le canal de Mozambique. Conduit : canal pour la vapeur, pour le gaz. Fig. Voie, moyen : réussir par le canal de quelqu'un. Anat. Vaisseau du corps : canal médullaire ; canaux veineux. Archit. Cannelure d'une colonne.
CANALICULE n. m. (dimin. de canal.) Petit tuyau, petit conduit.
CANALISABLE (za-ble) adj. Susceptible d'être canalisé : cours d'eau canalisable.
CANALISATEUR, TRICE (za) adj. Qui canalise, centralise, concentre : l'adresse canalisatrice des financiers. N. m. Qui creuse des canaux.
CANALISATION (za-si-on) n. f. Action de canaliser. Réseaux de canaux, de conduits.
CANALISER (zé) v. a. Ouvrir des canaux. Transformeer un cours d'eau en canal, rendre navigable : la Loire a été partiellement canalisée.
CANAMELLE (mè-le) n. f. (lat. canna, canne, et mel, miel). Nom de la canne à sucre.
CANAPÉ n. m. Long siège à dossier, où peuvent tenir plusieurs personnes.
CANARD (nar) n. m. Genre d'oiseaux aquatiques palmipèdes lamellirostres : la femelle du canard se nomme cane, et son petit caneton. Fausse nouvelle, mensonge : les canards des journaux. Note fausse et criarde. Morceau de sucre trempé dans le café, l'eau-de-vie, etc.
CANARDEAU (do) n. m. Jeune canard.
CANARDER (dé) v. a. Tirer sur quelqu'un d'un lieu où l'on est à couvert. V. n. Piquer de l'avant dans la lame, en parlant d'un navire. Faire des notes fausses et criardes en chantant ou en jouant d'un instrument.
CANARDIÈRE n. f. Mare établie pour des canards. Partie d'un étang disposée pour prendre au filet les canards sauvages. Long fusil ou petit canon placé à l'avant d'une barque, et qui sert à tirer les canards sauvages.
CANARI n. m. Serin jaune des îles Canaries.
CANCALE n. f. Huître de Cancale : les cancales sont blanches et savoureuses.
CANCAN n. m. Médisance que l'on colporte : faire des cancans. Sorte de danse excentrique.
CANCANER (né) v. n. Fam. Faire des cancans. Danser le cancan.
CANCANIER (ni-é), ÈRE adj. et n. Qui a l'habitude de faire des cancans.
CANCELLARIAT (sèl-la-ri-a) n. m. Dignité de chancelier.
CANCER (sèr) n. m. Méd. Tumeur solide maligne, qui dégénère en ulcère : le cancer est sujet à de perpétuelles récidives. Astron. V. Part. hist.
CANCÉREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. De la nature du cancer : tumeur cancéreuse. N. Qui est atteint d'un cancer : un cancéreux inopérable.
CANCHE n. f. Genre de graminées des prairies, cultivées parfois comme ornementales.
CANCRE n. m. (lat. cancer). Crabe tourteau, écrevisse de mer. Fig. Homme très avare. Ecolier paresseux.
CANCRELAT (la) n. m. Nom vulgaire des blattes, dans les navires et magasins de denrées.
CANCRODE (kro-i-de) n. m. Cancer de la peau et des muqueuses : l'usage de la pipe prédispose au cancroïde des lèvres.
CANDELABRE n. m. (lat. candela, chandelle). Grand chandelier, généralement à plusieurs branches : les arbres fruitiers sont souvent taillés en candé- labre. Balustre avançant au coin des édifices pour supporter un dispositif d'éclairage. Colonne métallique creuse, portant plusieurs lanternes.
CANDEUR n. f. (lat. candor, blancheur éclatante). Ingénuité. Pureté d'âme, confiance naïve : un aveu plein de candeur. Ant. Dissimulation, fourberie, sournoiserie.
CANDI adj. et n. m. Dépuré, cristallisé et à demi transparent, en parlant du sucre : le sucre candi ajouté au vin le fait mousser. Enveloppé de sucre candi : fruit candi ou, absolum., un candi.
CANDIDAT (da) n. m. (du lat. candidus, blanc, parce que les candidats, à Rome, étaient vêtus de blanc). Qui postule un emploi, une fonction soumise à l'élection, un titre : candidat à l'Académie. Qui se présente à un examen : candidat au baccalauréat.
CANDIDATURE n. f. Qualité de candidat : poser sa candidature.
CANDIDE adj. et n. Qui a de la candeur : les candides sont souvent les dupes des trompeurs. Qui marque la candeur : air candide. Ant. Rusé, vicieux.
CANDIDEMENT (man) adv. Avec candeur.
CANDIOTE adj. et n. De l'île de Candie.
CANDIR (SE) v. pr. Se cristalliser, en parlant du sucre. Absol. et en supprimant le pronom, ne s'emploie qu'avec le verbe faire : faire candir du sucre.
CANDISATION (za-si-on) n. f. Transformeation du sucre en sucre candi : la candisation s'opère en faisant évaporer complètement du sirop de sucre ordinaire. Opération par laquelle on recouvre les fruits d'une couche de sucre cristallisé.
CANE n. f. Femelle du canard : la cane se dandine en marchant.
CANEPETIÈRE n. f. Nom vulgaire de la petite outarde : la canepetière, dont la chair est très délicate, se laisse difficilement approcher.
CANÉPHORE n. f. (gr. kaneon, corbeille, et phoros, qui porte). Jeune fille qui, dans certaines cérémonies grecques, portait sur la tête, dans une corbeille, les choses destinées aux sacrifices.
CANER (né) v. n. Pop. Marcher comme une cane. Avoir peur, reculer, céder.
CANETON n. m. Jeune canard : préparer un caneton aux petits pois.
CANETTE (nè-te) n. f. Petite cane. Sarcelle d'hiver. Blas. Petite cane représentée de profil sur l'écu, et toujours en nombre. Mesure pour les liquides, pour la bière surtout. Bouteille ; son contenu. Petit cylindre de métal, bois ou carton, sur lequel est enroulé le fil ou la soie dans la navette.
CANEVAS (va) n. m. (ital. canavaccio, toile de chanvre). Grosse toile claire pour faire la tapisserie. Toile à voiles. Fig. Plan d'un ouvrage d'esprit : tracer son canevas. Mus. Paroles faites sur un air. Géod. Ensemble des triangles d'un levé.
CANEZOU n. m. Corsage de dentelle ou de lingerie, en général sans manches.
CANGE n. f. Barque légère, employée sur le Nil.
CANGUE (kan-ghe) n. f. En Chine, table percée de trous dans lesquels on introduit la tête et les bras d'un condamné : le poids de la cangue varie avec la gravité de la faute commise. Ce supplice lui-même.
CANICHE n. (lat. canis, chien). Variété de chien barbet à poils frisés : la fidélité du caniche le fait choisir de préférence pour guider les aveugles. Adjectiv. : chien, chienne caniche.
CANICULAIRE (lè-re) adj. Qui tient de la canicule, de l'époque de la canicule : chaleur caniculaire.
CANICULE n. f. (de Canicule, nom que porte l'étoile Sirius dans la constellation du grand Chien.) Epoque où Sirius se lève et se couche avec le soleil (22 juillet au 23 août) : la canicule correspond en général à de grandes chaleurs.
CANIDÉS (dé) n. m. pl. Famille de mammifères carnivores, comprenant les chiens, les loups, etc. S. un canidé.
CANIF n. m. Petit couteau de poche, composé d'une ou de plusieurs lames : Damiens frappa Louis XV avec un canif.
CANIN, E adj. (lat. canis, chien). Qui tient du chien. Faim canine, très grande. L'espèce canine, les chiens. N. f. Anat. Nom des quatre dents pointues qui, chez l'homme, sont situées entre les incisives et les molaires : les canines sont la marque distinctive des mammifères carnassiers. Adjectiv. : une dent canine.
CANITIE (sî) n. f. (lat. canities). Etat de blancheur plus ou moins complète des cheveux : la canitie est un des signes qui accompagnent le plus régulièrement la vieillesse.
CANIVEAU (vô) n. m. Pierre creusée, rigole pour faire écouler les eaux. Petit canal où l'on pose des tuyaux, des cables conducteurs, etc.
CANNA n. m. Bot. Syn. de balisier.
CANNAGE (ka-na-je) n. m. Mesurage à la canne. (Vx.) Action de garnir le fond d'un siège avec des lanières de canne entrelacées. Ce fond lui-même : crever le cannage d'une chaise.
CANNAIE (ka-nè) n. f. Lieu planté de cannes à sucre, de roseaux.
CANNE (ka-ne) n. f. (lat. canna, roseau). Nom vulgaire de plusieurs grands roseaux. Jonc, bâton, pour s'appuyer en marchant : les grands seigneurs des xviie et xviiie siècles portaient des cannes magnifiquement ouvragées. Baguette résistante et flexible dont on se sert en gymnastique pour les exercices de canne. Canne à pêche, roseau ou bambou de pêche, sectionné en diverses parties qui s'emboîtent les unes dans les autres. Canne à épée, canne de l'intérieur de laquelle on peut extraire une lame d'acier, et qui sert d'arme de défense : le port de la canne à épée est prohibé. Ancienne mesure de longueur, variant de 1m,71 à 2m,98. Canne à sucre, roseau dont on tire le sucre. — La canne à sucre, connue des Chinois dès la plus haute antiquité, est originaire de l'Inde ; elle fut apportée en Arabie et en Europe dans le iiie siècle. Elle passa ensuite dans l'île de Chypre, en Sicile, en Espagne, à Madère, d'où elle fut portée à Saint-Domingue, lors de la découverte de l'Amérique. La température de Saint-Domingue lui fut si favorable, que bientôt le sucre que fournit cette île fut préféré à tous les autres. V. sucre.
CANNÉ (ka-né), E adj. Se dit des sièges dont le fond est de cannage.
CANNEBIÈRE (ka-ne) ou CANEBIÈRE n. f. Syn. de chènevière dans le sud-est de la France.
CANNELÉ, E (ka-ne) adj. Garni de cannelures : les colonnes doriques sont généralement cannelées. N. m. Etoffe de soie : du cannelé de Reims.
CANNELER (ka-ne-lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je cannelle.) Garnir, orner de cannelures.
CANNELIER (ka-ne-li-é) n. m. Laurier-cinnamome, originaire des Indes orientales, et dont on tire la cannelle.
CANNELLE (ka-nè-le) n. f. Ecorce odoriférante du cannelier, employée comme épice, aromate : la cannelle de Ceylan est plus estimée que celles de Chine ou de Cayenne.
CANNELLE (ka-nè-le) ou CANNETTE (ka-nè-te) n. f. Robinet de métal ou de bois creusé, qu'on met à une cuve, à un pressoir, à un tonneau, etc.
CANNELURE (ka-ne) n. f. Rainure creusée du haut en bas le long d'une colonne, d'un pilastre, etc. : le style gothique n'admet pas les cannelures. Bot. Strie que l'on remarque sur la tige de certaines plantes.
CANNER (ka-né) v. a. Garnir les fonds de sièges avec un cannage : canner une chaise. Mesurer les étoffes à la canne.
CANNETILLE (ka-ne-ti, ll mll.) n. f. Fil d'or, d'argent, de cuivre, etc., tortillé, qu'on emploie dans les broderies.
CANNEUR, EUSE (ka-neur, eu-ze) n. Ouvrier qui canne les chaises, les fauteuils.
CANNIBALE (kan-ni) adj. et n. (indien canniba). Nom primitif donné par les Espagnols aux Caraïbes. Anthropophage : il existe encore dans le centre de l'Afrique des peuplades cannibales. Fig. Homme cruel, féroce. V. anthropophagie.
CANNIBALISME (kan-ni-ba-lis-me) n. m. Anthropophagie. Fig. Cruauté féroce.
CANON n. m. Pièce d'artillerie : on distingue, selon leur destination, les canons de campagne, de siège, de côte, etc. Tube d'une arme à feu : le canon rayé augmente la portée du fusil. Corps de pompe d'une seringue. Os de la jambe du cheval. Mesure de vin de la contenance d'un huitième de litre. Partie forée d'une clef. Canon-revolver, bouche à feu, employée surtout dans les forts et à bord des navires, et composée de plusieurs petits canons tournant autour d'un axe. Pl. des canons-revolvers.
CANON n. m. (gr. kanôn, règle). Décret d'un concile : les canons du concile de Trente ont profondément réformeé l'Eglise catholique. Règle concernant la foi ou la discipline religieuse. Ensemble des livres de l'Ecriture. Prières et cérémonies essentielles de la messe, depuis la préface jusqu'à la communion. Morceau de musique que des voix en nombre indéterminé attaquent l'une après l'autre et peuvent reprendre indéfiniment. Modèle : l'Apollon du Belvédère est comme le canon de la beauté antique. Canons d'autel, cartons où sont inscrites certaines prières de la messe. Droit canon ou droit canonique, droit ecclésiastique.
CAÑON (ka-gnon) n. m. (mot esp.) Gorge sinueuse et profonde, creusée par un cours d'eau : les canons du Colorado sont les plus beaux du monde.
CANONIAL, E, AUX adj. Réglé par les canons de l'Eglise : défenses canoniales. Conformee à la règle. Heures canoniales, petites heures du bréviaire. Qui a rapport à un canonicat.
CANONICAT (ka) n. m. (bas lat. canonicus, chanoine). Autref., bénéfice de chanoine : postuler, recevoir un canonicat. Auj., dignité, office de chanoine. Fig. et fam. Sinécure.
CANONICITÉ n. f. Caractère de ce qui est canonique.
CANONIQUE adj. Relatif, conformee aux canons de l'Eglise : peines canoniques. Droit canonique. Syn. de droit canon.
CANONIQUEMENT (man) adv. Selon les canons.
CANONISABLE (ni-za-ble) adj. Qui peut être ca nonisé.
CANONISATION (za-si-on) n. f. Action de canoniser : la canonisation d'un saint est prononcée par le pape après un procès spécial.
CANONISER (zé) v. a. (rad. canon). Mettre au nombre des saints : Louis IX fut canonisé moins d'un demi-siècle après sa mort. Fig. et fam. Prôner, louer exagérément.
CANONISTE (nis-te) n. m. Savant en droit canon.
CANONNADE (no-na-de) n. f. Ensemble ou suite de coups de canon : la bataille de Valmy fut surtout une violente canonnade.
CANONNAGE (no-na-je) n. m. Art du canonnier.
CANONNER (no-né) v. a. Battre à coups de canon : canonner une place.
CANONNERIE (no-ne-rî) n. f. Endroit d'une fonderie où l'on coule des canons.
CANONNIER (no-ni-é) n. m. Soldat dont la spécialité est de servir le canon.
CANONNIÈRE (no-ni) n. f. Petite ouverture dans une muraille pour tirer sans être vu. Jouet d'enfant, fait d'un tuyau de sureau avec lequel on lance des bouchons de filasse. Petit bâtiment armé de plusieurs canons: les canonnières sont utiles pour la défense des rivières et des côtes. Adj. : chaloupe canonnière.
CANOPE n. m. Vase de l'ancienne Egypte, portant pour couvercle une tète emblématique.
CANOT (no) n. m. Petite embarcation non pontée, marchant à l'aviron, à la voile, ou automobile : un bâtiment en danger de couler met ses canots à la mer. Canot de sauvetage, embarcation pourvue de caissons étanches, insubmersible, et qui va au secours des navires en perdition.
CANOTAGE n. m. Art du canotier : le canotage est devenu un véritable sport.
CANOTER (té) v. n. Se promener en canot, ramer.
CANOTIER (ti-é) n. m. Matelot d'un canot. Amateur qui canote. (Dans ce sens, il y a un fém. : canotière.) Adj. Chapeau canotier ou substantiv. canotier, chapeau d'homme, de dame, d'enfant, à bords plats et étroits.
CANT (kan't) n. m. (mot angl.). Affectation hypocrite, ou exagérée, de pudeur, de respect des convenances.
CANTABILE (bi-lé) n. m. (mot ital.). Mélodie facile, gracieuse, parfois mélancolique, et d'un mouvement modéré.
CANTAL n. m. Fromage fabriqué en Auvergne avec un mélange de lait de vache, de brebis et de chèvre.
CANTALOUP (lou) n. m. Melon rond à grosses côtes rugueuses, et à chair orange foncé.
CANTATE n. f. (lat. cantatus, chanté). Poésie souvent de circonstance, faite pour être mise en musique et chantée. Musique faite pour ce poème : Méhul a composé de magnifiques cantates.
CANTATILLE (ll mll.) n. f. Petite cantate.
CANTATRICE n. f. (lat. cantatrix). Chanteuse professionnelle de talent : la Malibran fut la première cantatrice de son temps.
CANTER (teur) n. m. (mot angl.). Galop d'essai : prendre un canter.
CANTHARIDE n. f. Genre d'insectes coléoptères qui abondent dans les régions méditerranéennes et sont d'un grand usage pour les vésicatoires. Adjectiv. : mouche cantharule.
CANTHARIDINE n. f. Principe actif, vésicant très énergique, que l'on extrait des cantharides par un épuisement au chloroformee. — On l'emploie en médecine, mais avec beaucoup de précautions, car c'est une substance très dangereuse.
CANTILÈNE n. f. (lat. cantilena, chanson). Mélodie d'un mouvement modéré. Romance d'un genre grave et sentimental.
CANTINE n. f. Lieu où l'on vend à boire et à manger aux ouvriers d'un chantier, aux enfants dans les écoles, aux soldats, aux prisonniers, etc. Petite malle d'ordonnance : une cantine d'officier.
CANTINIER (ni-é), ÈRE n. Qui tient une cantine : les cantinières de l'armée française portaient jadis un pittoresque costume.
CANTIQUE n. m. (lat. canticum, chant). Chant religieux, et particulièrement, chant religieux d'actions de grâces : le Noël d'Adam est un fort beau cantique. (V. Part. hist.)
CANTON n. m. Subdivision d'un arrondissement. Certaine étendue de pays : canton fertile. Blas. Pièce honorable de formee carrée et qui occupe en général un coin de l'écu. (V. blason.) — Le canton est une circonscription territoriale formeée de plusieurs communes et faisant partie d'un arrondissement ; cependant, une ville et même une partie de ville peuvent formeer à elles seules un canton. Le canton est le ressort dans lequel s'exerce la juridiction du juge de paix ; il est aussi le siège d'un bureau d'enregistrement. Le tirage au sort et le conseil de revision ont lieu au chef-lieu de canton. Chaque canton nomme un représentant au conseil général et un autre au conseil d'arrondissement.
CANTONADE n. f. Chacun des côtés de la scène, sur lequel se plaçaient des spectateurs privilégiés. (Vx.) Auj., la coulisse. Parler à la cantonade, à un personnage que l'on suppose en dehors de la scène.
CANTONAL, E, AUX adj. Propre au canton : comice agricole cantonal. Délégué cantonal, personne chargée par le conseil départemental de surveiller les écoles primaires d'un canton.
CANTONNEMENT (to-ne-man) n. m. Etablissement temporaire de troupes dans un lieu habité : le cantonnement vaut mieux pour la santé du soldat que le campement. Lieu où les troupes cantonnent. Terrain où l'on isole des bestiaux malades. Terrain de chasse ou de pêche réservé.
CANTONNER (to-né) v. a. Distribuer des troupes dans les diverses habitations ou les quartiers d'une localité. Installer séparément, isoler. V. n. Prendre ses quartiers. Se cantonner v. pr. S'enfermer, s'isoler : se cantonner dans une prudente réserve.
CANTONNIER (to-ni-é) n. m. Celui qui est préposé à l'entretien d'une route : les cantonniers des routes nationales sont nommés par les préfets.
CANTONNIÈRE (to-ni) n. f. Draperie qui passait par-dessus les rideaux d'un lit, d'une fenêtre.
CANULE n. f. Petit tuyau qui s'adapte au bout d'une seringue. Tube chirurgical.
CANUT, USE (nu, u-ze) n. Ouvrier, ouvrière en soie des fabriques à métier de Lyon.
CANZONE (kan-dzo-ne, ou ital. kan-dzo-né) n. f. (mot ital.). Petit poème italien, divisé en stances : les canzones de Pétrarque sont les plus belles de la langue italienne. (Le pluriel ital. est canzoni.)
CANZONETTE (kan-dzo-nè-te) n. f. Dans le Midi, petite chanson populaire à refrain.
CAOUTCHOUC (ou-tchou) n. m. (indien cahuchu.) Substance élastique et résistante, extraite par incisions de plusieurs arbres ou lianes de l'Amérique, de l'Asie et de l'Afrique (vulgairement gomme élastique) : le caoutchouc est une des grandes richesses du Brésil. Objet en caoutchouc, tel que chaussure protectrice, dessous de bras, etc. Caoutchouc vulcanisé, caoutchouc traité par le soufre, qui sert à fabriquer des objets de toilette, des accessoires de machine électrique, des bandages de roues pneumatiques, etc. Bot. Nom vulgaire du ficus elastica.
CAOUTCHOUTER (ou-tchou-té) v. a. Enduire de caoutchouc : on caoutchoute les tissus pour les rendre imperméables.
CAP (kap) n. m. (lat. caput, tête). Tête : armé de pied en cap. Cap à cap, tête à tête. Mar. Avant d'un vaisseau : mettre le cap au sud. Pointe de terre qui s'avance dans la mer : Barthélémy Diaz découvrit le cap de BonneEspérance Doubler un cap, le tourner en longeant la côte.
CAPABLE adj. (lat. capax). Qui peut contenir, embrasser. Qui est en état de faire une chose, de produire un résultat : homme capable de voler. Habile, intelligent. Capable de. tout, qui n'hésite devant rien. Investi de droits légaux : le mineur n'est pas capable. Substantiv. Faire le capable, se donner pour instruit, habile. Ant. Impuissant, incapable.
CAPACITAIRE (tè-re) n. m. Celui qui, par sa profession, son instruction, etc., jouit de certains privilèges politiques. Capacitaire en droit, personne qui a obtenu le certificat de capacité en droit.
CAPACITÉ n. f. (lat. capacitas). Contenance : capacité d'un vase. Intelligence, science, habileté : personne d'une haute capacité. La personne même ainsi douée : consulter des capacités médicales. Droit légal : la capacité de la femme mariée est fort restreinte. Mesures de capacité, nom donné aux vases destinés à mesurer les liquides et les matières sèches. (V. litre et métrique [système].) Capacité électrique, quantité d'électricité que prend un condensateur pour un potentiel de 1 volt. Ant. Incapacité, impéritie, impuissance.
CAPARAÇON n. m. Housse ou armure d'ornement dont on revêt les chevaux montés ou attelés, dans les cérémonies : les caparaçons de tournoi étaient, au xvie siècle, d'une merveilleuse richesse.
CAPARAÇONNER (so-né) v. a. Couvrir d'un caparaçon.
CAPE n. f. (de cap, tête). Manteau à capuchon. (Vx). Rire sous cape, en dessous. N'avoir que la cape et l'épée, être sans fortune. Sorte de capuchon de femme. Mar. Grande voile du grand mât. Etre à la cape, mettre dehors, par mauvais temps, le moins de voile possible.
CAPELAGE n. m. Mar. Action de disposer les boucles des manœuvres pour les fixer sur les vergues.
CAPELAN n. m. (mot provenç.). Prêtre. Petit poisson de mer, du genre gade, à chair délicate, que les pêcheurs de morue emploient comme appât.
CAPELER (lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je capelle.) Procéder au capelage.
CAPELET (lè) n. m. Tumeur molle, qui se développe à la pointe du jarret d'un cheval.
CAPELINE n. f. (dimin. de cape.) Coiffure de femme et d'enfant couvrant la tête et les épaules. Bandage chirurgical appelé aussi bonnet d’Hippocrate, dont la formee rappelle celle d'une capeline de femme. Chapeau de fer à long couvre-nuque, que portaient les gens de pied au moyen âge.
CAPENDU (pan)ou COURT-PENDU (kour-pan) n. m. Variété excellente de pomme rouge à très courte queue.
CAPÉTIEN, ENNE (si-in, è-ne) adj. Qui se rapporte aux Capétiens : la monarchie capétienne fut d'abord un Etat féodal. V. Part. hist.
CAPHARNAÜM (na-om’) n. m. (de Capharnaüm, ville de Galilée.) Lieu renfermant des objets entassés confusément : une boutique de brocanteur est un vrai capharnaüm. V. Part. hist.
CAPILLAIRE (pil-lè-re) adj. (lat. capillus, cheveu). Relatif aux cheveux : sève capillaire. Fin comme un cheveu, très fin : tube capillaire. Vaisseaux capillaires, ou subst. capillaires, les dernières ramifications du système circulatoire. N. m. Sorte de fougère à fronde souple et déliée : le capillaire fournit un sirop employé contre la toux.
CAPILLARIMÈTRE (pil-la) n. m. (lat. capillus, cheveu, et gr. metron, mesure). Appareil destiné à étudier la capillarité.
CAPILLARITÉ (pil-la) n. f. Etat d'un tube ou d'un conduit capillaire. Ensemble des propriétés des tubes capillaires à l'égard des liquides qui les traversent : l'ascension de la sève dans les végétaux est un phénomène de capillarité. Partie de la physique qui s'occupe des phénomènes capillaires.
CAPILOTADE n. f. Ragoût de morceaux de viande rôtie. Fig. Mettre en capilotade, mettre en pièces.
CAPITAINE (tè-ne) n. m. (lat. caput, tête). Chef d'une troupe : Mandrin fut le plus redouté des capitaines de voleurs. Chef d'une compagnie, d'un escadron ou d'une batterie : capitaine en premier, en second. Commandant d'un vaisseau, d'un port, d'un ballon. Habile général : Turenne et Montecuculli furent les deux plus fameux capitaines de leur temps.
CAPITAINERIE (tè-ne-rî) n. f. Circonscription sur laquelle s'étendait, sous l'ancien régime, l'autorité d'un capitaine des chasses.
CAPITAL, E, AUX (lat. capitalis ; de caput, tête), adj. Essentiel, fondamental : point capital. Qui est comme la tête de : ville capitale. Où il y va de la tête, de la vie : sentence capitale. Peine capitale, peine de mort. Lettre capitale, majuscule. Sept péchés capitaux (les), péchés qui sont comme le principe de tous les autres : les sept péchés capitaux sont : l’orgueil, l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère et la paresse.
CAPITAL n. m. La chose essentielle : se bien conduire, voilà le capital. Somme qui rapporte intérêts : placer ses capitaux en rente sur l'Etat. Fonds monnayés ou monnayables d'une société d'exploitation : toute industrie ne vit que par l'union du capital et du travail. Biens que l'on possède : manger son capital.
CAPITALE n. f. Ville principale d'un Etat qui est le siège des pouvoirs publics : Paris est la capitale de la France. Lettre majuscule. Bissectrice de l'angle saillant d'un ouvrage fortifié.
CAPITALISABLE (za-ble) adj. Qui peut être capitalisé : intérêts capitalisables.
CAPITALISATION (za-si-on) n. f. Action de capitaliser, et, au fig., d'amasser.
CAPITALISER (zé) v. a. Convertir en capital. V. n. Thésauriser.
CAPITALISME (lis-me) n. m. Puissance des capitaux ou des capitalistes.
CAPITALISTE (lis-te) n. et adj. Qui a des capitaux, particulièrement des capitaux engagés dans une entreprise.
CAPITAN n. m. (ital. capitano). Fanfaron de comédie : le capitan figure dans la comédie de Plaute.
CAPITANE n. f. Autrefois, galère du capitaine général. Adjectiv. : galère capitane.
CAPITAN-PACHA n. m. Grand amiral turc.
CAPITATION (si-on) n. f. (lat. caput, tête). Impôt. Taxe par tête : les prestations sont une formee de capitation.
CAPITÉ, E adj. (lat. caput, itis, tête). Bot. Terminé en tête arrondie.
CAPITEUX, EUSE (teû, eu-ze), adj. (lat. caput, tête). Qui porte à la tête : vin capiteux.
CAPITOLE n. m. Ancienne forteresse de Rome. (V. Part. hist.) Monter au Capitole, triompher.
CAPITOLIN, E adj. Qui a rapport au Capitole.
CAPITON n. m. Bourre de soie. Dans un siège rembourré et piqué, chacune des divisions formeées par la piqûre.
CAPITONNAGE (to-na-je) n. m. Action de capitonner. Ouvrage capitonné.
CAPITONNER (to-né) v. a. Rembourrer un siège en le piquant de place en place : capitonner un fauteuil.
CAPITOUL n. m. Nom des anciens magistrats municipaux de Toulouse.
CAPITOULAT (la) n. m. Dignité de capitoul.
CAPITULAIRE (lè-re) adj. Appartenant à un chapitre de chanoines ou de religieux : les évêques étaient élus jadis par les assemblées capitulaires. N. m. pl. Actes législatifs émanant des rois de la première et de la seconde race, et divisés en chapitres (capitula) : les Capitulaires de Charlemagne sont un précieux monument historique. V. Part. hist.
CAPITULAIREMENT (lè-re-man) adv. (de capitulaire.) En chapitre : religieux capitulairement assemblés.
CAPITULARD (lar) n. m. (de capituler.) Fam. Lâche, homme qui se dérobe.
CAPITULATION (si-on) n. f. (de capituler.) Traité pour la reddition d'une place : la reddition de Huningue (1815) fut une glorieuse capitulation. Convention qui règle les droits des sujets chrétiens des territoires musulmans. Accommodement entre deux parties. Fig. Sacrifice imposé par la nécessité. Capitulation de conscience, composition honteuse avec soi-même.
CAPITULE n. m. (lat. capitulum, petite tête, chapitre). Petite prière qu'on dit après certains offices. Genre d'inflorescence de plusieurs fleurs : les composées fleurissent en capitule.
CAPITULER (lé) v. n. Traiter de la reddition d'une place. Fig. Entrer en accommodement.
CAPON, ONNE (o-ne) (de chapon) adj. et n. Poltron. Ant. Hardi.
CAPONNER (po-né) V. n. Pop. Faire le capon, montrer de la lâcheté.
CAPONNIÈRE (po-ni) n. f. (ital. capponiera). Chemin pratiqué dans le fossé à sec d'une place forte pour joindre la tenaille à la demi-lune.
CAPORAL n. m. (ital. caporale). Militaire qui occupe le grade le moins élevé dans l'infanterie : le caporal commande à une escouade. Tabac à fumer d'une qualité inférieure. Petit caporal, surnom familier donné à Napoléon par ses soldats.
CAPORALISER (zé) v. a. Soumettre au régime du caporalisme.
CAPORALISME (lis-me) n. m. Régime politique, où les militaires ont la principale influence.
CAPOT (po) n. m. (de cape). Manteau à capuchon. Pièce ou capuchon de toile employé en marine pour protéger les objets contre la pluie ou les chocs. Couverture métallique qui, dans une voiture automobile, sert à protéger le moteur.
CAPOT (po) adj. invar. Se dit du joueur qui n'a pas fait de levée : elle est restée capot. Faire capot, faire toutes les levées. Fig. Confus, interdit : rester capot devant une réprimande. N. m. Coup qui rend l'adversaire capot : craindre le capot. (On dit aussi, mais abusivement craindre la capote.)
CAPOTAGE n. m. (de cap). Disposition donnée à la capote d'une voiture, pour l'ouvrir ou la fermer.
CAPOTE n. f. (dimin. de cape). Manteau à capuchon. Redingote à l'usage des soldats : la capote est la tenue de campagne de l'infanterie française, sauf les zouaves et les turcos. Chapeau de femme. Couverture en cuir d'un cabriolet.
CÂPRE n. f. Bouton à fleur du câprier épineux, qui se confit dans le vinaigre et sert d'assaisonnement.
CAPRICANT (kan), E adj. (du lat. capra, chèvre). Inégal, sautillant : allure capricante.
CAPRICE n. m. (lat. capra, chèvre, à cause de l'allure capricieuse de cet animal). Volonté subite et irréfléchie : céder aux caprices d'un enfant, c'est lui rendre un mauvais service. Goût soudain et passager : les caprices de la mode. Fantaisie d'imagination.
CAPRICIEUSEMENT (ze-man) adv. Par caprice.
CAPRICIEUX, EUSE (si-eû, eu-ze) adj. Qui a des caprices. N. : c'est un capricieux, une capricieuse.
CAPRICORNE n. m. Genre d'insectes coléoptères : le capricorne musqué a une odeur de rose. Astron. V. Part. hist.
CÂPRIER (pri-é) n. m. Genre de capparidacées, comprenant des arbrisseaux des régions chaudes du globe, qui produisent les câpres.
CÂPRIÈRE n. f. Champ planté de câpriers. Boîte ou pot à conserver les câpres.
CAPRIFICATION (si-on) n. f. (du lat. caprificus, figuier sauvage). Opération qui consiste à placer des fruits de figuier sauvage sur les figuiers cultivés pour favoriser la fructification de ces derniers.
CAPRIFOLIACÉES (sé) n. f. pl. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le chèvrefeuille. S. une caprifoliacée.
CAPRIN, E adj. (lat. capra, chèvre). Relatif à la chèvre : race caprine.
CAPRON ou CAPERON n. m. Grosse fraise.
CAPRONIER (ni-é) n. m. Variété de fraisier qui produit le capron.
CAPSULAGE n. m. Opération qui consiste à recouvrir le goulot d'une bouteille d'une capsule d'étain.
CAPSULAIRE (lè-re) adj. Qui s'ouvre en formee de capsule : fruit capsulaire.
CAPSULE n. f. (lat. capsula). Bot. Enveloppe sèche qui renferme les semences et les graines : le fruit du pavot est une capsule. Amorce de cuivre au fulminate, pour les armes à piston : il faut préserver les capsules de l'humidité. Enveloppe soluble, contenant certains médicaments de saveur désagréable. Coiffe métallique, recouvrant le bouchon et le goulot d'une bouteille. Chim. Vase arrondi, employé surtout pour les évaporations.
CAPSULERIE (rî) n. f. Fabrique de capsules.
CAPTAGE n. m. Action de capter une source : le captage des eaux de la Vanne a donné à Paris des eaux très pures.
CAPTAL n. m. Titre du moyen âge employé en Gascogne comme syn. de capitaine, de seigneur : le captal de Buch fut battu à Cocherel par Du Guesclin.
CAPTATEUR, TRICE n. Qui use de captation.
CAPTATION (si-on) n. f. (de capter.) Manœuvre perfide pour s'emparer d'une succession, surprendre une donation, un legs : la captation, si elle est prouvée, entraîne la nullité d'un testament.
CAPTATOIRE adj. Qui a pour but la captation : manœuvres captatoires. Entaché de captation.
CAPTER (kap-té) v. a. (lat. captare). Obtenir par insinuation : Concini capta la confiance de Marie de Médicis. Amener dans un lieu déterminé des eaux de source au moyen de tranchées, d'aqueducs, etc.
CAPTIEUSEMENT (kap-si-eu-ze-man) adv. D'une manière captieuse: interroger captieusement un accusé.
CAPTIEUX, EUSE (kap-si-eû, eu-ze) adj. Insidieux, qui cherche à tromper : raisonnement captieux.
CAPTIF, IVE adj. et n. (lat. captivus ; de capere, prendre). Prisonnier : les Romains, au lendemain du triomphe, massacraient leurs captifs. Tenu dans une extrême contrainte : âme captive au plaisir. Ballon captif, ballon retenu par une corde. Ant. Libre.
CAPTIVANT (van), E adj. Qui captive : les romans de Dumas père sont en général captivants.
CAPTIVER (vé) v. a. Assujettir. Captiver l'attention, les esprits, les charmer, les séduire.
CAPTIVITÉ n. f. (de captif.) Privation de la liberté : beaucoup d'oiseaux ne peuvent vivre en captivité. Fig. Sujétion, gêne pénible. Ant. Liberté.
CAPTURE n. f. Action de capturer un homme, un navire, des marchandises de contrebande : Jean Bart fit de nombreuses captures. Ce qu'on capture.
CAPTURER (ré) v. a. (du lat. captum, supin de capere, prendre). Parvenir à s'emparer.
CAPUCE n. m. (rad. cap). Capuchon pointu de certains moines.
CAPUCHE n. f. Coiffure en formee de capuchon.
CAPUCHON n. m. (rad. cap). Vêtement de tête, qui peut se rabattre en arrière. Prendre le capuchon, se faire moine. Garniture de tôle, qui protège et ferme l'extrémité des tuyaux de cheminée.
CAPUCHONNÉ (cho-né), E adj. En formee de capuchon.
CAPUCHONNER (cho-né) v. n. Fermer l'orifice d'une cheminée à l'aide d'un capuchon.
CAPUCIN n. m. (ital. capucino). Religieux de l'ordre de Saint-François : à Paris, avant la Révolution, les capucins étaient chargés d'éteindre les incendies.
CAPUCINADE n. f. Sermon trivial, grossier, comme ceux que les capucins avaient coutume d'adresser au menu peuple. Tirade banale et plate.
CAPUCINE n. f. Religieuse d'un ordre mendiant de Saint-François : les capucines étaient appelées aussi Dames de la passion.
CAPUCINE n. f. Genre de géraniacées ornementales. Anneau qui assujettit le canon d'une arme à feu. Courbe qui relie l'éperon et l'étrave.
CAPUCINIÈRE n. f. Maison de capucins. Fig. Maison habitée par des personnes très dévotes.
CAPULET (lè) n. m. Capuchon de femme en usage dans les Pyrénées.
CAPUT-MORTUUM (put'-mor-tu-om') n. m. (mots lat. qui signif. tête morte.) Expression par laquelle les alchimistes désignaient le résidu non liquide de leurs analyses. Fig. Résultat, unité sans valeur.
CAQUAGE (ka-je) n. m. Action de caquer.
CAQUE n. f. Barrique où l'on presse les harengs salés : se serrer comme des harengs en caque. Prov. : La caque sent toujours le hareng, on se ressent toujours de son origine.
CAQUER (ké) v. a. Mettre des harengs en caque. (On dit aussi encaquer.)
CAQUET (kè) n. m. (onomat.). Cri de la poule qui va pondre. Babil importun. Pl. Propos médisants. Rabattre le caquet de quelqu'un, le faire taire.
CAQUETAGE (ke-ta-je) n. m. ou CAQUETERIE (ke-te-rî) n. f. Action de caqueter : le caquetage est le défaut particulier aux petites filles.
CAQUETER (ke-té) v. n. (de caquet. — Prend deux t devant une syllabe muette : elle caquette.) Se dit du cri de la poule qui va pondre. Fig. Babiller.
CAQUETEUR, EUSE (ke-teur, eu-ze) adj. et n. Qui caquette, qui bavarde.
CAQUEUR, EUSE (keur, eu-ze) n. Celui, celle qui caque les harengs.
CAR conj. (lat. quare, c'est pourquoi). Qui marque la preuve, la raison de la proposition avancée : l'Académie n'admit qu'à grand'peine le mot car dans son dictionnaire. N. m. : les car, raisons données pour expliquer quelque chose : avec ces gens retors, il y a toujours des ni, des mais et des car.
CARABE n. m. Genre d'insectes coléoptères : le carabe doré est vulgairement appelé jardinière.Le carabe n'a pas d'ailes, mais il court vite ; il est carnassier et très vorace. Il est utile à l'agriculture, parce qu'il détruit une foule de chenilles nuisibles.
CARABE n. m. Variété d'ambre jaune ou succin.
CARABIN n. m. Autref., soldat de cavalerie légère, armé de l'arquebuse longue ou carabine. Auj. Fam. Etudiant en chirurgie, en médecine.
CARABINE n. f. Fusil court, léger, à canon ordinairement rayé : la carabine fut longtemps l'arme particulière des chasseurs à pied.
CARABINÉ, E adj. Fam. Violent, excessif : recevoir une réprimande carabinée. Mar. Brise carabinée, brise soudaine et violente.
CARABINIER (ni-é) n. m. Dans certains pays, soldat à pied ou à cheval, faisant partie d'un corps spécial, ou armé d'une carabine : les carabiniers ont été supprimés en France en 1871. En Italie, gendarme ; en Espagne, douanier.
CARACAL n. m. Carnassier voisin du lynx, qui habite le nord de l'Afrique. Pl. des caracals.
CARACO n. m. Vêtement de dessus pour les femmes, en formee de camisole prenant la taille.
CARACOLE n. f. Spirale : escalier en caracole. Mouvement en rond ou en demi-rond, qu'on fait exécuter à un cheval.
CARACOLER (lé) v. n. Faire des caracoles : Charles VIII aimait à voir Bayard caracoler. Aller ça et là, de droite et de gauche. Cabrioler, sautiller.
CARACTÈRE n. m. (gr. charaktêr ; de kharassein, graver). Figure dont on se sert dans l'écriture : les caractères arabes, phéniciens. Type dont on se sert dans l'imprimerie : les caractères d'imprimerie sont faits d'un alliage de plomb, d'étain et d'antimoine. Fig. Nature de l'âme : ce n'est pas notre situation, c'est notre caractère qui nous rend heureux ou malheureux. Fermeté, courage : montrer du caractère. Marque, empreinte : à la cour de Louis XIV, on voyait tous les caractères de la grandeur. Expression, trait original et saillant : une œuvre de grand caractère. Ce qui est propre à une chose : la raison est le caractère distinctif de l'homme. Titre, dignité, mission : caractère d'ambassadeur. Danse de caractère, danse qui exprime une action et des sentiments.
CARACTÉRISER (zé) v. a. Déterminer avec précision : caractériser un siècle, un personnage.
CARACTÉRISTIQUE (ris-ti-ke) adj. Qui caractérise : signe caractéristique. Gram. Adj. et n. f. Lettre qui se retrouve toujours dans des cas semblables qu'elle sert à déterminer : la lettre s est la lettre caractéristique (ou est la caractéristique) du pluriel. Mathém. Caractéristique d'un logarithme, partie de ce logarithme qui exprime des unités entières. Caractéristique d'une machine, courbe représentant la variation de l'un des éléments de la machine en fonction d'un autre.
CARACUL (kul') n. m. Fourrure formeée par le ventre de l'astrakan, à poil ondulé et non frisé.
CARAFE n. f. (ital. caraffa ; ar. garafa, puiser). Sorte de bouteille à base large, en verre ou en cristal ; son contenu.
CARAFON n. m. Petite carafe ; son contenu.
CARAÏBE (ra-i-be) adj. et n. Qui se rapporte aux indigènes . Antilles et des côtes voisines de l'Amérique.
CARAÏTE (ra-i-te) n. m. Sectaire juif, qui rejette la tradition, et n'admet que l'Ecriture.
CARAMBA (ran) Juron espagnol ou portugais.
CARAMBOLAGE (ran) n. m. Action de caramboler.
CARAMBOLER (ran-bo-lè) v. n. Au billard, pousser une bille de manière qu'elle aille du même coup toucher les deux autres.
CARAMEL (mèl) n. m. (esp. caramelo). Sucre fondu et en partie décomposé par l'action du feu : le caramel possède une odeur aromatique et caractéristique. Bonbon fait avec du sucre ainsi préparé.
CARAMÉLISATION (za-si-on) n. f. Réduction du sucre en caramel.
CARAMÉLISER (zé) v. a. Réduire en caramel, en parlant du sucre. Mêler de caramel : on caramélise de l'eau-de-vie pour lui donner de la couleur.
CARAPACE n. f. Test osseux, corné ou calcaire, protégeant le corps des tortues, des crustacés, etc. : la carapace du crocodile est à l'épreuve de la balle.
CARAQUE n. f. Vaisseau portugais, qui faisait le voyage du Brésil et des Indes orientales au xvie siècle. Adj. f. Porcelaine très fine apportée en Europe par les caraques portugaises : porcelaine caraque.
CARAT (ra) n. m. Partie d'or fin pesant un vingtquatrième du poids total d'un alliage. Petit poids de 20 centigrammes pour peser les diamants, les perles, etc. : diamant de 50 carats. Du carat, diamants très petits qui se vendent au poids. Fig. Sot à vingt-quatre, à trente-six carats, au suprême degré.
CARAVANE n. f. (persan karouan). Troupe de voyageurs réunis pour franchir un désert, une contrée peu sûre, etc. : le chameau est par excellence la bête de somme des caravanes.
CARAVANIER (ni-é) n. m. Conducteur des bêtes de somme, dans une caravane.
CARAVANSÉRAIL (ra, l mll.) n. m. (persan karouan-seraï). En Orient, abri réserve aux caravanes. Fig. Endroit fréquenté par un grand nombre d'étrangers de différentes nations.
CARAVELLE (vè-le) n. f. (ital. caravella). Navire turc. Navire italien, espagnol ou portugais, à quatre mâts et à voilure latine : c'est avec quatre frêles caravelles que Christophe Colomb découvrit l'Amérique.
CARBET (bè) n. m. Aux Antilles, grande case pour plusieurs familles, bâtie avec des pieux et des feuillages. Hangar pour abriter les engins de pèche.
CARBONABO n. m. Diamant noir, utilisé surtout pour le forage des roches.
CARBONARISME (ris-me) n. m. Société politique secrète formeée par les carbonari. V. Part. hist.
CARBONARO n. m. (mot ital. signif. charbonnier). Affilié au carbonarisme. Pl. des carbonari.
CARBONATE n. m. Chim. Nom générique des sels dérivés de l'acide carbonique.
CARBONE n. m. (lat. carbo, carbonis, charbon). Chim. Corps simple qui se rencontre dans la nature, soit cristallisé (diamant, graphite), soit amorphe (charbon de terre, houille, anthracite, lignite.)
CARBONÉ, E adj. Qui contient du carbone.
CARBONIDE ou CARBONOÏDE (no-i-de) adj. Chim. Qui ressemble au carbone.
CARBONIFÈRE adj. Qui contient du charbon : terrain carbonifère.
CARBONIQUE adj. Se dit d'un anhydride résultant de la combinaison du carbone avec l'oxygène : l'anhydride carbonique a été défini par Lavoisier.L'acide n'a pu être isolé, mais on connaît les sels, dits carbonates. Le gaz carbonique est produit par la combustion du charbon, la fermentation des liquides, comme le vin et la bière (alcool), la respiration de l'homme, des animaux, des plantes, etc. C'est un gaz incolore, inodore, à saveur aigrelette, asphyxiant, plus lourd que l'air. Il se tient donc dans les parties basses de l'endroit où il se produit, particulièrement au fond des cuves, sur le sol de certaines grottes (grotte du Chien, etc..) Une bougie allumée s'éteint quand on la plonge dans le gaz carbonique.
CARBONISATION (za-si-on) n. f. Transformeation d'un corps en charbon : la carbonisation des os fournit le noir animal.
CARBONISER (zé) v. a. Réduire en charbon.
CARBONNADE (bo-na-de) n. f. (ital. carbonata). Viande grillée sur des charbons.
CARBORUNDUM (ron-dom’) n. m. Chim. Composé de charbon et de silicium ou carbure de silicium.
CARBURATEUR, TRICE adj. Se dit des appareils destinés à produire la carburation de certains corps. N. m. Appareil destiné à produire une saturation complète du gaz d'éclairage ou de l'air, par des vapeurs d'huiles hydrocarburées. V. carburation.
CARBURATION (si-on) n. f. Opération qui a pour objet de soumettre certains corps à l'action du carbone : la carburation du fer a pour objet de le transformeer en acier. Saturation de l'air ou du gaz d'éclairage par des vapeurs d'hydrocarbures. — Cette opération a pour but soit de donner à une flamme un éclat plus intense, soit de formeer un mélange détonant, tel que celui dont l'explosion actionne les moteurs à alcool ou à pétrole.
CARBURE n. m. Chim. Combinaison du carbone avec un autre corps simple : le gaz d'éclairage est un carbure d'hydrogène.
CARBURÉ, E adj. Qui contient du carbone : hydrogène carburé. Syn. de carboné.
CARBYLAMINE n. f. Nom donné aux éthers isocyanhydriques.
CARCAILLER (ka, ll mll., é) v. a. Crier, en parlant de la caille.
CARCAJOU n. m. Nom vulgaire du blaireau d'Amérique.
CARCAN n. m. (anc. haut all. querca, cou). Autref., collier de fer Carcan pour attacher un criminel au poteau d'exposition. Cette peine : la peine du carcan a été supprimée en 1832. Pop. Mauvais cheval.
CARCASSE (ka-se) n. f. (ital. carcassa). Charpente osseuse d'un animal : la carcasse humaine s'appelle squelette. Fam. Le corps humain : promener sa carcasse. Appareil destiné à soutenir un ensemble : carcasse d'abat-jour. Charpente : carcasse d'un navire.
CARCEL (sèl) n. m. Lampe à rouages et à piston, inventée par Carcel. Unité d'intensité lumineuse, représentée par une lampe Carcel.
CARCINOMATEUX, EUSE (teû, euze) adj. De la nature du carcinome.
CARCINOME n. m. Méd. Syn. de cancer.
CARDAGE n. m. Action de carder.
CARDAMINE n. f. Genre de crucifères, dont une espèce est appelée vulgairement cresson des prés.
CARDE n. f. (lat. carduus, chardon). Côte comestible de l'artichaut cardon. Tête épineuse du chardon à foulon, employée pour le peignage des draps, laines, etc. Machine garnie de chardons pour peigner le drap. Brosse garnie de pointes métalliques, servant au même usage.
CARDÉE (dé) n. f. Quantité de textile qu'on prend à la fois entre deux cardes : cardée de laine.
CARDER (dé) v. a. Peigner, démêler la laine, etc., avec des cardes.
CARDÈRE n. f. Nom vulgaire du chardon à foulon, dont les tiges garnies d'aspérités sont employées au cardage des étoffes.
CARDERIE (rî) n. f. Atelier où l'on carde la laine et d'autres matières textiles.
CARDEUR, EUSE (eu-ze) n. Ouvrier, ouvrière qui carde : une cardeuse de matelas.
CARDEUSE (deu-ze) n. f. Machine à carder.
CARDIA n. m. (gr. kardia, cœur). Orifice supérieur de l'estomac situé non loin du cœur.
CARDIALGIE (jî) n. f. (gr. kardia, cœur, et algos, douleur). Douleur du cœur ou du cardia.
CARDIAQUE adj. (gr. kardia, cœur). Qui appartient au cœur. Se dit d'un médicament tonique : potion cardiaque, ou substantiv. : un cardiaque. N. Personne atteinte d'une maladie de cœur.
CARDINAL, E, AUX adj. (lat. cardinalis ; de cardo, inis, gond). Principal. Vertus cardinales, la Justice, la Prudence, la Tempérance et la Force. Points cardinaux, l'est, le sud, l'ouest et le nord. (V. rose des vents.) Nombre cardinal, celui qui exprime simplement le rapport de la quantité à l'unité, comme un, deux, trois, quatre, etc.
CARDINAL n. m. Un des soixante-dix prélats qui sont les électeurs, les ministres et les conseillers du pape : la pourpre est la couleur du costume officiel des cardinaux. Genre d'oiseaux, à plumage rouge, de l'Amérique du Nord.
CARDINALAT (la) n. m. Dignité de cardinal : Richelieu fut promu très jeune au cardinalat.
CARDINALICE adj. Qui a rapport aux cardinaux : dignité cardinalice.
CARDIOGRAPHE n. m. (gr. kardia, cœur, et graphein, écrire). Ecrivain qui traite de la description et des maladies du cœur. Appareil enregistreur des mouvements du cœur.
CARDIOGRAPHIE (fî) n. f. (de cardiographe.) Description, traité sur le cœur.
CARDITE n. f. (gr. kardia, cœur). Inflammation du cœur.
CARDON n. m. (lat. carduus, chardon). Plante potagère bisannuelle, du même genre que l'artichaut, mais très volumineuse : on sème au printemps, sur couche, la graine de cardon.
CARDONNETTE (do-nè-te) n. f. Bot. V. chardonnette.
CARÊME n. m. (du lat. quadragesima, quarantième). Temps d'abstinence pour les catholiques, entre le mercredi des Cendres et le jour de Pâques. Fig. Visage de carême, pâle et défait. Prov. : Arriver comme marée en carême, arriver fort à propos, comme la marée (le poisson), dans un temps où les aliments gras sont prohibés par l'Eglise.
CARÊME-PRENANT (nan) n. m. Les trois jours gras qui précèdent le mercredi des Cendres. Fig. Personne déguisée, ou vêtue d'une manière extravagante. Pl. des carêmes-prenants.
CARÉNAGE n. m. Action de caréner un vaisseau. Lieu où cette opération peut se pratiquer.
CARENCE (ran-se) n. f. (lat. carere, manquer). Dr. Absence de tous objets mobiliers pouvant répondre d'une dette : procès-verbal de carence.
CARÈNE n. f. (lat. carina). Partie inférieure d'un navire, la quille et les flancs jusqu'à fleur d'eau : les carènes des navires en bois sont en général recouvertes de cuivre.
CARÉNER (né) v. a. (Se conj. comme accélérer.) Nettoyer ou réparer la carène d'un navire.
CARESSANT (rè-san), E adj. Qui caresse : le chien est fidèle et caressant.
CARESSE (rè-se) n. f. (ital. carezza). Attouchement tendre ou affectueux : faire des caresses à un enfant. Poét. Frôlement doux et agréable : les caresses de la brise. Démonstration d'amitié, en paroles ou en actions : il faut se méfier des caresses des flatteurs. Fig. : les caresses de la fortune.
CARESSER (rè-sé) v. a. Faire des caresses : le chien caresse la main qui le frappe. Nourrir, entretenir avec amour : caresser de vaines espérances. Ant. Battre, rudoyer.
CARET (rè) n. m. (malais karah). Nom vulgaire de la grosse tortue imbriquée, propre aux mers chaudes
CARET (rè) n. m. (pour charet, petit char). Sorte de dévidoir. Fil de caret, gros fil à fabriquer les cordages.
CAREX (rèks) n. m. Bot. Nom scientifique des laîches, variété de cypéracées.
CARGAISON (ghè-zon) n. f. Ensemble des marchandises qui font la charge entière d'un navire : le capitaine du navire est responsable de la cargaison. Action de charger un navire.
CARGO-BOAT (bât) n. m. Bâtiment spécialement destiné au transport des marchandises. Pl. des cargoboats.
CARGUE (kar-ghe) n. f. Cordages qui servent à relever les voiles contre leurs vergues.
CARGUER (ghé) v. a. Replier, serrer les voiles.
CARIATIDE ou CARYATIDE n. f. Statue de femme ou d'homme qui soutient une corniche : les cariatides de Jean Goujon ont donné leur nom à une des plus intéressantes salles du Louvre.
CARICATURAL, E, AUX adj. Qui tient de la caricature.
CARICATURE n. f. (ital. caricare, charger). Reproduction grotesque d'une personne ou d'une chose par le dessin, la peinture : la caricature exige une réelle science du dessin. Image grotesque. Fig. et fam. Personne ridicule.
CARICATURER (ré) ou CARICATURISER (zé) v. a. Reproduire en caricature.
CARICATURISTE (ris-te) n. m. Celui qui fait des caricatures : Chant, Gavarni, Daumier et Henri Monnier furent les grands caricaturistes de leur temps.
CARIE (rî) n. f. (lat. caries). Maladie inflammatoire des os et des dents, se terminant par leur ramollissement et leur destruction. Maladie des grains de froment. Pourriture des arbres.
CARIEN, ENNE (ri-in, è-ne) adj. et n. De la Carie.
CARIER (ri-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Gâter par l'effet de la carie : une dent malade suffit pour carier toutes les autres. Se carier v. pr. Etre affecté de carie : os qui se carie.
CARILLON (ll mll.) n. m. (bas lat. quadrilio, réunion de quatre choses). Réunion des cloches ou des timbres d'une horloge, accordés à différents tons : les carillons de Flandre peuvent exécuter des airs complets. Sorte d'harmonica formeant une ou deux octaves musicales. Sonnerie de ces cloches. Par ext. Sonnerie de cloches vive et précipitée. Fig. Grand bruit : faire du carillon.
CARILLONNÉ (ll mll., o-né), E adj. Se dit des fêtes solennelles, annoncées par des carillons.
CARILLONNEMENT (ll mll., o-ne-man) n. m. Action de carillonner.
CARILLONNER (ll mll., o-né) v. n. Sonner le carillon. Agiter vivement une sonnette à une porte. Faire beaucoup de bruit. V. a. Sonner en carillon : carillonner un air.
CARILLONNEUR (ll mll., o-neur) n. m. Celui qui carillonne.
CARLIN n. m. (ital. carlino ; de Carlo, Charles). Ancienne monnaie d'Italie, en or ou en argent, de valeurs diverses.
CARLIN n. m. Petit dogue à poil ras, à museau noir et écrasé : les carlins ont été fort à la mode comme chiens d'appartement.
CARLINGUE (lin-ghe) n. f. Grosse pièce de bois placée à l'intérieur d'un navire dans le sens de la quille, et servant à consolider la carène ; ses extrémités relevées se nomment marsouins.
CARLISME (lis-me) n. m. Opinion politique des carlistes.
CARLISTE (lis-te) adj. et n. V. Part. hist.
CARLOVINGIEN, ENNE (ji-in, è-ne) adj. et n. Syn. de carolingien.
CARMAGNOLE (gno-le) n. f. Veste courte en usage pendant la Révolution. Sorte de ronde révolutionnaire, qu'on dansait en 1793. hanson sur l'air de laquelle on la dansait. — La veste, dite carmagnole, fut apportée en France par des ouvriers piémontais, originaires de Carmagnola. Les fédérés marseillais l'importèrent à Paris où elle fut adoptée par les révolutionnaires.
CARME n. m. Religieux de l'ordre du Mont-Carmel. Carmes déchaux ou déchaussés, ceux qui vont nu-pieds : l'ordre des Carmes, fondé en Palestine au xiie siècle, s'introduisit en France sous Louis IX.
CARMELINE n. f. (esp. carmelina). Laine de vigogne. Adjectiv. : laine carmeline.
CARMÉLITE n. f. Religieuse de l'ordre du Mont-Carmel. Carmélites déchaussées, celles qui vont nu-pieds : la règle des carmélites est très sévère. Adjectiv. Couleur carmélite, couleur brun pâle.
CARMIN n. m. (bas lat. carmesinus). Couleur d'un rouge éclatant, généralement tirée de la cochenille. Fig. : des lèvres de carmin.
CARMINÉ, E adj. Qui renferme du carmin : laque carminée.
CARMINATIF, IVE adj. (lat. carminare, carder, nettoyer). Se dit des remèdes qui ont la propriété d'expulser les vents des intestins. N. m. : l'essence d'anis est un carminatif.
CARMINER (né) v. a. Colorier ou teindre en carmin : carminer de la soie.
CARNAGE n. m. (ital. carnaggio). Massacre, tuerie : les croisés firent, à Béziers, un affreux carnage des albigeois, en 1209. Chair qui sert de pâture aux bêtes féroces, ou qu'on donne aux chiens de chasse.
CARNASSIER (na-si-é), ÈRE adj. Qui se repaît généralement de chair crue et en est avide : le tigre est carnassier. N. m. pl. Ordre de mammifères à dents canines, incisives et molaires, à ongles aigus, comprenant les genres lion, tigre, chat, chien, etc. : les carnassiers possèdent une molaire spéciale tranchante, dite dent carnassière. S. un carnassier.
CARNASSIÈRE (na-si) n. f. Sac en filet pour mettre le gibier. (On dit aussi carnier.)
CARNATION (si-on) n. f. (lat. caro, nis, chair). Teint, coloration, apparence des chairs d'une personne : belle carnation. Peint. Coloris des chairs : le Titien excelle dans la peinture des carnations.
CARNAVAL n. m. (ital. carnevale). Temps destiné aux divertissements, depuis le jour des Rois ou Epiphanie jusqu'au mercredi des Cendres. Ces divertissements eux-mêmes : le carnaval de Venise fut longtemps célèbre par ses mascarades. Par ext. Mannequin grotesque qui personnifie le carnaval. Pl. des carnavals. — Le carnaval est une imitation des bacchanales, des saturnales des anciens, ou un reste des fêtes populaires de nos aïeux, comme la fête des fous.
CARNAVALESQUE (lès-ke) adj. Qui tient du carnaval : folies carnavalesques.
CARNE n. f. (du lat. cardo, gond). Angle saillant d'une pierre, d'une table.
CARNE n. f. (ital. carne). Pop. Mauvaise viande.
CARNÉ, E adj. Bot. Couleur de chair : œillet carné.
CARNET (nè) n. m. (lat. quaternetum). Petit livre de notes, de compte : carnet d'échéances.
CARNIER (ni-é) n. m. Carnassière.
CARNIFIER [ni-fi-é] (SE) v. pr. (Se conj. comme prier.) Acquérir la consistance des parties charnues.
CARNIVORE adj. et n. (lat. caro, carnis, chair, et vorare, dévorer). Qui se nourrit plus ou moins régulièrement de chair : l'homme est carnivore, mais non pas carnassier.
CAROGNE (ro-gne) n. f. (formee picarde de charogne). Pop. Femme débauchée, méprisable.
CAROLINGIEN, ENNE (ji-in, è-ne) adj. (de Carolus n., en lat., de Charlemagne). Qui appartient, ou qui est relatif à la dynastie des Carolingiens. V. Part. hist.
CAROLUS (luss) n. m. Ancienne monnaie de billon, alliée d'argent, émise par Charles (Carolus) viii.
CARONADE n. f. (angl. carronade). Canon en fonte, en usage jadis dans la marine : les caronades étaient plus légères que les canons, mais tiraient moins juste.
CARONCULE n. f. (lat. caruncula). Nom de divers organes charnus de couleur rougeâtre.
CAROTIDE n. f. (gr. karôtis). Chacune des deux artères principales qui portent le sang du cœur à la tête : carotide interne, carotide externe. Adjectiv. : l'artère carotide.
CAROTTE (ro-te) n. f. (lat. carota). Genre d'ombellifères comestibles d'Europe et d'Amérique. La racine de ces plantes : la carotte contient une assez forte proportion de sucre. Feuilles de tabac roulées en formee de carotte et destinées aux chiqueurs. Fig. et fam. Tirer une carotte à quelqu'un, lui extorquer quelque chose en le trompant.
CAROTTER (ro-tè) v. a. Fam. Tromper. Escroquer.
CAROTTEUR, EUSE (ro-teur, eu-ze) n. Fam. Qui carotte. (On dit aussi carottier, ère.)
CAROUBE ou CAROUGE n. f. Fruit du caroubier.
CAROUBIER (bi-é) n. m. Genre de légumineuses césalpiniées, comprenant des arbres méditerranéens, à bois rouge et dur, employé dans la marqueterie.
CARPE n. f. (lat. carpa). Genre de poissons d'eau douce, famille des cyprinoïdés. Fig. Saut de carpe, bond à plat ventre et en se retournant sans se servir des mains. — La carpe, dont la chair est très estimée, est un poisson de fond qui se plaît dans la vase ; elle est d'une fécondité prodigieuse. Elle ne dépasse pas un mètre de long ni un poids de 20 kilogr.
CARPE n. m. (gr. karpos). Squelette du poignet.
CARPEAU (pô) n. m. et CARPETTE (pè-te) n. f. Petite carpe, jeune carpe.
CARPELLE (pè-le) n. m. (gr. karpos, fruit). Organe foliaire primitif de l'ovaire d'une fleur et de son fruit.
CARPETTE (pè-te) n. f. (angl. carpet). Sorte de tapis de chambre plus ou moins carré.
CARPIEN, ENNE (pi-in, è-ne) adj. Qui a rapport au carpe : les os carpiens.
CARPILLON (ll mll.) n. m. Très petite carpe.
CARQUOIS(koi) n. m. (du bas grec tarkasion). Etui à flèches : le carquois est un des attributs de Diane chasseresse. Loc. Avoir vidé son carquois, être à bout de mots méchants.
CARRARE (ka-ra-re) n. m. Marbre blanc renommé, que l'on tire des environs de Carrare (Italie.)
CARRE (ka-re) n. f. Epaisseur d'un objet plat, coupé carrément : la carre d'une planche. Partie supérieure d'un chapeau. Haut de la taille d'un habit entre les épaules. (Vx.) Carrure d'un homme. Bout d'un soulier carré. Sorte de mise au jeu de bouillotte.
CARRÉ (ka-ré), E adj. (lat. quadratus). Qui est taillé en formee quadrangulaire : voiles carrées. Fig. Epaules carrées, larges. Bonnet carré, bonnet à trois ou quatre pans que portaient autrefois les docteurs. Fig. Franc, loyal, accentué. Arith. Racine carrée d'un nombre, nombre qui, multiplié par lui-même, reproduit le nombre donné. Pied, mètre carré, etc., surface carrée dont le côté a un pied, un mètre, etc. Partie carrée, partie de plaisir faite entre deux couples. Trait carré, trait tracé perpendiculairement à un autre, dans un travail de charpentage.
CARRÉ (ka-ré) n. m. Quadrilatère qui a 4 côtés égaux et 4 angles droits : on obtient la surface d'un carré en multipliant le côté de ce carré par lui-même. Palier d'un escalier : deux locataires habitant sur le même carré. Compartiment de jardin où l'on cultive une même espèce de plantes. Sur un navire, salle où les officiers prennent leurs repas. Troupe ayant autant de profondeur que de front, et faisant tête sur quatre faces : la cavalerie des Mameluks ne put parvenir à rompre les carrés de Bonaparte. Format de papier (environ 0m,56 sur 0m,45.) Produit d'un nombre multiplié par lui-même : élever une quantité au carré.
CARREAU (ka-rô) n. m. (lat. pop. quadrellum). Petit carré. Espèce de pavé plat, fait de terre cuite, de pierre, etc. Verre de fenêtre. Coussin carré. Fer de tailleur. Aux cartes, couleur marquée par des carrés rouges. Grosse lime rectangulaire. Autref., grosse flèche d'arbalète dont le fer avait quatre faces. Méd. Maladie tuberculeuse du mésentère qui rend le ventre dur et tendu. Demeurer, rester sur le carreau, être tué sur place. Fam. Se garder à carreau, prendre de sérieuses précautions contre un accident possible. Pl. Foudres : les carreaux de Jupiter.
CARRÉE (ka-ré) n. f. Couronne de bois à laquelle on attache les draperies d'un lit. Une des notes de l'ancienne musique, appelée aussi brève. Adjectiv. : note carrée.
CARREFOUR (ka-re) n. m. (lat. pop. quadrifurcum). Lieu où se croisent plusieurs chemins, plusieurs rues. Manières, langage de carrefour, manières, langage trivials.
CARRELAGE (ka-re) n. m. Action de carreler. Assemblage de carreaux.
CARRELER (ka-re-lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : nous carrellerons.) Paver en carreaux. Raccommoder de vieux souliers. Ant. Décarreler.
CARRELET (ka-re-lè) n. m. Grosse aiguille à l'usage des bourreliers. Règle quadrangulaire. Châssis d'un blanchet. Filet carré, monté sur deux cerceaux croisés, attachés au bout d'une perche, pour pêcher le menu poisson. Poisson de mer très plat, voisin des limandes.
CARRELETTE (ka-re-lè-te) n. f. Lime plus petite que le carreau.
CARRELEUR (ka-re) n. m. Ouvrier qui pose le carreau. Savetier ambulant.
CARRELURE (ka-re) n. f. (de carreler). Ressemelage de vieilles chaussures.
CARRÉMENT (ka-ré-man) adv. En carré. A angle droit, d'équerre : disposer carrément deux madriers. Fig. Franchement : répondez carrément.
CARRER (ka-ré) v. a. Rendre carré : carrer une pierre. Multiplier par le nombre même : carrer un nombre. Convertir en un carré équivalent : carrer un cercle est une opération impossible. Se carrer v. pr. Se mettre à l'aise : se carrer dans un fauteuil. Se donner un air important. Au jeu de bouillotte, s'assurer la priorité en doublant sa mise.
CARRIK (ka-rik) n. m. (mot angl.). Redingote à plusieurs collets.
CARRIER (ka-ri-é) n. m. Ouvrier qui extrait la pierre. Celui qui exploite une carrière.
CARRIÈRE (ka-ri) n. f. (du lat. carrus, char). Lieu fermé de barrières pour les courses de chevaux ou de chars : il ne déplaisait pas à Néron de triompher dans la carrière. Course à parcourir. Fig. Cours de la vie : bien remplir sa carrière. Profession : embrasser la carrière des armes. Entrer dans la carrière, débuter dans une entreprise difficile. Donner carrière, donner pleine liberté.
CARRIÈRE (ka-ri) n. f. (ital. carriera). Lieu d'où l'on extrait la pierre : les carrières de Syracuse servirent de prison aux soldats athéniens.
CARRIOLE (ka-ri) n. f. (ital. carriuola). Petite charrette couverte et suspendue. Par dénigrement, mauvaise voiture quelconque.
CARROSSABLE (ka-ro-sa-ble) adj. Que les voitures peuvent parcourir : le col du Genèvre est pourvu d'une route carrossable.
CARROSSE (ka-ro-se) n. m. (ital. carrozza). Voiture de luxe suspendue, à quatre roues et couverte : l'usage du carrosse passa d'Italie en France au xvie siècle. Fig. Cheval de carrosse, homme grossier ou brutal. Rouler carrosse, être riche.
CARROSSÉE (ka-ro-sé) n. f. Fam. Ensemble des personnes que contient un carrosse.
CARROSSER (ka-ro-sé) v. a. Transporter, conduire en carrosse.
CARROSSERIE (ka-ro-se-ri) n. f. Art ou commerce du carrossier.
CARROSSIER (ka-ro-si-é) n. m. Qui fabrique des voitures de luxe.
CARROUSEL (ka-rou-zèl) n. m. (ital. carosello). Exercice de parade où des cavaliers exécutent des évolutions variées : les carrousels ont remplacé les tournois au xviie siècle. Lieu où se fait le carrousel.
CARRURE (karu-re) n. f. (lat. quadratura). Largeur du dos. Forme large, vigoureuse : les mariniers sont en général d'une belle carrure.
CARTABLE n. m. Carton à dessin. Carton où les écoliers mettent leurs cahiers. Buvard.
CARTAYER (tè-ié) v. n. (de charrette. — Se conj. comme balayer.) Conduire une voiture de façon qu'une des ornières soit placée entre les roues, afin d'éviter de trop forts cahots.
CARTE n. f. (lat. charta, papier). Carton mince obtenu en collant ensemble plusieurs feuilles de papier. Petit carton fin. portant des figures sur une de ses faces et servant à jouer : les cartes ont été inventées par les Sarrasins. Billet d'identité et d'admission : carte d'électeur. Liste des mets qu'on trouve dans un restaurant. Représentation du globe ou d'une de ses parties : carte marine. Carte de visite, sur laquelle on a fait imprimer son nom. Tirer les cartes, prédire l'avenir au moyen des combinaisons qu'elles peuvent présenter. Fig. Le dessous des cartes, ce qu'on cache d'une affaire. Brouiller les cartes, embrouiller une affaire. Donner carte blanche, pleins pouvoirs. Perdre la carte, se troubler. Jouer cartes sur table, ne rien dissimuler. Jouer sa dernière carte, faire une suprême et dernière tentative.
CARTEL (tèl) n. m. (ital. cartello). Provocation en duel : Charles-Quint ne voulut pas accepter le cartel que lui adressa François 1er. Convention provisoire entre deux partis ennemis pour la rançon, l'échange des prisonniers, l'enterrement des morts. Encadrement de certaines pendules qui s'appliquent à la muraille. Ces pendules elles-mêmes.
CARTE-LETTRE (lè-tre) n. f. Carte postale fermée, tarifée comme les lettres. Pl. des cartes-lettres.
CARTÉSIANISME (zi-a-nis-me) n. m. (de Cartesius, n. lat. de Descartes). Philosophie de Descartes. V. Descartes (part. hist.)
CARTÉSIEN, ENNE (zi-in, è-ne) adj. Qui a rapport à la doctrine de Descartes. N. m. Partisan de cette doctrine.
CARTE-TÉLÉGRAMME (gra-me) n. f. Carte postale transmise, dans l'intérieur de certaines grandes villes, au moyen de tubes pneumatiques. Pl. des cartestélégrammes. (On dit plutôt carte pneumatique.)
CARTHAGINOIS, E (noi, oi-ze) adj. et n. De Carthage.
CARTHAME n. m. Genre de composées dont une espèce est dite safran bâtard ou des teinturiers.
CARTHAMINE n. f. Principe colorant du carthame, entrant dans la composition du rouge végétal.
CARTIER (ti-é) n. m. Qui fait ou vend des cartes à jouer.
CARTILAGE n. m. (lat. cartilago). Anat. Tissu blanc, dur et élastique, qui se trouve surtout aux extrémités des os : les cartilages constituent entièrement le squelette des vertébrés inférieurs.
CARTILAGINEUX, EUSE (ji-neû, eu-ze) adj. De la nature du cartilage : tissu cartilagineux.
CARTISANE (za-ne) n. f. (ital. carteggiana). Petit morceau de carton, de parchemin, entortillé d'un fil de soie, d'or ou d'argent, qui servait jadis dans certaines broderies.
CARTOGRAPHE n. m. (lat. carta, carte, et graphein, décrire). Personne qui dresse les cartes de géographie.
CARTOGRAPHIE (fî) n. f. (de cartographe). Art de dresser les cartes de géographie : Mercator a créé la cartographie scientifique moderne.
CARTOGRAPHIQUE adj. Qui a rapport à la cartographie : la science cartographique.
CARTOMANCIE (sî) n. f. (de carte, et du gr. manteia, divination). Art prétendu de tirer les cartes et de prédire l'avenir par les combinaisons qu'elles offrent : la cartomancie fait encore de trop nombreuses dupes.
CARTOMANCIEN, ENNE (si-in, è-ne) n. Qui pratique la cartomancie.
CARTON n. m. (ital. cartone ; du lat. charta, papier). Carte grossière, fabriquée avec des rognures de papier, des chiffons, etc. : le carton durci remplace le bois ou même le fer pour certains usages. Boîte en carton : carton à chapeau. Grand portefeuille de dessin. Impr. Partie de feuille comprenant deux feuillets ou quatre pages. Dessin qu'un peintre exécute avant de faire un tableau : Raphaël a laissé de superbes cartons. Homme de carton, homme de parade, sans action réelle.
CARTONNAGE (to-na-je) n. m. Action de cartonner. Industrie comprenant la fabrication des objets en carton. Ouvrage, couverture en carton.
CARTONNER (to-né) v. a. Relier un livre en carton, garnir de carton. V. n. Fam. Jouer aux cartes.
CARTONNERIE (to-ne-rî) n. f. Art du cartonnier. Fabrique de carton.
CARTONNEUR, EUSE (to-neur, eu-ze) n. Ouvrier, ouvrière qui cartonne des livres.
CARTONNIER (to-ni-è), ÈRE n. Celui, celle qui fabrique ou vend du carton ou des petits objets en carton. N. m. Casier garni de cartons pour serrer les papiers.
CARTON-PAILLE (pa, ll mll.) n. m. Carton fabriqué avec de la paille hachée.
CARTON-PÂTE n. m. Carton obtenu en traitant des déchets de chiffons et de carton.
CARTON-PIERRE (pi-è-re) n. m. Carton durci avec lequel on fait des ornements, pour les boiseries par exemple.
CARTOUCHE n. m. (ital. cartoccio). Encadrement orné d'enroulements et de décorations, dans lequel on place une inscription, une devise, des armoiries, le titre d'une carte géographique, etc. : le style rocaille a abusé des cartouches. N. f. Cylindre de carton ou de métal, renfermant la charge d'un fusil, d'un pistolet, etc. : cartouche à plomb, à balle, etc.
CARTOUCHERIE (rî) n. f. Local, usine où l'on fabrique des cartouches.
CARTOUCHIÈRE n. f. Sac de cuir, où le soldat met ses cartouches en campagne : chaque soldat d'infanterie porte trois cartouchières.
CARTULAIRE (lè-re) n. m. (lat. chartula, dimin. de charta, papier). Recueil de titres relatifs aux droits temporels d'un monastère, d'une église, etc. : on a rédigé des cartulaires depuis le viie siècle.
CARVI n. m. Espèce d'ombellifères des prairies, aromatique, bisannuelle, dont les graines entrent dans la composition de plusieurs liqueurs.
CARYOCINÈSE ou KARYOKINÊSE (nè-ze) n. f. Division indirecte de la cellule vivante.
CARYOPHYLLÉ, E (fil-lé) adj. Se dit des fleurs à cinq pétales dont l'onglet est très allongé. N. f. pl. Famille de plantes dicotylédones comprenant l'œillet, le lin, la saponaire, etc. (On dit aussi caryophyllacées.)
CAS (kâ) n. m. (lat. casus, accident). Evénement fortuit : le cas est extraordinaire. Circonstance, conjoncture spéciale : délibérer sur un cas embarrassant. Cas de conscience, difficulté de conduite dans laquelle l'Eglise permet ou défend, selon les circonstances précises du fait. Fait juridique, position du délinquant : se mettre dans un mauvais cas. Faire cas, estimer. En ce cas, alors. En tout cas, quoi qu'il arrive. Au cas que, supposé que. Gram. Désinence des substantifs, pronoms, adjectifs suivant leur rôle dans le discours : les six cas de la langue latine.
CASANIER (za-ni-é), ÈRE n. (lat. casa, maison). Qui aime à rester chez lui. Adj. Qui a rapport aux personnes de ce caractère : habitudes casanières.
CASAQUE (za-ke) n. f. (ital. casacca). Surtout à manches très larges. Vêtement de dessus pour femme. Manteau des mousquetaires et des gardes du corps au xviie siècle. Jaquette en soie de couleur voyante, que portent les jockeys. Fig. Tourner casaque, changer de parti.
CASAQUIN (za-kin) n. m. Espèce de camisole courte. Pop. Le corps humain : tomber sur le casaquin à quelqu'un.
CASBAH (kas-bâ) n. f. (m. ar.). Citadelle et palais d'un souverain, dans les Etats barbaresques.
CASCADE (kas-ka-de) n. f. (ital. cascata, chute). Chute d'eau naturelle ou artificielle : la cascade de Gavarnie a 422 mètres de hauteur. Fig. Chute par bonds : des cascades de louis. Désordre de conduite.
CASCADER (kas-ka-dé) v. n. Tomber en cascade. Pop. et fig. Avoir une conduite désordonnée.
CASCADEUR, EUSE (kas-ka-deur, eu-ze) n. Fam. Qui a une conduite légère.
CASCARILLE (kas-ka-ri, ll mll.) n. f. Genre de rubiacées d'Amérique, astringentes, appartenant au genre croton.
CASCATELLE (kas-ka-tè-le) n. f. Petite cascade.
CASE (ka-ze) n. f. (lat. casa). Cabane des nègres en Amérique : une case de bambou. Compartiment d'un meuble, coffre, etc. Fig. : les cases du cerveau. Carré de l'échiquier, du damier, du trictrac. Compartiments d'une page réglée de registre.
CASÉEUX, EUSE (zé-eû, eu-ze) adj. (du lat. caseus, fromage). De la nature du fromage : la partie caséeuse du lait ; la matière caséeuse.
CASÉIFICATION (zé-i, si-on) ou CASÉATION (zé-a-si-on) n. f. Chim. org. Action de caséifier.
CASÉIFIER (zé-i-fi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Produire la caséine dans le lait.
CASÉINE (zé-i-ne) n. f. (du lat. caseus, fromage). Substance protéique, qui constitue la majeure partie des albumines du lait.
CASEMATE (ze-ma-te) n. f. (ital. casamatta) Souterrain voûté d'un fort, d'une citadelle, à l'abri des projectiles.
CASEMATER (ze-ma-té) v. a. Garnir de casemates : il est prudent de casemater les poudrières.
CASER (zé) v. a. Mettre en ordre : caser des marchandises. Fig. Procurer un emploi : on ne peut réussir à le caser. V. n. Au trictrac, faire une case. Remplir une case avec deux dames.
CASERNE (zèr-ne) n. f. Bâtiment affecté au logement des soldats : Vauban fit établir les premières casernes. La troupe entière casernée. Fig. Vaste maison mal agencée. Plaisanteries de caserne, plaisanteries grossières.
CASERNEMENT (zèr-ne-man) n. m. Action de caserner, d'être caserne. Ensemble des constructions et des annexes d'une caserne.
CASERNER(zèr-né) v. a. Etablir en caserne. V. n. Etre logé dans une caserne.
CASERNIER (zèr-ni-é) n. m. Agent du génie militaire, chargé de la conservation du matériel des casernements.
CASÉUM (zé-om') n. m. Syn. de caséine.
CASIER (zi-é) n. m. Meuble garni de cases, qui reçoit des cartons, des papiers, etc. : les casiers d'une bibliothèque. Engin de pêche en osier. Casier judiciaire, relevé des condamnations encourues par une personne : avoir un casier judiciaire intact.
CASILLEUX, EUSE (zi, ll mll., eû, eu-ze) adj. Se dit du verre insuffisamment recuit, qui se brise sous le diamant au lieu de se couper.
CASIMIR (zi) n. m. (de l'angl. karsey-mere). Etoffe de laine mince et croisée : le Casimir sert souvent à la fabrication des filets.
CASINO (zi) n. m. (m. ital. signif. maison de campagne). Lieu de réunion, de plaisir, particulièrement dans les villes d'eaux : le casino de Monte-Carlo est d'une belle architecture.
CASOAR (zo) n. m. Genre d'oiseaux coureurs d'Australie, rappelant l'autruche, et dont les plumes sont employées comme ornement.
CASQUE (kas-ke) n. m. (esp. casco, crâne). Armure défensive en cuir bouilli ou en métal, qui couvre la tête : le casque fut la coiffure militaire par excellence des Grecs. Proéminence osseuse ou calleuse, qui se trouve sur la tête ou le bec de certains oiseaux. (V. casquette.) Genre de mollusques à coquille ventrue et irrégulièrement bossuée, qui vivent dans les mers chaudes.
CASQUÉ (kas-ké), E adj. Coiffé d'un casque.
CASQUET (kas-kè) n. m. Forme ancienne du mot casque. Hort. Sorte de râteau en bois qui sert à sarcler les allées d'un jardin et les plates-bandes.
CASQUETTE (kas-kè-te) n. f. (de casque) Coiffure d'homme avec visière : la casquette est la coiffure de petite tenue des officiers de marine.
CASQUETTIER (kas-kè-ti-é), ÈRE n. Qui fait ou vend des casquettes.
CASSABLE (ka-sa-ble) adj. Qui peut être cassé.
CASSAGE (ka-sa-je) n. m. Action de casser : le cassage des minerais s'opère mécaniquement.
CASSANT (ka-san), E adj. Fragile, peu flexible : l'acier est plus dur, mais aussi plus cassant que le fer. Fig. Tranchant, impérieux : ton cassant.
CASSATION (ka-sa-si-on) n. f. Annulation juridique d'un arrêt, d'une procédure : la cassation d'un testament est prononcée par le tribunal civil. Cour de cassation, cour suprême, qui a pour mission de vérifier si les formees de la procédure ont été exactement suivies : la cour de cassation fut créée en 1790. Peine militaire par laquelle un caporal ou un sousofficier est cassé de son grade : la cassation est prononcée par le chef de corps.
CASSAVE (ka-sa-ve) n. f. Farine faite de la racine de manioc séchée.
CASSE (ka-se) n. f. Action de briser. Objets cassés : payer la casse.
CASSE (ka-se) n. f. (gr. kassia, cannelle). Syn. de cassier. Gousse du cassier, employée comme purgatif doux. Prov. : Passez-moi la casse, je vous passerai le séné, faisons-nous de mutuelles concessions.
CASSE (ka-se) n. f. (ital. cassa). Boîte à compartiments divisée en deux parties, pour mettre les caractères d'imprimerie : on distingue les lettres du haut de casse et les lettres du bas de casse. Dans les fonderies, bassin qui reçoit le métal en fusion à sa sortie du fourneau. Poêlon de cuivre à l'usage des savonniers. Grande cuiller dont se servent les verriers. Casse à rôt, sorte de lèchefrite.
CASSÉ (ka-sé), E adj. Vieux, infirme : vieillard tout cassé. Tremblant : voix cassée.
CASSEAU (ka-sô) n. m. Impr. Moitié de casse dont les compartiments, plus grands et plus profonds, servent de réserve à certains caractères.
CASSE-COU (ka-se) n. m. invar. Endroit où il est aisé de tomber : les sentiers des Pyrénées sont souvent de véritables casse-cou. Palefrenier qui dresse les chevaux vicieux. Individu imprudent, téméraire. Interj. Cri du jeu de colin-maillard.
CASSEMENT (ka-se-man) n. m. Action de casser. Cassement de tête, grande fatigue de tête, d'esprit, causée par un travail assidu, des affaires pénibles ou par un bruit insupportable. Fatigue.
CASSE-MUSEAU (zô) n. m. Sorte de pâtisserie assez dure à croquer. (Syn. talmouse.) Pl. des casse-museau ou casse-museaux.
CASSE-NOISETTE (noi- zè-te) n. m. Instrument pour casser des noisettes. Pl. des casse-noisette ou cassenoisettes.
CASSE-NOIX (noi) n. m. invar. Instrument pour casser des noix.
CASSE-PIERRE ou CASSE-PIERRES (pi-è-re) n. m. Masse de fer avec laquelle on casse de la pierre ou des pierres. Machine employée au concassage du ballast des voies ferrées. Bot. Nom vulgaire donné à la pariétaire, à la saxifrage et à la criste marine. Pl. des casse-pierre ou casse-pierres.
CASSER (ka-sé) v. a. (lat. quassare, secouer). Briser, rompre. Fig. Etourdir : ce vin casse la tête. Casser aux gages, priver quelqu'un de sa situation, de son emploi. Annuler : la cour d'appel casse les jugements de première instance. Casser un officier, lui ôter son grade. Fig. Casser les vitres, ne garder aucun ménagement. Casser bras et jambes, enlever tout courage, tout moyen d'agir. Se casser v. pr. Se rompre. (Se dit d'un navire dont la quille se courbe.) Fam. Se casser la tête, s'appliquer fortement. Prov. : Qui casse les verres les paye, celui qui fait le dommage doit le réparer.
CASSEROLE (ka-se) n. f. (de casse.) Sorte de poêlon de fer, de cuivre étamé, etc., à fond plat et à manche court : les casseroles de cuivre demandent à être soigneusement entretenues.
CASSEROLÉE (ka-se-ro-lé) n. f. Le contenu d'une casserole.
CASSE-SUCRE n. m. invar. Instrument pour casser le sucre en morceaux réguliers.
CASSE-TÊTE n. m. Massue des sauvages : le casse-tête fut sans doute la première arme de l'homme. Verge courte et flexible, portant une masse de plomb à l'une de ses extrémités. Fig. Travail qui demande une grande application : l'algèbre apparaît aux débutants comme un vrai casse-tête. Bruit qui fatigue. Casse-tête chinois, jeu de combinaison de pièces de bois, etc. Pl. des casse-tête ou casse-têtes.
CASSETIN (ka-se) n. m. Impr. Chacun des compartiments d'une casse.
CASSETTE (ka-sè-te) n. f. (ital. cassetta). Petit coffre. Trésor particulier d'un souverain : Louis XIV pensionna les écrivains sur sa cassette particulière.
CASSEUR, EUSE (ka-seur, eu-ze) n. Personne dont la profession est de casser. Casseur de pierres, celui qui casse les pierres pour l'entretien des routes. Qui casse souvent, par maladresse. Adjectiv. : Cuisinière casseuse. N. m. Fier-à-bras. Casseur d'assiettes, tapageur.
CASSIER (ka-si-é) n. m. Impr. Armoire où l'on range les casses.
CASSIER (ka-si-é) n. m. ou CASSE (ka-se) n. f. Nom vulgaire de l'acacia de Farnèse, qui produit la casse. (On dit aussi canéficier.)
CASSINE (ka-si-ne) n. f. (ital. cassina). Petite maison isolée dans les champs. Bicoque.
CASSIS (ka-siss) n. m. Groseillier à fruits noirs ; le fruit lui-même. Liqueur qu'on en fait.
CASSIS (ka-si) n. m. Rigole traversant une route perpendiculairement à sa direction, à l'intersection d'une pente et d'une rampe.
CASSOLETTE (ka-so-lè-te) n. f. (esp. cazoleta). Vase-réchaud à brûler des parfums.
CASSON (ka-son) n. m. Pain informee de sucre fin.
CASSONADE (ka-so) n. f. (de casson.) Sucre qui n'a été raffiné qu'une fois.
CASSOULET (ka:sou-lc) n. m. Ragoût languedocien de haricots blancs, avec des filets d'oie ou de canard, ou encore de porc ou de mouton.
CASSURE (ka-su-re) n. f. Endroit où un objet est cassé : Examiner la cassure d'un minéral.
CASTAGNETTES (kas-ta-gne-te) n. f. pl. (esp. castaneta ; de castaña, châtaigne). Instrument composé de deux petits morceaux de bois ou d'ivoire creusés, que l'on s'attache aux doigts et qu'on fait résonner en les frappant l'un contre l'autre : les danses espagnoles se jouent avec accompagnement de castagnettes.
CASTE (kas-te) n. f. (portug. casta, race non mélangée ; du lat. castus, pur, sans mélange). Chacune des classes fermées entre lesquelles se partagent les peuples de l'Inde : caste des brahmines. Classe de citoyens jouissant de privilèges exclusifs ; la noblesse formeait, sous l'ancien régime, une véritable caste.
CASTEL (kas-tèl) n. m. (lat. castellum). Ancienne formee du mot château, employée en style familier.
CASTILLAN, E (kas-ti, ll mll.) adj. et n. De la Castille.
CASTINE (kas-ti-ne) n. f. Pierre calcaire que l'on mêle au minerai de fer, pour en favoriser la fusion, quand il contient trop d'argile.
CASTOR (kas-tor) n. m. (gr. kastôr). Genre de mammifères rongeurs de l'Europe et de l'Amérique du Nord, comprenant deux espèces dont les pieds de derrière sont palmés et la queue écailleuse aplatie horizontalement. Chapeau fait de poil de castor. – Très nuisibles aux jeunes arbres, qu'ils coupent la nuit et transportent dans les cours d'eaux pour consolider les barrages qu'ils établissent, les castors élèvent de véritables villages avec des huttes de terre maçonnée et détournent les eaux courantes en établissant des séries de biefs. On chasse les castors pour leur fourrure très estimée.
CASTORÉUM (kas-to-ré-om') n. m. Matière antispasmodique, extraite du castor.
CASTORINE (kas-to) n. f. Etoffe de poil de castor mêlé de laine.
CASTRAMÉTATION (kas-tra, si-on) n. f. (lat. castra, camp, et metari, mesurer). Art de choisir et de disposer l'emplacement d'un camp.
CASTRAT (kas-tra) n. m. (lat. castratus). Chanteur à qui l'on a fait subir la castration pour lui conserver la voix de soprano : les castrats de la chapelle Sixtine.
CASTRATION (kas-tra-si-on) n. f. (de castrat.) Ablation d'un organe nécessaire à la génération.
CASTRER (kas-tré) v. a. Pratiquer la castration.
CASUALITE (zu-a) n. f. Qualité de ce qui est casuel.
CASUEL, ELLE (zu-èl, è-le) adj. (lat. casus, accident). Fortuit, accidentel. N. m. Ensemble des bénéfices variables, qui s'ajoutent à un traitement fixe : le casuel d'une cure.
CASUELLEMENT (zu-è-le-man) adv. Fortuitement, par hasard. (Peu us.)
CASUISTE (zu-is-te) n. m. (lat. casus, cas). Théologien qui s'attache à résoudre les cas de conscience : un casuiste subtil.
CASUISTIQUE (zu-is-ti-ke) n. f. Partie de la théologie qui traite des cas de conscience : Pascal a flétri pour son indulgence la casuistique espagnole.
CATACHRÈSE (krè-ze) n. f. (gr. katakhrésis). Figure de rhétorique, qui consiste à employer un mot dans un sens différent de son sens propre, par suite de l'absence dans la langue d'un terme littéral : les bras d'un fauteuil.
CATACLYSME (klis-me) n. m. (gr. kataklusmos). Déluge, catastrophe, grand bouleversement de la surface du globe. Fig. : le cataclysme de 1789.
CATACOMBES (kon-be) n. f. pl. (ital. catacomba). Souterrains où l'on enterrait les morts. V. Part. hist.
CATACOUSTIQUE (kous-ti-ke) n. f. (gr. katakouein, écouter). Partie de l'acoustique qui a pour objet la propriété des échos.
CATADIOPTRIQUE n. f. (combinaison des mots catoptrique et dioptrique.) Partie de la physique concernant les effets combinés de la réflexion et de la réfraction de la lumière.
CATADOUPE n. f. (gr. katadoupa). Cataracte.
CATAFALQUE n. m. (ital. catafalco). Décoration funèbre qu'on élève au-dessus d'un cercueil : les artistes italiens dressèrent à Michel-Ange mort un magnifique catafalque.
CATAIRE (tè-re) n. f. Nom vulgaire d'une espèce de népète appelée vulgairement herbe aux chats.
CATALAN, E adj. et n. De la Catalogne. Méthode catalane, procédé métallurgique d'après lequel on convertit directement le minerai en fer, sans l'avoir fait passer par l'état de fonte.
CATALECTES (lek-te) n. m. pl. (gr. katalecta). Recueil de morceaux choisis.
CATALECTIQUE (lèk) adj. (gr. katalêktikos). Se dit d'un vers grec ou latin qui se termine par un pied incomplet : pentamètre catalectique.
CATALEPSIE (lèp-sî) n. f. (gr. katalêpsis, surprise). Etat particulier dans lequel la sensibilité extérieure et les mouvements volontaires sont suspendus : la catalepsie se distingue de la mort par l'absence de putréfaction.
CATALEPTIQUE (lèp) adj. Atteint de catalepsie. Qui a rapport à la catalepsie : sommeil cataleptique.
CATALOGUE (lo-ghe) n. m. (gr. katalogos, dénombrement). Liste, énumération par ordre : catalogue de plantes, de livres.
CATALOGUER (ghé) v. a. Inscrire par ordre des plantes, des livres, etc.
CATALPA n. m. Genre de bignoniacées du nord de l'Amérique, à fleurs blanches tachées de pourpre : le catalpa est un bel arbre d'ornement.
CATALYSE (li-ze) n. f. (du gr. katalusis, dissolution). Action qu'exercent certains corps sur la composition de certains autres sans être eux-mêmes modifiés.
CATALYTIQUE adj. Qui se rapporte à la catalyse : phénomènes catalytiques.
CATAPHRACTE n. f. (gr. kataphraktês, cuirasse). Antiq. Armure de cavalerie faite d'une toile ou d'une peau, sur laquelle on cousait des écailles de métal.
CATAPLASME (plas-me) n. m. (gr. kataplasma, application). Bouillie médicinale épaisse, qu'on applique entre deux linges sur une partie du corps, pour amollir et résoudre les inflammations : les cataplasmes résolutifs hâtent la maturation des abcès.
CATAPULTE n. f. (lat. catapulta). Machine de guerre mue par des cordes tordues, dont se servaient les anciens pour lancer des pierres, des traits : la catapulte a été d'un usage courant chez les Macédoniens, les Carthaginois et les Romains.
CATARACTE n. f. (gr. kataraktès, rupture). Chute d'un fleuve ou d'une rivière qui se précipite d'une grande hauteur : la cataracte du Niagara. Opacité du cristallin ou de sa membrane, qui produit une cécité complète ou partielle : la cataracte se guérit par l'ablation du cristallin.
CATARRHAL (ta-ral), E, AUX adj. Qui tient du catarrhe : toux catarrhale.
CATARRHE (ta-re) n. m. (gr. katarhein, couler en bas). Inflammation aiguë ou chronique des muqueuses, avec hypersécrétion. Gros rhume.
CATARRHEUX, EUSE (ta-reû, eu-ze) adj. Sujet au catarrhe: vieillard catarrheux.
CATASTROPHE (tas-tro-fe) n. f. (gr. katastrophe, retour). Evénement décisif et funeste : l'éruption du Vésuve en l'an 79 de notre ère fut une épouvantable catastrophe. Dans un poème dramatique, événement décisif qui dénoue l'action.
CATÉCHÈSE (chè-ze) n. f. (gr. katechèsis). Instruction religieuse par demandes et par réponses.
CATÉCHISATION (chi-za-si-on) n. f. Action de catéchiser : la catéchisation des infidèles.
CATÉCHISER (chi-zé) v. a. (de catéchisme.) Instruire sur les principaux points de la religion chrétienne. Fig. Tâcher de persuader.
CATÉCHISME (chis-me) n. m. (gr. katêchismos). Instruction sur les principes et les mystères de la foi : assister au catéchisme. Livre qui contient cette instruction : chaque diocèse a son catéchisme.
CATÉCHISTE (chis-te) n. Qui enseigne le catéchisme aux enfants.
CATÉCHUMÉNAT (ku-mé-na) n. m. Etat du catéchumène.
CATÉCHUMÈNE (ku) n. (gr. katékhoumenos, instruit de vive voix). Prosélyte que l'on instruit pourle disposer à recevoir le baptême.
CATÉGORIE (rî) n. f. (gr. katêgoria, attribut). Suivant Aristote, chacun des genres les plus généraux dans lesquels se rangent les objets de la pensée : le lieu et le temps sont des catégories. Fig. Classe d'objets de même nature : ces choses ne sont pas de la même catégorie.
CATÉGORIQUE adj. Clair, précis : mise en demeure catégorique. Ant. Equivoque, évasif.
CATÉGORIQUEMENT (ke-man) adv. D'une manière catégorique : répondre catégoriquement.
CATGUT (kat'-ghut') n. m. Corde formeée d'intestins de chèvre ou de chat, employée en chirurgie pour les sutures.
CATHARTIQUE adj. (gr. kathartikos, qui purge). Se dit des purgatifs non drastiques. N. m. : un cathartique.
CATHÉDRAL, E adj. Qui a rapport au siège épiscopal : chanoine cathédral.
CATHÉDRALE n. f. (lat. cathedra, chaire). Eglise épiscopale d'un diocèse.
CATHÉTOMÈTRE n. m. Instrument de physique servant à évaluer la différence de niveau de deux points.
CATHODE n. f. Electr. Pôle négatif d'une pile.
CATHODIQUE adj. Qui émane de la cathode. Rayons cathodiques, rayons qui partent de la cathode dans une ampoule électrique vide d'air.
CATHOLICISME (sis-me) n. m. Religion catholique : le catholicisme est la religion de la majorité des Français.
CATHOLICITÉ n. f. Doctrine de l'Eglise catholique. Ensemble des peuples catholiques : le pape est le chef de la catholicité.
CATHOLICON n. m. Electuaire de rhubarbe et de séné, considéré autrefois comme une panacée.
CATHOLIQUE adj. (gr. katholikos, universel). Qui appartient à la religion romaine : Henri IV se fit catholique. Sa Majesté Catholique, le roi d'Espagne. N. Qui professe la religion catholique : les catholiques et les protestants ensanglantèrent au xvie siècle la France de leurs luttes.
CATHOLIQUEMENT (ke-man) adv. Conformeément à la loi de l'Eglise catholique.
CATI n. m. (de catir). Apprêt gommé qui rend les étoffes plus fermes et plus lustrées : donner le cati à du drap.
CATILINAIRE (nè-re) n. f. Satire violente en souvenir dos Catilinaires de Cicéron.
CATILLAC (ll mll., ak) ou CATILLARD (ll mll., ar) n. m. Grosse poire d'hiver qu'on mange cuite.
CATIMINI (EN) loc. adv. Fam. En cachette.
CATIN n. f. Fam. Femme de mauvaises mœurs.
CATIR v. a. Donner le cati, le lustre à une étoffe. Ant. Décatir.
CATISSAGE (ti-sa-je) n. m. Action de catir : le catissage s'opère à la presse hydraulique.
CATISSEUR, EUSE (ti-seur, eu-ze) n. et adj. Qui donne le cati. Ant. Décatisseur.
CATOGAN ou CADOGAN n. m. (d'un nom propre anglais). Nœud de cheveux retroussés avec un ruban, fort à la mode à la fin du xviiie siècle.
CATOPTRIQUE n. f. (gr. katoptron, miroir). Partie de l'optique, qui traite de la lumière réfléchie.
CAUCASIEN, ENNE (kô-ka-zi-in, è-ne) adj. et n. ou CAUCASIQUE (kô-ka-zi-ke) adj. Du Caucase : la race blanche est appelée aussi caucasienne ou caucasique.
CAUCHEMAR (kô) n. m. Rêve pénible avec sensation d'oppression, d'étouffement : avoir le cauchemar. Fig. et fam. Personne ennuyeuse et incommode : cet homme est mon cauchemar.
CAUCHOIS, E (kô-choi, oi-ze) adj. et n. Du pays de Caux.
CAUDAL, E (kô) adj. (lat. cauda, queue). De la queue : nageoire caudale; plumes caudales.
CAUDATAIRE (kô-da-tè-re) n. m. (lat. cauda, queue). Celui qui porte la queue de la robe du pape, d'un prélat. Fig. Adulateur.
CAULESCENT (kô-tès-san), E adj. Qui est pourvu d'une tige : plante caulescente. Ant. Acaule.
CAURIS (kô-riss) n. m. Petite coquille qui sert de monnaie dans l'Inde et au Sénégal.
CAUSAL (kô-zal), E adj. (lat. causa, cause). Qui annonce un rapport de cause à effet.
CAUSALITÉ (kô-za) n. f. Rapport qui unit la cause à son effet : le principe de causalité.
CAUSANT (kô-zan), E adj. Qui aime à causer.
CAUSATIF, IVE (kô-za) adj. Gram. Syn. de causal.
CAUSATIVEMENT (kô-za, man) adv. En agissant comme cause.
CAUSE (kô-ze) n. f. (lat. causa). Principe, ce qui fait que la chose est. Motif, sujet : agir sans cause. Intérêt, parti : défendre la cause de l'innocence. Procès : les causes célèbres passionnent l'opinion publique. Cause finale, fin pour laquelle une chose est faite. A cause de loc. prép. En considération de. (La locution à cause que pour parce que est archaïque.) Ant. Effet, résultat, conséquence.
CAUSER (kô-zé) v. a. Etre cause de : un coup d'éventail causa la prise d'Alger. Parler de : causer littérature. V. n. S'entretenir familièrement. Parler trop, inconsidérément : il ne fait que causer.
CAUSERIE (kô-ze-rî) n. f. Action de causer. Conversation familière : le ton de la causerie n'est pas celui de la conférence.
CAUSETTE (kô-zè-te) n. f. Fam. Petite causerie : faire la causette.
CAUSEUR, EUSE (kô-zeur, eu-ze) adj. et n. Qui aime à causer. Ant. Silencieux, taciturne.
CAUSEUSE (kô-zeu-ze) n. f. Petit canapé pour deux personnes.
CAUSSE (kô-se) n. m. (lat. calx, chaux). Récipient en cuivre étamé, où l'on verse la crème destinée à la fabrication du beurre. Nom donné aux plateaux calcaires qui bordent les Cévennes au sud-ouest : les causses du Gévaudan, du Rouergue, du Tarn.
CAUSTICITÉ (kôs-ti) n. f. Caractère de ce qui est corrosif : la causticité des acides. Fig. Penchant à dire des choses mordantes.
CAUSTIQUE (kôs-ti-ke) adj. (gr. kaustikos, qui brûle). Corrosif : remède caustique ou, substantiv., un caustique. Fig. Mordant, satirique : Fontenelle avait l'humeur caustique. N. f. Physiq. Caustique par réflexion ou par réfraction, courbe enveloppée de rayons issus d'un point et réfléchis ou réfractés par une courbe plane.
CAUTELEUSEMENT (kô, ze-man) adv. D'une manière cauteleuse.
CAUTELEUX, EUSE (kô-te-leû, eu-ze) adj. Fin, rusé : esprit cauteleux. (Se prend en mauv. part.)
CAUTÈRE (kô) n. m. (gr. kautêrion). Agent mécanique ou chimique qui brûle les chairs. Plaie qu'on entretient pour la suppuration : l'effet du cautère est d'attirer à l'extérieur une inflammation qui atteindrait un organe profond. Prov. : C’est un cautère sur une jambe de bois, se dit d'un remède qui ne peut servir à rien, d'un moyen inefficace, etc.
CAUTÉRISATION (kô, za-si-on) n. f. Action de cautériser.
CAUTÉRISER (kô, zé) v. a. Brûler avec un caustique ou un fer rouge : ii faut se hâter de cautériser la morsure d'un chien que l'on croit enragé.
CAUTION (kô-si-on) n. f. (lat. cautio). Personne qui s'engage à remplir les obligations contractées par une autre personne si celle-ci ne le fait ellemême : se porter caution. Celui qui s'oblige ainsi. Fig. Garantie : son honneur est ma caution. Sujet, sujette à caution, sur qui l'on ne peut compter.
CAUTIONNEMENT (kô-si-o-ne-man) n. m. Contrat de garantie donné à un créancier par une tierce personne qui se rend caution de l'obligation contractée par un débiteur. Somme déposée en garantie par un comptable, un adjudicataire, etc.
CAUTIONNER (kô-si-o-né) v. a. Se rendre caution pour quelqu'un.
CAVALCADE n. f. (lat. cavalcare, chevaucher). Promenade à cheval, avec pompe et cérémonie : les cavalcades du mardi gras. Troupe de gens à cheval.
CAVALCADER (dé) v. n. (de cavalcade). Faire une promenade à cheval et en troupe.
CAVALCADOUR adj. m. (ital. cavalcatore). Se disait d'un écuyer chargé du soin des écuries et des équipages d'un prince. N. m. : un cavalcadour.
CAVALE n. f. (ital. cavalla). Jument. (S'emploie surtout en poésie.)
CAVALERIE (rî) n. f. Ensemble de troupes à cheval : Murat fut le premier général de cavalerie de son temps. Grosse cavalerie, celle qui se compose d'hommes pesamment armés et montés sur de grands chevaux (cuirassiers.) Cavalerie légère, troupe montée sur des chevaux légers, et dont les membres sont employés au service d'éclaireurs (chasseurs, hussards.) Cavalerie de ligne, dragons.
CAVALIER (li-é) n. m. (ital. cavaliere). Homme à cheval. Soldat de cavalerie : un bon cavalier doit aimer son cheval. Homme qui accompagne une dame : cavalier servant. Pièce du jeu des échecs. Papier de grand formeat. Ouvrage de fortification, placé en arrière des retranchements et les dominant. Amas de déblais sur les côtés d'une route, d'un chemin de fer. Beau cavalier, jeune homme leste et bien fait. (On emploie quelquefois le féminin cavalière.)
CAVALIER (li-é), ÈRE adj. Un peu trop libre : air cavalier. Brusque, un peu hautain : réponse cavalière. Plan cavalier, perspective cavalière, dessin qui présente les objets sous l'angle visuel d'une personne placée en un point élevé, tel que le cavalier d'une fortification.
CAVALIÈREMENT (man) adv. D'une manière cavalière : répondre cavalièrement à une observation.
CAVATINE n. f. (ital. cavatina). Mus. Air court, sans reprise, ni seconde partie.
CAVE adj. (lat. cavus). Creux : joues caves. Anat. Veines caves, les deux grosses veines qui aboutissent dans l'oreillette droite du cœur : on distingue la veine cave supérieure et la veine cave inférieure.
CAVE n. f. (lat. cavus, creux). Lieu souterrain où l'on conserve le vin et d'autres provisions : la température d'une bonne cave doit rester la même toute l'année. Vin que l' on a dans une cave : avoir une cave bien garnie. Caisse à liqueurs. Enjeu, à la bouillotte et autre jeux : perdre sa cave.
CAVEAU (vô) n. m. Petite cave. Souterrain servant de sépulture.
CAVECÉ, E adj. (de l'esp. cabeza, tête.) Se dit d'un cheval rouan qui a la tête noire.
CAVEÇON n. m. (ital. cavezzone). Demi-cercle de fer, que l'on fixe au nez des chevaux pour les dompter. Muselière pour les agneaux en sevrage.
CAVER (vé) v. a. (lat. cavus, creux). Creuser, miner : l'eau cave lentement la pierre.
CAVER (vé) v. n. (ital. cavare). Mettre un enjeu. Se caver v. pr. Faire une mise. Ant. Décaver.
CAVERNE (vèr-ne) n. f. (lat. caverna). Excavation profonde : l'homme préhistorique a longtemps habité les cavernes. Retraite de malfaiteurs : caverne de voleurs. Creux qui demeure dans un organe (le poumon, par ex.), à la suite d'une maladie.
CAVERNEUX, EUSE (vèr-neû, eu-ze) adj. Plein de cavernes : montagnes caverneuses. Fig. Sourd, voilé : voix caverneuse.
CAVERNICOLE (vèr) adj. et n. Se dit de certains animaux qui recherchent l'obscurité et qui se réfugient ou vivent dans les grottes, les cavernes.
CAVET (vé) n. m. (ital. cavetto). Moulure concave dont le profil est d'un quart de cercle.
CAVIAR n. m. (ital. caviale). Aliment russe, très estimé , composé d'œufs d'esturgeon pressés et salés.
CAVICORNES (kor-ne) n. m. pl. (du lat. cavus, creux, et cornu, corne). Famille de mammifères ruminants, comprenant les antilopes, les bœufs, les moutons, etc. S. un cavicorne.
CAVITÉ n. f. (rad. cave). Creux, vide dans un corps solide, dans l'intérieur du corps ou des organes : les cavités de la terre, du cœur. Ant. Saillie, protubérance.
CE pr. dém. m. sing. Cela, la chose ou la personne dont on parle : ne remettez pas au lendemain ce que vous pouvez faire le jour même.On emploie ce sont au lieu de c'est devant une 3e personne du pluriel exprimée par un nom ou un pronom : ce sont les vices qui dégradent l'homme; ce sont eux qui le rendent malheureux. On emploie c'est dans les autres cas : c'est nous, c'est vous ; c'est l'intempérance et l'oisiveté qui perdent les hommes.
CE, CET (sèt’) adj. dém. m. sing. ; CETTE f. sing. ; ces pl. des deux genres (lat. ecce iste), marquant la personne ou la chose qu'on désigne.
CÉANS (sé-an) adv. (de ça, ici, et du lat. intus, dedans.) Ici dedans : sortez de céans.
CECI pr. dém. Cette chose-ci. V. cela.
CÉCITÉ n. f. (lat. cæcitas). Etat d'une personne qui a perdu la vue : Milton fut frappé de cécité.
CÉCOGRAPHE adj. et n. (lat. cæcus, aveugle, et gr. graphein, écrire). Celui qui emploie ou enseigne une méthode d'écriture particulière aux aveugles. N. m. Instrument dont les aveugles se servent pour écrire.
CÉCOGRAPHIE (fî) n. f. (de cécographe). Méthode d'écriture propre aux aveugles.
CÉDANT (dan), E n. Qui cède son droit.
CÉDER (dé) v. a. (lat. cedere, s'en aller. — Se conj. comme accélérer.) Laisser, abandonner : Carloman céda le pouvoir à Pépin le Bref. Vendre : céder un fond de commerce. V. n. Se soumettre : céder à la force. Succomber : céder à la douleur. Se reconnaître inférieur : céder au mérite. Plier : céder sous le poids.
CÉDILLE (ll mll.) n. f. (esp. cedilla, petit c). Signe orthographique qui se met sous la lettre c devant a, o, u, pour lui donner le son de s dur, comme dans : façade, leçon, reçu.
CÉDRAT (dra) n. m. (ital. cedrato ; de cedro, citron). Arbre de l'espèce du citronnier. (On dit aussi cédratier.) Son fruit : des cédrats confits.
CÈDRE n. m. (gr. kedros). Genre de conifères d'Asie et d'Afrique, à branches étalées horizontalement : les cèdres du Liban atteignent 40 mètres de hauteur.
CÉDULE n. f. (lat. schedula , feuillet ). Billet sous seing privé. Dr. Permis de citer.
CEINDRE (sin-dre) v. a. (lat. cingere. — Se conj. comme craindre.) Entourer, environner. Mettre autour d'une partie de son corps : ceindre une épée. Ceindre le diadème, être élevé au pouvoir souverain. Ceindre la tiare, être élu pape.
CEINTURE (sin) n. f. (lat. cinctura). Bande de cuir, d'étoffe, etc., mise autour du milieu du corps : passer un poignard à sa ceinture. Endroit du corps où se place la ceinture : être nu jusqu'à la ceinture. Ce qui entoure, fortifie : ceinture de murailles. Ceinture de sauvetage, appareil servant à maintenir les naufragés sur l'eau. Prov. : Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, mieux vaut jouir de l'estime publique que d'être riche.
CEINTURER (sin-tu-ré) v. a. Entourer d'une ceinture, d'une enceinte.
CEINTURON (sin) n. m. Ceinture à laquelle on suspend l'épée, le sabre, la baïonnette, etc.
CELA pr. dém. Cette chose-là, etc.Cela se dit par opposition à ceci, pour indiquer une chose plus éloignée qu'une autre. On se sert de ceci pour une chose qui va être expliquée : retenez bien ceci : le travail est un trésor. Cela se dit pour une chose dont on vient de parler : secourez votre prochain : n'oubliez pas cela.
CÉLADON n. m. Vert pâle : céladon clair. Adjectiv. : un ruban céladon. V. Part. hist.
CÉLÉBRANT (ran) n. m. Prêtre qui dit la messe, qui officie : le célébrant monte à l'autel.
CÉLÉBRATION (si-on) n. f. Action de célébrer : la célébration d'un mariage, des funérailles, etc.
CÉLÈBRE adj. (lat. celeber). Fameux, renommé : mieux vaut chercher à être utile qu'à être célèbre. Ant. Obscur, ignoré.
CÉLÉBRER (bré) v. a. (de célèbre. — Se conj. comme accélérer.) Exalter, louer avec éclat : célébrer un héros. Accomplir solennellement : célébrer la messe, un mariage.
CELEBRET (sé-lè-brèt') n. m. (mot lat.). Pièce signée et scellée par l'évêque, exigée de tout prêtre qui veut dire sa messe dans une paroisse où il n'est pas connu. (On dit aussi admittatur, mot. lat. signif. qu'il soit admis.)
CÉLÉBRITÉ n. f. (de célèbre.) Grande réputation : l'estime vaut mieux que la célébrité. Personnage célèbre : c'est une de nos célébrités.
CELER (lé) v. a. (lat. celare. — Prend un è ouvert devant une syllabe muette : je cèle.) Cacher. Taire, ne pas révéler. Ant. Montrer, exhiber.
CÉLÈRES n. m. pl. (du lat. celer, rapide). Corps de cavalerie créé par Romulus pour lui servir de garde, et qui paraît avoir été l'origine de l'ordre équestre. S. un célère.
CÉLÉRETTE (rè-te) n. f. Petite draisienne pour enfants.
CÉLERI n. m. (piémont. seleri.) Nom vulgaire de l'ache améliorée, qu'on mange en salade : on sème le céleri en janvier.
CÉLÉRIFÈRE n. m. (lat. celer, rapide, et ferre, porter). Voiture publique légère. Instrument de locomotion, composé de deux roues reliées par une pièce de bois : le célérifère est l'ancêtre le plus éloigné de la bicyclette.
CÉLÉRITÉ n. f. (lat. celeritas), Vitesse, promptitude dans l'exécution : Napoléon dut la capitulation d'Ulm à la célérité de ses manœuvres.
CÉLESTE (lès-te) adj. (lat. cælestis ; de cælum, ciel). Qui appartient au ciel : les planètes sont des corps célestes. Sphère céleste, ensemble idéal du ciel, des étoiles, etc. Divin, qui vient de Dieu : bonté céleste. Le Père céleste, Dieu. Esprits célestes, qui habitent le séjour des bienheureux. Ant. Infernal.
CÉLESTIN (lès-tin) n. m. Religieux d'un ordre fondé en 1251 par Pierre Angélerier, plus tard pape sous le nom de Célestin V : les célestins portaient la robe blanche et le capuchon noir.
CÉLESTINE (lès-ti-ne) n. f. Minerai généralement bleu, qui est un sulfate naturel de strontiane.
CÉLIBAT (ba) n. m. (lat. cœlibatus). Etat d'une personne non mariée : les vestales de Rome devaient vivre dans le célibat. Ant. Mariage.
CÉLIBATAIRE (tè-re) adj. et n. Qui vit dans le célibat : les législations antiques étaient dures en général aux célibataires.
CELLE, CELLES (sè-le) pron. dém. f. V. celui.
CELLÉRIER (sè-lé-ri-é), ÈRE n. (de cellier.) Chargé de faire des provisions, dans un monastère.
CELLIER (sè-li-é) n. m. (lat. cellarium). Sorte de hangar ou de cave non voûtée, où s'accomplissent les manipulations exigées par la fabrication du vin : un bon cellier doit être frais, mais non pas humide.
CELLULAIRE (sè-lu-lè-re) adj. Qui est formeé de cellules : tissu cellulaire. Voiture cellulaire, qui sert à transporter les prisonniers.
CELLULE (sè-lu-le) n. f. (lat. cellula). Petite chambre d'un religieux ou d'une religieuse : les cellules des chartreux sont austères et nues. Prison dans laquelle on isole complètement le détenu. Alvéole des abeilles. Anat. Elément fondamental de la matière vivante : la cellule se compose essentiellement d'une masse de protoplasma entourée d'une membrane et renfermant un noyau.
CELLULEUX, EUSE (sè-lu-leû, eu-ze) adj. Divisé en cellules.
CELLULOÏD (sè-lu-lo-id) ou CELLULOÏDE n. m. (lat. cellula, cellule, et gr. eidos, formee). Substance fabriquée avec un mélange de camphre et de fulmicoton. — Le celluloïd est solide, dur, transparent comme la corne chauffée ; il prend toutes les formees et l'on en fait des peignes, des billes de billard, etc. Son inconvénient est d'être très inflammable.
CELLULOSE (sè-lu-lo-ze) n. f. (de cellule.) Principe particulier des corps organisés, qui constitue la partie solide des végétaux.
CELTIQUE (sèl) adj. Qui concerne les Celtes : les invasions celtiques ont pénétré jusqu'en Asie Mineure. N. m. La langue des Celtes.
CELUI, CELLE (sè-le) pron. dém. pl. CEUX, CELLES (seû, sè-le). Se disent des personnes et des choses. Celui-ci, celle-ci, etc., servent à représenter ce qui est le plus proche. Celui-là, celle-là, etc., servent à représenter ce qui est le plus éloigné.
CÉMENT (man) n. m. (du lat. cæmentum, blocaille). Charbon en poudre dont on entoure un corps métallique pour le cémenter. Substance qui recouvre l'ivoire de la racine des dents.
CÉMENTATION (man-ta-si-on) n. f. Action de cémenter un métal : la cémentation du fer fournit un acier très dur.
CÉMENTER (man-té) v. a. (de cément.) Modifier la composition d'un métal, particulièrement du fer, en le combinant avec une substance, généralement du charbon, sous l'action d'une forte chaleur.
CÉMENTEUX, EUSE (man-teû, eu-ze) adj. Qui a les caractères du cément : matière cémenteuse.
CÉNACLE n. m. (lat. cænaculum). Salle à manger, où Jésus réunit ses disciples pour la cène : la réunion des disciples au cénacle a été magnifiquement représentée par Léonard de Vinci. Fig. Réunion de littérateurs, d'artistes, etc., qui ont les mêmes idées.
CENDRE (san-dre) n. f. (lat. cinis, cineris). Résidu de toute combustion : les cendres contiennent une forte proportion de potasse, qui les fait utiliser pour le lessivage. Réduire en cendres, brûler complètement. Renaître de ses cendres, reprendre une vie nouvelle, comme le phénix. Pl. Restes des morts, par allusion à l'habitude antique de brûler les morts : les cendres de Napoléon furent ramenées triomphalement en France en 1840. Résidu des rameaux bénits dont le prêtre marque le front des fidèles le mercredi des Cendres, premier jour du carême : recevoir les cendres.
CENDRÉ, E (son) adj. Couleur de cendre : cheveux blond cendré.
CENDRÉE (san-dré) n. f. Ecume de plomb. Petit plomb pour la chasse du menu gibier.
CENDRER (san-dré) v. a. Donner une couleur de cendre à : cendrer un mur. Mêler de cendres.
CENDREUX, EUSE (san-dreû, eu-ze) adj. Plein de cendre.
CENDRIER (san-dri-é) n. m. Partie sise au-dessous d'un foyer et où tombe la cendre. Petit plateau où les fumeurs déposent la cendre de leurs cigares.
CENDRILLON (san-dri, ll mll.) n. f. V. Part. hist. Femme qui se tient toujours au coin du feu. Fam. Servante malpropre.
CÈNE n. f. (lat. cæna). Dernier repas de JésusChrist avec ses apôtres, la veille de sa passion : c'est pendant la cène que le Christ institua l'eucharistie. Cérémonie commémorative de ce repas, où des princes, des prélats servent les pauvres : la cène se pratique à la cour pontificale, le jour du jeudi saint. Communion sous les deux espèces, chez les protestants.
CENELLE (nè-le) n. f. Fruit de l'aubépine.
CÉNOBITE n. m. (gr. koinos, commun, et bios, vie). Moine qui vit en communauté. Personne qui mène une vie austère, très retirée.
CÉNOBITIQUE adj. Qui appartient au cénobite : vie cénobitique.
CÉNOBITISME (tis-me) n. m. Etat du cénobite.
CÉNOTAPHE n. m. (gr. kenos, vide, et taphos, tombeau). Tombeau vide dressé à la mémoire d'un mort dont on n'a pas le corps : le cénotaphe de GustaveAdolphe se dresse sur le champ de bataille de Lutzen.
CENS (sanss) n. m. (lat. census). Dénombrement des citoyens tous les cinq ans, chez les Romains : le cens était effectué par les censeurs. Au moyen âge, redevance payée par des roturiers à leur seigneur. Quotité d'impositions nécessaires pour être électeur en certains pays : le cens électoral.
CENSÉ, E (san) adj. (lat. censere, juger). Considéré comme : nul n'est censé ignorer la loi.
CENSÉMENT (san-sé-man) adv. Pop. Par supposition : être censément le maître.
CENSEUR (san) n. m. (lat. censor). Ancien magistrat de Rome. (V. Part. hist.) Critique : Zoïle est resté le type des censeurs impitoyables et malveillants. Personne préposée par le gouvernement à l'examen des pièces de théâtre, des chansons, etc. Surveillant des études, dans un lycée.
CENSIER (san-si-é), ÈRE adj. et n. A qui le cens était dû. Qui percevait le cens. Qui payait le cens : fermier censier.
CENSITAIRE (san-si-tè-re) n. m. Celui qui devait le cens à un seigneur. Qui paye le cens nécessaire pour être élu ou électeur : la révolution de 1848 a supprimé en France les censitaires. Adjectiv. : électeur censitaire.
CENSIVE (san) n. f. V. féodalité (part. hist.)
CENSORIAL, E, AUX (san) adj. Relatif a la censure : loi censoriale.
CENSUEL, ELLE (san-su-èl, è-le) adj. Qui a rapport au cens : rente censuelle.
CENSURABLE (san) adj. Qui mérite la censure : conduite censurable.
CENSURE (san) n. f. (lat. censura). Fonction de censeur : la censure de Caton fut d'une exceptionnelle sévérité. Critique d'un ouvrage. Blâme : s'exposer à la censure du public. Jugement ecclésiastique qui prononce un blâme sévère. Examen qu'un gouvernement fait faire des ouvrages avant d'en permettre la publication. Comité des personnes chargées de cet examen.
CENSURER (san-su-ré) v. a. Blâmer vivement : Molière a censuré tous les ridicules de son temps. Critiquer. Infliger la censure. Ant. Approuver.
CENT (san) adj. num. (lat. centum). Dix fois dix. — Cent prend un s quand il est précédé d'un adjectif de nombre qui le multiplie : trois cents hommes. Il reste invariable : 1° s'il est suivi d'un autre adjectif de nombre : quatre cent huit hommes ; 2° quand il est employé pour centième : l'an neuf cent, page cinq cent (pour l'an neuf centième, la page cinq centième.) N. m. : trois cents d'œufs, un cent de piquet. Pour cent, pour une somme de cent francs : prêter à cinq pour cent. Acheter du trois pour cent.
CENTAINE (san-tè-ne) n. f. Cent. Un grand nombre : par centaines. Brin de fil ou de soie qui lie ensemble tous les fils d'un écheveau.
CENTAURE (san-tô-re) n. m. Etre fabuleux moitié homme, moitié cheval. V. Part. hist.
CENTAURÉE (san-tau-ré) n. f. Genre de composées vivaces ou annuelles très répandues : la centaurée commune est tonique et fébrifuge.
CENTENAIRE (san-te-nè-re) adj. et n. Qui a vécu cent ans. Qui a cent ans : Chevreul mourut centenaire. N. m. Anniversaire d'un événement mémorable, qui revient de cent en cent ans : le centenaire de la Révolution française a été célébré avec éclat.
CENTENIER (san-te-ni-é) n. m. Dans l'antiquité romaine et au moyen âge, chef d'une troupe de cent hommes.
CENTENNAL (san-tèn-nal), E, AUX adj. Qui se fait ou qui revient tous les cent ans.
CENTÉSIMAL, E, AUX (san-té-zi) adj. Qui est divisé en cent parties : l'échelle normale du thermomètre est centésimale. Qui se rapporte à chacune des divisions d'une échelle coupée en cent parties égales : degrés centésimaux.
CENT-GARDES (san) n. m. pl. Garde particulière de l'empereur Napoléon iii. N. m. Soldat de cette troupe : un cent-garde.
CENTI [san] (lat. centum, cent). Préfixe qui désigne, dans le système métrique, une unité cent fois plus petite que l'unité génératrice, comme centimètre, centilitre, centigramme, etc.
CENTIARE (san-ti) n. m. Centième partie de l'are. — Le centiare est le seul sous-multiple de l'are ; il vaut 1 mètre carré.
CENTIÈME (san-ti) adj. ord. de cent. Qui occupe une place, un rang marqué par le numéro cent. N. m. La centième partie.
CENTIGRADE (san-ti) adj. (préf. centi, et lat. gradus, degré). Divisé en 100 degrés : thermomètre centigrade.
CENTIGRAMME (san-ti-gra-me) n. m. Centième partie du gramme.
CENTILITRE (san) n. m. Centième partie du litre.
CENTIME (san) n. m. Centième partie du franc.
CENTIMÈTRE (san-ti) n. m. Centième partie du mètre. Abusiv. Ruban, bande divisée en centimètres, et qui sert d'instrument de mesure.
CENTISTÈRE (san-tis-tè-re) n. m. Centième partie du stère. (Inus.)
CENTON (san) n. m. (lat. cento, habit fait de morceaux). Poésie dont les vers, les fragments sont empruntés à différents auteurs : le centon fut très pratiqué par les écrivains de la décadence latine.
CENTRAGE (san) n. m. Mécan. Opération par laquelle on détermine le centre d'une figure de pièce. Phys. Opération consistant à placer suivant une même ligne droite les axes de toutes les pièces.
CENTRAL, E, AUX (san) adj. Qui est au centre. Principal : bureau central de charité. Feu central, masse incandescente supposée au centre de la terre. N. m. Fam. Elève de l'Ecole centrale.
CENTRALISATEUR, TRICE (san, za) adj. et n. Qui centralise.
CENTRALISATION (san, za-si-on) n. f. Action de tout réunir en un centre unique d'action, d'autorité, etc. : la centralisation politique fut réalisée en France par l'ancienne monarchie. Ant. Décentralisation.
CENTRALISER (san, zé) v. a. Réunir dans un centre commun : centraliser des renseignements. Ant. Décentraliser.
CENTRANTHE (san) n. m. Genre de valérianacées méditerranéennes, remarquables par la beauté de leurs grands panicules : le centranthe rouge est aussi appelé valériane rouge ou lilas d'Espagne.
CENTRE (san-tre) n. m. (lat. centrum). Point situé à égale distance de tous les points d'une ligne ou d'une surface courbe : centre d'un cercle, d'une sphère. (V. circonférence.) Centre de figure, point tel que tous les points de la figure soient deux à deux symétriques par rapport à lui : le point de rencontre des diagonales d'un rectangle est le centre de la figure. Fig. Siège principal, lieu où l'activité est le plus intense : le centre des affaires. Centre d'attraction ou de gravitation, point vers lequel un corps céleste est sans cesse attiré par la force de gravité.
CENTRER (san-tré) v. a. Fixer l'axe central d'une pièce : déterminer son centre. Ramener au centre.
CENTRIFUGE (san) adj. (lat. centrum, centre, et fugere, fuir). Qui tend à éloigner du centre : force centrifuge.Tout corps qui tourne autour d'un centre tend à s'échapper, à fuir par la tangente. La force en vertu de laquelle ce corps tend ainsi à s'éloigner se nomme force centrifuge. C'est en vertu de cette force que les pierres s'échappent des frondes.
CENTRIPÈTE (san) adj. (lat. centrum, centre, et petere, gagner). Qui tend à rapprocher du centre : force centripète.
CENT-SUISSES (san-su-i-se) n. m. pl. Corps d'infanterie suisse, attaché jadis à la garde personnelle du roi de France. S. un Cent-Suisse.
CENTUMVIR (sin-tom') n. m. (lat. centum, cent, et vir, homme). Membre d'un tribunal civil de l'ancienne Rome, composé de cent membres.
CENTUMVIRAL, E, AUX (sin-tom') adj. Qui se rapporte aux centumvirs.
CENTUMVIRAT (sin-tom-vi-ra) n. m. Dignité de centumvir.
CENTUPLE (san) n. m. et adj. Qui vaut cent fois autant. Loc. adv. Au centuple, cent fois plus, beaucoup plus : être payé au centuple d'une bonne action.
CENTUPLER (san-tu-plé) v. a. Rendre cent fois aussi grand.
CENTURIE (san-tu-rî) n. f. (lat. centuria ; de centum, cent). Antiq. rom. Unité politique et administrative, formeée de cent citoyens : les comices par centuries furent longtemps la principale assemblée politique de Rome. Corps de cent fantassins.
CENTURION (san) n. m. Milit. Chef d'une centurie, subdivision de la légion : le centurion le plus ancien commandait le manipule.
CEP (cèp' devant une voyelle) n. m. (lat. cippus, souche). Fer de prisonnier. (Vx.) Pied de vigne : les ortolans nichent souvent dans les ceps.
CEPAGE n. m. Plant de vigne : les cépages américains ont servi à reconstituer le vignoble français.
CÈPE ou CEPS (sèp') n. m. Bolet comestible : le cèpe est un champignon très estimé. V. champignon.
CÉPÉE (pé) n. f. (lat. cippus, souche). Touffe de tiges ou rejets de bois sortant du même tronc.
CEPENDANT (pan-dan) adv. Pendant ce temps-là : nous bavardons, et cependant le temps fuit. Conj. Néanmoins, toutefois : les moineaux sont pillards, et cependant ils sont utiles.
CÉPHALALGIE (jî) n. f. (gr. kephalê, tête, et algos, douleur). Douleur de tête.
CÉPHALALGIQUE adj. Qui a rapport à la céphalalgie.
CÉPHALIQUE adj. (gr. kephalê, tête). De la tête. Artère céphalique, la carotide.
CÉPHALOPODES n. m. pl. (gr. kephalê, tête, et pous, podos, pied). Classe de mollusques armés d'un bec corné, avec deux yeux latéraux et munis de huit bras garnis de ventouses (poulpe, seiche, calmar, etc.) : les céphalopodes sont les géants des mollusques. S. un céphalopode.
CÉRAME n. m. (gr. kéramos). Vase de terre cuite. Adjectiv. Grès cérame, grès propre à faire des vases.
CÉRAMIQUE adj. (de cérame). Qui concerne la fabrication des vases de terre cuite : l'industrie céramique fut perfectionnée par Bernard Palissy. N. f. Art de fabriquer des vases, des objets de terre cuite : les statuettes de Tanagra sont les bijoux de la céramique grecque.
CÉRAMISTE (mis-te) adj. et n. Qui s'occupe de céramique.
CÉRASTE (ras-te) n. m. Vipère d'Egypte : le céraste est la vipère cornue des déserts d'Afrique.
CÉRAT (ra) n. m. (lat. ceratus, qui contient de la cire). Onguent qui a pour base la cire et l'huile : le cerat est utilisé pour guérir les gerçures des lèvres.
CERBÈRE (sèr) n. m. Portier brutal, grossier, intraitable. Gardien sévère. V. Part. hist.
CERCE (sèr-se) n. f. Calibre servant à exécuter une construction d'après une formee donnée : le bombement d'une chaussée s'établit à l'aide d'une cerce. Menuiserie entourant les meules d'un moulin
CERCEAU (sèr-sô) n. m. (lat. circulus, cercle). Cercle de bois ou de fer. Cercle de bois léger que les en- fants font rouler devant eux en le poussant avec un bâton : jouer au cerceau. Pl. Plumes de l'extrémité des ailes des oiseaux de proie.
CERCLAGE (sèr-kla-je) n. m. Action de cercler.
CERCLE (sèr-kle) n. m. (lat. circulus). Surface plane limitée par une circonférence, ou courbe dont tous les points sont à égale distance d'un point fixe appelé centre : l'aire d'un cercle a pour mesure le produit du carré du rayon par le nombre π ou 3,1416. La circonférence elle-même : décrire un cercle. Cercles polaires, petits cercles de la sphère terrestre, aussi distants du pôle que les tropiques le sont de l'équateur : cercle polaire arctique, antarctique. Cerceau de bois ou de fer : cercle d'un tonneau. Tonneau : vin en cercle. Réunion, assemblée, association : cercle nombreux. Lieu où elle se tient : aller au cercle. Fig. Etendue, limites : le cercle des connaissances humaines. Cercle vicieux, raisonnement où l'on donne comme preuve précisément ce qu'il faudrait prouver.
CERCLER (sèr-klé) v. a. Garnir, entourer de cercles : cercler un tonneau.
CERCOPITHÈQUE (sèr) n. m. Genre de singe à longue queue d'Afrique.
CERCUEIL (sér-keu, l mll.) n. m. (gr. sarx, sarkos, chair). Bière, coffre de bois, de métal, où l'on renferme le corps d'un mort : les cercueils égyptiens sont couverts de peintures hiératiques. Poétiq. La mort : du berceau au cercueil, l'homme est sujet à mille maux. Descendre au cercueil, mourir.
CÉRÉALE adj. et n. f. (de Cérès, déesse des moissons). Se dit des graminées dont les grains servent à la nourriture de l'homme et des animaux domestiques, surtout réduits en farine (blé, seigle, avoine, orge, riz, maïs) ; la plupart des céréales (ou des plantes céréales) sont originaires de l'Asie occidentale.
CÉRÉBELLEUX, EUSE (bèl-leû, eu-ze) adj. (lat. cerebellum). Qui appartient au cervelet : les artères cérébelleuses sont surtout à la surface du cervelet.
CÉRÉBRAL, E, AUX adj. (lat. cerebrum, cerveau). Qui appartient au cerveau : artères cérébrales. Qui le concerne : puissance cérébrale ; fièvre cérébrale.
CÉRÉBRO-SPINAL, E, AUX adj. Qui appartient au cerveau et à la moelle épinière : la méningite cérébro-spinale est presque toujours mortelle.
CÉRÉMONIAL, E, AUX adj. Fait en cérémonie. (P. us.). N. m. sans plur. Usage suivi dans les cérémonies religieuses ou politiques : le cérémonial de la cour d'Espagne était d'un extraordinaire formealisme. Livre contenant ces usages.
CÉRÉMONIE (nî) n. f. Forme extérieure et régulière d'un culte : les cérémonies du culte romain sont pompeuses. Pompe, appareil : grande cérémonie. Politesse, déférence : visite de cérémonie. Civilité gênante : faire des cérémonies. Sans cérémonie, sans façon.
CÉRÉMONIEUSEMENT (ni-eû-ze-man) adv. D'une façon cérémonieuse.
CÉRÉMONIEUX, EUSE (ni-eû, eu-ze) adj. Qui fait trop de cérémonies : les Chinois sont excessivement cérémonieux. Fait avec cérémonie : accueil cérémonieux. Ant. Familier, simple.
CERF (sèr ou serf’) n. m. (lat. cervus). Genre de mammifères ruminants, à tète garnie de prolongements osseux et ramifiés (bois), et dont la chair est très estimée : la biche est la femelle du cerf. Fig. et fam. Personne qui court très vite. Caractère lâche.
CERFEUIL (sèr-feu, l mll.) n. m. Genre d'ombellifères, très employées comme condiment.
CERF-VOLANT (sèr-vo-lan) n. m. Nom vulgaire d'un gros coléoptère à pinces très développées, le lucane. Jouet d'enfant consistant en un polygone, en un cœur, etc., composé de baguettes légères recouvertes de papier, que l'on fait voler : c est au moyen d'un cerf-volant que Franklin reconnut la vraie nature de la foudre.Ce jouet, perfectionné, sert à élever dans les hautes régions des appareils météorologiques enregistreurs, à porter une amarre d'un navire à la terre, etc. Pl. des cerfs-volants.
CÉRIFÈRE adj. Qui produit de la cire : plante, insecte cérifère.
CÉRIFICATION (si-on) n. f. Phénomène par lequel les cellules d'un végétal s'incrustent de cire.
CERISAIE (zè) n. f. Lieu planté de cerisiers.
CERISE (ri-ze) n. f. Fruit du cerisier. Adjectiv. Qui est de la couleur de la cerise : des rubans cerise. Rouge cerise, couleur claire et vive que prend un corps suffisamment chauffé.
CERISETTE (zè-te) n. f. Cerise séchée. Nom vulgaire de la morelle faux piment.
CERISIER (zi-é) n. m. Genre de rosacées, voisin du genre prunier, tribu des amygdalées, et produisant la cerise : le cerisier est originaire d'Asie Mineure.
CÉRITE n. f. Silicate hydraté naturel de cérium : la cérite est infusible au chalumeau. (On dit aussi cérétite.)
CÉRIUM (ri-om') n. m. Métal que l'on trouve dans un certain nombre de minerais, tels que la cérite, l'orthite, et dont l'oxyde, mélangé à ceux de thorium, yttrium, etc., sert à la fabrication des manchons à incandescence.
CERNE (sèr-ne) n. m. Cercle. Couche concentrique d'un arbre coupé en travers : le nombre des cernes sert à reconnaître l'âge d'un arbre. Marbrure qui se formee autour d'une plaie, d'une contusion, etc.
CERNÉ, E (sèr) adj. Entouré. Yeux cernés, entourés d'un cercle bleuâtre.
CERNEAU (sèr-nô) n. m. Chair des noix vertes. Vin de cerneaux, bon à boire à l'époque des noix vertes.
CERNER (sèr-né) v. a. Faire une incision autour de : cerner un arbre. Faire des cerneaux : cerner des noix. Investir pour empêcher qu'on ne sorte, qu'on ne parte : César cerna Vercingétorix dans Alésia. Fig. Circonvenir : cerner quelqu'un.
CÉROPLASTIQUE (plas-ti-ke) n. f. (gr. kêros, cire, et plastés, qui façonne). L'art de modeler en cire : la céroplastique était connue des anciens.
CERTAIN, E (sèr-tin, è-ne) adj. (lat. certus). Indubitable, vrai : fait certain. Qui n'a aucun doute : témoin certain de ce qu'il a vu. Sûr, assuré : gage certain. Déterminé : se réunir à certaines heures. Un, quelque, de quelque prix : certain auteur ; vin d'une certaine renommée. N. m. Chose certaine : préférer le certain à l'incertain. Ant. Incertain, douteux.
CERTAINEMENT (sèr-tè-ne-man) adv. Assurément, indubitablement.
CERTES (sèr-te) adv. Très certainement.
CERTIFICAT (sèr, ka) n. m. (du lat. certum, certain, et facere, faire). Ecrit officiel ou dûment signé d'une personne compétente qui atteste un fait : un certificat de bonne conduite. Certificat de vie, pièce officielle, délivrée par un notaire, un maire, etc., attestant qu'une personne est vivante. Certificat d'études, diplôme témoignant, à la suite d'un examen, qu'un élève des écoles primaires a terminé ses études. (Le candidat doit être âgé d'au moins onze ans. Il y a aussi un certificat concernant les études primaires supérieures, certaines études secondaires, etc.) Par ext. Preuve, assurance : soyez tempérants, c'est un certificat de longue vie.
CERTIFICATEUR (sèr) n. m. Qui certifie quelque chose. Celui qui garantit en sous-ordre la solvabilité d'une première caution. Adjectiv. : agent certificateur.
CERTIFICATIF, IVE (sèr) adj. Qui est propre à certifier : pièces certificatives.
CERTIFICATION (sèr, si-on) n. f. Assurance donnée par écrit.
CERTIFIER (sèr, fi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Donner, assurer comme certain, affirmer, attester : Galilée certifia que la terre tourne. Certifier une caution, promettre de remplacer au besoin la personne qui la première s'est portée caution.
CERTITUDE (sèr) n. f. (lat. certitudo ; de certus, certain). Qualité de ce qui est certain : la certitude d'un événement historique est souvent difficile à contrôler. Conviction, adhésion entière et volontaire de l'esprit à un fait, à une opinion : Jeanne d'Arc avait la certitude de sauver la France. Ant. Doute, incertitude.
CÉRUMEN (mèn) n. m. Matière jaune et épaisse qui se formee dans l'oreille.
CÉRUMINEUX, EUSE (neû, eu-ze) adj. Qui formee le cérumen. Qui tient de la cire : matière cérumineuse.
CÉRUSE (ru-ze) n. f. Carbonate de plomb, appelé aussi blanc de céruse ou blanc d'argent, et que l'on emploie en peinture : la céruse est un poison violent
CÉRUSITE (zi-te) n. f. Carbonate naturel de plomb. Syn. blanc de céruse.
CERVAISON (sèr-vè-zon) n. f. Epoque où le cerf est gras et bon à chasser (de juin à mi-septembre.)
CERVEAU (sèr-vô) n. m. (lat. cervix, tête). Anat. Masse de matière nerveuse, qui occupe le crâne des vertébrés et qui est le siège des sensations et le principe des mouvements volontaires : chez les vertébrés, le cerveau présente de nombreuses circonvolutions séparées par des sillons ou scissures. Fig. Esprit, intelligence, jugement : Napoléon fut le cerveau le plus puissant de son temps. Cerveau brûlé, homme exalté, extravagant.
CERVELAS (sèr-ve-la) n. m. Saucisse grosse et courte, faite de chair hachée, salée et épicée.
CERVELET (sèr-ve-lè) n. m. Partie postérieure et inférieure de l'encéphale. V. cerveau.
CERVELLE (sèr-vè-le) n. f. Substance du cerveau : retiré de la tête, le cerveau n'est plus qu'une cervelle. Fig. Entendement, esprit. Homme, tête sans cervelle, fou, évaporé. Fam. Brider la cervelle, tuer d'un coup d'arme à feu dans la tête. Rompre la cervelle, fatiguer par du bruit, des importunités.
CERVICAL, E, AUX (sèr) adj. (lat. cervix, tête). Qui appartient au cou : la tête s'appuie sur la première vertèbre cervicale.
CERVIDÉS (sèr) n. m. pl. Famille de ruminants, ayant pour type le genre cerf. S. un cervidé.
CERVIER (sèr-vi-é) adj. m. V. loup-cervier.
CERVOISE (sèr-voi-ze) n. f. Bière des anciens Gaulois. (Vx.)
CES (se) adj. dém. V. ce.
CÉSALPINIE (zal-pi-nî) n. f. Genre de légumineuses des pays chauds et tempérés.
CÉSAR (zar) n. m. Empereur de la famille de Jules César : Suétone a écrit l'histoire des douze Césars. Titre donné, depuis Dioclétien, à l'héritier présomptif de l'empire romain. Associé au gouvernement. Roi, empereur, souverain.
CÉSARÉVITCH (za) ou TSAREVITCH n. m. Le fils ou l'héritier présomptif du tsar.
CÉSARIEN, ENNE (za-ri-in, è-ne) adj. Qui a rapport, ou qui est dévoué à Jules César ou aux Césars, ou à un souverain. Opération césarienne, opération chirurgicale pratiquée dans certains accouchements. N. m. Partisan de César, des Césars, d'un souverain autoritaire.
CÉSARISME (za-ris-me) n. m. Gouvernement des Césars. Domination militaire des souverains portés au pouvoir par la démocratie, mais revêtus d'une autorité absolue.
CESSANT (sè-san), E adj. Arrêté, suspendu : toute affaire cessante.
CESSATION (sè-sa-si-on) n. f. Discontinuation : la cessation des payements est le premier acte de la faillite. Ant. Continuation.
CESSE (sè-se) n. f. Répit, fin : il n'avait point de cesse qu'il n'eût réussi. Sans cesse loc. adv. Sans discontinuer.
CESSER (sè-sé) v. a. (lat. cessare). Discontinuer : cesser une poursuite. V. n. Prendre fin : l'orage a cessé. Ant. Continuer.
CESSIBILITÉ (sè-si) n. f. Qualité d'une chose qui peut être cédée.
CESSIBLE (sè-si-ble) adj. Qui peut être cédé.
CESSION (sè-si-on) n. f. Action de céder, transport : la cession d'une créance. Cession de biens, abandon qu'un débiteur fait de ses biens à ses créanciers.
CESSIONNAIRE (sé-si-o-nè-re) n. Bénéficiaire d'une cession.
C'EST-À-DIRE (sè-ta-di-re) loc. conj. qui indique explication.
CESTE (sès-te) n. m. (lat. cestus). Gantelet garni de fer ou de plomb, dont se servaient les athlètes dans les combats du pugilat. Pugilat : remporter le prix du ceste.
CÉSURE (zu-re) n. f. (lat. cæsura, action de couper). Repos ménagé dans un vers français pour en régler la cadence : la césure se place après la sixième syllabe dans l'alexandrin, après la quatrième dans le vers de dix syllabes. Dans les vers grecs et latins, syllabe longue qui termine un mot et commence un pied.
CET, CETTE (sèt, sè-te) adj. dém. V. ce.
CÉTACÉ, E (du gr. kété, gros poisson) adj. Qui appartient aux grands mammifères ayant la formee de poisson. N. m. pl. Ordre de mammifères auquel appartiennent les baleines, les cachalots, les dauphins, etc. : les cétacés contiennent les géants des mammifères. S. un cétacé. (V. la planche mammifères.)
CÉTÉRAC (rak) n. m. Genre de fougères, abondantes sur les murs : le cétérac officinal.
CÉTOINE n. f. Genre de coléoptères à couleurs métalliques, qui vivent en toutes régions, sur les fleurs ou les plaies des arbres : la cétoine dorée est souvent appelée hanneton des roses.
CEUX, CELLES pron. dém. V. celui.
CÉVENOL, E n. et adj. Des Cévennes.
C. G. S. Système d'unités physiques dans lequel les trois unités fondamentales sont : le Centimètre (longueur), le Gramme (masse) et la Seconde (temps.)
CHABLER (blé) v. a. Battre à coups de gaule : chabler des noix. Attacher un câble à un fardeau. Tordre des torons ensemble pour en formeer une corde.
CHABLIS (bli) n. m. Vin blanc très estimé, récolté à Chablis. Bois abattu dans les forêts par le vent ou l'orage.
CHABOT (bo) n. m. Poisson d'eau douce, de couleur noirâtre. (Il atteint de 12 à 15 centimètres.)
CHABRAQUE ou SCHARBRAQUE n. f. Pièce de drap, ou peau de chèvre ou de mouton que l'on mettait sur les chevaux de la cavalerie.
CHACAL n. m. (turc schakal). Quadrupède carnassier du genre chien, qui tient du loup et du renard et qui habite les pays chauds : le chacal d'Afrique vit par troupes. Pl. des chacals.
CHACONNE ou CHACONE (ko-ne) n. f. (esp. chacona). Danse très en vogue au xviie et au xviiie s., que l'on exécutait sur un air servant de finale aux ballets. Cet air lui-même.
CHACUN, E pron. ind. s. Chaque personne ou chaque chose. Tout le monde : chacun le dit. (Chacun ne peut se remplacer par chaque : ces livres coûtent un franc chacun, et non chaque.) Prov. : Chacun pour soi et Dieu pour tous, ne nous occupons que de nous-mêmes, et laissons à Dieu le soin de s'occuper des autres.
CHADOUF n. m. Appareil à bascule, employé dans le midi de l'Europe, mais surtout en Tunisie, en Egypte, pour tirer l'eau des puits.
CHAFOUIN, E adj. et n. Fam. Maigre, de petite taille, à l'aspect sournois et rusé : mine chafouine.
CHAGRIN, E adj. Triste, mélancolique. De mauvaise humeur : les envieux ont toujours l’air chagrin. Ant. Joyeux, gai.
CHAGRIN n. m. Affliction, souci : avoir du chagrin. Ant. Joie, allégresse.
CHAGRIN n. m. (turc sagri). Cuir grenu, fait de peau d'âne, de cheval, de mulet, etc., et servant à couvrir des boîtes, des livres.
CHAGRINANT (nan), E adj. Qui chagrine. Ant. Consolant, réjouissant.
CHAGRINÉ, E adj. Qui a l'apparence du chagrin.
CHAGRINER (né) v. a. Attrister. Préparer une peau en façon de chagrin. Ant. Réjouir, consoler.
CHAH n. m. V. shah.
CHAHUT (cha-u) n. m. Tapage, scandale : faire du chahut. Danse très excentrique : danser le chahut.
CHAHUTER (cha-u-té) v. a. Bousculer, mettre en désordre. V. n. Faire du chahut. Danser le chahut.
CHAI ou CHAIS (chê) n. m. (altér. de quai.) Lieu où sont emmagasinés les vins et les eaux-de-vie : la température du chai doit être aussi stable que possible.
CHAÎNAGE (chê) n. m. Arpent. Action de mesurer à la chaîne. Constr. Action de relier par des barres métalliques horizontales deux murs dont on veut empêcher l'écartement.
CHAINE (chê-ne) n. f. (lat. catena). Lien composé d'anneaux passés les uns dans les autres : chaîne d'or. Chaîne d'arpenteur, chaîne de dix mètres servant à mesurer les terrains. Barre métallique plate, reliant deux murs. Pile en pierres de taille, placée dans un mur pour le consolider : les chaînes d'encoignures doivent être très solides. Peine des galères : condamner à la chaîne. Ensemble des galériens. Suite d'accidents physiques qui formeent une ligne continue : chaîne de montagnes. Fils tendus entre lesquels passe la trame. Fig. Captivité, sujétion : les chaînes de l'esclavage. Briser ses chaînes, se rendre libre. Groupement de personnes qui se passent quelque chose de main en main : faire la chaîne dans un incendie. Chaîne d'un port, série de radeaux ou estacade fermant un port. Figure de danse : chaîne anglaise. Enchaînement : la chaîne des idées.
CHAÎNÉ (chê-né), E adj. Formé de parties attachées bout à bout : câble chaîné.
CHAÎNER (chê-né) v. a. Mesurer avec la chaîne d'arpenteur. Faire le chaînage de murs.
CHAÎNETTE (chê-nè-te) n. f. Petite chaîne. Mécan. Courbe suivant laquelle se tend un fil homogène, flexible et inextensible, suspendu par ses extrémités à deux points fixes. Point de chaînette, point de couture ou de broderie qui ressemble à une chaînette.
CHAÎNEUR (chê) n. m Celui qui mesure avec la chaîne d'arpenteur.
CHAÎNON (chê) n. m. Anneau de chaîne. Partie d'une chaîne : un chaînon de montagnes peu élevé.
CHAIR (chèr') n. f. (vx fr. car, char; du lat. caro). Substance molle, sanguine et organique de l'animal : la chair du bœuf est rouge et compacte. Fig. Nature humaine, considérée au point de vue de la sensibilité : la chair est faible. Corps humain : mortifier la chair. Pulpe des fruits : la chair du melon. Chair de poule, peau humaine devenue comme granulée sous l'impression du froid ou d'une émotion. Avoir la chair de poule, frissonner. Couleur de chair ou couleur chair, d'un blanc rose. Pl. Chairs d'un tableau, e que l'on voit à nu des personnages. Prov. : Il n'est ni chair ni poisson, se dit d'un homme qui, par faiblesse, flotte entre deux partis opposés.
CHAIRE (chè-re) n. f. (lat. cathedra). Tribune plus ou moins élevée d'où un professeur, un prédicateur parlent à l'auditoire : monter en chaire. Fig. Prédication religieuse : éloquence de la chaire. Siège apostolique : la chaire de saint Pierre. Fonction de professeur : chaire de philosophie.
CHAIS (chè) n. m. V. chai.
CHAISE (chè-ze) n. f. Siège à dossier sans bras : la chaise curule était réservée, à Rome, aux hauts magistrats. Pièce de fonte qui supporte un arbre de transmission. Mar. Sorte de nœud. Chaise à porteurs, siège de luxe, fermé et couvert, dans lequel on se faisait porter par deux hommes. Chaise de poste, voiture pour courir la poste. Chaise percée, siège pour les besoins naturels.
CHAISIER (chèzi-é), ÈRE n. Ouvrier, ouvrière qui fabrique des chaises. Personne préposée à la location des chaises dans une église ou un lieu public.
CHALAND (lan) ou CHALOU n. m. Bateau plat, destiné au transport des marchandises.
CHALAND (lan), E n. Acheteur : dans le commerce, il faut savoir attirer les chalands.
CHALCOGRAPHE (kal) n. m. (du gr. khalkos, cuivre, et graphein, écrire). Graveur sur métaux.
CHALCOGRAPHIE (kal, fî) n. f. Art du chalcographe, gravure : la chalcographie du Louvre a fourni d'admirables reproductions des chefs-d'œuvre de l'antiquité.
CHALCOGRAPHIQUE (kal) adj. Qui se rapporte à la chalcographie.
CHALCOPYRITE (kal) n. f. Pyrite de cuivre ou sulfure double naturel de cuivre et de fer. (Ce minerai est employé pour l'extraction du cuivre.)
CHALCOSINE (kal-ko-zi-ne) n. f. Pyrite ou sulfure naturel de cuivre, très fusible.
CHALDAÏQUE (kal-da-i-ke) adj. Qui a rapport aux Chaldéens : langue chaldaïque.
CHALDÉEN, ENNE (kal-dé-in, è-ne) adj. et n. De la Chaldée.
CHÂLE n. m. (ar. schâl). Grande pièce de laine, de soie, etc., que les femmes portent sur leurs épaules : les châles de cachemire furent introduits en Europe au xviiie siècle. Châle-tapis, châle de laine très fort, à dessins de formees régulières ou carrées.
CHALET (lè) n. m. Petite maison de bois recouverte de planches, qui sert d'habitation aux monta gnards de la Suisse. Toute maison de campagne, même luxueuse, imitant le chalet suisse. Chalet de nécessité, petit édicule contenant des cabinets d'aisances publics.
CHALEUR n. f. (lat. calor). Phénomène de physique par lequel la température d'un corps s'élève : toute combustion dégage de la chaleur. Qualité de ce qui est chaud. Sensation que produit un corps chaud. Température élevée, temps chaud : les grandes chaleurs de l'été ont lieu en général pendant la canicule. Elévation de la température du corps : la chaleur de la fièvre. Chaleur animale, température propre aux êtres vivants. Chaleur spécifique, quantité de chaleur absorbée par 1 kilogramme d'un corps, lorsque sa température s'élève de 1 degré. Fig. Ardeur : chaleur du combat. Zèle, nature pressante : la chaleur d'une discussion. Ant. Froid, froidure.
CHALEUREUSEMENT (ze-man) adv. Avec chaleur. Ant. Froidement.
CHALEUREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. Qui a de la vie, de l'animation : style chaleureux. Qui presse avec zèle : recommandation chaleureuse. Ant. Froid, glacé, glacial.
CHÂLIT (li) n. m. Bois de lit. Charpente quelconque, sur laquelle reposent les matelas.
CHALOIR v. n. Importer, intéresser. (N'est plus employé que dans ces locutions il me chaut, il ne m'en chaut, peu me chaut, cela ne m'intéresse pas.)
CHALOUPE (esp. chaluta) n. f. Grand et fort canot à la voile ou à l’aviron, pour le service des vaisseaux. Chaloupe canonnière, chaloupe de petites dimensions, armée de canons.
CHALUMEAU (mô) n. m. (lat. calamus). Tuyau de paille, de roseau. Flûte champêtre. Tuyau métallique avec lequel on souffle sur une flamme qui devient d'une température très élevée : le chalumeau oxhydrique peut fondre le platine.
CHALUT (lu) n. m. Filet de pêche en formee de poche que l'on traîne ; les chaluts servent surtout à la pêche sur les bancs de sable.
CHALUTIER (ti-é) n. m. Pêcheur qui se sert du chalut. Bateau qui traîne le chalut : on construit aujourd'hui de grands chalutiers à vapeur.
CHAMADE (ital. chiamata) n. f. Signal donné par le tambour pour annoncer que des assiégés capitulent : battre la chamade.
CHAMAILLER (ma, ll mll., é) v. n. et a. Quereller. Se chamailler v. pr. Se battre ou se quereller avec bruit.
CHAMAILLERIE (ma, ll mll., e-rî) n. f. Querelle.
CHAMANISME (nis-me) n. m. Religion grossière des peuples de la Sibérie orientale et de l'extrême nord de l'Asie : le chamanisme a pour base le culte de la nature et des esprits qui la gouvernent.
CHAMARRER (ma-ré) v. a. (vx fr. chamarre, simarre). Charger de passementeries, de galons, d'ornements : un général chamarré de décorations. (Se dit presque toujours en mauv. part.)
CHAMARRURE (ma-ru-re) n. f. Manière de chamarrer. Ornements de mauvais goût.
CHAMBARD ou CHAMBART (chan-bar) n. m. Pop. Vacarme. Renversement.
CHAMBARDEMENT (chan, man) n. m. Pop. Action de chambarder.
CHAMBARDER (chan-bar-dé) v. a. Pop. Renverser, bouleverser de fond en comble.
CHAMBELLAN (chan-bèl-lan) n. m. Officier chargé de tout ce qui concerne le service intérieur de la chambre d'un prince : les derniers chambellans figurèrent à la cour de Napoléon iii. Grand chambellan, le plus élevé en dignité des chambellans.
CHAMBERTIN (chan-bèr-tin) n. m. Vin rouge très estimé, récolté dans le vignoble de GevreyChambertin : boire du chambertin.
CHAMBRANLE (chan) n. m. Encadrement de trois côtés d'une porte, d'une fenêtre, d'une cheminée.
CHAMBRE (chan-bre) n. f. (lat. camera, chambre). Pièce d'une maison, spécialement celle où l'on couche : il est malsain de coucher dans une chambre insuffisamment aérée. Garder la chambre, ne pas sortir par suite d'une indisposition. Travailler en chambre, travailler à un métier sans tenir boutique : les canuts lyonnais ont longtemps travaillé en chambre. Lieu où se réunissent les assemblées délibérantes, les corps constitués : aller à la Chambre des députés. L'ensemble des membres de ces assemblées : les décisions des Chambres. (V. Part. hist.) Section ou division de certains tribunaux : première chambre du tribunal civil ; chambre correctionnelle, criminelle. Chambres de l'œil, cavités antérieure et latérociliaire de l'œil où se trouve l'humeur aqueuse. Chambre de chauffe, compartiment dans lequel sont placés les foyers des chaudières d'un bateau. Chambre à air, tuyau rond en caoutchouc que l'on met autour de la jante d'une roue et qui est muni d'une valve par où l'on fait pénétrer l'air pour le gonfler. Cavité destinée à recevoir un explosif : la chambre d'une mine, d'une torpille. Chambre noire ou obscure, boîte close, sauf une légère ouverture, munie en général d'une lentille, par laquelle pénètrent les rayons réfléchis par les objets extérieurs, dont l'image va se formeer sur un écran placé à une distance convenable : l'objectif et la chambre noire sont les éléments principaux de tout appareil photographique. Chambre claire, appareil composé principalement d'un prisme qui projette sur un écran des images dont on peut suivre et arrêter les contours avec un crayon.
CHAMBRÉE (chan-bré) n. f. L'ensemble des ouvriers et surtout des soldats, logeant et mangeant dans une même chambre : il faut supporter avec bonne humeur les plaisanteries de la chambrée. Ensemble des spectateurs réunis quelque part.
CHAMBRELAN (chan) n. m. Ouvrier qui travaille en chambre.
CHAMBRER (chan-bré) v. n. Habiter la même chambre. V. a. Enfermer, pour punir, voler, etc. : il faut surveiller, mais non pas chambrer les enfants.
CHAMBRETTE (chan-brè-te) n. f. Petite chambre.
CHAMBRIER (chan-bri-é) n. m. Officier chargé de la garde du trésor auprès du roi de France.
CHAMBRIÈRE (chan) n. f. Femme de chambre. (Vx) Long fouet de manège. Support mobile pour tenir horizontal un véhicule non attelé.
CHAMEAU (mô) n. m. (lat. camelus). Genre de mammifères ruminants, qui a deux bosses sur le dos (Asie centrale et Turkestan) : le chameau, par sa sobriété et son endurance, est l'animal le plus utile au désert. V. dromadaire. Mar. Ponton pour soulever un navire.
CHAMELIER (li-é) n. m. Celui qui soigne et conduit les chameaux.
CHAMELLE (mè-le) n. f. Femelle du chameau : le lait de la chamelle est très nourrissant.
CHAMELON n. m. Petit du chameau.
CHAMÉROPS (ka-mé-rops) n. m. Genre de palmiers de petite taille, dits aussi palmiers nains : le chamérops est commun sur le littoral méditerranéen.
CHAMOIS (moi) n. m. Genre d'antilopes des montagnes d'Europe : le chamois évite le chasseur ensautant de rocher en rocher avec une agilité merveilleuse. Sa peau préparée : gants de chamois. N. et adv. Jaune clair : le chamois est salissant ; robe chamois.
CHAMOISAGE(za-je) n. m. Préparation que l'on fait subir aux peaux d'une foule d'animaux pour les rendre souples et moelleuses.
CHAMOISER (zé) v. a. Préparer par le chamoisage.
CHAMOISERIE (ze-rî) n. f. Lieu où l'on prépare les peaux. Ces peaux préparées.
CHAMOISEUR (zeur) n. m. Qui prépare et vend les peaux en général.
CHAMP (chan) n. m. (lat. campus). Etendue de terre labourable : un champ de blé, de maïs. Au plur., la campagne en général : la vie des champs. Fig. Champ de bataille, champ d'honneur, endroit où se livre un combat : mourir au champ d'honneur. Perspective, sujet, matière : le champ des hypothèses est illimité ; le champ de notre activité. Champ d'une lunette, espace que l'on aperçoit quand on regarde dans cet instrument. Champ magnétique, électrique, région soumise à l'influence d'un aimant, d'un courant. Champ opératoire, région sur laquelle porte une intervention chirurgicale. Champ de courses, hippodrome pour courses de chevaux. Champ de tir, terrain disposé pour que les soldats s'exercent au tir. Fond sur lequel on représente quelque chose : le champ d'une médaille, d'un écu d'armes. Champ de Mars, champ de manœuvre. Battre, sonner aux champs, rendre avec les trompettes, les tambours, les honneurs militaires. Champ de repos, cimetière. Se battre en champ clos, en combat singulier. Courir les champs, la campagne. Prendre la clef des champs, s'enfuir. Loc. adv. : Sur-le-champ, sans délai. A tout bout de champ, à tout propos.
CHAMP (chan) n. m. (vx fr. cant, côté). Côté d'une pièce équarrie le plus étroit dans le sens de la longueur. Partie lisse autour d'un cadre, d'une moulure. Loc. adv. De champ, dans le sens de la longueur et sur la petite face.
CHAMPAGNE (chan) n. m. Vin blanc mousseux, très estimé, que l'on prépare en Champagne. Champagne frappé, refroidi ou même congelé, à l'aide de glace pilée mise autour de la bouteille. Fine Champagne, eau-de-vie de qualité supérieure, fabriquée dans les Charentes.
CHAMPAGNE (chan) n. f. Blas. Pièce honorable qui occupe le tiers inférieur de l'écu d'armes.
CHAMPAGNISER (chan, gni-zé) v. a. Préparer à la manière du Champagne : champagniser des vins.
CHAMPART (chan-par) n. m. Mélange de froment et de seigle semés ensemble. Féod. Part sur les gerbes qui revenait aux seigneurs de certains fiefs.
CHAMPENOIS, E (chan-pe-noi, oi-ze) adj. et n. De la Champagne.
CHAMPÊTRE (chan) adj. Qui appartient aux champs : vie champêtre. Garde champêtre, agent chargé de la garde des propriétés rurales.
CHAMPI, ISSE (chan, i-se) adj. et n. Enfant trouvé dans les champs. (Vx.)
CHAMPIGNON(chan) n. m. (bas lat. campinolius). Genre de végétaux cryptogames, de formees diverses : les moisissures, les truffes sont des champignons. Pousser comme un champignon, grandir très vite. Support pour chapeaux, vêtements, dont l'extrémité est arrondie et qui sert à soutenir divers objets. Bouton qui se formee à une mèche qui brûle. Méd. Excroissance molle et fongueuse, qui se formee dans les plaies. — Certaines espèces de champignons sont bonnes à manger et les autres vénéneuses. Il faut se garder de consommer tout champignon dont on ne connaît pas absolument la nature et le caractère comestible. En cas d'empoisonnement par les champignons, il faut, en attendant le médecin, prendre un vomitif, et non un purgatif. Se garder de boire du vinaigre, de l'éther ou de l'eau salée, qui répandraient le poison dans tout l'organisme.
CHAMPIGNONNIÈRE (chan-pi-gno-ni) n. f. Endroit, presque toujours souterrain, où l'on cultive les champignons de couche : les carrières des environs de Paris ont été transformeées avec profit en champignonnières. Couche de terreau et de fumier pour cultiver les champignons.
CHAMPION (chan) n. m. Celui qui combattait en champ clos pour sa cause ou pour la cause d'autrui. Combattant, concurrent quelconque : les champions du cyclisme. Vainqueur d'une épreuve sportive : champion de la course, de la nage, de l'escrime, etc. Fig. Défenseur : Voltaire fut, en son temps, le champion de la tolérance.
CHAMPIONNAT (chan-pi-o-na) n. m. Epreuve sportive, dont le vainqueur reçoit le titre de champion.
CHAMPLEVER (chan-le-vé) v. a. Creuser une surface unie pour y tailler des figures ou y incruster des ornements. Dans la gravure, enlever certaines parties de l'absence desquelles résulteront les blancs.
CHANÇARD (sar), E n. et adj. Pop. Qui a de la chance, à qui les choses réussissent bien.
CHANCE n. f. Nature ou résultat d'un événement : profiter d'une heureuse chance. Bonheur : avoir de la chance. La chance tourne, les choses changent de face. Pl. Probabilités : calculer les chances.
CHANCELANT (lan), E adj. Qui chancelle : vieillard chancelant. Fig. Mal assuré : santé chancelante.
CHANCELER (lé) v. n. (Prend deux l devant une syllabe muette : nous chancellerons.) Vaciller sur ses pieds, sa base : cet homme, cet édifice chancelle. Fig. Etre irrésolu : sa vertu chancelle.
CHANCELIER (li-é) n. m. Chef suprême de la justice, sous l'ancienne monarchie : le chancelier était inamovible. Dignitaire qui a la garde des sceaux, clans un corps ou un ordre : le chancelier de la Légion d'honneur. Chancelier de l'Echiquier, en Angleterre, juge de la cour des finances.
CHANCELIÈRE n. f. Femme d'un chancelier. Boîte ou sac fourré pour tenir les pieds chauds.
CHANCELLEMENT (sè-le-man) n. m. Action de chanceler. (Peu us.)
CHANCELLERIE (sè-le-rî) n. f. Lieu où l'on scelle avec le sceau de l'Etat. Ministère de la justice. Bureaux, administration que dirige un chancelier. Grande chancellerie, administration chargée de tout ce qui a rapport a l'ordre de la Légion d'honneur.
CHANCEUX, EUSE (seû, eu-ze) adj. Qui a une chance heureuse : homme chanceux. Hasardeux : cette affaire est chanceuse.
CHANCI, E adj. Moisi. N. m. Fumier sur lequel a poussé du blanc de champignon.
CHANCIR v. n. (bas lat. canutire). Moisir.
CHANCISSURE (si-su-re) n. f. Moisissure.
CHANCRE n. m. Nom vulgaire des ulcères. Fig. Cause de destruction progressive. Maladie des arbres.
CHANCREUX, EUSE (kreû, eu-ze) adj. De la nature du chancre. Attaqué par un chancre.
CHANDELEUR n. f. (lat. candela, cierge). Fête de la présentation de Notre-Seigneur au Temple et de la purification de la Vierge (2 février.)
CHANDELIER (li-é) n. m. Ustensile pour mettre la chandelle, la bougie : le chandelier à sept branches était un des principaux instruments du culte hébreu. Mar. Support métallique.
CHANDELIER (li-é), ÈRE n. et adj. Qui fait ou vend des chandelles : ouvrier chandelier.
CHANDELLE (dè-le) n. f. (lat. candela ; de candere, brûler). Flambeau de suif, de résine. Economie de bouts de chandelle, Economie insignifiante, mal entendue. Brûler la chandelle par les deux bouts, dépenser, gaspiller avec excès. Devoir une belle, une fière chandelle à quelqu'un, lui avoir une grande obligation. Faire voir à quelqu'un trente-six chandelles, le frapper fortement à la face. Chandelle romaine, pièce d'artifice.
CHANDELLERIE (dè-le-rî) n. f. Fabrique de chandelles.
CHANFREIN (frin) n. m. Armure qui protégeait la tête du cheval de guerre. Partie de la tête du cheval, d'un animal, qui s'étend des oreilles aux naseaux. (V. cheval.) Petite surface que l'on formee en abattant l'arête d'une pierre ou d'une pièce de bois.
CHANFREINER (frê-né) v. a. Tailler en chanfrein.
CHANGE n. m. Changement : gagner, perdre au change. Troc d'une chose contre une autre. Opération qui consiste dans la vente des monnaies, des matières d'or et d'argent et des papiers-monnaies. Taux auquel on fait cette opération : le change entre la France et l'Espagne est très élevé. Bureau du changeur. Commission du changeur : il y a tant pour le change. Prendre le change, se laisser tromper. Donner le change, tromper. Agent de change. V. agent. Lettre de change, acte par lequel le souscripteur enjoint à une autre personne de payer à une époque dite, à l'ordre de telle personne dénommée, une somme déterminée. Les personnes dénommées dans une lettre de change sont : le tireur ou souscripteur, qui fait la lettre et en reçoit la valeur ; le preneur ou bénéficiaire, qui fournit cette valeur et devient ainsi propriétaire du titre ; le tiré ou payeur ou accepteur. Voici un exemple de la formeule de la lettre de change : Paris, le  1905.   B. P. F. 1,000 Au trente et un décembre, veuillez payer, par cette présente de change, à l'ordre de MM. Paul et Cie, la somme de mille francs, valeur reçue en marchandises, que passerez suivant avis à M. Pierre, négociant à Lyon. Accepté : PIERRE. Jean et Cie. La lettre de change est écrite sur papier timbré ou sur papier libre avec apposition d'un timbre mobile (droit de 0 fr. 05 par 100 francs.) Ce timbre doit être annulé le jour du tirage.
CHANGEABLE (ja-ble) adj. Qui peut être changé.
CHANGEANT (jan), E adj. Inconstant, variable : caractère changeant. Ant. Constant, fixe, immuable.
CHANGEMENT (man) n. m. Action de changer. Modification qui en résulte : changement de temps. Ant. Stabilité, constance.
CHANGER (jé) v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : je changeai, nous changeons. — Prend l'auxil. avoir ou être, selon qu'on veut exprimer l'action ou l'état.) Céder une chose pour une autre. Remplacer une chose par une autre : changer un rouage de montre. Changer un enfant, le changer de linge. Convertir : changer les métaux en or. V. n. Quitter une chose pour une autre : changer de condition. Passer d'un état à un autre : le temps va changer. Changer de visage, pâlir, rougir, perdre contenance. Ant. Maintenir, perpétuer.
CHANGEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui se livre aux opérations du change : les changeurs se groupaient, à Paris, sur le pont au Change.
CHANLATE ou CHANLATTE (la-te) n. f. Chevron refendu, qui se pose dans le même sens que les lattes. Pièce qui facilite l'écoulement des eaux d'un toit.
CHANOINE n. m. (gr. kanonikos, régulier). Dignitaire ecclésiastique qui, autrefois, possédait un canonicat (auj., fait partie du conseil d'un évêque, etc.) : chanoine titulaire, prébendé, honoraire.
CHANOINESSE (nè-se) n. f. Autrefois religieuse qui possédait une prébende : il existe encore en Allemagne quelques chapitres de chanoinesses. Pâtiss. Petite nonnette : les chanoinesses de Dijon sont estimées.
CHANOINIE (nî) n. f. (de chanoine.) Canonicat.
CHANSON n. f. (lat. cantio). Pièce de vers frivole ou satirique, que l'on chante : en France, tout finit par des chansons. Chanson de geste, ancien poème dans lequel on célébrait les exploits des chevaliers : la plus célèbre des chansons de geste est la Chanson de Roland. Pl. Fig. Sornettes, discours frivoles : chansons que tout cela ! Loc prov. : L'air ne fait pas la chanson, l'apparence n'est pas la réalité. Il en a l'air et la chanson, il est réellement ce qu'il paraît être. Le ton fait la chanson, la manière de dire les choses en détermine le sens.
CHANSONNER (so-né) v. a. Faire une chanson satirique contre quelqu'un : Mazarin fut chansonné par les Frondeurs.
CHANSONNETTE (so-nè-te) n. f. Petite chanson : les chansonnettes de Nadaud ont été très populaires.
CHANSONNIER (so-ni-é), ÈRE n. Personne qui fait, qui chante des chansons : Béranger fut un chansonnier hardi et éloquent. N. m. Recueil de chansons.
CHANT (chan) n. m. (lat. cantus). Suite de sons modulés, émis par la voix. Air mis sur des paroles. Mélodie : chant harmonieux. Chanson de style soutenu : un chant guerrier. Toute composition en vers de style noble : mes chants rediront vos exploits. Chacune des divisions d'un poème épique ou didactique : poème en dix chants. Chant grégorien, chant ordinaire de l'Eglise. V. plain-chant.
CHANTAGE n. m. Action d'extorquer à une personne de l'argent, des faveurs, etc., sous la menace de révélations scandaleuses : pratiquer un chantage.
CHANTANT (tan), E adj. Qui chante. Où l'on chante : café chantant. Qui se chante aisément : une mélodie très chantante.
CHANTEAU (tô) n. m. Morceau coupé à un grand pain ou à une pièce d'étoffe. Chanteau de pain bénit, le morceau qu'on envoie à celui dont c'est le tour de rendre le pain bénit.
CHANTEPLEURE n. f. Entonnoir à long tuyau, percé de trous. Robinet. Espèce d'arrosoir. Fente verticale pratiquée dans un mur pour l'écoulement des eaux.
CHANTER (té) v. n. (lat. cantare) Former avec la voix des sons variés : les oiseaux sifflent, l'homme seul chante. Imiter le chant en déclamant : cet orateur chante. V. a. Célébrer, louer : chanter la gloire, les vertus. Chansonner, railler : Mazarin disait : ils chantent, ils payeront. Faire chanter quelqu'un, pratiquer un chantage sur lui. Pain à chanter, pain azyme. Se chanter v. pr. Etre chanté : cet air se chante partout.
CHANTERELLE (rè-le) n. f. (du lat. cantare, chanter). Corde d'un violon, d'une basse, qui a le son la plus aigu. Fig. et fam. Appuyer sur la chanterelle, insister sur le point délicat, important. Oiseau qu'on emploie pour en attirer d'autres dans des filets. Femelle de la perdrix, dont on se sert pour attirer les mâles.
CHANTERELLE (rè-le) n. f. (lat. cantharellus, petite coupe). Genre de champignons comestibles, dits aussi girolles. (V. la planche champignons.)
CHANTEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui chante souvent ou fait métier de chanter : les chanteurs de l'Opéra. Adjectiv. Oiseaux chanteurs, ceux dont le chant est agréable (serin, rossignol, etc.). Maître chanteur, qui excelle dans le chantage.
CHANTIER (ti-é) n. m. (lat. canterium, chevron). Emplacement où les marchands entassent le bois, le charbon qu'ils ont à vendre. Atelier à l'air libre, clôturé ou couvert, où l'on travaille le bois, la pierre : un chantier de construction. Lieu de construction pour les vaisseaux : La Seyne possède d'importants chantiers maritimes. Charpente supportant une embarcation. Ensemble des madriers sur lesquels on place les tonneaux dans les caves, les fardeaux, etc. Fig. Avoir un ouvrage sur le chantier, y travailler.
CHANTIGNOLE ou ÉCHANTIGNOLE n. f. Pièce de bois trapézoïdale, qui soutient les pannes d'une charpente. Brique de demi-épaisseur pour construire les cheminées. V. ferme.
CHANTONNER (to-né) v. a. et n. Chanter à demi-voix : chantonner une mélodie.
CHANTOURNAGE n. m. Action de chantourner.
CHANTOURNEMENT (man) n. m. Contour d'une planche chantournée.
CHANTOURNER (né) v. a. Tailler en dehors et évider en dedans une pièce de bois ou de métal, d'après un profil donné : chantourner une bordure. Faire ressortir la partie saillante d'une peinture.
CHANTRE n. m. (lat. cantor). Celui qui chante. Spécialem., qui chante au lutrin : dans l'église primitive, les chantres faisaient partie du clergé. Fig. Poète : le chantre d'Ausonie ou des Géorgiques (Virgile) ; le chantre d'Achille (Homère) ; le chantre de Thrace (Orphée.) Les chantres des bois, les oiseaux.
CHANVRE n. m. Genre de plantes textiles qui portent le chènevis. Filasse qu'on retire de l'écorce du chanvre : le rouissage, le broyage et le teillage sont les trois étapes de la préparation du chanvre.
CHANVRIER (vri-é), ÈRE n. Personne qui travaille le chanvre. Adj. Qui concerne le chanvre : industrie chanvrière.
CHAOS (ka-o) n. m. (mot gr. signif. abîme). Confusion générale et primitive des éléments, de la matière. Fig. Confusion, désordre : comment se reconnaître dans ce chaos d'arguments!
CHAOTIQUE (ka-o) adj. Qui tient du chaos.
CHAPARDER (dé) v. a. Pop. Voler, marauder.
CHAPARDEUR, EUSE (eu-ze) n. et adj. Qui chaparde.
CHAPÉ, E adj. Revêtu d'une chape. Blas. Qui s'ouvre en chape ou en pavillon, en parlant de l'écu.
CHAPE n. f. (bas lat. cappa). Sorte de grand manteau d'église, qui s'agrafe par devant : la chape ne se porte que pendant les cérémonies. Vêtement de cardinal. Enveloppe de certains objets. Enveloppe de plâtre qui réunit les pièces d'un moule de sculpture. Enduit qui protège contre les infiltrations le dessus d'une voûte. Etrier de fer, qui porte l'axe sur lequel tourne une poulie. Chape d'une aiguille de boussole, partie conique recevant le saphir de support du pivot. Blas. Pièce honorable constituée par deux triangles rectangles obtenus en joignant le milieu du chef aux cantons de la pointe. (V. la planche blason.)
CHAPEAU (pô) n. m. (bas lat. capellus). Coiffure à bords, d'homme ou de femme (v. coiffure.) Coup de chapeau, salut qu'un homme fait en soulevant son chapeau. Partie supérieure d'un champignon, de certaines pièces mécaniques, etc. : le chapeau d'un marteau pilon. Chapeau chinois, instrument de musique formeé d'un chapeau de cuivre muni de clochettes.
CHAPELAIN (lin) n. m. (lat. capellanus). Aumônier d'un prince. Desservant d'une chapelle.
CHAPELER (lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je chapellerai.) Râper la croûte.
CHAPELET (lé) n. m. Ensemble de grains enfilés que l'on fait glisser entre ses doigts en récitant des Pater et des Ave : un chapelet de corail. Prières ainsi récitées : dire un chapelet. Objets réunis ensemble comme les grains d'un chapelet : certaines rivières russes sont de véritables chapelets de lacs. Fig. Série : défiler un chapelet d'injures. Arch. Baguette découpée en une suite continue de grains ronds ou ovales. Hydraul. Noria. Fig. Défiler son chapelet, dire tout ce qu'on a sur le cœur.
CHAPELIER (li-é), ÈRE n. et adj. Qui fait ou vend des chapeaux.
CHAPELIÈRE n. f. Malle bombée, à châssis et à compartiments, pour les chapeaux, etc.
CHAPELLE (pè-le) n. f. (lat. capella). Petite église. Toute partie d'une église ayant un autel : les cathédrales comprennent en général de nombreuses chapelles annexes. Orfèvrerie employée au sacrifice de la messe. Chapelle ardente, luminaire et pompeux appareil funéraire.
CHAPELLENIE (pè-le-nî) n. f. Dignité, bénéfice d'un chapelain.
CHAPELLERIE (pè-le-rî) n. f. Art, industrie, commerce du chapelier. Boutique de chapelier.
CHAPELURE n. f. Croûte de pain râpée.
CHAPERON (dériv. de chape) n. m. Sorte de capuchon habillant la tête et le cou jusqu'aux épaules, qui était la coiffure ordinaire des deux sexes au I moyen âge : Etienne Marcel coiffa le dauphin Charles de son chaperon aux armes de Paris. Petit capuchon dont on coiffe les faucons à la chasse. Couronnement d'un mur en formee de toit. Fig. Femme serieuse ou âgée qui accompagne dans le monde une jeune fille, une jeune femme.
CHAPERONNER (ro-né) v. a. Couvrir d'un chaperon : chaperonner une muraille ; chaperonner un faucon. Fig. Accompagner, surveiller, protéger une personne jeune.
CHAPIER (pi-é) n. m. Fabricant, marchand de chapes. Porte-chape. Armoire, meuble à serrer les chapes.
CHAPITEAU (tô) n. m. (lat. capitellum ; de caput, tête). Partie, ordinairement sculptée, qui fait saillie au-dessus d'un fût de colonne, de pilastre : la formee. du chapiteau est caractéristique de l'ordre auquel appartient la colonne. (V. colonne, ordre.) Corniche d'un buffet, d'une armoire, etc. Partie supérieure d'un alambic. Petit couvercle sur la lumière d'un canon. (Vx.)
CHAPITRAL, E, AUX adj. Qui concerne un chapitre de religieux, de chanoines.
CHAPITRE n. m. (lat. capitulum ; de caput, tête). Division d'un livre indiquée par ce mot même avec un numéro d'ordre ou par ce simple numéro. Somme des matières qui y sont traitées. Conseil de religieux, de chanoines : l'évêque et son chapitre. Lieu où il s'assemble : se rendre au chapitre. Assemblée en général. Avoir voix au chapitre, avoir le droit de donner son avis. Fig. Matière, chose dont on parle : causons sur ce chapitre.
CHAPITRER (tré) v. a. Réprimander en plein chapitre : chapitrer un religieux. Réprimander sévèrement. Faire des recommandations à.
CHAPON n. m. (lat. capo). Coq que l'on a châtré et que l'on engraisse pour le manger : les chapons du Maine sont renommés. Croûte de pain frottée d'ail.
CHAPONNEAU (po-nô) n. m. Jeune chapon.
CHAPONNIÈRE (po-ni-è-re) n. f. Vase où l'on fait cuire un chapon en ragoût.
CHAPSKA n. m. Coiffure militaire, empruntée aux Polonais et que portèrent, en France, les lanciers du second Empire.
CHAQUE adj. indéf. (sans plur.) Tout, toute, nul excepté, dans une catégorie de choses ou d'individus : il faut une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place. V. chacun.
CHAR n. m. (lat. currus). Chez les anciens, voiture à deux roues pour les combats, les jeux, etc. : les triomphateurs romains traînaient leurs prisonniers derrière leur char. Auj., voiture quelconque. Char à bancs, voiture à bancs disposés en travers. Char funèbre, corbillard.
CHARABIA n. m. Patois des Auvergnats. Langage bizarre, inintelligible.
CHARADE n. f. (du provenç. charrada, charrette). Sorte d'énigme où l'on doit deviner un mot, à l'aide de la signification de chacune de ses syllabes présentant un sens complet, comme : mon premier se sert de mon dernier pour manger mon entier (chien-dent.) Fig. Ce qui est peu intelligible.
CHARANÇON n. m. Genre d'insectes coléoptères curculionidés, qui rongent les blés, les pois, les lentilles, etc. : on peut réussir à se débarrasser des charançons en ventilant régulièrement les greniers.
CHARANÇONNÉ (so-né), E adj. Attaqué par les charançons : blé charançonné.
CHARBON n. m. (lat. carbo). Produit qui résulte du bois brûlé à l'abri du contact de l'air : le charbon est du carbone presque pur. Charbon ardent, charbon, ce même produit embrasé, mais ne jetant pas de flamme. Fig. Etre sur les charbons, Etre dans une situation critique, cruelle. Charbon de terre, houille. (V. ce mot.) Méd. Maladie infectieuse, commune à l'homme et aux animaux : le charbon est le plus souvent transmis à l'homme par la piqûre des mouches. Agr. Maladie contagieuse des végétaux, surtout des céréales, et spécialement du blé, où certains organes sont remplacés par une poudre noire ou brune.
CHARBONNAGE (bo-na-je) n. m. Exploitation de la houille en général ou d'une houillère en particulier.
CHARBONNÉE (bo-né) n. f. Viande grillée sur le charbon. Dessin au charbon.
CHARBONNER (bo-né) v. a. Réduire en charbon : charbonner un rôti. Noircir en écrivant, en dessinant avec du charbon : charbonner les murs. V. n. Se réduire en charbon sans flamber.
CHARBONNERIE (bo-ne-rî) n. f. Dépôt de charbon. Société politique, v. carbonarisme.
CHARBONNEUX, EUSE (bo-neû, eu-ze) adj. Qui a rapport au charbon (maladie.) Mouches charbonneuses, celles qui peuvent transmettre le charbon.
CHARBONNIER (bo-ni-é), ÈRE n. Qui fait ou vend du charbon. Membre de la charbonnerie. (On dit plus souvent carbonaro.) Adj. Qui a rapport à l'industrie, au commerce du charbon : les centres charbonniers. N. m. Bâtiment qui transporte du charbon. Loc prov. : Charbonnier est maître en sa maison, le plus pauvre homme agit chez soi à sa guise.
CHARBONNIÈRE (bo-ni-è-re) n. f. Lieu où l'on fait du charbon de bois au milieu des forêts. Nom vulgaire de la mésange à tête noire.
CHARCUTER (té) v. a. Couper malproprement de la viande : charcuter une volaille. Pratiquer maladroitement une opération chirurgicale.
CHARCUTERIE (rî) n. f. Commerce, boutique ou marchandises du charcutier.
CHARCUTIER (ti-é), ÈRE n. (de chair, et cuit). Qui prépare ou vend de la chair de porc. Adjectiv. : garçon charcutier.
CHARDON n. m. (lat. carduus). Nom vulgaire de plusieurs plantes de divers genres à feuilles épineuses. Ensemble de pointes de fer courbées et entrelacées, qu'on met sur les murs ou les grilles pour empêcher de les escalader.
CHARDONNERET (do-ne-rè) n. m. Genre d'oiseaux passereaux chanteurs, à plumage coloré de rouge, noir, jaune et blanc, et qui aiment à se nourrir des graines du chardon, d'où leur nom.
CHARDONNETTE ou CARDONNETTE (do-nè-te) n. f. Espèce d'artichaut sauvage.
CHARENTAIS, E (ran-tè, è-ze) adj. et n. De la Charente.
CHARGE n. f. Faix, fardeau : donner trop de charge à un plancher. Ce que peut porter un homme, un cheval, un vaisseau, une voiture. Obligation onéreuse : avoir de grandes charges. Etre à charge à quelqu'un, lui occasionner des dépenses, et au fig., lui être pénible, lourd à supporter. Fonctions publiques : occuper de hautes charges. Emploi : les charges d'officiers ministériels sont vénales. Impôt. Obligation envers l'Etat. Mission, mandat : avoir charge de vendre un bien. Présomption, preuve de culpabilité : relever de lourdes charges contre un inculpé. Attaque impétueuse d'une troupe, principalement de cavaliers : la charge de Reichshoffen. Batterie de tambour, sonnerie de trompette, pour avancer sur l'ennemi : battre, sonner la charge. Poudre, projectiles, etc., que l'on met dans une arme à feu. Quantité d'électricité contenue dans un appareil. Femme de charge, qui a soin du linge, de la vaisselle, etc. Témoin à charge, qui dépose contre un accusé. Fig. Caricature, imitation grotesque : charge littéraire, artistique ; faire la charge de quelqu'un. Loc. adv. : A charge de, sous la condition de.
CHARGÉ, E adj. Qui a reçu une charge : voiture chargée ; fusils chargés. Qui a trop : discours chargé de citations. Soumis à une charge : régiment chargé par la cavalerie ennemie. Fig. Comblé : chargé d'honneurs. Temps chargé, couvert de nuages. Lettre chargée, lettre contenant des valeurs dont l'envoi par la poste est soumis à des formealités pour garantie. (V. chargement.) N. m. Chargé d'affaires, diplomate représentant momentanément son gouvernement près d'un souverain étranger, à défaut d'ambassadeur ou de ministre plénipotentiaire. Homme d'affaires.
CHARGEMENT (man) n. m. Action de charger : le chargement des navires s'effectue au moyen de grues. Charge d'une voiture, d'un bâtiment, d'une bête de somme, etc. Action de préparer et d'expédier une lettre chargée ; cette lettre même : la poste n'est responsable des chargements que jusqu'à concurrence de leur valeur déclarée, qui ne peut excéder dix mille francs. Ant. Déchargement. — Les lettres chargées doivent être sous enveloppe scellée de cinq cachets de cire gravés d'une marque (initiales) particulière à l'envoyeur. Les boîtes contenant des valeurs doivent atteindre au plus 0m,30 en longueur et 0m,10 en hauteur et en largeur ; l'épaisseur des parois doit être de 0m,008. Elles sont, comme les lettres, scellées de cachets et doivent être garnies de papier blanc sur les deux faces (dessus et dessous.)
CHARGER (jé) v. a. (bas lat. carricare, charrier. — Prend un e muet après le g devant a et o : je chargeai, nous chargeons.) Mettre une charge sur : charger un portefaix. Couvrir : charger une table de mets. Pop. Prendre comme charge : cocher qui a chargé un client. Fig. Imposer une charge : charger d'impôts. Déposer contre : charger un accusé. Donner un ordre, une commission : charger un avoué d'une affaire. Accabler : charger de coups, de malédictions. Attaquer avec impétuosité : charger l'ennemi. Mettre dans une arme à feu de la poudre, des projectiles. Exagérer : charger un récit ; cet acteur charge trop. Rendre ridicule : charger un portrait. Se charger v. pr. Prendre sur soi comme charge. Recevoir la charge : canon qui se charge par la culasse. S'attaquer réciproquement. Prendre le soin, la conduite de quelque chose : je me charge de tout. Se charger de quelqu'un, l'entretenir, ou se porter fort de le vaincre, de le déterminer. Le temps se charge, se couvre de nuages. Ant. Décharger.
CHARGETTE (jè-te) n. f. Petite éprouvette métallique à manche, avec laquelle on mesure la poudre et le plomb qui doivent entrer dans une cartouche.
CHARGEUR n. m. Qui charge des marchandises. Dispositif permettant d'introduire plusieurs cartouches dans le magasin d'une arme à répétition.
CHARIOT (ri-o) n. m. (rad. char). Voiture à quatre roues et à ridelles, pour les fardeaux : les rois fainéants se promenaient dans des chariots traînés par des bœufs. Appareil roulant, dans lequel on place les enfants qui commencent à marcher. Pièce mobile d'une machine-outil, portant l'outil qui mord sur l'objet à travailler.
CHARITABLE adj. Qui a de la charité pour son prochain. Qui fait des aumônes. Doux, indulgent : il faut être charitable, surtout envers ceux que le malheur frappe. Qui part d'un principe de charité : sentiments charitables. Ant. Egoïste, inhumain.
CHARITABLEMENT (man) adv. D'une manière charitable.
CHARITÉ n. f. (lat. caritas). Amour de Dieu et du prochain : la charité est une des trois vertus théologales. Vertu qui porte à faire ou à désirer le bien d'autrui. Aumône : c'est un art véritable, que de faire à propos la charité. Bureau de charité, où l'on distribue des secours aux indigents. Sœurs de charité, congrégation de religieuses qui se vouent au soulagement des pauvres et des malades, instituée en 1607 par saint Vincent de Paul. Dames de charité, dames qui secondent les bureaux de charité. Prov. : Charité bien ordonnée commence par soi-même, maxime égoïste qui signifie : « Avant de songer aux autres, pensons à nous. »
CHARIVARI n. m. Bruit tumultueux de poêles, de chaudrons, accompagné de cris et de huées, que l'on fait devant la maison de ceux qui ont excité un mécontentement : donner un charivari. Fig. Musique discordante. Tapage en général.
CHARLATAN n. m. (ital. ciarlatano ; de ciarlare, bavarder). Vendeur de drogues, arracheur de dents, etc., sur les places publiques : Tabarin fut le roi des charlatans. Fig. Médecin ignorant et impudent. Imposteur qui exploite la crédulité publique. Adjectiv. : un ton charlatan.
CHARLATANERIE (rî) n. f. Hâblerie.
CHARLATANESQUE (nès-ke) adj. Qui sent le charlatanisme.
CHARLATANISME (nis-me) n. m. Exploitation de la crédulité publique.
CHARLEMAGNE (faire) Se retirer dujeu, après avoir gagné, sans donner de revanche.
CHARLOTTE (lo-te) n. f. Marmelade de pommes, qu'on entoure de pain frit. Charlotte russe, crème fouettée entourée de petits biscuits.
CHARMANT (man), E adj. Agréable : un convive charmant. Qui plaît extrêmement, qui captive le cœur. Prince charmant, personnage séduisant des contes de fées. Beau jeune homme. Ant. Désagréable, déplaisant, choquant.
CHARME n. m. Enchantement magique : rompre le charme. Fig. Grand agrément, puissant attrait : le charme de la vertu. Pl. Appas, beautés.
CHARME n. m. Arbre de haute tige, à bois dur et blanc, famille des amentacées : le charme s'emploie pour le chauffage et la carrosserie. Loc. fam. Se porter comme un charme, jouir d'une bonne santé, être robuste.
CHARMER (mé) v. a. Jeter un charme sur. Fasciner : le serpent, dit-on, charme l'oiseau. Fig. Plaire extrêmement, ravir d'admiration : charmer l'esprit. Suspendre, adoucir l'effet d'un sentiment triste, pénible : charmer la douleur, les peines. Ant. Blesser, choquer, déplaire.
CHARMEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui fait des enchantements. Charmeur, charmeuse de serpents, qui fait des tours avec des serpents. Fig. Qui charme. (En ce sens, le fém. charmeresse est quelquef. employé.
CHARMILLE (ll mll.) n. f. Plants de petits charmes. Allée, berceau planté de petits charmes ou d'arbustes.
CHARMOIE (moi) n. f. Bois de charmes.
CHARNEL, ELLE (nèl, è-le) adj. (lat. carnalis ; de caro, carnis, chair). Voluptueux : homme charnel. Qui a rapport aux sens : plaisirs charnels.
CHARNELLEMENT (nè-le-man) adv. D'une manière charnelle.
CHARNIER (ni-é) n. m. (lat. carnarium ; de caro, carnis, chair). Lieu où l'on conserve des viandes salées ou destinées à la consommation. Dépôt d'ossements humains. Entassement de cadavres.
CHARNIÈRE n. f. (bas lat. cardinaria; de cardo, cardinis, gond). Appareil composé de deux pièces métalliques assemblées sur un axe commun, l'une au moins étant mobile autour de cet axe. (Les charnières servent à assujettir les portes, les fenêtres.) Partie d'un coquillage par laquelle se tiennent les deux valves. Burin de graveur en pierres fines.
CHARNU, E adj. (lat. caro, carnis, chair). Formé de chair : masse charnue. Bien fourni de chair : bras charnus. Fig. Se dit des fruits épais et succulents : la pêche est charnue. Ant. Maigre, décharné.
CHARNURE n. f. (lat. caro, carnis, chair). Constitution, ensemble des parties charnues du corps. (Peu us.)
CHAROGNE n. f. (lat. caro, chair. — On disait autref. carogne.) Cadavre d'une bête en décomposition: l'hyène et le vautour se repaissent de charognes.
CHARPENTE (pan-te) n. f. (lat. carpentum, char). Assemblage de pièces de bois ou de métal, servant à soutenir ou à élever des constructions : les charpentes métalliques sont devenues d'usage courant. Bois de charpente, propre à faire des pièces de charpente : le chêne est le bois de charpente par excellence. Fig. Assemblage des os : la charpente osseuse. Structure d'un ouvrage d'esprit, d'un poème.
CHARPENTÉ, E (pan) adj. Constitué, bâti : homme, drame solidement charpenté.
CHARPENTER (pan-té) v. a. Tailler, équarrir. Tailler maladroitement. Fig. Disposer le plan de : charpenter un drame.
CHARPENTERIE (pan-te-rî) n. f. Art ou travail du charpentier.
CHARPENTIER (pan-ti-é) n. m. Artisan qui travaille en charpente. Entrepreneur de travaux de charpente. Adjectiv. Matelot charpentier, celui qui s'occupe à bord de toutes les réparations des objets en bois.
CHARPIE (pî) n. f. (vx fr. charpir, mettre en menus morceaux). Filaments de linge usé, avec les. quels on pansait les plaies : la charpie a été remplacée avec avantage par le coton hydrophile. Viande en charpie, qui s'effiloche.
CHARRÉE (cha-ré) n. f. (lat. cinerata). Cendre qui a servi à faire la lessive. Résidu de soude brute, qui fait un engrais excellent.
CHARRETÉE (cha-re-té) n. f. Contenu d'une charrette : une charretée de bois, de foin.
CHARRETIER (cha-re-ti-é), ÈRE adj. Par où les charrettes peuvent passer : voie, porte charretière. N. m. Qui conduit une charrette. Jurer comme un charretier, proférer à tout propos des jurons grossiers.
CHARRETON (cha-re-ton) n. m. Petite charrette sans ridelles. (On dit aussi charretin.)
CHARRETTE (cha-rè-te) n. f. Voiture de charge non suspendue, à deux roues, à ridelles et à limons. Charrette anglaise, petite voiture de luxe, à deux roues, à deux ou quatre places.
CHARRIAGE (chari-a-je) n. m. Action de charrier.
CHARRIER (chari-é) n. m. Grosse toile qui se met entre la cendre et le linge, dans un cuvier, lorsqu'on fait la lessive.
CHARRIER (cha-ri-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Transporter dans un char ou une charrette : charrier des pierres. Emporter dans son cours : le fleuve charrie du sable. Absol. Porter des glaçons: la rivière charrie.
CHARROI (cha-roi) n. m. Transport par chariot : l'extension des chemins de fer a porté un coup mortel au charroi. Convoi militaire.
CHARRON (cha-ron) n. m. Artisan qui fait des charrettes, des charrues, des voitures.
CHARRONNAGE (cha-ro-na-je) n. m. Métier ou ouvrage de charron : le frêne est un excellent bois de charronnage.
CHARRONNERIE (cha-ro-ne-rî) n. f. Industrie du charronnage.
CHARROYER (cha-roi-ié) v. a. (de charroi. — Se conj. comme aboyer.) Transporter sur des chariots, des charrettes, des tombereaux, etc.
CHARRIER (cha-roi-i-eur) n. m. Qui charroie.
CHARRUE (cha-rû) n. f. (lat. carruca). Machine a labourer la terre : Dombasle a perfectionné la charrue araire. Etendue de terre qu'on peut mettre en valeur avec une charrue : cette ferme est de deux charrues. Fig. Cheval de charrue, personne robuste, mais peu intelligente. Tirer la charrue, avoir beaucoup de peine. Prov. : Mettre la charrue avant (ou devant) les bœufs, commencer par où l'on devrait finir.
CHARTE ou CHARTRE n. f. (lat. charta, papier). Ancien titre concédant des franchises, des privilèges : les chartes des monastères sont de précieux documents historiques. Lois constitutionnelles d'un Etat. (V. Part. hist.) Par ext. Loi, règle fondamentale. Ecole des chartes. V. école (part. hist..) Charte-partie, acte qui constate le louage de tout ou partie d'un navire.
CHARTIL (ti) n. m. Longue et forte charrette pour transporter les gerbes. Appentis servant de remise à charrettes, etc.
CHARTISME (tis-me) n. m. Mouvement libéral anglais au xixe siècle, qui voulait une constitution démocratique.
CHARTISTE (tis-te) n. m. En Angleterre, partisan du chartisme. Adjectiv. : mouvement chartiste. En France, élève de l'Ecole des chartes.
CHARTOGRAPHE (kar) n. m. (de charte, et du gr. graphein, décrire). Celui qui recueille ou explique les anciennes chartes.
CHARTOGRAPHIE (kar, fî) n. f. Science, art du chartographe.
CHARTRE n. f. (lat. carcer, cachot). Prison. (Vx.) Tenir quelqu'un en chartre privée, le détenir sans autorité de justice. Syn. de charte.
CHARTREUSE (eu-ze) n. f. Couvent de chartreux : les chartreuses sont généralement construites dans un style sévère. Retraite. Fig. Petite maison de campagne isolée. Liqueur aromatique renommée, que l'on fabriquait au couvent de la Grande-Chartreuse.
CHARTREUX, EUSE (treû, eu-ze) n. Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-Bruno : les chartreux vivent dans des ermitages reliés à un cloître commun.
CHARTRIER (tri-é) n. m. Gardien de chartes dans un couvent. Recueil de chartes : le chartrier de France. Salle où se trouvaient rangées les chartes, titres, etc.
CHAS (châ) n. m. Trou d'une aiguille.
CHASSE (cha-se) n. f. Action de tuer, de prendre, de poursuivre le gibier : la chasse avant d'être un plaisir, fut une nécessité pour l'homme. Terrain réservé pour chasser : chasse giboyeuse. Gibier pris ou tué en chassant : manger de sa chasse. Chasseurs, chiens, équipage de la chasse : perdre la chasse. Permis de chasse, autorisation de chasser délivrée par le préfet sur demande, et moyennant payement (28 fr.) (Le permis de chasse est valable durant un an, pendant la période où la chasse est ouverte. La chasse nocturne et la chasse au moyen d'engins autres que le fusil est interdite.) Poursuite, notamment d'un navire : donner la chasse d l'ennemi, à un voleur. Ecoulement rapide des eaux. Prov. : Qui va à la chasse, perd sa place, quitter sa place, c'est s'exposer à la trouver occupée, quand on voudra la reprendre.
CHÂSSE (châ-se) n. f. (lat. capsa). Coffre où l'on conserve les reliques d'un saint : la châsse de sainte Geneviève était vénérée des Parisiens. Monture, place réservée pour recevoir une pièce : la châsse d'un verre de lunettes. Sorte de marteau de charron.
CHASSÉ (cha-sé) n. m. Temps de danse qui consiste à déplacer un pied en le chassant avec l'autre.
CHASSÉ-CROISÉ (cha-sé-kroi-zé) n. m. Sorte de pas de danse. Fig. Suite d'évolutions qui se succèdent sans résultat. Pl. des chassés-croisés.
CHASSELAS (cha-se-la) n. m. Variété de raisin blanc de table, ordinairement cultivé en treille : le chasselas mûr prend une belle couleur dorée.
CHASSE-MARÉE n. m. invar. Bâtiment côtier à trois mâts. Voiture, voiturier qui apporte la marée.
CHASSE-MOUCHES n. m. invar. Sorte d'éventail. Touffe de crins fixée à un manche, et dont on se sert pour chasser les mouches. Sorte de filet à cordons pendants, dont on couvre les chevaux pour les garantir des mouches.
CHASSE-NEIGE (nè-je) n. m. invar. Bouclier en formee de double versoir de charrue, destiné à débarrasser une voie ferrée de la neige qui l'obstrue.
CHASSE-PIERRES (pi-è-re) n. m. invar. Appareil fixé à une locomotive, etc., pour éloigner les pierres ou tout autre objet qui obstrue la voie.
CHASSEPOT (cha-se-po) n. m. (du n. de l'inventeur.) Fusil de guerre à aiguille, en usage en France de 1866 à 1874.
CHASSER (cha-sé) v. a. (lat. quassare, ébranler). Mettre dehors avec violence : Jeanne d’Arc chassa les Anglais d'Orléans. Pousser, enfoncer : chasser un clou à coups de marteau. Ecarter ce qui importune : chasser de tristes pensées. Dissiper : chasser le mauvais air. Poursuivre un gibier : on chassait jadis au faucon le menu gibier. V. n. : aimer à chasser. Fig. Chasser sur les terres d'autrui, empiéter sur le droit des autres. Venir : le vent chasse du nord. Glisser sur un fond, sans mordre : les ancres chassent. Chasser de race, avoir les qualités, les défauts de ses ascendants : un bon chien, dit le proverbe, chasse de race. Se chasser v. pr. Etre poursuivi, tiré : l'alouette se chasse au petit plomb. Se renvoyer mutuellement avec violence : les partis se chassent du pouvoir.
CHASSERESSE (cha-se-rè-se) n. f. Poét. Chasseuse. Adjectiv. : Diane chasseresse.
CHASSE-ROUE ou CHASSE-ROUES n. m. Borne ou arc métallique, destiné à empêcher les roues de détériorer les murs. (On dit aussi bouteroue.) Pl. des chasse-roue ou chasse-roues.
CHASSEUR, EUSE (cha-seur, eu-ze) n. Qui chasse : la Saint-Hubert est la fête des chasseurs. Adjectiv. Bâtiment chasseur, 1° Qui donne la chasse à un autre ; 2° Qui porte la marée du lieu de pêche à destination. N. m. Soldat armé à la légère : l'armée française possède des régiments de chasseurs à cheval, des bataillons de chasseurs à pied et des chasseurs alpins. (V. cavalerie, infanterie.) Dans les cafés, les hôtels, domestique en livrée qui fait les courses, les commissions, etc.
CHASSEZ-HUIT (sé-u-it') n. m. Pas de danse.
CHASSIE (cha-sî) n. f. (du lat. cæcus, aveugle). Humeur visqueuse qui découle des yeux.
CHASSIEUX, EUSE (cha-si-eû, eu-ze) adj. Qui a de la chassie : des yeux chassieux.
CHÂSSIS (châ-si) n. m. Encadrement en bois, en fer, pour enchâsser, contenir : le châssis d'une fenêtre. Cadre sur lequel on applique une toile, un tableau. Cadre supportant la caisse d'un wagon, l'affût de certains canons, l'ouverture, les parois d'un puits ou d'une galerie de mine, etc. Cadre en général. Charpente d'une machine à vapeur. Toiture vitrée au-dessus d'une cour. Châssis d'imprimerie, cadre de fer pour serrer la composition. Cadre garni de vitres, qu'on met sur une couche : le châssis est une véritable serre froide. Châssis à demeure ou dormant, celui qui est scellé. Châssis mobile, qu'on peut enlever. Tiroir mobile où se trouve la plaque sensible d'un appareil photographique. Châssis à tabatière, ouverture vitrée d'un comble, dont le cadre en métal peut se soulever comme un couvercle. Châssis-presse, cadre de bois à volets dans lequel on place un négatif photographique et le papier sensible, afin d'obtenir, par exposition à la lumière, une image positive.
CHASTE (chas-te) adj. (lat. castus). Pur, ennemi de tout ce qui blesse la pudeur, la modestie : oreille chaste. Substantiv. Personne qui a cette vertu : c'est une chaste.
CHASTEMENT (chas-te-man) adv. D'une manière chaste.
CHASTETÉ (chas-te-té) n. f. Vertu des personnes chastes.
CHASUBLE (zu-ble) n. f. (bas lat. casibula). Manteau formeé de deux pans que le prêtre met par-dessus l'aube et l'étole pour célébrer la messe : les chasu- bles sont faites de soie ou de drap d'or.
CHASUBLERIE (zu-ble-rî) n. f. Art, commerce du chasublier.
CHASUBLIER (zu-bli-é) n. m. Qui fait ou vend des chasubles et autres ornements d'église.
CHAT (cha), CHATTE (cha-te) n. (lat. catus). Genre de mammifères carnivores digitigrades, renfermant de nombreuses espèces dont une domestique, qui détruit les rats et les souris : le lion, le tigre, le léopard, la panthère, etc., appartiennent au genre chat. Chat perché, chat coupé, etc., jeux d'enfants. Il n'y a pas un chat, il n'y a personne. Vivre comme chien et chat, s'accorder mal ensemble. Avoir un chat dans la gorge, être enroué. Acheter chat en poche, sans examiner. Réveiller le chat qui dort, réveiller une affaire assoupie, un ennemi endormi. Chat sauvage, chat plus grand que le chat domestique et vivant dans les bois, où il se nourrit de gibier, d'oiseaux, etc. Prov. : A bon chat, bon rat, bien attaqué, bien défendu. Chat échaudé craint l'eau froide, on redoute même la fausse apparence du mal qu'on a ressenti une fois. Le chat parti, les souris dansent, quand les maîtres sont absents, les écoliers ou les inférieurs se livrent au désordre.
CHÂTAIGNE (tè-gne) n. f. (lat. castanea). Fruit du châtaignier : la châtaigne est une précieuse ressource en Corse. Chacune des quatre éminences cornées des membres du cheval. Châtaigne d'eau, macre.
CHÂTAIGNERAIE (tègne-ré) n. f. Lieu planté de châtaigniers : les châtaigneraies s'accommodent du sol siliceux du Limousin et des Cévennes.
CHÂTAIGNIER (tègni-é) n. m. Genre de castanéacées, comprenant des arbres des deux mondes, qui produisent les châtaignes : le bois de châtaignier sert à la confection des treillages. La longévité du châtaignier est considérable.
CHÂTAIN (tin) n. m. Couleur entre le blond et le noir, pareille à celle de la châtaigne : aimer le châtain. Adjectiv. Des cheveux châtains, des boucles châtain clair, c'est-à-dire d'un châtain clair. (Pas de fém).
CHÂTEAU (tô) n. m. (lat. castellum, forteresse). Demeure féodale fortifiée : Richelieu fit détruire un grand nombre de châteaux. Habitation royale ou seigneuriale : la plupart des châteaux des bords de la Loire ont été construits au temps des Valois. Grande et belle maison de campagne. Construction élevée aux extrémités des anciennes nefs : château d'avant, château d'arrière. Château d'eau, réservoir d'eau destinée à être distribuée en divers lieux. Fig. Château de cartes, ce qui est facile à détruire. Château en Espagne, rêve, projet chimérique : bâtir des châteaux en Espagne. Château fort, citadelle féodale : au moyen âge la France se couvrit de châteaux forts.Le château fort était généralement bâti sur un lieu élevé ; il était entouré ou presque entouré de fossés, d'épaisses et solides murailles, flanqué de tours et défendu par des ouvrages avancés, lices, barbacanes, etc. Un donjon élevé, et plus solidement bâti encore, était le centre de la résistance. On arrivait au château par un pont-levis qui, en se relevant, fermait la porte flanquée de tourelles et surmontée d'un corps de garde.
CHATEAUBRIANT (tô-bri-an) n. m. Filet de bœuf grillé, garni en général de pommes de terre soufflées.
CHÂTELAIN (lin) n. m. (du vx fr. châtel, château). Possesseur ou gouverneur d'un château féodal. Propriétaire ou locataire d'un château moderne.
CHÂTELAINE (lè-ne) n. f. Femme d'un châtelain : une noble châtelaine. Maîtresse d'un château. Chaîne de femme à laquelle on suspend des bijoux.
CHÂTELET (lè) n. m. Petit château, et surtout petit château fort. V. Part. hist.
CHÂTELLENIE (té-le-nî) n. f. Seigneurie et juridiction d'un seigneur châtelain.
CHAT-HUANT (cha-u-an, même au plur. ; h de huant est aspiré) n. m. Nom vulgaire d'une espèce de chouette dite aussi hulotte. Pl. des chats-huants.
CHÂTIER (ti-é) v. a. (lat. castigare ; de castus, pur. — Se conj. comme prier.) Punir, corriger : châtier des rebelles. Fig. Polir, rendre pur : châtier son style. Prov. : Qui aime bien, châtie bien, gronder, punir quelqu'un qui le mérite, c'est lui prouver son affection. Ant. Récompenser.
CHATIÈRE n. f. Ouverture pratiquée au bas d'une porte pour laisser passer les chats. Piège à chats. Trou d'aération dans les combles.
CHÂTIMENT (man) n. m. (de châtier.) Punition, correction : les châtiments corporels sont abolis dans l'armée française depuis 1789.
CHATOIEMENT ou CHATOIMENT (toi-man) n. m. Reflet brillant et changeant d'une pierre, d'une étoffe, etc.
CHATON n. m. Petit chat.
CHATON n. m. Partie d'une bague, dans laquelle une pierre précieuse est sertie ; cette pierre ellemême. Pl. Fleurs de certains arbres attachées ensemble sur un même pédoncule, telles que celles du noyer, du noisetier, etc. (V. la planche plante.)
CHATONNER (to-né) v. a. Sertir dans un chaton.
CHATOUILLEMENT (tou, ll mll., e-man) n. m. Action de chatouiller. Sensation qui en résulte : les Chinois ont fait un supplice du chatouillement. Fig. Impression flatteuse : les chatouillements de l'amourpropre.
CHATOUILLER (tou, ll mll., é) v. a. Causer, par des attouchements très légers et répétés, un tressaillement qui provoque ordinairement le rire. Fig. Flatter agréablement : les louanges chatouillent l'oreille.
CHATOUILLEUX, EUSE (tou, ll mll., eû, eu-ze) adj. Sensible au chatouillement. Fig. Susceptible, qui se fâche aisément : esprit chatouilleux.
CHATOYANT (toi-ian), E adj. Qui chatoie : étoffe chatoyante.
CHATOYER (toi-ié) v. n. (Se conj. comme aboyer.) Se dit des pierres précieuses, des étoffes brillantes qui jettent des rayons changeants, comme l'œil d'un chat.
CHAT-PARD (cha-par) n. m. (de chat, et du lat. pardus, léopard). Lynx de Portugal. Pl. des chats-pards.
CHÂTRER (tré) v. a. Pratiquer la castration. Couper. Châtrer un fraisier, un melon, en ôter les stolons, les fleurs staminées.
CHATTE (cha-te) n. f. Femelle du chat.
CHATTÉE (cha-té) n. f. Portée d'une chatte.
CHATTEMITE (cha-te) n. f. (de chatte, et du lat. mitis, doux). Fam. Personne qui affecte un faux air de douceur pour mieux tromper : faire la chattemite.
CHATTER (cha-té) v. n. Faire des petits, en parlant d'une chatte.
CHATTERIE (cha-te-rî) n. f. Manières de chat. Gentillesse maligne ou perfide. Friandise.
CHAT-TIGRE (cha-ti-gre) n. m. Un des noms vulgaires de l'ocelot. Pl. des chats-tigres.
CHAUD (chô), E adj. (lat. calidus). Qui a ou donne de la chaleur : climat chaud, vin chaud. Qui la conserve : vêtement chaud. Fig. Vif, animé : une chaude dispute. Ardent : tête chaude. Empressé : ami chaud. Récent : nouvelle toute chaude. Fièvre chaude, fièvre ardente accompagnée de frénésie, de délire. Pleurer à chaudes larmes, pleurer abondamment. N. m. Chaleur : craindre le chaud et le froid. Adverbialem. : servez chaud. Ant. Froid.
CHAUDE (chô-de) n. f. (de chaud). Feu vif et clair pour se chauffer promptement : faire une chaude. Action de chauffer un métal, du verre, pour le forger ou le travailler : donner deux chaudes à un fer à cheval.
CHAUDEAU (chô-dô) n. m. Sorte de bouillon chaud. Boisson faite de lait bouillant versé sur des œufs crus.
CHAUDEMENT (chô-de-man) adv. De manière à avoir chaud : se vêtir chaudement. Fig. Avec ardeur : poursuivre chaudement une affaire. Ant. Froidement.
CHAUD-FROID (chô-froi) n. m. Volaille, gibier que l'on sert entouré de gelée ou de mayonnaise : un chaud-froid de perdreau. Pl. des chauds-froids.
CHAUDIÈRE (chô) n. f. (lat. caldaria). Grand vaisseau métallique où l'on fait chauffer, cuire, bouillir, etc. Son contenu : une chaudière de sucre. Chaudière à vapeur, appareil qui produit de la vapeur : chaudière à bouilleurs ; la chaudière tubulaire fut inventée par Séguin.
CHAUDRON (chô) n. m. (dimin. de chaudière). Petite chaudière, généralement en cuivre, à anse mobile : les chaudrons doivent toujours être tenus très propres. Fig. et fam. Mauvais piano.
CHAUDRONNÉE (chô-dro-né) n. f. Ce que contient un chaudron.
CHAUDRONNERIE (chô-dro-ne-rî) n. f. Profession, marchandise du chaudronnier. — La grosse chaudronnerie englobe le travail des tôles épaisses et du cuivre destinés à la construction des chaudières à vapeur, appareils de distillation, etc. ; la petite chaudronnerie produit des objets de faibles dimensions.
CHAUDRONNIER (chô-dro-ni-é), ÈRE n. Qui fait ou vend des chaudrons, des ustensiles de cuisine.
CHAUFFAGE (chô-fa-je) n. m. Ce qui sert à chauffer : le chauffage au moyen de poêles mobiles est dangereux. Action, manière de chauffer : bien conduire le chauffage d'un four. Bois de chauffage, tout bois destiné à être brûlé dans les appartements : le stère est l'unité de mesure pour le bois de chauffage.
CHAUFFE (chô-fe) n. f. Action de chauffer. Lieu où se brûle le combustible dans les fourneaux de fonderie, les navires, etc. Distillation. Surface de chauffe, portion de chaudière directement exposée à l'action du feu : les tubes d'une chaudière augmentent la surface de chauffe.
CHAUFFE-BAIN (bin) n. m. Appareil pour faire chauffer l'eau d'une baignoire. Pl. des chauffe-bains.
CHAUFFE-CIRE n. m. invar. Autrefois, officier de la grande chancellerie, préparant la cire pour sceller les actes royaux.
CHAUFFE-LINGE n. m. invar. Appareil pour chauffer le linge.
CHAUFFE-PIEDS (pi-é) n. m. invar. Chaufferette.
CHAUFFER (chô-fé) v. a. (lat. calefacere). Rendre chaud : chauffer un four. Mettre en activité un appareil à vapeur. Fig. et fam. Presser, mener vivement : chauffer une affaire. V. n. Devenir chaud : le bain chauffe. S'animer, s'exalter. Avoir ses feux allumés, en parlant d'une machine à vapeur. Ant. Refroidir, rafraîchir, glacer.
CHAUFFERETTE (chô-fe-rè-te) n. f. Sorte de boîte où l'on met de la braise pour se chauffer les pieds. Petit réchaud de table. Appareil servant à réchauffer.
CHAUFFERIE (chô-fe-rî) n. f. Forge ou l'on réduit le fer en barres. Chambre de chauffe d'un navire, d’une usine, etc.
CHAUFFEUR (chô-feur) n. m. Celui qui est chargé d'entretenir le feu d'une forge, d'une machine à vapeur. Conducteur d'automobile. Les Chauffeurs. V. Part. hist.
CHAUFFEUSE (chô-feu-ze) n. f. Chaise basse pour s'asseoir près du feu. Conductrice d'automobile.
CHAUFFOIR (chô-foir) n. m. Salle où l'on se réunit pour se chauffer. Pièce de linge pour essuyer ou réchauffer un malade.
CHAUFOUR (chô) n. m. Four à chaux.
CHAUFOURNIER (chô-four-ni-é) n. m. Ouvrier attaché à un four à chaux.
CHAULAGE (chô) n. m. Action de chauler le blé, les arbres, un terrain : des chaulages intelligents ont transformeé le sol stérile de la Sologne.
CHAULER (chô-lé) v. a. Passer le blé par l'eau de chaux avant de le semer, pour détruire les germes parasites. Amender un terrain avec de la chaux. Chauler un arbre, l'enduire de lait de chaux pour détruire les insectes.
CHAUMAGE (chô) n. m. Action d'arracher la partie inférieure du chaume des céréales, après la moisson. Temps où se fait cette opération.
CHAUME (chô-me) n. m. Tige des graminées. Partie de la tige des blés qui reste dans les champs quand on les a coupés. Le champ lui-même quand le chaume est encore sur pied : les cailles, les perdrix se réunissent dans les chaumes. Paille longue dont on a enlevé le grain, et qui sert à recouvrir les habitations pauvres dans les campagnes. Fig. Chaumière : Sixte-Quint naquit sous le chaume.
CHAUMER (chô-mé) v. a. et n. Couper et arracher le chaume.
CHAUMIÈRE (chô) n. f. Petite maison couverte de chaume.
CHAUMINE (chô) n. f. Petite chaumière : une chaumine de bûcheron.
CHAUMONTEL (chô-mon-tel) n. m. Poire de beurré, originaire de Chaumontel (Seine-et-Oise.)
CHAUSSE (chô-se) n. f. (lat. calceus). Bande d'étoffe que les membres de l'Université portent sur l'épaule par-dessus leur robe. Etoffe disposée en formee d'entonnoir pour clarifier les liquides. Blas. Pièce honorable formeée par deux triangles obtenus en joignant le milieu de la pointe aux cantons du chef. (C'est l'inverse de la chape. V. la planche blason.) N. f. pl. Sorte de caleçon qui couvrait le corps, depuis la ceinture jusqu'aux pieds inclusivement, et tenait lieu à la fois de bas et de culotte. Y laisser ses chausses, y périr. Tirer ses chausses, échapper.
CHAUSSÉE (chô-sé) n. f. Elévation de terre pour retenir l'eau d'une rivière, d'un étang. Levée dans un lieu bas pour servir de chemin : les marécages de la Vénétie sont coupés de chaussées. Partie bombée d'une rue ou d'une route : chaussée parée, empierrée. Long écueil sous-marin : la chaussée de Sein a vu se perdre bien des navires.
CHAUSSE-PIED (chô-se-pi-é) n. m. Morceau de corne ou de métal façonné sur la formee du talon, pour chausser un soulier. Pl. des chausse-pieds.
CHAUSSER (chô-sé) v. a. (lat. calceare ; de calceus, soulier). Mettre des bas, des souliers. Faire, fournir de la chaussure. Chausser une plante, l'entourer de terre. V. a. et n. Aller bien au pied : ce soulier vous chausse parfaitement. Ant. Déchausser.
CHAUSSETIER (chô-se-ti-é) n. m. Qui fait ou vend des bas.
CHAUSSE-TRAPE (chô-se) n. f. Piège à renards et autres bêtes. Assemblage de quatre pointes de fer qu'on jette sur le sol pour enferrer les hommes et les chevaux. Fig. Ruse. Pl. des chausse-trapes.
CHAUSSETTE (chô-sè-te) n. f. (de chausse). Demi-bas. Chaussette russe, bandelette de toile qui enveloppe le pied et tient lieu de chaussette.
CHAUSSON (chô-son) n. m. (de chausse). Chaussure d'étoffe qui n'enveloppe que le pied. Combat à coups de pied. (Syn. savate.) Sorte de pâtisserie faite d'un rond de pâte plié en deux et contenant de la marmelade, de la compote ou de la confiture.
CHAUSSURE (chô-su-re) n. f. Tout ce qu'on met au pied pour se chausser. Trouver chaussure à son pied, rencontrer ce qui convient. Prov. : Cordonnier, pas plus haut que la chaussure. V. ne sutor (part. rose.)
CHAUT (chô) 3e pers. sing. de l'indic. prés, de chaloir, usitée seulement dans quelques locutions. V. chaloir.
CHAUVE (chô-ve) adj. (lat. calvus). Dont la tête est complètement ou presque complètement dépouillée de cheveux : crâne chauve ; César était chauve. Par ext. Pelé, dénudé : mont chauve. Prov. : L'occasion est chauve, il est difficile de la saisir, elle échappe facilement. Ant. Chevelu.
CHAUVE-SOURIS (chô, ri) n. f. Nom vulgaire des mammifères de l'ordre des chiroptères, qui ont des ailes membraneuses et ressemblent à une souris. Pl. des chauves-souris.
CHAUVIN, E (chô) n. (de Nicolas Chauvin, brave soldat de la République et de l'Empire). Patriote fanatique ; personne entichée d'un patriotisme belliqueux et exagéré. Adj. : ardeur chauvine.
CHAUVINISME (chô-vi-nis-me) n. m. (de chauvin). Sentiment exagéré du patriotisme, surtout au point de vue militaire.
CHAUVIR (chô) v. n. (même orig. que chouette). Chauvir de l'oreille, des oreilles, les dresser, en parlant du cheval, de l'âne et du mulet.
CHAUX (chô) n. f. (lat. calx). Protoxyde de calcium, formeant la base d'un grand nombre de pierres, telles que le marbre, la craie, la pierre à plâtre, la pierre à bâtir, la pierre à chaux, etc. : la chaux s'obtient par la calcination dans des fours spéciaux de la pierre à chaux. Chaux vive, qui ne contient pas d'eau. Chaux éteinte, mouillée d'eau, refroidie, et prête à être employée. Chaux hydraulique, qui se durcit promptement sous l'eau. Lait de chaux, chaux éteinte étendue d'eau, qui sert à blanchir les murs. Chaux grasse, celle qui augmente de volume en s’hydratant. Chaux maigre, celle qui augmente peu ou n'augmente pas de volume en s'hydratant. Eau de chaux, eau qui contient de la chaux en dissolution, et qui est administrée dans les gastrites infantiles.
CHAVIREMENT (man) n. m. Action de chavirer.
CHAVIRER (ré) v. n. (du provenç. capvirar, tourner la tête). Se dit d'un vaisseau, d'un bateau, d'un véhicule, etc., qui se renverse sens dessus dessous.
CHÉBEC (bèk) n. m. (ital. sciabecco). Bâtiment à trois mâts de la Méditerranée, à voiles latines, à formees fines et pouvant naviguer à rames.
CHÉCHIA n. f. Sorte de calotte en gros drap, qui est la coiffure des zouaves, tirailleurs algériens, spahis et chasseurs d'Afrique.
CHEF (chèf’) n. m. (du lat. caput, tête). Tête de l'homme. (Vx en ce sens.) Celui qui est à la tête, qui a l'autorité, la direction : chef d'une entreprise, d'une armée. Article, point capital à considérer, objet principal : chef d'accusation. Fondateur d'une dynastie, d'une institution, d'une école, d'une doctrine : Luther fut le chef du protestantisme allemand. Blas. Pièce honorable, qui occupe le tiers supérieur de l'écu. (V. blason.) Abréviation pour maréchal de logis chef. Chef de cuisine, cuisinier qui a des aides sous ses ordres. Chef d'orchestre, musicien qui dirige un orchestre. Chef de gare, employé qui dirige les services d'une gare. Chef de file, soldat qui est le premier d'une file, et au fig., meneur. Loc. adv. : En chef, en qualité de chef. De son chef, de sa propre autorité.
CHEF-D’ŒUVRE (chè-deu-vre) n. m. Autrefois, ouvrage que tout ouvrier aspirant à la maîtrise devait soumettre à l'examen d'un jury pour être admis. Travail parfait, œuvre capitale : le Cid est le chefd'œuvre de Corneille. Pl. des chefs-d'œuvre.
CHEFFERIE (chè-fe-rî) n. f. Circonscription militaire placée sous les ordres d'un officier du génie.
CHEF-LIEU (chef) n. m. Ville principale d'une division administrative : chef-lieu de département, d'arrondissement. Pl. des chefs-lieux.
CHEIK ou SCHEIK (chèk) n. m. (ar. scheikh, vieillard). Chef de tribu ou prédicateur arabe.
CHÉIROPTÈRES (ké-i) n. m. pl. V. chiroptères.
CHELEM ou SCHELEM (che-lèm) n. m. invar. (de l'angl. slam, écrasement). Au boston, au whist, etc., réunion de toutes les levées dans la main de deux joueurs associés. Adjectiv. Etre chelem, n'avoir fait aucune levée.
CHÉLIDOINE (kê) n. f. Genre de papavéracées, dont une espèce est appelée éclaire : le suc caustique de la chélidoine a été employé contre les verrues.
CHELLÉEN, ENNE (chèl-lé-in, è-ne) adj. (de Chelles, n. de localité). Se dit du temps, de la période qui marque le début de l'âge quaternaire : période chelléenne. N. m. : le chelléen.
CHÉLONIENS (ké-lo-ni-in) n. m. pl. (gr. khelonê, tortue). Nom scientifique de la famille des tortues. S. un chélonien.
CHEMIN n. m. (celt. camen ; de cam, pas). Voie de terre, terrain préparé pour aller d'un lieu à un autre : chemin vicinal, forestier. Voie de communication quelconque : les grands chemins de la mer. Chemin ferré, chemin formeé de gravois. Chemin battu, chemin fréquenté et, au fig., routine. Chemin de ronde, chemin sur la saillie de la muraille, derrière les créneaux. (Vx.). Chemin couvert, défense en arrière de la crête du glacis. Chemin de croix, suite de quatorze tableaux représentant les scènes de la Passion. Chemin de fer, dont la voie est formeée par deux lignes parallèles de barres de fer sur lesquelles roulent les wagons. Fig. Voie qui conduit à un but : le chemin de la gloire, du déshonneur. Faire son chemin, réussir. Aller le droit chemin, procéder avec droiture. Montrer le chemin, donner l'exemple. Chemin du paradis, voie difficile. Prov. : Tout chemin mène à Rome, bien des procédés conduisent au même résultat. Qui trop se hâte reste en chemin, il faut ménager ses forces, si l'on veut arriver à un but.
CHEMINEAU (nô) ou CHEMINOT (no) n. m. Ouvrier terrassier, briquetier, etc., qui parcourt les chemins à la recherche du travail. Mendiant vagabond.
CHEMINÉE (né) n. f. (du lat. caminus, fourneau). Foyer dans lequel on fait ordinairement du feu. Partie de la cheminée qui fait saillie dans la chambre. Conduit en maçonnerie ou métallique par où passe la fumée : les cheminées d'usine doivent être très élevées. Partie d'une arme à piston où s'adapte la capsule. Tube de verre qui entoure la flamme d'une lampe. Cheminée prussienne, cheminée portative qui peut s'adapter dans une cheminée ordinaire. Faire une chose sous la cheminée, sous le manteau de la cheminée, secrètement.
CHEMINEMENT (man) n. m. Action de cheminer. Ensemble des travaux de sape d'un siège, appelés aussi approches.
CHEMINER (né) v. n. Marcher, faire du chemin. S'approcher peu à peu des positions de l'ennemi.
CHEMISE (mi-ze) n. f. (lat. pop. camisia). Vêtement, le plus souvent de linge, que l'on porte sur la peau. Chemise de mailles, haubert court à manches, qui descendait jusqu'à mi-cuisse. Enveloppe de papier qui renferme d'autres papiers. Enveloppe, revêtement d'une machine, d'un fourneau, etc. Nattes dont on tapisse la coque d'un navire chargé en grenier. Enveloppe de métal recouvrant un projectile.
CHEMISERIE (ze-rî) n. f. Fabrique, magasin
CHEMISETTE (zè-te) n. f. Corsage de linge fin, que les femmes portent sous leur robe ouverte ou décolletée. Devant de chemise qu'on place par-dessus une chemise.
CHEMISIER (zi-é), ÈRE n. Qui fait ou vend des chemises.
CHÊNAIE (nè) n. f. Lieu planté de chênes.
CHENAL n. m. (anc. formee du mot canal). Passage profond et étroit, accessible aux navires, à l'entrée d'un port ou sur les fleuves et les canaux : les chenaux sont d'ordinaire balisés, pour éviter les échouages. Courant d'eau pour un moulin.
CHENAPAN n. m. (de l'allem. Schnapphahn ; de schnappen, happer, et hahn, coq). Vaurien, bandit.
CHÊNE n. m. (mot d'orig. gauloise). Genre de dicotylédones cupulifères, comprenant des arbres d'un bois fort dur : le chêne peut atteindre une hauteur de 30 à 35 mètres. Chêne-liège, variété de chêne dont l'écorce est connue sous le nom de liège. (Pl. des chênes-lièges.) Chêne vert, espèce de chêne de taille médiocre, à feuilles persistantes, propre au bassin méditerranéen. — Le bois de chêne a une très grande valeur comme bois de construction et de chauffage. Le fruit du chêne, le gland, est utilisé u pour l'alimentation des porcs et des dindons. L'écorce est employée pour le tannage des peaux.
CHÉNEAU (nô) n. m. Conduit de bois ou de métal, qui reçoit les eaux d'un toit et les dirige vers la gouttière ou le tuyau de descente.
CHÊNEAU (nô) n. m. Jeune chêne.
CHENET (nè) n. m. (de chien.) Ustensile pour supporter le bois dans le foyer.
CHÈNEVIÈRE n. f. Champ où croît le chanvre.
CHÈNEVIS (vi) n. m. Graine du chanvre.
CHÈNEVOTTE (vo-te) n. f. Partie ligneuse du chanvre après qu'on a enlevé la filasse.
CHÈNEVOTTER (vo-té) v. n. Pousser du bois faible comme les chènevottes, en parlant de la vigne.
CHENIL (ni) n. m. (lat. canile). Lieu où l'on renferme les chiens de chasse. Fig. Logement sale et mal tenu, en désordre.
CHENILLE (ll mll.) n. f. (lat. canicula). Larve de lépidoptère : les chenilles sont très nuisibles aux arbres fruitiers et doivent être soigneusement détruites. Passement de soie velouté : casque à chenille.
CHENILLÈRE (ll mll.) n. f. Nid de chenilles.
CHÉNOPODE (ké) n. m. Bot. Genre de salsolacées, appelé vulgairement patte-d'oie.
CHÉNOPODÉES (ké, dé) n. f. pl. Bot. Tribu des salsolacées, dont le type est le chénopode. S. une chénopodée.
CHENU, E adj. (lat. pop. canutus ; de canus, blanc). Blanchi par la vieillesse : tête chenue. Fig. Couvert de neige : la cime chenue du mont Blanc. Arbre chenu, dépouillé de ses branches. Pop. De qualité supérieure : du vin chenu.
CHEPTEL (chè-tèl) n. m. (du lat. capitale). Contrat par lequel on donne des bestiaux à garder, à nourrir, à soigner, moyennant une part dans les profits; ces bestiaux eux-mêmes. Cheptel mort, ensemble d'instruments de culture, de bâtiments agricoles donnés à bail.
CHEPTELIER (chè-te-li-é), ÈRE n. Qui prend un bail à cheptel.
CHÈQUE n. m. (angl. to check, contrôler). Sorte de mandat au moyen duquel on peut retirer pour soi ou pour autrui des fonds portés au crédit du tireur : les chèques se transmettent par voie d'endossement.
CHER (chèr), ÈRE adj. (lat. carus). Tendrement aimé : cher à sa famille. D'un prix élevé : étoffe chère. Précieux : les moments sont chers. Adverbialem. : ces étoffes coûtent cher.
CHERCHER (chér-ché) v. a. (lat. pop. circare, aller autour). Se donner du mouvement, de la peine pour trouver. S'efforcer de : chercher à plaire. Se chercher v. pr. S'efforcer de se connaître. Prov. : Qui cherche trouve, une investigation patiente amène toujours une découverte. Chercher la petite bête, être méticuleux à l'excès.
CHERCHEUR, EUSE (cher, eu-ze) adj. et n. Qui cherche : les chercheurs d'or ont fait la fortune de la Californie.
CHÈRE n. f. (gr. kara, tête). Visage : faire bonne chère à quelqu'un. (Vx.) Manière dont on reçoit à sa table. Qualité des mets : faire bonne, mauvaise chère.
CHÈREMENT (man) adv. (de cher.) Avec tendresse. A haut prix. Fig. Vendre chèrement sa vie, tuer ou blesser beaucoup d'ennemis avant de succomber.
CHÉRI, E adj. Tendrement aimé.
CHÉRIF n. m. (ar. scharif, noble). Musulman descendant de Mahomet. Prince arabe.
CHÉRIFAT (fa) n. m. Dignité de chérif. Pays gouverné par un chérif.
CHÉRIR v. a. (rad. cher). Aimer tendrement. Etre attaché à : chérir sa patrie, la solitude.
CHERTÉ (cher) n. f. (rad. cher). Haut prix, surtout des denrées : Louis XV fut accusé de spéculer sur la cherté des grains.
CHÉRUBIN n. m. Une des catégories d'anges, dans l'ancien Testament : les chérubins viennent audessous des séraphins. Tête d'enfant portée par deux ailes dans les œuvres d'art. Fig. Charmant enfant.
CHERVIS (chèr-vi) n. m. Syn. de carvi.
CHESTER (chès-tèr) n. m. Fromage qui se fait à Chester, en Angleterre.
CHÉTIF (tif), IVE adj. (du lat. captivus, prisonnier). Faible : les exercices physiques conviennent aux enfants chétifs. Mauvais, pauvre, sans valeur : chétive récolte. Ant. Fort, robuste, vigoureux.
CHÉTIVEMENT (man) adv. D'une manière chétive : vivre chétivement. Ant. Robustement.
CHEVAINE (vè-ne) n. m. Pêch. Syn. de chevesne.
CHEVAL n. m. (lat. caballus). Genre unique de la famille des solipèdes, comprenant des animaux qui servent à l'homme de monture et de bête de trait : chevaux de selle, chevaux de trait. (V. course.) Cavalier : troupe de cent chevaux. Fig. Homme fort et courageux : c'est un cheval à l'ouvrage. Cheval de bois, figure de bois présentant vaguement l'aspect d'un cheval, et sur laquelle on s'exerce à sauter, à voltiger. Cheval de frise, pièce de bois hérissée de pointes ; machine de guerre. Cheval fondu, jeu d'enfant. Loc. adv. A cheval, sur un cheval ; à califourchon ; de chaque côté de : à cheval sur une route. Fig. Etre à cheval sur les règles, les principes, les bien connaître ; ne pas permettre qu'on s'en écarte. Cheval-vapeur ou cheval, force capable d'élever en une seconde un poids de 75 kilogrammes à un mètre de hauteur : machine de 400 chevaux ou chevaux-vapeur. Prov. : A cheval donné on ne regarde pas à la dent, on ne doit pas critiquer les défauts de ce que l'on a reçu gratuitement. L'œil du maître engraisse le cheval, il ne faut pas s'en rapporter à autrui pour le soin de ses propres affaires.
CHEVALEMENT (man) n. m. Réunion de poutres et de madriers qui étayent un mur, un bâtiment.
CHEVALER (lé) v. a. Etayer à l'aide de chevalets : chevaler un mur. Chevaler des cuirs, les travailler sur un chevalet.
CHEVALERESQUE (rès-ke) adj. Qui a le caractère généreux de l'ancienne chevalerie : la bravoure chevaleresque de François 1er.
CHEVALERESQUEMENT (rès-ke-man) adv. D'une manière chevaleresque.
CHEVALERIE (rî) n. f. Qualité, rang de chevalier. L'institution elle-même. (V. Part. hist.) Ordre de chevalerie, corps militaire et religieux institué pour combattre les infidèles. Ordre honorifique créé par un souverain.
CHEVALET (lè) n. m. (de cheval.) Ancien instrument de torture. Support des cordes d'un violon. Support en bois sur lequel les peintres posent leurs tableaux pour travailler : on appelle tableau de chevalet une peinture de petite dimension. Monture en bois destinée à soutenir l'objet sur lequel on travaille. Tréteau qui porte le tablier d'un pont volant.
CHEVALIER (li-é) n. m. (rad. cheval). Citoyen romain du second ordre, ou ordre équestre. Noble admis dans l'ordre de la chevalerie : François Ier voulut être armé chevalier par Bayard. Membre d'un ordre militaire : les chevaliers de Malte. Noble du rang inférieur à celui de baron. Porteur d'une décoration : chevalier de la Légion d'honneur. Chevalier errant, chevalier qui parcourait le monde pour redresser les torts : don Quichotte a jeté un éternel ridicule sur les chevaliers errants. Chevalier d'industrie, homme qui vit d'expédients, d'escroqueries.
CHEVALIER (li-é) n. m. Oiseau de l'ordre des échassiers et du genre des bécasses.
CHEVALIÈRE n. f. Sorte de bague large et plate.
CHEVALINE adj. f. Qui a rapport au cheval : bête, race chevaline.
CHEVAUCHANT (vôchan), E adj. Se dit des parties d'un assemblage qui empiètent l'une sur l'autre.
CHEVAUCHÉE (vô-ché) n. f. Tournée faite à cheval : Louis IX institua les chevauchées des maîtres des requêtes. Distance qu'une bête de somme peut parcourir sans s'arrêter.
CHEVAUCHEMENT (vô-che-man) n. m. Action de chevaucher.
CHEVAUCHER (vô-ché) v. n. Aller à cheval. Etre à califourchon. Se recouvrir partiellement : ces tuiles ne chevauchent pas régulièrement.
CHEVAU-LÉGER (vô, jé) n. m. Cavalier d'un corps de troupe qui a fait partie de l'armée française, du xvie siècle à 1815. Pl. des chevau-légers.
CHEVÊCHE n. f. Genre d'oiseaux rapaces, renfermant de petites chouettes de tout le globe.
CHEVELU, E adj. Garni de cheveux. Qui porte de longs cheveux : les Mérovingiens étaient appelés rois chevelus. Racines chevelues, qui poussent des filaments très déliés. (Ces filaments s'appellent le chevelu.) Ant. Chauve, tondu.
CHEVELURE n. f. L'ensemble des cheveux. Trainée lumineuse d'une comète.
CHEVESNE (vè-ne) n. m. Genre de poissons cyprinidés, communs dans les eaux douces. (On écrit aussi chevaine et chevenne.)
CHEVET (vè) n. m. (lat. capitium). Tête du lit. Traversin. Livre de chevet, livre favori. Partie en hémicycle, qui termine le chœur d'une église.
CHEVÊTRE n. m. (lat. capistrum). Pièce de bois dans laquelle s'emboîtent les solives d'un plancher. Bandage. Licou.
CHEVEU n. m. (lat. capillus). Poil de la tête de l'homme : les cheveux des nègres sont généralement crépus. Fig. Se prendre aux cheveux, se quereller, se battre. Faire dresser les cheveux, faire horreur. Raisonnement tiré par les cheveux, manquant de naturel, de logique. Ne tenir qu'à un cheveu, dépendre de très peu de chose. Saisir l'occasion aux cheveux, la saisir avec empressement. Fendre, couper un cheveu en quatre, faire des distinctions très subtiles.
CHEVILLAGE (vi, ll mll., a-je) n. m. Action de cheviller. Ensemble des chevilles d'un ouvrage.
CHEVILLE (ll mll.) n. f. (lat. clavicula, petite clef). Morceau de bois ou de métal, pour boucher un trou ou faire un assemblage. Ce qui sert à tendre ou détendre les cordes d'un instrument de musique. Saillie des os de l'articulation du pied. N'aller pas à la cheville de quelqu'un, lui être de beaucoup inférieur. Poét. Expression inutile à la pensée et qui n'est qu'un remplissage pour finir le vers ou la période. Cheville ouvrière, cheville qui joint le train de derrière d'une voiture à l'avant-train. Fig. Principal agent ou mobile d'une affaire : il est la cheville ouvrière de cette entreprise.
CHEVILLER (vi, ll mll., é) v. a. Assembler avec des chevilles. Remplir de mots inutiles. Absolum. Faire des chevilles. Avoir l'âme chevillée au corps, avoir la vie dure.
CHEVILLETTE (vi, ll mll., è-te) n. f. Petite cheville : tirez la chevillette et la bobinette cherra. (Vx.)
CHEVILLON (ll mll.) n. m. Bâton tourné au dos d'une chaise. Bâton des ourdisseurs.
CHEVIOTE n. f. ou CHEVIOT n. m. (de cheviot, nom d'une race de moutons qui vivent dans les monts Cheviots, en Ecosse). Laine d'agneau d'Ecosse. Etoffe faite avec cette laine : veston de cheviote.
CHÈVRE n. f. (lat. capra). Genre de mammifères, de l'ordre des ruminants (ne se dit que de la femelle, dans le langage ordinaire): le bouc est le mâle de la chèvre. Appareil propre à élever des fardeaux, à soutenir une pièce de bois que l'on façonne ou que l'on scie. Levier articulé, appuyé sur deux pieds, qui sert à soulever une voiture, etc. Ménager la chèvre et le chou, se conduire entre deux partis de manière à ne blesser ni l'un ni l'autre.
CHEVREAU (vrô) n. m. Petit de la chèvre : chevreau têtard, chevreau broutard. La peau de cet animal : gants de chevreau.
CHÈVREFEUILLE (feu, ll mll.) n. m. (de chèvre, et feuille.) Genre de caprifoliacées, comprenant des arbrisseaux grimpants, qui portent des fleurs d'une odeur suave.
CHÈVRE-PIED ou CHÈVRE-PIEDS (pi-é) adj. et n. m. Qui a des pieds de chèvre (épithète des satyres.) Pl. des chèvre-pieds.
CHEVRETER (té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : elle chevrettera.) Mettre bas en parlant des chèvres. Syn. chevroter.
CHEVRETTE (vrè-te) n. f. Petite chèvre. Femelle du chevreuil. Trépied de fer pour soutenir les casseroles sur le feu. Petit chenet de fer. Nom primitif de la musette.
CHEVREUIL (vreu, l mll.) n. m. (rad. chèvre). Genre de mammifères ruminants, de la famille des cervidés, de taille moyenne : le jeune chevreuil se nomme faon.
CHEVRIER (vri-é), ÈRE n. Gardeur, gardeuse de chèvres.
CHEVRILLARD (vri, ll mll., ar) n. m. Petit chevreuil.
CHEVRON n. m. (de chèvre). Chacune des pièces de bois qui soutiennent les lattes sur la pente d'un toit. (V. ferme.) Galon placé en V renversé sur le bras gauche des soldats, et qui marquait leur ancienneté de service : un grognard à trois chevrons. Blas. Pièce honorable, formeée de deux pièces assemblées en angle aigu.
CHEVRONNAGE (vro-na-je) n. m. Action de chevronner. Ouvrage fait en chevrons.
CHEVRONNÉ (vro-né), E adj. Blas. Se dit de l'écu ou des pièces dont la surface est couverte de chevrons en nombre égal aux interstices du champ.
CHEVRONNER (vro-né) v. a. Garnir de chevrons.
CHEVROTAIN (tin) n. m. (rad. chèvre). Genre de mammifères ruminants sans cornes, des hautes montagnes asiatiques.
CHEVROTANT (tan), E adj. Qui chevrote : voix chevrotante. Ant. Ferme, assuré.
CHEVROTEMENT (man) n. m. Action de parler on de chanter en chevrotant. Tremblement de la voix.
CHEVROTER (té) v. n. Chanter, parler d'une voix tremblotante. Mettre bas, en parlant des chèvres.
CHEVROTIN n. m. Peau de chevreau corroyée.
CHEVROTINE n. f. Gros plomb de chasse.
CHEZ (ché) prép. (du lat. casa, demeure). Au logis de : chez moi. Dans le pays de : chez les Turcs. Du temps de : chez les anciens. Dans la maison, la famille de : servir chez un prince. Dans la personne, les œuvres de : c'est chez lui une habitude.
CHIANTI (ki) n. m. Vin rouge un peu mousseux récolté à Chianti (Italie.)
CHIASSE (a-se) n. f. Ecume des métaux. Excrément de mouche, de ver.
CHIBOUQUE n. f. ou CHIBOUK n. m. (du turc). Pipe à long tuyau, dont on se sert en Turquie.
CHIC (chik) n. m. (de chicane.) Pop. Terme d'atelier pour exprimer une certaine habileté de main dans les arts. Tournure hardie, avantageuse : avoir du chic.
CHICA n. f. Danse voluptueuse, populaire aux Antilles et dans l'Amérique espagnole.
CHICA n. m. Dans l'Amérique du Sud, teinture rouge du bignonia chien. Boisson fermentée, préparée avec du maïs.
CHICANE n. f. Procédure artificieuse. Procès : aimer la chicane. Ensemble des gens du Palais (en mauvaise part.) Controverse subtile. Querelle de mauvaise foi : chercher chicane.
CHICANER (né) v. n. User de chicane en procès. V. a. Disputer, contester sans motif. Faire à quelqu'un des reproches de mauvaise foi : chicaner ses voisins.
CHICANERIE (rî) n. f. Difficulté suscitée par esprit de chicane.
CHICANEUR, EUSE (eu-ze) adj. et n. Qui aime à chicaner, surtout en affaires. (On dit aussi chicanier, ère.)
CHICARD (kar), E adj. Pop. Qui a du chic. N. m. Déguisé de carnaval avec des bottes, des culottes collantes et un casque à plume.
CHICHE adj. Parcimonieux, avare, mesquin : un homme, un dîner chiche. Qui ne prodigue pas une chose : être chiche de compliments. Ant. Prodigue, généreux, libéral.
CHICHE adj. (du lat. cicer, pois). Pois chiche, gros pois gris.
CHICHEMENT (man) adv. Avec avarice.
CHICON n. m. Nom vulgaire de la laitue romaine.
CHICORACÉES (sé) n. f. pl. Famille de plantes ayant pour type le genre chicorée. S. une chicoracée.
CHICORÉE (ré) n. f. Genre de chicoracées, comprenant plusieurs espèces potagères, que l'on mange en salade : la salade appelée barbe de capucin est une variété de chicorée. Poudre de racine de chicorée torréfiée, que l'on mêle quelquefois au café.
CHICOT (ko) n. m. Ce qui reste hors de terre d'un arbre rompu. Racine d'une dent cassée.
CHICOTER (té) v. n. Contester sur des bagatelles. (On dit aussi chipoter.)
CHICOTIN n. m. Suc amer extrait de l'aloès, de la coloquinte : amer comme chicotin.
CHIEN, ENNE (chi-in, è-ne) n. (lat. canis). Genre de mammifères carnivores digitigrades, généralement réduit en domesticité et comprenant une foule de variétés : la fidélité du chien égale son intelligence. Pièce d'une arme à feu qui portait autrefois le silex et qui se rabat aujourd'hui sur la capsule pour en déterminer l'explosion. N'être pas bon à jeter aux chiens, n'avoir aucun mérite. Recevoir quelqu'un comme un chien dans un jeu de quilles, le recevoir très mal. Rompre les chiens, les empêcher de suivre la voie, et au fig., interrompre une conversation dont le sujet est dangereux. De chien, détestable : temps de chien. Coiffé à la chien, en ramenant sur le front de petits cheveux frisés. Entre chien et loup, à la tombée du jour. Se regarder en chien de faïence, se regarder l'un l'autre d'un œil fixe et irrité. Vivre comme chien et chat, vivre en très mauvaise intelligence. Jeter, donner sa langue aux chiens, renoncer à comprendre, à deviner quelque chose. Ne pas valoir les quatre fers d'un chien, ne rien valoir. Etre comme un chien à l'attache, n'avoir aucune liberté. Chien de mer, nom vulgaire de plusieurs squales, dont la peau très rude sert à polir le bois. Prov. : Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée, les gens querelleurs attrapent toujours quelques égratignures. Prov. : Bon chien chasse de race, les enfants héritent souvent des qualités et des défauts de leurs parents. Prov. : Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, les gens qui crient le plus fort ne sont pas les plus à craindre. Prov. : Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage, quand on ne veut plus d'une personne ou d'une chose, on cherche à la déprécier.
CHIENDENT (chi-in-dan) n. m. Nom vulgaire d'une graminée (triticum repens), qui cause de grands ravages dans les cultures, et dont la racine s'emploie en médecine : il faut des labours très profonds pour extirper le chiendent.
CHIENNER (chi-è-né) v. n. Mettre bas, en parlant d'une chienne.
CHIFFE (chi-fe) n. f. Mauvaise étoffe. Fig. Homme mou et sans caractère.
CHIFFON (chi-fon) n. m. Vieux morceau d'étoffe : les chiffons de toile et de coton entrent dans la fabrication du papier de luxe. Chose de peu de valeur : chiffon de papier.
CHIFFONNAGE (chi-fo-na-je) n. m. Action de chiffonner. Etoffes chiffonnées.
CHIFFONNÉ (chi-fo-né), E adj. Froissé : étoffe chiffonnée. Fig. Dont les traits sont plus fins et plus gracieux que réguliers : mine chiffonnée.
CHIFFONNER (chi-fo-né) v. a. Froisser. Fig. Contrarier : cette nouvelle me chiffonne. V. n. Ramasser des chiffons ou autres objets dans les rues.
CHIFFONNIER (chi-fo-ni-é), ÈRE n. Qui va ramasser les chiffons, etc., par la ville. N. m. Petit meuble à tiroirs, où l'on enferme de menus ouvrages.
CHIFFRAGE (chi-fra-je) n. m. Action d'écrire en chiffres. Action d'évaluer les marchandises, les affaires d'une maison.
CHIFFRE (chi-fre) n. m. (de l'arabe sifr, zéro). Chacun des caractères qui représentent les nombres : les chiffres arabes ont remplacé les chiffres romains. Montant, valeur d'une chose : chiffre de la dépense. Nom donné à des caractères de convention, qui n'ont de sens que pour les personnes qui s'en servent et celles qui les reçoivent : les dépêches diplomatiques sont transmises en chiffres. Enlacement des initiales d'un nom : faire marquer son linge à son chiffre.Les chiffres arabes furent connus en France au xe s. Il y en a dix : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0. Les chiffres romains sont représentés par les lettres I, V, X, C, D, M. V. à ces lettres la valeur de chacune d'elles.
CHIFFRER (chi-fré) v. n. Calculer avec les chiffres. V. a. Numéroter : chiffrer des pages.
CHIFFREUR (chi-freur) n. m. Qui compte bien la plume à la main.
CHIGNON n. m. Le derrière du cou. Cheveux de derrière la tête relevés ou roulés au-dessus de la nuque en torsades de diverses manières : un chignon haut; un chignon à la grecque.
CHILIEN, ENNE (li-in, è-ne) adj. et n. Du Chili.
CHIMÈRE n. f. (de Chimère, n. myth.) Idée fausse, imagination vaine : se repaître de chimères. (V. Part. hist.) Genre de poissons holocéphales. Genre de papillons. Ant. Réalité.
CHIMÉRIQUE adj. Qui se nourrit de chimères : esprit chimérique. Sans fondement : projet chimérique. Ant. Réel, positif, certain.
CHIMIATRIE (trî) n. f. (de chimie, et du gr. iatros, médecin.) Système médical, qui emploie de préférence les agents chimiques.
CHIMIE (mî) n. f. (gr. chêmeia.) Science qui étudie la nature et les propriétés des corps simples, l'action moléculaire de ces corps les uns sur les autres, et les combinaisons dues à cette action : Lavoisier est un des fondateurs de la chimie moderne. Chimie biologique ou biochimie, branche de la chimie comprenant l'étude des réactions qui s'effectuent dans l'intimité des tissus organiques. Chimie industrielle, branche de la chimie qui traite des opérations intéressant spécialement l'industrie. Chimie minérale, branche de la chimie qui comprend l'étude des métalloïdes, des métaux et de leurs combinaisons. Chimie organique, branche de la chimie qui comprend l'étude de tous les composés du carbone.
CHIMIQUE adj. Qui appartient à la chimie : composition chimique.
CHIMIQUEMENT (ke-man) adv. D'après les lois, les procédés de la chimie.
CHIMISTE (mis-te) n. m. Celui qui se livre à la pratique de la chimie : les chimistes d'aujourd'hui sont les héritiers des anciens alchimistes.
CHIMPANZÉ (chin) n. m. Genre de mammifères primates anthropomorphes, renfermant de grands singes africains : le chimpanzé est une des espèces de singes les plus voisines de l'homme.
CHINAGE n. m. Action de chiner.
CHINCHILLA (chil-la) n. m. Genre de mammifères rongeurs du Pérou, à fourrure estimée. Sa fourrure même.
CHINÉ, E adj. Qui est de plusieurs couleurs : des bas chinés.
CHINER (né) v. a. (de Chine). Donner des couleurs différentes aux fils de la chaîne d'un tissu, en sorte que l'étoffe fabriquée présente certains dessins. Arg. Critiquer, persifler.
CHINEUR, EUSE (eu-ze) n. Celui, celle qui chine les étoffes. Pop. Brocanteur, brocanteuse. Moqueur, moqueuse.
CHINOIS, E (noi, oi-ze) adj. et n. De la Chine. Dans le goût chinois : jardin chinois. Ombres chinoises, v. ombres. N. m. Petite orange verte, confite dans l'eau-de-vie. — Art chinois. La peinture chinoise, qui remonte à la plus haute antiquité, est caractérisée par le manque absolu de perspective et par la vivacité du coloris. La sculpture chinoise a peuplé les temples d'idoles et de bouddhas : elle excelle dans le travail des petits objets de métal précieux, d'ivoire ou de jade. L'architecture, très originale, a produit des temples et des pagodes, généralement de formee pyramidale, d'une ornementation riche et fastueuse, des ponts et des arcs de triomphe d'une structure hardie et gracieuse.
CHINOISERIE (ze-rî) n. f. Bibelot de Chine ou fabriqué dans le goût chinois. Mesure bizarre et compliquée : les chinoiseries administratives.
CHINURE n. f. Etat d'une étoffe chinée.
CHIOURME n. f. (ital. ciurma). Ensemble des forçats d'un bagne.
CHIPER (pé) v. a. Pop. Dérober.
CHIPEUR, EUSE (eu-ze) n. Pop. Qui dérobe.
CHIPIE (pî) n. f. Pop. Femme acariâtre, méchante.
CHIPOLATA n. f. (ital. cipolla, oignon). Ragoût à l'oignon ou aux ciboules. Petite saucisse courte.
CHIPOTER (té) v. n. Fam. Mâcher du bout des dents. Faire un travail avec lenteur. Faire des difficultés pour des vétilles. Marchander.
CHIPOTIER (ti-é), ÈRE n. Qui chipote.
CHIQUE n. f. Espèce de ciron qui entre dans la chair. Morceau. Morceau de tabac que l'on mâche.
CHIQUENAUDE (ke-nô-de) n. f. Coup appliqué avec le doigt du milieu plié et raidi contre le pouce, puis détendu brusquement.
CHIQUER (ké) v. n. Mâcher du tabac. Pop. Manger. V. a. : chiquer du tabac.
CHIQUET (kè) n. m. Petite partie. Loc. adv. Chiquet à chiquet, petit à petit.
CHIQUEUR (keur) n. m. Celui qui chique.
CHIRAGRE (ki) n. f. (gr. kheir, main, et agra, capture). Goutte qui attaque les mains. N. et adj. Qui a la goutte aux mains.
CHIROGRAPHAIRE (ki, fè-re) adj. (gr. kheir, main, et graphein, écrire). Dr. Qui est créancier en vertu d'un acte sous seing privé. Se dit aussi de la dette : dette chirographaire.
CHIROMANCIE (ki, sî) n. f. (gr. kheir, main, et manteia, divination). Art prétendu de deviner, de prédire par l'inspection de la main.
CHIROMANCIEN, ENNE (ki, si-in, è-ne) n. Personne qui exerce la chiromancie.
CHIROPTÈRES (ki) ou CHÉIROPTÈRES (ké-i) (du gr. kheir, main, et pteron, aile) n. m. pl. Ordre de mammifères, comprenant les formees dites vulgairement chauves-souris, dont les membres sont réunis par des membranes cutanées qui leur permettent de voler : les chiroptères se rendent très utiles à l'agriculture en détruisant des quantités considérables d'insectes. S. un chiroptère ou chéiroptère.
CHIRURGICAL, E, AUX ou CHIRURGIQUE (chi) adj. Qui appartient à la chirurgie.
CHIRURGIE (jî) n. f. (gr. kheir, main, et ergon, travail). Partie de l'art médical qui comporte l'intervention de la main nue ou armée d'instruments.
CHIRURGIEN (ji-in) n. m. Qui exerce la chirurgie : Ambroise Paré fut le premier chirurgien de son temps. Chirurgien-major, chirurgien en chef d'un régiment. Pl. des chirurgiens-majors.
CHITINE (ki) n. f. Substance organique, qui constitue le squelette des animaux articulés.
CHITINEUX, EUSE (ki-ti-neû, cu-ze) adj. Qui concerne la chitine.
CHIURE (chi-u-re) n. f. Excrément d'insectes et surtout de mouches.
CHLAMYDE (kla) n. f. (gr. khlamus, udos). Manteau grec très ample.
CHLORAL (klo) n. m. Composé que l'on obtient en faisant passer un courant de chlore sec dans de l'alcool concentré et refroidi à 0°. Hydrate de chloral, combinaison que formee le chloral avec l'eau, et qui est utilisé en médecine comme antiseptique, calmant et hypnotique. (C'est un poison qui devient mortel à la dose de 10 grammes par jour.)
CHLORATE (klo) n. m. Sel dérivant de l'acide chlorique.
CHLORE (klo-re) n. m. (du gr. khlôros, jaune verdâtre). Corps simple, gazeux à la température ordinaire, de couleur jaune verdâtre, d'une odeur forte et suffocante. — On le prépare en traitant le bioxyde de manganèse par l'acide chlorhydrique ; un litre de gaz pèse 3gr,167. Gazeux ou dissous dans l'eau, le chlore, par son affinité pour l'hydrogène, détruit la partie colorante des matières végétales et animales. Aussi l'industrie l'emploie-t-elle pour le blanchiment des tissus. Il sert à fabriquer les hypochlorites, les chlorates ; c'est un excellent désinfectant.
CHLORÉ, E (klo) adj. Qui contient du chlore.
CHLOREUX, EUSE (klo-reû, eu-ze) adj. Se dit d'un des acides oxygénés dérivés du chlore.
CHLORHYDRATE (klo-ri) n. m. Sel dérivant de l'acide chlorhydrique.
CHLORHYDRIQUE (klo-ri) adj. Acide chlorhydrique, combinaison de chlore et d'hydrogène, qui se formee dans l'action de l'acide sulfurique sur le sel marin. (Il sert à préparer l'hydrogène, le chlore, l'acide carbonique, l'eau régale, etc.)
CHLORIQUE (klo) adj. Acide chlorique, l'un des acides oxygénés du chlore.
CHLORITE (klo) n. m. Sel résultant de l'acide chloreux combiné avec une base.
CHLOROFORME (klo) n. m. (de chlore, et formee). Liquide incolore d'une odeur éthérée résultant d'un mélange d'alcool, de chlorure de chaux et de chaux éteinte. (Le chloroformee a la propriété d'endormir et de suspendre complètement la sensibilité. Il est très employé à ce titre dans les opérations chirurgicales.)
CHLOROFORMISATION (klo, za-si-on) n. f. Action de chloroformeiser.
CHLOROFORMISER (klo, mi-zé) ou CHLOROFORMER (mé) v. a. Soumettre à l'action anesthésique du chloroformee.
CHLOROPHYLLE (klo-ro-fi-le) n. f. (gr. khlôros, vert, et phullon, feuille). Matière verte des cellules des feuilles : l'action de la lumière est nécessaire à la production de la chlorophylle.
CHLOROSE (klo-rô-ze) n. f. (gr. khlôros, vert). Méd. Maladie du sang connue vulgairement sous le nom de pâles couleurs, en raison de la teinte jaune verdâtre que prend la peau : le fer est le médicament spécifique de la chlorose.
CHLOROTIQUE (klo) adj. Qui a rapport à la chlorose. Atteint de chlorose. Substantiv. : un chlorotique.
CHLORURE (klo) n. m. (de chlore.) Combinaison du chlore avec un corps simple ou composé, autre que l'oxygène et l'hydrogène : le chlorure de sodium ou sel marin se retire des eaux de la mer.
CHLORURÉ, E (klo) adj. Qui contient un chlorure.
CHLORURER (klo-ru-ré) v. a. Transformeer un corps en chlorure en le combinant avec le chlore.
CHOC (chok) n. m. (de choquer.) Heurt d'un corps contre un autre : le choc des verres. Rencontre et combat : soutenir le choc de l'ennemi. Coup qui frappe quelqu'un dans sa santé, sa fortune, etc. Conflit, opposition : le choc des idées. Choc en retour, effet produit par la foudre en un lieu éloigné de celui qui a été frappé directement. Choc opératoire, état d'abattement qui suit une opération chirurgicale.
CHOCOLAT (la) n. m. (esp. chocolate). Pâte alimentaire solidifiée, composée de cacao et de sucre : le chocolat est un aliment très substantiel. Cette substance délayée dans de l'eau et du lait. Adjectiv. Sa couleur : ruban chocolat, des rubans chocolat.
CHOCOLATIER (ti-é), ÈRE n. et adj. Qui fabrique, vend du chocolat.
CHOCOLATIÈRE n. f. Vase pour préparer le chocolat, lorsqu'on veut le prendre en boisson.
CHOÉPHORE (ko-é) n. (gr. khoê, libation, et phoros, qui porte). Celui ou celle qui, chez les Grecs, portait les offrandes destinées aux morts.
CHŒUR (keur) n. n. m. (gr. khoros) Réunion de personnes exécutant des danses ou marchant en cadence : les chœurs de Délos. Troupe de musiciens qui chantent ensemble : le chœur joue un rôle important dans la tragédie grecque primitive. Composition musicale à plusieurs parties; Partie de l'église où l'on chante l'office. (V. église.) Enfant de chœur, enfant employé au service du prêtre pendant les cérémonies de l'Eglise catholique. Loc. adv. En chœur, ensemble ; unanimement.
CHOIR v. n. (lat. cadere. — Je chois, tu chois, il choit ; les autres personnes manquent. Je chus ,nous chûmes. Je choirai ou cherrai, nous choirons ou cherrons. Je choirais ou cherrais, nous choirions ou cherrions. Chu, e.) Tomber; Succomber. (Usité, en général, seulement à l'infin. et au part. pass.)
CHOISI (zi), E adj. Qui est du meilleur choix : société, expression choisie.
CHOISIR (zir) v. a. (germ. kausjan, goûter). Préférer : de deux maux, il faut choisir le moindre. Opter entre deux alternatives.
CHOIX (choi) n. m. Action, faculté, pouvoir de choisir. Election : choix d'un député. N'avoir pas le choix, être obligé à une décision qui ne laisse pas d'alternative. Loc. div. : De choix, qui mérite d'être choisi : marchandises de choix. Sans choix, sans discernement. Au choix de, à la volonté de.
CHOKE-BORE n. m. (angl. to choke, étrangler, et to bore, forer). Etranglement pratiqué dans l'âme des canons de certains fusils de chasse, à leur extrémité, pour resserrer le groupement des plombs. (Le fusil est dit alors choke-bored.)
CHOLAGOGUE (ko-la-gho-ghe) adj. Se dit des médicaments qui excitent la sécrétion biliaire, comme l'aloès, la rhubarbe, etc. N. m. : un cholagogue.
CHOLÉDOQUE (ko) adj. Se dit du canal qui conduit la bile au duodénum.
CHOLÉMIE (ko-lé-mî) n. f. Passage de la bile dans le sang : la cholémie donne à la peau une coloration jaunâtre caractéristique.
CHOLÉRA (ko) n. m. (lat. cholera). Maladie épidémique, caractérisée par des vomissements nombreux, des déjections fréquentes et des crampes douloureuses : le choléra paraît originaire de l'Inde, où il existe à l'état permanent. (On l'appelle aussi choléra-morbus [buss].) — En temps d'épidémie, il faut plus que jamais éviter les excès et se conformeer aux lois de l'hygiène. Il faut aussi avoir grand soin de désinfecter tout ce qui touche les malades : mains, linges, vases, etc., avec du sulfate de cuivre ou de zinc.
CHOLÉRIFORME (ko) adj. Qui a l'apparence du choléra : diarrhée cholériformee.
CHOLÉRINE (ko) n. f. Maladie, dite aussi choléra nostras. — La cholérine, analogue au choléra, mais plus bénigne, est caractérisée par des nausées, des douleurs au creux de l'estomac et une diarrhée profuse.
CHOLÉRIQUE (ko) adj. Relatif au choléra. N. Personne atteinte du choléra.
CHOLIAMBE (ko-li-an-be) n. m. (gr. khôlos, boiteux, et iambos, ïambe). Vers ïambique trimètre, terminé par un spondée ou un trochée.
CHOLIAMBIQUE (ko-li-an) adj. Qui se rapporte au choliambe.
CHÔMAGE n. m. Période d'inactivité pour une industrie : le chômage d'un canal. Temps que l'on passe sans travailler : le chômage du dimanche.
CHÔMER (mé) v. n. (lat. pop. caumare, se reposer pendant la chaleur ; du gr. kauma, chaleur). Suspendre le travail pendant les jours fériés. Manquer d'ouvrage : cet ouvrier chôme. V. a. Célébrer une fête par la cessation du travail : chômer un saint.
CHONDROLOGIE (kon, jî) n. f. (gr. khondros, cartilage, et logos, discours). Science des cartilages.
CHOPE (cho-pe) n. f. (allem. schoppen). Grand gobelet de verre ou de grès pour boire la bière : la chope tient environ un tiers de litre. Son contenu.
CHOPINE n. f. (de chope.) Mesure de liquides, usitée autrefois en France et contenant environ un demilitre : une chopine de vin, de lait.
CHOPPER (cho-pé) v. n. (peut-être de l'allem. schupfen.) Faire un faux pas. Heurter du pied contre quelque chose. Se tromper grossièrement. (Peu us.)
CHOQUANT (kan), E adj. Qui choque : paroles choquantes.
CHOQUER (kè) v. a. Donner un choc, heurter : tout corps qui en choque un autre donne un son. Fig. Offenser, contrarier, déplaire à : la magnificence de François Ier au camp du Drap d'or choqua Henri VIII. Choquer les verres, trinquer.
CHORAL, E (ko) adj. Qui appartient au chœur : les orphéons sont des sociétés chorales. N. m. Chant religieux : le choral de Luther fut le premier hymne des protestants. Pl. des chorals.
CHOREA (ko-ré-a) n. f. Ensemble des chapelles disposées circulairement autour du chevet des églises.
CHORÉE (ko-ré) n. m. Syn. de trochée.
CHORÉE (ko-ré) n. f. (gr. khoreia, danse). Maladie caractérisée par des mouvements convulsifs et fréquents, et appelée aussi danse de Saint-Guy.
CHORÈGE (ko) n. m. (gr. khoregos). En Grèce, citoyen qui devait organiser à ses frais un chœur de danse pour une représentation théâtrale.
CHORÉGIE (ko, jî) n. f. Dans la Grèce ancienne, fonction de chorège: les chorégies étaient fort coûteuses.
CHORÉGIQUE (ko) adj. Qui appartient à la chorégie : le monument chorégique de Lysicrate.
CHORÉGRAPHE (ko) n. m. (gr. khoreia, danse, et graphein, écrire). Qui s'occupe de chorégraphie.
CHORÉGRAPHIE (ko, fî) n. f. Art de noter les pas et les figures de la danse, de composer des ballets.
CHORÉGRAPHIQUE (ko) adj. Qui appartient à la chorégraphie : notation chorégraphique.
CHORÉIQUE (ko) adj. Qui a rapport à la chorée. Qui est atteint de la chorée. N. : un choréique.
CHORÉVÊQUE (ko) n. m. Nom donné, jusqu'à la fin du xie siècle, aux vicaires chargés de remplir les fonctions épiscopales dans les campagnes.
CHORIAMBE (ko) n. m. (gr. khoriambos). Pied de la métrique des Grecs et des Latins, composé de deux brèves entre deux longues.
CHORIAMBIQUE (ko) adj. Où figurent les choriambes : vers choriambique.
CHORISTE (ko-ris-te) n. Qui chante dans les chœurs : les choristes de l'Opéra.
CHOROGRAPHIE (ko, fî) n. f. (gr. khôra, contrée, et graphe, description). Description d'un pays.
CHOROGRAPHIQUE (ko) adj. Qui a rapport à la chorographie.
CHOROÏDE (ko-ro-i-de) n. f. (gr. khorion. membrane, et eidos, aspect). Membrane mince, située dans la partie postérieure de l'œil, entre la sclérotique et la rétine.
CHORUS (ko-russ) n. m. (mot lat. signif. chœur). Faire chorus, répéter en chœur. Fig. S'unir à d'autres pour dire comme eux.
CHOSE (chô-ze) n. f. (lat. causa, cause). Tout ce qui est. Tout ce qui est réel. Ce qu'on possède : être la chose de quelqu'un. Ce qui arrive : savez-vous la chose ? Se dit par opposition à personne : les personnes et les choses. La chose publique, l'Etat. — Quelque chose est masculin quand il signifie une chose : y a-t-il quelque chose de nouveau? Il est féminin quand il veut dire quelle que soit la chose : quelque chose que je lui aie dite, je n'ai pu le convaincre.
CHOTT (chot') n. m. (mot arabe.) Lac salé plus ou moins desséché des plateaux algériens : la croûte de sel des chotts recouvre une couche de boue.
CHOU n. m. (du lat. caulis, tige). Genre de crucifères, comprenant de nombreuses espèces et un nombre considérable de variétés cultivées comme comestibles. Chou pommé, chou dont la tête est une masse arrondie et serrée. Chou vert, chou non pommé à feuilles vertes. Chou de Milan, variété frisée du chou commun. Chou de Bruxelles, variété de chou dont la tige fort longue donne des bourgeons comestibles. Chou cavalier, variété de chou vert. Chou-palmiste, nom donné au bourgeon terminal de plusieurs palmiers. Chou-fleur, variété de chou dont les pédoncules et les fleurs naissantes formeent une masse charnue et grenue. Chou-navet, variété de chou dont la racine est renflée en formee de navet. Chou-rave, espèce de chou-navet dont la tige, renflée et charnue, est comestible. (Pl. des choux-palmistes, des choux-fleurs, des choux-navets, des choux-raves.) Bouffette en rubans. Pâtisserie soufflée et légère : chou à la crème. Fig. et fam. Chou blanc, résultat nul. Aller planter ses choux, se retirer à la campagne pour y vivre. Faire ses choux gras d'une chose, en faire son profit.
CHOUAN n. m. Insurgé de Bretagne, de Normandie, de Vendée, sous la première République. V. chouannerie (part. hist.)
CHOUANNER (a-né) v. n. Faire la guerre des chouans.
CHOUANNERIE (a-ne-rî) n. f. Insurrection des paysans bretons, normands et vendéens contre la République, en 1793. V. Part. hist.
CHOUCAS (ka) n. m. (du germ. chouch). Espèce de petite corneille.
CHOUCROUTE n. f. (all. sauer, aigre, et kraut, chou). Mets préparé avec des choux hachés et fermentés : la choucroute est un plat national en Allemagne.
CHOUETTE (ê-te) n. f. (germ. kawa). Nom vulgaire des oiseaux rapaces nocturnes qui ne sont ni des ducs ni des hiboux : les chouettes font une guerre active aux petits rongeurs.
CHOU-FLEUR n. m. V. chou.
CHOU-NAVET n. m. V. chou.
CHOU-PALMISTE n. m. V. chou.
CHOU-PILLE (pi, ll mll.) n. m. invar. Chien d'arrêt qui ne quête qu'à portée du fusil.
CHOUQUE ou CHOUQUET (kè) n. m. (formee normande de souche.) Pièce de bois ou de fer, qui sert à assembler un mât supérieur avec un mât inférieur.
CHOU-RAVE n. m. V. chou.
CHOURINER (né) v. a. (pour suriner). Arg. Assassiner à coups de couteau.
CHOURINEUR n. m. Arg. Qui chourine.
CHOYER (choi-ié) v. a. (Se conj. comme aboyer.) Soigner avec tendresse, combler d'attentions.
CHRÈME (krè-me) n. m. (gr. khrisma). Huile sacrée, servant aux onctions dans l'administration de quelques sacrements : le saint chrême.
CHRÉMEAU (kré-mô) n. m. Sorte de bonnet de toile, dont on recouvre la tête de l'enfant après la cérémonie du baptême.
CHRESTOMATHIE (krès-to-ma-sî) n. f. Recueil de morceaux choisis d'auteurs classiques.
CHRÉTIEN, ENNE (kré-ti-in, è-ne) adj. et n. (lat. christianus ; de Christus, le Christ). Qui est baptisé et professe la religion du Christ : Clovis se fit chrétien après la bataille de Tolbiac. Qui appartient à cette religion, qui en est digne : les vertus chrétiennes. Le roi Très Chrétien, le roi de France.
CHRÉTIENNEMENT (kré-ti-è-ne-man) adv. D'une manière chrétienne.
CHRÉTIENTÉ (kré-ti-in-té) n. f. Ensemble de tous les pays ou de tous les peuples chrétiens : la Réformee a coupé en deux la chrétienté.
CHRISME (kris-me) n. m. Monogramme du Christ, qui figure sur de nombreux monuments chrétiens.
CHRIST (krist) n. m. (lat. Christus ; du gr. khristos, oint). (V. Part. hist.) Figure de J.-C. attaché sur la croix : un christ d'ivoire.
CHRISTE-MARINE (kris-te) n. f. (gr khrêthmos.) Nom vulgaire de plusieurs plantes qui croissent sur les bords de la mer. Pl. des christes-marines. (On dit aussi criste-marine.)
CHRISTIANISER (kris-ti-a-ni-zé) v. a. Rendre chrétien. Attribuer des caractères chrétiens.
CHRISTIANISME (kris-ti-a-nis-me) n. m. Religion chrétienne : Constantin fit du christianisme la religion officielle de l'empire romain. V. Part. hist.
CHRISTMAS (kris-mass) n. m. (mot angl.). Fêtes, réjouissances qui ont lieu en Angleterre à l'occasion de la fête de Noël. Nom donné à des cartes avec devises qu'on envoie à cette occasion.
CHROMATE (kro) n. m. Sel composé d'acide chromique et d'une base.
CHROMATIQUE (kro) adj. (gr. khrôma, atos, couleur). Qui a rapport aux couleurs. Mus. Se dit d'une série de sons procédant par demi-tons, soit en montant, soit en descendant : gamme chromatique.
CHROMATIQUEMENT (kro, ke-man) adv. D'une manière chromatique.
CHROMATISME (kro-ma-tis-me) n. m. Coloration.
CHROME (kro-me) n. m. (gr. chrôma, couleur). Corps simple, métallique, dont toutes les combinaisons sont remarquables par leur belle coloration : le chrome fut découvert en 1797 par le chimiste français Vauquelin.
CHROMIQUE (kro) adj. Se dit d'un acide oxygéné du chrome.
CHROMO (krodu gr. khrôma, couleur), préfixe signifiant couleur. N. m. Abréviation de chromolithographie ou épreuve chromolithographique : acheter des chromos. (Quelques-uns font ce mot du fém.)
CHROMOGÈNE (kro) adj. (préf. chromo, et gr. gennân, engendrer). Qui produit de la couleur.
CHROMOLITHOGRAPHIE (kro, fî), par abréviation CHROMO n. f. (du préf. chromo, et lithographie). Procédé par lequel on imprime, au moyen de la lithographie, des dessins en plusieurs couleurs. Epreuve obtenue par ce procédé.
CHROMOLITHOGRAPHIQUE (kro) adj. Qui concerne la chromolithographie.
CHROMOTYPOGRAPHIE (kro, fî) ou CHROMOTYPIE (kro, pî) n. f. Impression en couleurs par les procédés typographiques. Epreuve obtenue par ce procédé.
CHROMOTYPOGRAPHIQUE ou CHROMOTYPIQUE adj. Qui concerne la chromotypographie ou chromotypie.
CHRONICITÉ (kro) n. f. Méd. Etat chronique : la chronicité d'une maladie.
CHRONIQUE (kro) n. f. (gr. khronos, temps). Histoire dressée suivant l'ordre des temps : les Chroniques de Saint-Denis sont précieuses pour l'histoire des premiers Capétiens. Article de journal où se trouvent les faits, les nouvelles du jour, les bruits de la ville : chronique politique, théâtrale, artistiques financière. Ensemble des bruits qui circulent, généralement médisants : si nous en croyons la chronique... Chronique scandaleuse, propos médisants qui courent sur quelqu'un.
CHRONIQUE (kro) adj. Méd. Se dit, par opposition à aigu, des maladies qui se prolongent et poursuivent lentement leur période.
CHRONIQUEMENT (kro-ni-ke-man) adv. D'une manière chronique.
CHRONIQUEUR (kro-ni-keur) n. m. Auteur de chroniques.
CHRONOGRAMME (kro-no-gra-me) n. m. (gr. chronos, temps, et gramma, lettre). Date fournie par les lettres numérales d'une phrase ou d'un vers servant, le plus souvent, d'inscription. Ex. : franCor V M tVrbIs slCVLVs fert fVnera Vesper; les lettres numérales additionnées,  MCCLVVVVVVII, donnent 1282, date des Vêpres siciliennes.
CHRONOLOGIE (kro, jî) n. f. (gr. khronos, temps, et logos, discours). Science des temps ou des dates historiques : la chronologie et la géographie sont les deux yeux de l'histoire. Manière de supputer les dates : la chronologie de Moïse.
CHRONOLOGIQUE (kro) adj. Qui appartient à la chronologie : abrégé chronologique.
CHRONOLOGIQUEMENT (kro, ke-man) adv. D'après la chronologie, par ordre de dates.
CHRONOLOGISTE (kro, jis-te) n. m. Qui s'occupe de chronologie. (On dit aussi chronologue.)
CHRONOMÈTRE (kro) n. m. (gr. khronos, temps, et metron, mesure). Instrument servant à la mesure du temps. Montre de précision, construite pour marquer le temps dans les observations marines.
CHRONOMÉTRIE (kro, trî) n. f. Partie de la physique qui s'occupe de la mesure du temps.
CHRONOMÉTRIQUE (kro) adj. Qui a rapport à la chronométrie.
CHRYSALIDE (kri-za) n. f. (gr. khrusallis, idos). Etat d'un insecte renfermé dans sa coque avant de devenir papillon : la chrysalide du ver à soie est incluse dans un cocon. V. papillon.
CHRYSANTHÈME (kri-zan) n. m. (gr. khrusos, or, et anthemon, fleur). Bot. Genre de composées ayant donné de nombreuses et belles variétés ornementales : les chrysanthèmes donnent de magnifiques fleurs d'arrière-saison.
CHRYSÉLÉPHANTIN, E (kri-zé) adj. (gr. khrusos, or, et elephas, antos, ivoire.) Se dit de l'emploi simultané de l'or et de l'ivoire dans la statuaire : la statue chryséléphantine de Minerve (par Phidias.)
CHRYSOCALE (kri-zo) n. m. (gr. khrusos, or, et kalos, beau). Alliage de cuivre, d'étain et de zinc, qui imite l'or.
CHRYSOCOLLE (kri-zo-co-le) n. f. Substance verte dont se servaient les anciens pour souder l'or. Silicate naturel hydraté de cuivre.
CHRYSOGRAPHIE (kri-zo-gra-fî) n. f. (gr. khrusos, or, et graphein, écrire). Dessin ou écriture en or : les manuscrits religieux byzantins sont souvent écrits en chrysographie.
CHRYSOLITHE (kri-zo) n. f. Pierre précieuse du genre péridot, d'un beau jaune verdâtre.
CHRYSOPRASE (kri-zo-pra-ze) n. f. Variété d'agate d'un vert blanchâtre.
CHRYSOSTOME (kri-zos) adj. Qui a la bouche d'or. (Epithète ajoutée au nom de certains orateurs sacrés qui possédèrent une remarquable éloquence.)
CHUCHOTEMENT (man) n. m. Action de chuchoter : un murmure de chuchotements.
CHUCHOTER (té) v. n. (onomat.). Parler bas à l'oreille. V. a. : chuchoter quelques mots à l'oreille.
CHUCHOTERIE (rî) n. f. Entretien à l'oreille.
CHUCHOTEUR, EUSE (eu-ze) adj. et n. Qui chuchote. Qui aime à chuchoter : vieillard chuchoteur.
CHUINTEMENT (man) n. m. Action de chuinter.
CHUINTER (té) v. n. Crier, en parlant de la chouette. Prononcer certaines consonnes : ch, j, avec un son chuintant : certains Auvergnats chuintent en prononçant chac pour sac.
CHULO (tchou) n. m. (m. espagn.). Torero à pied, chargé de stimuler les taureaux.
CHUT (chut') interj. Silence!
CHUTE n. f. (du vx part. pass. chu, chute, de choir.) Action d'un objet qui tombe: la chute d'une pomme a révélé à Newton le système de l'univers. Fig. Renversement, ruine : Waterloo causa la chute de Napoléon. Insuccès d'une œuvre : la chute de Phèdre éloigna Racine du théâtre. Faute envers Dieu ; péché, déchéance : chute du premier homme. Pensée heureuse qui termine une petite pièce de vers ; fin d'une période : chute d'une épigramme, d'un couplet. La chute des feuilles, l'automne. Chute du jour, moment où la nuit arrive. Chute d'eau, masse d'eau qui tombe d'une certaine hauteur. Chute des reins, le bas du dos.
CHUTER (té) v. n. (de chute). Tomber, en parlant d'une pièce de théâtre.
CHUTER (té) v. a. (de chut). Crier chut à quelqu'un : chuter un acteur.
CHYLE n. m. (gr. chulos, suc). Liquide blanchâtre qui est absorbé par la muqueuse intestinale pendant l'acte de la digestion, et que les vaisseaux chylifères portent dans la circulation : le canal thoracique porte le chyle dans la veine sous-clavière.
CHYLIFÈRE adj. Qui porte le chyle : vaisseaux chylifères.
CHYLIFICATION (si-on) n. f. Elaboration du chyle dans l'intestin grêle et les vaisseaux chylifères.
CHYME n. m. (gr. chumos, humeur). Sorte de bouillie que formee la masse alimentaire, après avoir subi dans l'estomac un premier degré d'élaboration.
CHYMIFICATION (si-on) n. f. Transformeation des aliments en chyme, dans l'estomac.
CI adv. de lieu, mis pour ici. Se met dans les comptes avant le total annoncé pour un article : 3 objets à 6 francs, ci... 18 francs. Se joint souvent aux substantifs précédés de ce, cette, ces, et aux pronoms démonstratifs celui, celle, ceux : cet homme-ci, ce monde-ci, celui-ci, celle-ci, par opposition à et pour exprimer un objet ou un moment présent. Loc. adv. : Par-ci par-là, de-ci de-là, de côté et d'autre. Ci-après, après ce passage-ci. Ci-contre, en regard, vis-à-vis sur la page d'un livre. Ci-dessous, dans l'endroit qui est ici dessous. Cidessus, plus haut. Ci-gît, ici est enterré. Ci-devant, avant ce temps-ci, précédemment. N. S'est dit, à l'époque de la première Révolution, de quelqu'un attaché à l'ancien régime par ses titres, sa position. Pl. des ci-devant. Pr. dém. (pour ceci.) Ceci, cette chose-ci : demander ci et ça. Comme ci comme ça.
CIBLE n. f. (allem. scheibe, disque). Planche servant de but pour le tir des armes à feu : tirer à la cible. Fig. But, objectif : servir de cible aux quolibets.
CIBOIRE n. m. (lat. ciborium). Vase sacré où l'on conserve les hosties consacrées : le ciboire est logé dans le tabernacle.
CIBORIUM (om') n. m. (mot lat.). Baldaquin qui recouvrait l'autel des basiliques chrétiennes.
CIBOULE n. f. (provenç. cebola). Espèce d'ail dont les feuilles servent de condiment.
CIBOULETTE (lè-te) n. f. Espèce d'ail, nommée aussi civette et cive.
CICATRICE n. f. (lat. cicatrix). Trace qui reste d'une plaie, d'une blessure : un visage balafré de cicatrices. Fig. : les blessures de la calomnie se ferment, la cicatrice reste.
CICATRICIEL, ELLE (si-èl', è-le) adj. Qui appartient à une cicatrice : tissu cicatriciel.
CICATRISABLE (za-ble)adj. Qui peut se cicatriser.
CICATRISANT (zan), E adj. Se dit d'un remède qui favorise la cicatrisation. N. m. : un cicatrisant.
CICATRISATION (za-si-on) n. f. Phénomène par lequel une plaie se referme : la parfaite asepsie d'une plaie hâte sa cicatrisation.
CICATRISER (zé) v. a. Fermer, dessécher, en parlant d'une blessure. Fig. Calmer, guérir : le temps cicatrise les plus grandes douleurs.
CICÉRO n. m. Caractère d'imprimerie qui est de 12 points typographiques (environ 0m,0045), et qui sert comme unité de mesure typographique. (On dit aussi un douze.)
CICERONE (pron. ital. tchi-tché-ro-né, pron. franc, si-sé-ro-né) n. m. (m. ital.). Guide des étrangers dans une ville. Pl. des ciceroni ou cicérones.
CICÉRONIEN, ENNE (ni-in, c-ne) adj. Qui est imité de Cicéron : style cicéronien. Par ext. Pompeux.
CICINDÈLE n. f. Genre d'insectes coléoptères, répandus sur tout le globe : les cicindèles, d'un vert brillant, ont une odeur musquée.
CICUTAIRE (tè-re) n. f. Syn. de ciguë.
CICUTINE n. f. Alcaloïde très vénéneux, qui se trouve dans la grande ciguë.
CID n. m. (ar. seid). Seigneur, chez les anciens Arabes.
CI-DESSOUS, CI-DESSUS, CI-DEVANT V. ci.
CIDRE n. m. (lat. sicera). Boisson faite avec le jus fermenté des pommes : le cidre est la principale boisson des Normands.
CIDRERIE (rî) n. f. Lieu où l'on fabrique le cidre.
CIEL (èl) n. m. (lat. cælum). Espace indéfini dans lequel se meuvent les astres : les anciens plaçaient la terre au centre du ciel. Partie de l'espace qui semble formeer une voûte au-dessus de nos têtes. Air, atmosphère : un ciel serein. Séjour des bienheureux : monter au ciel. Fig. Dieu, la Providence : grâce au ciel. Elever jusqu'au ciel, combler d'éloges. Remuer ciel et terre, faire tous ses efforts. Les plaines du ciel, l'air. Le feu du ciel, la foudre. A ciel ouvert, en plein jour, à découvert. Etre ravi au troisième, au septième ciel, éprouver un grand ravissement. Tomber du ciel, arriver inopinément, ou fort à propos. Voir les deux ouverts, éprouver une joie céleste. Entre ciel et terre, dans l'air. Interj. de surprise, de douleur : ô ciel! — cieux est le pluriel le plus ordinaire de ciel. On ne se sert de ciels que dans les cas suivants : des ciels de lit, le couronnement d'un lit ; des ciels de tableau, partie qui représente l'air ; des ciels de carrière, ce qui sert de plafond à une carrière ! Ciel, signifiant climat, fait ciels au pluriel : l'Italie est sous un des plus beaux ciels de l'Europe. V. la carte au mot terre.
CIERGE (èr-je) n. m. (lat. cereus ; de cera, cire). Grande chandelle de cire à l'usage des églises. Cierge pascal, grand cierge bénit, que l'on allume tout le temps pascal aux offices solennels. Droit comme un cierge, droit et raide. Devoir un beau cierge à quelqu'un, lui devoir beaucoup de reconnaissance. Plante grasse du Mexique, à tige en formee de cierge.
CIGALE n. f. (lat. cicada). Genre d'insectes hémiptères des pays chauds. — Cet insecte ailé fait entendre, par les grandes chaleurs, un bruit strident et monotone, produit par un organe particulier que le mâle possède à la partie inférieure de l'abdomen.
CIGALIER (li-é) n. m. Membre de la société littéraire et artistique la Cigale, créée en 1876 pour servir de trait d'union entre les lettrés et artistes méridionaux résidant à Paris, et la province.
CIGARE n. m. (esp. cigarro). Petit rouleau de feuilles de tabac, que l'on fume : les cigares de la Havane sont les plus renommés.
CIGARETTE (rè-te) n. f. Tabac roulé dans du papier très fin.
CIGARIÈRE n. f. Ouvrière qui façonne les cigares.
CIGOGNE n. f. (lat. ciconia). Genre d'oiseaux échassiers migrateurs, atteignant 2m,30 d'envergure : la cigogne détruit les vipères et les rats.
CIGOGNEAU (gnô) n. m. Petit de la cigogne.
CIGUË (ghû) n. f. (lat. cicuta). Genre d'ombellifères, dont une espèce, la grande ciguë, est vénéneuse. Poison extrait de cette plante : Socrate but courageusement la ciguë.
CIL (sil') n. m. (lat. cilium). Poil des paupières : il n'y a que l'homme et le singe qui possèdent, des cils aux deux paupières. Cils vibratiles, filaments très ténus agités d'un mouvement vibratoire rapide, dont sont munis certains organismes rudimentaires.
CILIAIRE (è-re) adj. Qui appartient aux cils : muscles ciliaires.
CILICE n. m. (gr. kilikion, étoffe grossière de poil de chèvre fabriquée en Cilicie). Large ceinture de crin qu'on porte sur la chair par mortification.
CILICIEN, ENNE (si-in, è-ne) adj. et n. De Cilicie.
CILIÉ, E adj. Garni de cils, de poils : graine ciliée.
CILLEMENT (si, ll mll., e-man) n. m. Action de ciller, en parlant des yeux et des paupières.
CILLER (si, ll mll, é) v. a. et n.(de cil). Fermer rapidement les paupières; Coudre les paupières d'un oiseau de chasse. Fam. Personne n'ose ciller devant lui, se dit d'une personne devant qui nul n'ose bouger.
CIMAISE ou CYMAISE (mè-ze) n. f. (lat. cymatium). Archit. Moulure qui termine la partie supérieure d'une corniche. Moulure à hauteur d'appui sur les murs d'une chambre, d'un salon d'exposition.
CIMBRIQUE (sin) adj. Qui a rapport aux Cimbres.
CIME n. f. (lat. cyma). Sommet d'une montagne, d'un arbre, d'un rocher, etc. : la cime du Cervin est presque inaccessible. Ant. Base, pied, bas, racine.
CIMENT (man) n. m. (du lat. cæmentum, mortier). Poudre obtenue avec des calcaires écrasés, que l'on mêle ensuite avec de la chaux pour fabriquer une espèce de mortier. Ciment romain, celui qu'on obtient en cuisant et en concassant certaines pierres, et qui durcit rapidement à l'air et dans l'eau. Ciment armé, ciment à prise rapide avec lequel on enduit en tous sens, en les y noyant, un faisceau de fils d'acier ou un treillage métallique. Fig. Fait a chaux et à ciment, se dit d'une chose solidement instituée. Ce qui unit, rapproche : le ciment des nations.
CIMENTER (man-té) v. a. Lier avec du ciment. Fig. Affermir : cimenter la paix. Ant. Ebranler.
CIMENTIER (man-ti-é) n. m. Celui qui fait du ciment.
CIMETERRE (tè-re) n. m. (ital. scimitarra). Large sabre recourbé, que portent les Orientaux.
CIMETIÈRE n. m. (gr. koimêtêrion, endroit où l'on dort). Lieu où l'on enterre les morts : les catacombes furent les premiers cimetières des chrétiens de Rome.
CIMICAIRE (kê-re) n. f. Nom vulgaire d'une renonculacée dite actée, dont l'odeur passe pour chasser les punaises et que, pour cette raison, on nomme aussi chasse-punaises.
CIMIER (mi-é) n. m. (rad. cime). Ornement qui formee la partie supérieure d'un casque. Blas. Figure posée sur le timbre du casque qui surmonte l'écu des armoiries. Pièce de viande sur le quartier de derrière du bœuf, du cerf.
CINABRE n. m. (gr. kinnabari). Sulfure rouge naturel de mercure, qui sert à l’extraction de ce métal. Par ext. Couleur rouge vermillon.
CINCHONINE (ko) n. f. Alcaloïde dérivé du quinquina et utilisé en médecine sous formee de sulfate de cinchonine.
CINÉMATIQUE n. f. Partie de la mécanique qui s'occupe spécialement des mouvements, abstraction faite des forces qui les produisent.
CINÉMATOGRAPHE n. m. (gr. kinêma, atos, mouvement, et graphein, écrire). Appareil destiné à projeter sur un écran des vues animées : le cinématographe est fondé sur la persistance des impressions lumineuses.
CINÉMATOGRAPHIQUE adj. Qui se rapporte au cinématographe.
CINÉRAIRE (rè-re) adj. (lat. cinis, eris, cendre). Urne cinéraire, qui renferme les cendres d'un corps brûlé après la mort.
CINÉRAIRE (rë-re) n. f. Bot. Genre de composées ornementales.
CINÉRATION (si-on) n. f. (lat. cinis, eris, cendre). Action de brûler, de réduire en cendres. (On dit mieux incinération.)
CINGALAIS, E (lè, è-ze) adj. et n. De Ceylan.
CINGLAGE n. m. (de cingler.) Chemin qu'un vaisseau fait ou peut faire en 24 heures.
CINGLANT (glan), E adj. Qui cingle. Fig. Rude, sévère : une cinglante leçon.
CINGLER (glé) v. n. (scandin. sigla). Naviguer dans une direction déterminée : cingler vers le port.
CINGLER (glé) v. a. (du lat. cingulum, lanière). Frapper avec quelque chose de souple, de pliant : cingler le visage d'un coup de fouet. Frapper avec force: la neige cingle le visage. Forger, corroyer le fer. Tracer une ligne droite avec une cordelette frottée de craie.
CINNAME ou CINNAMOME (sin'-na) n. m. Bot. Genre de lauracées aromatiques.
CINNAMIQUE (sin'-na) adj. Se dit d'un acide et d'une aldéhyde extraits du baume du Pérou.
CINQ (sink ; devant une consonne sin) adj. num. (lat. quinque). Quatre plus un : les cinq doigts de la main. Cinquième : tome cinq. N. m. Le chiffre qui représente ce nombre.
CINQUANTAINE (kan-tè-ne) n. f. Nombre de cinquante ou environ. Avoir la cinquantaine, cinquante ans.
CINQUANTE (kan-te) adj. num. (lat. quinquaginta). Cinq fois dix. Cinquantième : page cinquante.Dites : cinquante et un, cinquante-deux, etc.
CINQUANTENAIRE (kan-te-nè-re) adj. et n. Personne qui a atteint cinquante ans. N. m. Anniversaire au bout de cinquante ans.
CINQUANTENIER (kan-te-ni-é) n. m. Autrefois, commandant de cinquante hommes dans une milice urbaine.
CINQUANTIÈME (kan) adj. ord. de cinquante. N. m. La cinquantième partie d'un tout.
CINQUIÈME (ki-è-me) adj. ord. de cinq : cinquième article. N. m. Cinquième partie d'un tout. N. f. Dans les écoles secondaires, la cinquième classe en comptant de la rhétorique.
CINQUIÈMEMENT (ki-è-me-man) adv. En cinquième lieu.
CINTRAGE n. m. Action de cintrer : le cintrage des tôles se fait mécaniquement.
CINTRE n. m. (subst. verb. de cintrer). Archit. Courbure concave et continue de la surface inférieure d'une voûte ou d'un arc. Arcade de bois sur laquelle on bâtit les voûtes en pierre. Théâtr. Espace qui comprend les loges les plus élevées. Plein cintre, cintre dont la courbe est un demi-cercle : arc de plein cintre.
CINTRER (tré) v. a. (du lat. cinctura, ceinture). Faire un ouvrage en cintre : cintrer une galerie.
CIPAYE (pa-î) n. m. Soldat de l'Inde : il existe des compagnies françaises de cipayes. V. Part. hist.
CIPOLIN n. m. (ital. cipollino ; de cipolla, oignon). Calcaire cristallin grisâtre, à veines ondulées, parfois concentriques.
CIPPE (si-pe) n. m. (lat. cippus). Colonne tronquée, sans chapiteau, que les anciens élevaient sur les tombeaux.
CIRAGE n. m. Action de cirer. Composition noire qu'on étend sur les chaussures pour les faire briller ou les assouplir.
CIRCAÈTE n. m. Genre d'oiseaux rapaces : le circaète est appelé parfois aigle Jean le Blanc.
CIRCASSIEN, ENNE (ka-si-in, è-ne) adj. et n. De la Circassie.
CIRCASSIENNE (ka-si-è-ne) n. f. Tissu de laine croisée et de coton.
CIRCÉE (sé) n. f. Genre d'onagrariacées, comprenant des herbes vivaces, abondantes dans les bois.
CIRCOMPOLAIRE ou CIRCUMPOLAIRE (kom'-po-lè-re) adj. Qui est ou qui se fait autour du pôle : région, navigation circompolaire.
CIRCONCIRE v. a. (lat. circumcidere. — Je circoncis, nous circoncisons. Je circoncisais. Je circoncis. Je circoncirai. Je circoncirais. Circoncis, circoncisons, circoncisez. Que je circoncise. Que je circoncisse. Circoncisant. Circoncis, e.) Opérer la circoncision.
CIRCONCIS, E (si, i-ze) adj. Qui a subi la circoncision. Substantiv. : un circoncis.
CIRCONCISION (si-zi-on) n. f. Excision du prépuce (cérémonie particulière aux religions juive et mahométane.) Circoncision de Jésus-Christ, fête de l'Eglise (1er janvier.)
CIRCONFÉRENCE (ran-se) n. f. (du lat. circum, autour, et ferre, porter). Ligne courbe fermée, dont tous les points sont à égale distance d'un point intérieur appelé centre. (La longueur de la circonférence est donnée par la formeule : 2πR.) Enceinte, pourtour : cette propriété a 500 mètres de circonférence.
CIRCONFLEXE (flèkse) adj. (lat. circum, autour, et flexus, fléchi). Tortu, de travers. Accent circonflexe, qu'on met sur certaines voyelles longues.
CIRCONLOCUTION (si-on) n. f. (du lat. circum, autour, et loqui, parler). Circuit de paroles, périphrase : prendre des circonlocutions pour annoncer une nouvelle désagréable.
CIRCONSCRIPTION (kons-krip-si-on) n. f. Ce qui borne, limite l'étendue d'un corps. Division administrative, militaire ou religieuse d'un territoire : circonscription électorale. Géom. Action de circonscrire une figure à une autre.
CIRCONSCRIRE (kons-kri-re) v. a. (lat. circum, autour, et scribere, écrire. — Se conj. comme écrire.) Renfermer dans des limites. Géom. Circonscrire une figure à un cercle, tracer une figure dont les côtés touchent extérieurement le cercle.
CIRCONSPECT (kons-pè ; devant une voyelle, spèk ou spèkt'), E adj. (lat. circumspectus ; de circumspicere, regarder autour). Discret, retenu, qui agit avec réserve : tenir un langage circonspect. Ant. Léger, étourdi.
CIRCONSPECTION (kons-pèk-si-on) n. f. Prudence, discrétion : la circonspection mesure les paroles du sage. Ant. Etourderie, légèreté.
CIRCONSTANCE (kons-tan-se) n. f. (lat. circumstantia). Certaine particularité qui accompagne un fait : le Code pénal tient compte dans la répression d'un acte des circonstances aggravantes ou atténuantes. Conjoncture, situation des choses : le sang-froid est précieux surtout dans les circonstances critiques. Dr. Circonstances et dépendances, tout ce qui dépend d'un immeuble ou d'une action légale.
CIRCONSTANCIÉ (kons-tan-si-é), E adj. Détaillé : faire un rapport circonstancié.
CIRCONSTANCIEL, ELLE (kons-tan-si-èl, è-le) adj. Qui dépend des circonstances : supériorité circonstancielle. Gram. Complément circonstanciel, mot qui complète le sens du verbe en y ajoutant une circonstance de lieu, de temps, de manière, de cause, etc. : je vais à Paris ; je partirai lundi ; je travaille avec ardeur. Proposition circonstancielle, celle qui, dans la phrase, remplit la fonction de complément circonstanciel : les goûts changent quand on vieillit.
CIRCONSTANCIER (kons-tan-si-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Exposer, préciser avec ses circonstances : circonstancier un fait. (Peu us.)
CIRCONVALLATION (val-la-si-on) n. f. (du lat. circumvallare, entourer). Tranchée avec redoutes, que font des assiégeants : César entoura Alésia de puissantes circonvallations.
CIRCONVENIR v. a. (lat. circum, autour, et venire, venir. — Se conj. comme venir.) Chercher à tromper par des détours artificieux : circonvenir un juge.
CIRCONVENU, E adj. Trompé, habilement séduit.
CIRCONVOISIN (zin), E adj. Proche, qui avoisine : lieux circonvoisins.
CIRCONVOLUTION (si-on) n. f. Tour fait autour d'un centre commun. Se dit des enroulements des intestins. Se dit des saillies sinueuses du cerveau : la faculté du langage a été localisée dans la deuxième circonvolution gauche du cerveau.
CIRCUIT (ku-i) n. m. (lat. circuitus). Pourtour, limite extérieure : cette ville a une lieue de circuit. Mouvement circulaire. Fig. Détour : un long circuit de paroles. Suite ininterrompue de conducteurs électriques : couper, rétablir le circuit.
CIRCULAIRE (lè-re) adj. (du lat. circulus, cercle). Qui a la formee d'un cercle : surface circulaire. Qui décrit un cercle : mouvement circulaire. N. f. Lettre adressée à plusieurs personnes pour le même sujet : circulaire ministérielle.
CIRCULAIREMENT (lè-re-man) adv. En cercle.
CIRCULANT (lan), E adj. Qui est en circulation : la monnaie circulante.
CIRCULATION (si-on) n. f. Mouvement de ce qui circule : la circulation de la sève dans l'arbre est surtout active au printemps. Transmission, propagation : circulation des idées. Circulation du sang, mouvement continu du sang qui se porte du cœur aux extrémités, et revient des extrémités vers le cœur : la circulation du sang fut pressentie par Michel Servet. Action, facilité de se mouvoir : la circulation est souvent difficile à Paris. Circulation de l'argent, sa transmission de main en main.
CIRCULATOIRE adj. Qui a rapport à la circulation du sang : troubles circulatoires. Appareil circulatoire, ensemble des artères et des veines.
CIRCULER (lé) v. n. (lat. circulare). Se mouvoir d'une façon continue, en revenant toujours au point de départ : le sang circule dans les vaisseaux. Passer, aller de main en main : l'argent circule. Aller et venir : les voitures circulent. Fig. Se propager, se répandre : un bruit circule.
CIRCUMDUCTION (kom'-duk-si-on) n. f. Mouvement de rotation autour d'un axe ou d'un point.
CIRCUMNAVIGATEUR (kom’) n. m. Celui qui qui fait un voyage de circumnavigation.
CIRCUMNAVIGATION (kom’ si-on) n. f. (du lat. circum, autour, et de navigation). Voyage maritime autour d'un continent : les Phéniciens firent la circumnavigation de l'Afrique.
CIRE n. f. (lat. cera). Substance molle et jaunâtre, avec laquelle les abeilles construisent les rayons de leurs ruches : la cire fond vers 63°. Substance analogue, sécrétée par divers végétaux. Cierge, bougie faite de cire : brûler de la cire. Composition de gomme laque et de térébenthine pour cacheter les lettres : cire d'Espagne. Humeur épaisse et jaune, qui se formee dans les oreilles. Humeur visqueuse aux yeux. Cire vierge, qui n'a pas été fondue. Cire molle, caractère malléable. Jaune comme cire, qui a le teint très jaune.
CIRE n. f. Membrane qui recouvre la base du bec de certains oiseaux.
CIRÉ, E adj. Enduit de cire ou d'une substance analogue. Toile cirée, toile recouverte d'une composition vernissée qui la rend imperméable.
CIRER (ré) v. a. Enduire de cire : cirer une toile. Etendre et faire briller du cirage sur les chaussures.
CIREUR, EUSE (eu-ze) n. Personne qui cire : cireur de bottes, de parquets.
CIREUX, EUSE (reû, eu-ze) adj. Qui est de la nature, de la couleur de la cire : une pâleur cireuse.
CIRIER (ri-é), ÈRE adj. Qui peut produire de la cire : abeille cirière. N. m. Ouvrier qui travaille la cire.
CIRIER (ri-é) n. m. Nom vulgaire de divers arbres du genre myrica.
CIRON n. m. (anc. haut allem. siuro). Animalcule qui vit dans les matières alimentaires, les détritus. Par ext. Pustule de la gale. Par anal. Homme faible.
CIRQUE n. m. (du lat. circus, cercle). Lieu destiné aux jeux publics, chez les Romains : les Romains de la décadence ne demandaient aux empereurs que du pain et les jeux du cirque. Enceinte circulaire et couverte, où se donnent des spectacles équestres et acrobatiques. Erosion arquée, que l'on rencontre dans les pays montagneux : le cirque de Gavarnie est entouré de parois presque abruptes.
CIRRE ou CIRRHE (si-re) n. m. (lat. cirrus, frange). Bot. Appendice grêle, le plus souvent enroule en spirale et vulgairement appelé vrille.
CIRRHOSE (sir-rô-ze) n. f. (du gr. kirrhos, roussâtre). Maladie du foie, caractérisée par des granulations roussâtres de l'organe.
CIRRIPÈDES (sir-ri) n. m. pl. Genre de crustacés qui vivent dans la mer, attachés à divers corps (anatifes, balanes, etc..) S. un cirripède.
CIRRUS (sir-russ) n. m. (mot lat.). Nuage offrant l'apparence d'une masse de filaments ténus ou de plumes légères : l'apparition des cirrus par temps calme annonce en général la pluie ou la neige.
CIRURE n. f. Enduit de cire préparée.
CIS préf. lat. En deçà. Ant. Trans.
CISAILLE (za, ll mll.) n. f. (de ciseau.) Nom donné aux rognures d'argent qu'on refond en lames pour la fabrication des monnaies. N. f. pl. Sorte de gros ciseaux avec lesquels on coupe des plaques de métal, on élague les arbres ou ébarbe les volumes brochés.
CISAILLEMENT (za, ll mll., e-man) n. m. Action de cisailler.
CISAILLER (za, ll mll., é) v. a. Couper avec des cisailles. Tuyauter le linge.
CISALPIN, E (zal) adj. En deçà des Alpes : les Romains appelaient Gaule cisalpine (ou simplem. la Cisalpine) le Piémont et la Lombardie. V. Part. hist.
CISEAU (zô) n. m. (lat. pop. cisellum). Instrument de fer tranchant par un bout, pour travailler le bois, le fer, la pierre , le marbre. Fig. Travail d'un sculpteur : le ciseau de Michel-Ange est d'une admirable hardiesse. Pl. Instrument de fer à deux branches, mobiles et tranchantes en dedans. Ciseaux de la Parque, ceux avec lesquels Atropos tranchait le fil de la vie humaine.
CISELER (ze-lé) v. a. (du vx fr. cisel, ciseau. — Prend deux l devant une syllabe muette : je ciselle.) Travailler, sculpter les métaux à l'aide du ciselet : ciseler une armure.
CISELET (ze-) n. m. Petit ciseau à l'usage des orfèvres et des graveurs.
CISELEUR (ze) n. m. Ouvrier dont le métier est de ciseler.
CISELURE (ze) n. f. Art du ciseleur : l’Italie de la Renaissance porta la ciselure à sa perfection. Ouvrage ciselé.
CISJURAN, E (sis) adj. Qui est en deçà du Jura : Bourgogne cisjurane ou, substantiv., la Cisjurane. V. Part. hist.
CISLEITHAN, E (sis-lé-i) adj. Qui est en deçà de la Leitha : les provinces cisleithanes de l'empire austro-hongrois. V. Cisleithanie (part. hist.).
CISOIRES (zoi-re) n. f. pl. Grosses cisailles de tôlier, montées sur pied.
CISPADAN, E (sis-pa) adj. Qui est eu deçà du Pô (en lat. Padus) : Gaule cispadane ou, substantiv., la Cispadane. V. Part. hist.
CISRHÉNAN, E (sis-ré) adj. Qui est en deçà du Rhin (en lat. Rhenus).
CISTE (sis-te) n. m. Arbrisseau méditerranéen : le ciste ladanifère croît en Portugal. N. f. Corbeille d'osier, à couvercle, que l'on portait en procession aux fêtes de Cybèle, de Cérès et de Bacchus.
CISTERCIEN, ENNE (sis-tèr-si-in, è-ne) adj. et n. Qui appartient à l'ordre de Citeaux (en lat. Cistercium).
CITADELLE (dè-le) n. f. (ital. cittadella ; de citta, cité). Forteresse qui commande une ville : la citadelle d'Anvers fut prise par les Français en 1832.
CITADIN, E n. (ital. cittadino ; de citta, ville). Qui habite une ville. N. f. Autref. Sorte de voiture.
CITATEUR, TRICE n. Qui a l'habitude de faire des citations. N. m. Recueil de citations.
CITATION (si-on) n. f. Passage textuel cité d'un auteur : les citations de la Bible sont fréquentes chez les prédicateurs. Dr. Assignation par huissier à comparaître devant la justice. Mise à l'ordre du jour d'un militaire, pour une action d'éclat.
CITÉ n. f. (lat. civitas). Circonscription locale, comprenant la collection des citoyens. Ville de premier ordre : les grandes cités du nouveau monde sont magnifiquement bâties. Partie la plus ancienne de certaines villes : la Cité de Londres, de Paris. Corps des habitants : toute la cité est en rumeur. La cité sainte, Jérusalem, Rome.La cité céleste, le paradis. Droit de cité, aptitude à jouir des privilèges communs aux citoyens d'une ville : Caracalla donna à tous les sujets de l'empire le droit de cité romaine. Cité lacustre, village construit, dans les temps préhistoriques, au milieu de lacs, sur des îles artificielles : les cités lacustres sont nombreuses au bord des grands lacs de la Suisse. Cité ouvrière, ensemble de bâtiments renfermant un certain nombre de logements destinés à des familles d'ouvriers.
CITER (té) v. a. Rapporter textuellement ce que quelqu'un a dit, a écrit : les puritains citaient la Bible à tout propos. Invoquer comme preuve : citer des faits. Désigner, signaler : il est cité pour sa bravoure. Dr. Appeler devant la justice.
CITÉRIEUR, E adj. Qui est en deçà, de notre côté. Ant. Ultérieur.
CITERNE (tèr-ne) n. f. (lat. cisterna). Réservoir sous terre pour recevoir les eaux pluviales : l'eau de citerne est généralement de qualité inférieure.
CITERNEAU (tèr-nô) n. m. Petite chambre qui précède la citerne, et où les eaux s'épurent et se filtrent.
CITHARE n. f. (gr. kithara). Sorte de lyre des anciens. Instrument de musique, à cordes métalliques disposées sur une table d'harmonie.
CITHARISTE (ris-te) adj. et n. Qui joue de la cithare.
CITOYEN, ENNE (toi-i-in, è-ne) n. Habitant d'une cité. Qui jouit du droit de cité : les citoyens romains. Membre de l'Etat, considéré au point de vue de ses devoirs envers la patrie et de ses droits politiques : tout citoyen doit obéissance aux lois. Sous la Révolution, appellation qui remplaça celle de Monsieur. Fam. Personnage : un drôle de citoyen. Adjectiv. : soldat citoyen.
CITRATE n. m. Chim. Sel formeé par la combinaison de l'acide citrique avec une base.
CITRIN, E adj. De la couleur du citron.
CITRIQUE adj. Qui est extrait du citron.
CITRON n. m. (gr. kitron). Fruit du citronnier, d'un jaune pâle et plein d'un jus acide : le suc du citron est un préservatif contre le scorbut. Adj. invar. Couleur de citron : robe citron.
CITRONNADE (tro-na-de) n. f. Boisson froide, préparée avec de l'eau sucrée et du jus de citron.
CITRONNÉ (tro-né), E adj. Qui sent le citron. Où l'on a mis du jus de citron : tisane citronnée.
CITRONNELLE (tro-nè-le) n. f. Nom général donné à différentes plantes qui sentent le citron. Liqueur préparée avec des écorces de citron.
CITRONNER (tro-né) v. a. Additionner de jus de citron : citronner un poisson.
CITRONNIER (tro-ni-é) n. m. Bot. Genre d'aurantiacées qui produisent le citron : le bois de citronnier est utilisé dans l'ébénisterie de luxe.
CITROUILLE (trou, ll mll.) n. f. (ital. citriuolo). Nom vulgaire de plusieurs espèces de courges, à fruits très gros et comestibles.
CIVADIÈRE n. f. Voile carrée du mât de beaupré.
CIVE ou CIVETTE (vè-te) n. f. Syn. de ciboulette.
CIVET (vè) n. m. Ragoût de lièvre (ou de quelque autre gibier ou volaille), dans lequel il entre du vin et des oignons : civet de lièvre, de chevreuil, d'oie.
CIVETTE (vè-te) n. f. (de l'ar. zabad, musc.) Genre de mammifères carnassiers, possédant au-dessus de l'anus une petite poche où s'amasse une matière grasse, d'une , odeur forte, qu'on emploie en parfumerie : la civette n'habite que les régions tropicales. Parfum produit par la civette.
CIVIÈRE n. f. Appareil à brancards ,pour porter des blessés, des malades, du fumier, des fardeaux. (Syn. brancard.)
CIVIL (vil’), E adj. (lat. civilis ; de civis, citoyen). Qui concerne les citoyens: discordes, guerres civiles. Se dit par opposition à militaire et à ecclésiastique : emploi civil, autorité civile. Fig. Poli, honnête, bien élevé. Droits civils, droits des particuliers dans leur vie privée, par opposition aux droits politiques. Mort civile, privation des droits civils et civiques (peine auj. abrogée.) N. m. Celui qui n'est ni soldat, ni prêtre. Dr. Ce qui concerne les affaires des particuliers entre eux seulement : le civil et le criminel.
CIVILEMENT (man) adv. En matière civile : juger civilement. Avec politesse : parler civilement.
CIVILISABLE (za-ble) adj. Qui peut être civilisé.
CIVILISATEUR, TRICE (za) adj. Qui civilise. Substantiv. : les grands civilisateurs.
CIVILISATION (za-si-on) n. f. Action de civiliser. Etat de ce qui est civilisé : la civilisation remplace peu à peu l'état sauvage. Ant. Barbarie.
CIVILISER (zé) v. a. (rad. civil). Rendre sociable, poli. Polir les mœurs : les Grecs contribuèrent à civiliser les Romains.
CIVILITÉ n. f. Manière honnête de vivre et de converser ; courtoisie. Recueil de ces usages. Pl. Paroles civiles, compliments : faire des civilités. Ant. Impolitesse, grossièreté.
CIVIQUE adj. (lat. civicus ; de civis, citoyen). Qui concerne le citoyen : devoirs, vertus civiques. Couronne civique, que l'on décernait, à Rome, au soldat qui avait sauvé un citoyen dans une bataille.
CIVISME (vis-me) n. m. (du lat. civis, citoyen). Zèle, dévouement pour la patrie.
CLABAUD (bô) adj. et n. m. Se dit d'un chien de chasse à oreilles pendantes, qui aboie mal à propos.
CLABAUDAGE (bô) n. m. Cri du chien qui clabaude. Fig. Médisances, criailleries.
CLABAUDER (bô-dé) v. n. (rad. clabaud). Véner. Aboyer hors des voies. Fig. Protester mal à propos, dénigrer sans sujet. Médire. Cancaner.
CLABAUBERIE (bô-de-rî) n. f. ou CLABAUDEMENT (bô-de-man) n. m. Syn. de clabaudage (au fig.).
CLABAUDEUR, EUSE (bô-deur, eu-ze) n. Personne qui clabaude, qui crie fort et mal à propos.
CLAC (klak) interj. V. clic.
CLADONE ou CLADONIE (nî) n. f. Genre de lichens employés surtout contre les aphtes des nouveau-nés.
CLAIE (klè) n. f. Tissu d'osier à claire-voie : on fait sécher les fruits sur des claies. Treillage en bois ou en fer : claie à passer la terre, à trier le sable, etc. Clôture. Traîner sur la claie, autref., peine infamante qui consistait à placer sur une claie et à faire traîner par un cheval le corps de certains suppliciés, suicidés, etc. ; auj., au fig., vilipender.
CLAIR (klèr), E adj. (lat. clarus). Lumineux, éclatant : un feu clair. Qui donne ou qui reçoit beaucoup de jour : chambre très claire. Net, distinct : voix claire. Transparent : vitre claire. Limpide : eau claire. Peu foncé en couleur, des étoffes rose clair. Peu consistant : sirop clair. Peu serré : toile claire. Pur, serein : temps clair. Fig. Facilement intelligible : style clair. Qui voit, comprend avec facilité : esprit clair. Evident, manifeste : preuve claire. N. m. Clarté : le clair de lune. Partie éclairée d'un tableau, etc. : les ombres et les clairs. Tirer quelque chose au clair, se rendre un compte exact. Adverbialem. D'une manière claire, distincte : voir clair. Fig. Voir clair, être perspicace, avisé. Ant. Obscur, trouble, compact, confus.
CLAIREMENT (klè-re-man) adv. Nettement, franchement : écrire clairement, c'est déjà bien écrire.
CLAIRET (klè-rè) adj. et n. m. Vin rouge léger et peu coloré.
CLAIRETTE (klè-rè-te) n. f. Cépage blanc du Midi. Vin blanc mousseux, fabriqué avec ce cépage : la clairette de Limoux. Nom vulgaire de la mâche. Maladie qui rend transparente la peau des vers à soie.
CLAIRE-VOIE (klè-re-voî) n. f. Barrière, plancher, etc., dont les pièces sont espacées. Rangée de fenêtres dans le haut des nefs des églises gothiques. Loc. adv. A claire-voie, à jour. Pl. des claires-voies.
CLAIRIÈRE (klè) n. f. Endroit dégarni d'arbres dans une forêt. Endroit où le tissu d'une toile est moins serré. (On dit aussi clarière.)
CLAIR-OBSCUR n. m. Peint. Imitation de l'effet que produit la lumière en éclairant les surfaces qu'elle frappe, et en laissant dans l'ombre celles qu'elle ne frappe pas : Rembrandt a tiré du clair-obscur d'admirables effets. Par ext. Mélange d'ombre et de clarté : le clair-obscur des forêts. Pl. des clairs-obscurs.
CLAIRON (klè) n. m. (rad. clair, dans le sens de aigu). Trompette à son aigu et perçant, en usage surtout dans l'infanterie : sonnerie de clairons. Personne, soldat qui joue de cet instrument.
CLAIRSEMÉ, E (klèr) adj. Peu serré : blé clairsemé, cheveux clairsemés.
CLAIRVOYANCE (klèr-voi-ian-se) n. f. (de clairvoyant). Sagacité, pénétration. Ant. Aveuglement.
CLAIRVOYANT (klèr-voi-ian), E adj. (de clair, et voyant). Perspicace, qui a l'esprit pénétrant : Thiers fut un homme d'Etat clairvoyant. Ant. Aveugle.
CLAMER (mé) v. a. (lat. clamare). Crier : clamer sa douleur.
CLAMEUR n. f. (de clamer.) Cris de mécontentement, de réprobation, de réclamation : les clameurs des spectateurs des tribunes intimidaient la Convention. Bruit tumultueux : la clameur des flots.
CLAMPIN (klan) n. m. Fam. Traînard, paresseux.
CLAN n. m. Tribu écossaise ou irlandaise, formeée d'un certain nombre de familles. Fig. Parti, coterie : le clan des romantiques.
CLANDESTIN, E (dès-tin) adj. (lat. clandestinus). Fait en cachette et contre les lois ou la morale : les mariages clandestins sont nuls en France. Ant. Autorisé, avoué, public.
CLANDESTINEMENT (dès-ti-ne-man) adv. D'une manière clandestine.
CLANDESTINITÉ (des-ti) n. f. Caractère de ce qui est clandestin.
CLAPET (pè) n. m. Soupape à charnière dans le jeu d'une pompe, d'un soufflet, d'un piston, etc.
CLAPIER (pi-é) n. m. Trou creusé dans les garennes pour servir de retraite aux lapins. Garenne. Loge à lapins domestiques : lapin de clapier.
CLAPIR v. n. Crier en parlant des lapins.
CLAPIR (SE) v. pr. (de clapier.) Se blottir, se cacher dans un trou, en parlant des lapins.
CLAPOTAGE ou CLAPOTEMENT (man) ou CLAPOTIS (ti) n. m. Agitation légère des vagues qui s'entre-choquent.
CLAPOTER (té) v. n. Produire un clapotis : les eaux clapotent doucement le long des côtes.
CLAPOTEUX, EUSE (teû, eu-ze) ou CLAPOTANT (tan), E adj. Qui clapote : mer clapoteuse ou clapotante.
CLAPPEMENT (kla-pe-man) n. m. Bruit bref que produit la langue quand on la détache brusquement du palais : accuser par un clappement l’excellence du vin qu'on vient de boire.
CLAPPER (kla-pé) v. n. (all. klappen.) Faire entendre un clappement.
CLAQUE n. f. Coup donné avec le plat de la main : donner, recevoir une claque. Réunion de claqueurs payés : la claque d'un théâtre. Pl. Sorte de sandale qui enveloppe le soulier et tient le pied sec.
CLAQUE n. m. Chapeau de haute formee, à ressorts, et que l'on peut aplatir. Chapeau à claque, chapeau à larges bords relevés et aplatis sur le côté, de façon à formeer deux cornes : le chapeau à claque est la coiffure de grande tenue des généraux, des polytechniciens, etc.
CLAQUÉ (ké), E adj. Frappé d'une claque. Applaudi par la claque. Chaussure claquée, chaussure d'étoffe avec du cuir au bout, sur les côtés.
CLAQUEDENT (ke-dan) ou CLAQUEFAIM (kefin) n. m. Gueux, misérable.
CLAQUEMENT (ke-man) n. m. Bruit de ce qui claque : le claquement d'un fouet, des dents, des mains.
CLAQUEMURER (ré) v. a. Enfermer, emprisonner en chambre. Se claquemurer v. pr. S'enfermer chez soi.
CLAQUER (ké) v. n. Faire entendre un bruit sec, en parlant des dents ou du fouet : ses dents claquaient (ou il claquait des dents) de peur. Fig. et fam. Faire claquer son fouet, faire le fier, se donner de l'importance. V. a. Donner une claque. Applaudir en battant des mains.
CLAQUET (kè) n. m. Petite latte qui bat continuellement sur la trémie d'un moulin. Fig. Sa langue va comme un claquet, il parle toujours.
CLAQUETER (ke-té) v. n. (Prend un é ouvert devant une syllabe muette : elle claquète.) Se dit du cri de la cigogne et de la poule qui va pondre.
CLAQUETTE (kè-te) n. f. Espèce de livre formeé de deux planchettes, servant à donner le signal de certains exercices. Sorte de crécelle.
CLAQUEUR (keur) n. m. Applaudisseur gagé.
CLARIFICATION (si-on) n. f. Action de clarifier : la clarification des eaux de rivière s'opère sur des filtres de gravier.
CLARIFIER (fi-é) v. a. (du lat. clarus, clair, et facere, faire. — Se conj. comme prier.) Rendre claire une liqueur qui est trouble : clarifier du vin. Purifier : clarifier du sucre. Ant. Troubler, épaissir.
CLARINE n. f. Sonnette qu'on pend au cou des animaux paissants pour les retrouver
CLARINETTE (nè-te) n. f. Instrument à vent, à bec, à anche et à clefs : le son de la clarinette est grave et mélancolique. Musicien qui en joue : c'est une bonne clarinette.
CLARINETTISTE (nè-tis-te) n. m. Musicien qui joue de la clarinette.
CLARISSE (ri-se) n. f. Religieuse de l'ordre de Sainte-Claire.
CLARKIE (kî) n. f. Genre d'onagrariacées ornementales, à fleurs pourpres ou lilacées.
CLARTÉ n. f. Lumière : la clarté du jour. Transparence : clarté du verre, du vin. Fig. Netteté : Voltaire écrivait avec clarté. Pl. Connaissance, notion : avoir des clartés de tout. (Vx.) Ant. Obscurité, trouble, confusion.
CLASSE (kla-se) n. f. (lat. classis). Ordre dans lequel on range les personnes et les choses, suivant leur condition : la Révolution de 1789 a supprimé les classes de l'ancienne société ; suivant leur rang, leur importance : matelot, route de 1re classe ; suivant leur nature : classe des mammifères. Contingent militaire, comprenant tous les conscrits d'une même année : la classe de 1898. Elèves sous un maître : classe turbulente. Leçon : faire la classe. Salle des leçons : aérer la classe. Ecole, étude en général : faire ses classes. Pl. Ensemble des élèves : la rentrée des classes. Hist. nat. Chacune des grandes divisions d'un règne qui se subdivisent en ordres ou en familles.
CLASSEMENT (kla-se-man) n. m. Action de classer. Etat de ce qui est classé : un bon classement facilite les recherches.
CLASSER (kla-sé) v. a. Ranger par classes : classer des papiers, des plantes. Ant. Déclasser, embrouiller.
CLASSEUR (kla-seur) n. m. Portefeuille à compartiments, où l'on classe des papiers.
CLASSIFICATEUR (kla-si) n. m. Celui qui établit des classifications : Linné fut en botanique le premier des grands classificateurs.
CLASSIFICATION (kla-si, si-on) n. f. Distribution systématique par classes : on doit à Auguste Comte et à Ampère de célèbres classifications des sciences.
CLASSIFIER (kla-si-fi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Etablir par classifications.
CLASSIQUE (klas-si-ke) adj. A l'usage des classes: livre, auteur classique. Conformee aux règles tracées par les anciens : genre classique, par opposition au genre romantique. Langues classiques, le grec et le latin. N. m. Auteur, ouvrage qui, par sa perfection, peut servir de modèle : étudier les classiques grecs, français. Auteur partisan du genre classique : les classiques et les romantiques.
CLASTIQUE (klas-ti-ke) adj. Géol. Se dit de formeations détritiques, résultant de la démolition par les eaux de roches préexistantes. Anat. Démontable, en parlant des pièces d'anatomie artificielles.
CLATIR v. n. Chass. Se dit du chien qui pousse des cris répétés pour annoncer que la bête est prise.
CLAUDICATION (klô, si-on) n. f. (du lat. claudicare, boiter). Action de boiter : Tamerlan, Walter Scott, étaient atteints de claudication.
CLAUSE (klô-ze) n. f. Disposition particulière d'un acte, d'un contrat, etc. : les clauses du traité de Troyes étaient déshonorantes pour la France.
CLAUSTRAL (klôs-tral) E, AUX adj. (du lat. claustrum, verrou). Qui appartient au cloître : discipline claustrale.
CLAUSTRATION (klôs-tra-si-on) n. f. Action d'enfermer quelqu'un dans un cloître, un lieu clos : Charles-Quint finit sa vie dans une volontaire claustration.
CLAUSTRER (klôs-tré) v. a. Cloîtrer.
CLAVAIRE (vè-re) n. f. Genre de champignons basidiomycètes, presque tous comestibles, ressemblant à du corail. (V. la planche champignons.)
CLAVEAU (vô) n. m. Bot. V. clavelée. Archit. Pierre taillée en formee de coin, servant à fermer le dessus d'une fenêtre, d'une voûte, d'une corniche, etc.
CLAVECIN n. m. Instrument de musique à clavier et à cordes : le son du clavecin était plus grêle que celui du piano, qui l'a remplacé.
CLAVECINISTE (nis-te) adj. et n. Qui joue du clavecin.
CLAVELÉ, E ou CLAVELEUX, EUSE (leû, eu-ze) adj. Qui a la clavelée.
CLAVELÉE (lé) n. f. Maladie contagieuse des bêtes à laine, qui ressemble à la variole : on possède aujourd'hui un vaccin efficace contre la clavelée.
CLAVETTE (vè-te) n. f. (dimin. de clef.) Clou plat que l'on passe dans l'ouverture faite à l'extrémité d'une cheville, d'un boulon, etc., pour les fixer.
CLAVICULAIRE (lè-re) adj. Qui concerne la clavicule.
CLAVICULE n. f. (lat. clavicula, dimin. de clavis, clef). Chacun des deux os longs, un peu en formee d'S, qui ferment la poitrine et s'attachent aux deux épaules : les luxations de la clavicule sont fréquentes.
CLAVICULÉ, E adj. Pourvu de clavicules.
CLAVIER (vi-é) n. m. (lat. clavis, clef). Rangée des touches d'un piano, d'un jeu d'orgues, etc.: les grandes orgues ont jusqu'à cinq claviers superposés. Anneau ou chaîne de métal servant à tenir réunies plusieurs clefs.
CLAYÈRE (klè-iè-re) n. f. Parc à huîtres.
CLAYMORE (klè) n. f. Epée écossaise, à deux mains, à lame longue et large.
CLAYON (klè-ion) n m. Petite claie pour faire égoutter les fromages, porter des pâtisseries ou sécher des fruits. Clôture d'un parc à moutons.
CLAYONNAGE (klè-io-na-je) n. m. Claie de pieux et de branches pour soutenir des terres, arrêter l'eau, etc. Action, manière de préparer cet ouvrage.
CLAYONNER (klè-io-né) v. a. Garnir d'un clayonnage le talus d'un canal, d'une route, etc.
CLEF (klé) ou CLÉ n. f. (lat. clavis). Instrument métallique pour ouvrir et fermer une serrure : les clefs anciennes sont souvent richement ouvragées. Fig. Clef des champs, liberté de sortir. Clef d'un pays, place forte de sa frontière. Sous clef, enfermé, en prison. Mettre la clef sous la porte, partir, disparaître furtivement. Les clefs de saint Pierre, les clefs du paradis, insignes de l'autorité papale. Ce qui permet de comprendre un problème, une affaire, un système philosophique, etc. Trouver la clef d'un mystère, son explication. Méc. Outil qui sert à ouvrir ou fermer, serrer ou détendre des écrous, monter ou démonter, etc. Clef anglaise, outil servant aux mêmes usages, mais à mâchoires mobiles. Clef universelle, instrument analogue aux précédents, et dont les mâchoires peuvent s'adapter aux écrous de toutes les tailles. Mus. Signe qui indique l'intonation : clef de sol, clef de fa, clef d'ut. Outil pour accorder les pianos. Pièces mobiles qui bouchent ou qui ouvrent les trous d'un instrument de Musique en bois. Archit. Clef de Voûte, pierre en formee de coin, qui occupe la partie centrale d'une voûte ou d'un arceau, et qui, posée la dernière, maintient toutes les autres en position. Fig. Principe, base : la logique est la clef de voûte de l'intelligence.
CLÉMATITE n. f. (gr. klêmatis). Genre de renonculacées, comprenant des plantes grimpantes, ornementales, de tous les pays.
CLÉMENCE (man-se) n. f. (lat. clementia). Vertu qui consiste à pardonner : Auguste pardonnant à Cinna fit preuve à la fois de clémence et d'habileté. Se dit surtout en parlant de Dieu, des souverains, etc. Se dit aussi en parlant des éléments. Ant. Inclémence, cruauté, rigueur, sévérité.
CLÉMENT (man), E adj. Qui a de la clémence : un juge clément. Ciel clément, climat doux, temps favorable, et, au fig., destin propice. Ant. Inclémence, implacable, rigoureux.
CLÉMENTINES (man) adj. et n. f. pl. Se dit des décrétales de Clément V, publiées par Jean XXII.
CLENCHE (klan-che) ou CLENCHETTE (chè-te) n. f. Pièce principale du loquet d'une porte, celle que le mentonnet reçoit et qui tient la porte fermée.
CLEPHTE ou KLEPHTE (klèf-te) n. m. Montagnard de l'Olympe ou du Pinde, qui vit surtout de brigandage.
CLEPSYDRE (klèp-si-dre) n. f. (gr. klepsudra). Horloge à eau des anciens : Charlemagne reçut de Haroun-al-Raschid une magnifique clepsydre.
CLEPTOMANE (klèp') n. Qui est atteint de cleptomanie.
CLEPTOMANIE (klèp, nî) n. f. (du gr. kleptein, voler, et de manie). Manie du vol.
CLERC (klèr) adj. et n. m. (lat. clericus, du clergé). Aspirant ecclésiastique qui a reçu la tonsure : les clercs et les laïques. Par ext. Savant, lettré : Charles V était un clerc plutôt qu'un guerrier. Celui qui travaille dans l'étude d'un homme de loi. Dans quelques régions de la France, enfant de chœur. Fig. Pas de clerc, démarche maladroite ou infructueuse.
CLERGÉ (klèr-jé) n. m. (lat. clericatus). Corps des ecclésiastiques : le clergé était, avant 1789, le premier des ordres privilégiés. Corps des prêtres qui desservent une paroisse ou les églises d'une ville. Clergé séculier, ensemble des prêtres qui n'appartiennent à aucun ordre religieux. Clergé régulier, ensemble des prêtres qui appartiennent à des ordres religieux.
CLERGIE (klèr-jî) n. f. Instruction, science, privilèges des clercs.Bénéfice de clergie, ancien privilège grâce auquel tout criminel sachant lire et écrire pouvait obtenir grâce de la vie.
CLÉRICAL, E, AUX adj. (lat. clericus). Qui appartient au clergé : la vie cléricale. Se dit des partisans du clergé et de sa prépondérance politique. N. m. : un clérical.
CLÉRICALISER (zé) v. a. Rendre clérical.
CLÉRICALISME (lis-me) n. m. Opinion qui prétend soumettre la société civile à l'Eglise.
CLÉRICATURE n. f. (de clerc.) Condition d'aspirant ecclésiastique.
CLIC (klik’ — onomatopée) interj. exprimant un claquement sec : clic ! clac !
CLICHAGE n. m. Action de fabriquer un cliché.
CLICHÉ n. m. (de clicher.) Planche métallique sur laquelle a été reproduite en relief une image en vue de l'impression : les clichés de cuivre donnent de belles impressions. Image photographique négative, obtenue à la chambre noire. Fig. et fam. Lieu commun, banalité, qu'on redit souvent et dans les mêmes termes.
CLICHER (ché) v. a. Typogr. Couler un alliage métallique dans l'empreinte prise sur une ou plusieurs pages composées en caractères mobiles.
CLICHERIE (rî) n. f. Atelier de clichage.
CLICHEUR n. m. Ouvrier qui cliche.
CLIENT (an), E n. Antiq. rom. Plébéien qui se plaçait sous le patronage d'un patricien : les clients venaient à l'aube saluer leur patron. Personne qui confie ses intérêts à un homme d'affaires, à un avocat, sa santé à un médecin ; pratique d'un commerçant.
CLIENTÈLE (kli-an) n. f. Ensemble des clients : la clientèle d'un commerçant, d'un patron. Protection accordée par le patron.
CLIFOIRE n. f. Espèce de seringue que font les enfants avec du sureau. V. canonnière.
CLIGNEMENT (man) n. m. Action de cligner.
CLIGNE-MUSETTE (zè-te) n. f. Jeu d'enfants qu'on appelle aussi cache-cache.
CLIGNER (gné) v. a. (lat. clinare, incliner). Regarder en fermant les yeux à demi : les myopes clignent les yeux pour mieux voir. Rapprocher brusquement les paupières : cligner les yeux en signe d'assentiment. V. n. Cligner de l'œil, faire signe de l'œil à quelqu'un.
CLIGNOTANT (tan), E adj. Qui clignote : yeux clignotants.
CLIGNOTEMENT (man) n. m. Action de clignoter.
CLIGNOTER (té) v. a. et n. Rapprocher les paupières coup sur coup : la lumière trop vive fait clignoter les yeux.
CLIMAT (ma) n. m. (gr. klima). Ensemble de circonstances atmosphériques considérées par rapport au pays dont elles sont un des caractères : le climat de la France est tempéré. Région, contrée : aller vivre sous d'autres climats.
CLIMATÉRIQUE adj. Relatif au climat : maladie climatérique ; station climatérique. Année climatérique, chaque septième ou chaque neuvième année de la vie, que les anciens regardaient comme critiques, surtout la soixante-troisième (la climatérique n. f.), 63 étant le produit de 7X9.
CLIMATIQUE adj. Météor. Qui a rapport au climat : influence climatique.
CLIMATOLOGIE (jî) n. f. (gr. klima, atos, climat, et logos, discours). Traité, étude des climats.
CLIMATOLOGIQUE adj. Qui concerne la climatologie. Qui dépend du climat.
CLIN n. m. Clin d'œil, mouvement rapide des paupières, qu'on baisse et qu'on relève subitement. Loc. adv. En un clin d'œil, en un temps très court. Pl. des clins d'œil ou clins d'yeux.
CLINFOC (fok) n. m. Foc très léger, amuré sur un bout-dehors, poussé à l'extrémité du bout-dehors du grand foc et dit de clinfoc.
CLINICIEN (si-in) adj. et n. m. Se dit d'un médecin qui étudie des malades au lit, plutôt que dans son cabinet.
CLINIQUE adj. (du gr. klinê, lit). Qui se fait près du lit des malades : leçons cliniques. N. f. Enseignement de la médecine donné près des malades. Hôpital où les étudiants se formeent à la pratique de la médecine et de la chirurgie. Etablissement, gratuit ou payant, où les malades reçoivent des soins.
CLINOMÈTRE n. m. Sorte de niveau d'eau mesurant l'inclinaison d'un plan sur l'horizon.
CLINQUANT (kan) n. m. Lame métallique, légère et brillante, que l'on met dans les broderies, les dentelles, etc. Fig. Faux brillant, éclat trompeur : mobilier qui n'est que du clinquant.
CLIPPER (kli-peur) n. m. (m. angl.). Navire à voiles de fort tonnage et bon marcheur.
CLIQUART (kar) n. m. Géol. Mince couche de gypse. Couche de terrain des environs de Paris, d'où l'on retire d'excellentes pierres de construction.
CLIQUE n. f. Fam. Société de gens méprisables qui s'unissent pour cabaler, pour tromper.
CLIQUET (kè) n. m. Petit levier qui a pour fonction d'arrêter le mouvement d'une roue dentée.
CLIQUETER (ke-té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : il cliquette.) Faire un bruit sec en se choquant.
CLIQUETIS (ke-ti) n. m. Bruit produit par des corps sonores entre-choqués : le cliquetis des armes. Fig. : un cliquetis de mots.
CLIQUETTE (kè-te) n. f. Castagnette primitive, faite de deux os, de deux morceaux de bois, d'ardoise, etc. Pêch. Pierre percée qui leste un filet.
CLISSAGE (kli-sa-je) n. m. Action de garnir de clisses : le clissage d'une bouteille, d'un membre fracturé.
CLISSE (kli-se) n. f. Claie pour égoutter les fromages. Enveloppe d'osier, de jonc, pour bouteilles. Chir. Syn. de éclisse.
CLISSÉ (kli-sé), E adj. Recouvert ou muni d'une clisse : bouteille clissée.
CLISSER (kli-se) v. a. Garnir de clisses, mettre une clisse : clisser une bouteille.
CLIVAGE n. m. Action ou manière de cliver des cristaux : Fissure à surfaces planes dans une pierre : le clivage de l'ardoise s'opère avec une grande facilité.
CLIVER (vé) v. a. Fendre un corps minéral dans le sens naturel de ses couches.
CLOAQUE n. f. (lat. cloaca). Antiq. rom. Egout pour les eaux, les immondices : le grand cloaque construit par le roi Tarquin subsiste encore. N. m. Auj., lieu destiné à recevoir les immondices. Masse d'eau croupie : tomber dans un cloaque. Lieu malpropre et infect. Fig. : certaines villes, certaines personnes sont des cloaques de vices, d'impureté.
CLOCHE n. f. Instrument d'airain, creux, évasé, que l'on suspend et dont on tire les sons au moyen d'un battant placé au milieu : il est dangereux de sonner les cloches pendant un orage. Vase de cuivre pour cuire les fruits. Couvercle pour des mets : cloche à fromage. Vase de verre pour couvrir les plantes : les cloches hâtent la maturation des fruits. Ampoule à la peau. Cloche à plongeur, récipient en formee de cloche, au moyen duquel on peut descendre travailler sous l'eau. Chim. Vase de cristal cylindrique, ouvert à une extrémité. Prov. : Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son, si l'on veut être bien fixé, dans un différend, il faut entendre les deux parties.
CLOCHEMENT (man) n. m. Action de clocher, de boiter.
CLOCHE-PIED [pi-é] (À) loc. adv. Sur un seul pied : sauter à cloche-pied.
CLOCHER (ché) n. m. Tour d'une église où sont les cloches: les premiers clochers datent du viie siècle. Paroisse. Pays natal : aller revoir son clocher. N'avoir vu que son clocher, connaître peu le monde, la vie. Course au clocher, course à travers champs dans laquelle on prend un clocher pour but. Fig. Rivalités de clocher, querelles jalouses entre gens du même pays, entre localités voisines. Prov. : Il faut placer le clocher au milieu de la paroisse, il faut mettre à la portée de chacun ce dont tout le monde a besoin.
CLOCHER (ché) v. n. Boiter. Fig. Pécher par quelque point. Cette composition cloche, est défectueuse. Ce vers cloche, la mesure n'y est pas.
CLOCHETON n. m. Petit clocher, ou ornement pyramidal au-dessus d'un édifice, etc.
CLOCHETTE (chè-te) n. f. Petite cloche. Nom vulgaire de diverses fleurs en formee de cloche.
CLOISON (zon) n. f. (du lat. clausus, fermé). Séparation en planches ou en maçonnerie légère : cloison pleine; cloison en bois. Bot. Membrane qui divise l'intérieur des fruits. Anat. Membrane qui sépare une cavité : la cloison du nez. Mar. Cloison étanche, cloison métallique qui divise un navire en compartiments étanches.
CLOISONNAGE (zo-na-je) ou CLOISONNEMENT (zo-ne-man) n. m. Tout ouvrage de cloison. Dispositif en cloisons.
CLOISONNÉ (zo-né), E adj. Partagé en compartiments. Se dit des émaux dans lesquels les motifs sont circonscrits par de minces cloisons, dressées verticalement sur la surface pour retenir la matière vitrifiée : des vases cloisonnés. N. m. : un cloisonné.
CLOISONNER (zo-né) v. a. Séparer par des cloisons.
CLOÎTRE n. m. (du lat. claustrum, verrou, barrière). Partie d'un monastère, formeée de galeries couvertes encadrant une cour ou un jardin : le cloître du Mont-Saint-Michel est d'une architecture admirable. Au moyen âge, disposition analogue à côté des églises. Par ext. Monastère : Pépin le Bref enferma dans un cloître le dernier des Mérovingiens. Au fig., vie qu'on mène dans un cloître : les austérités du cloître.
CLOÎTRÉ, E adj. Enfermé dans un cloître. Couvent cloîtré, dont les religieux ne sortent jamais.
CLOÎTRER (tré) v. a. Enfermer dans un cloître. Enfermer en général : cloîtrer un enfant. Se cloîtrer v. pr. Entrer dans un cloître. Fig. Vivre sans voir personne.
CLOPIN-CLOPANT (pan) loc. adv. Fam. En clopinant : arriver clopin-clopant.
CLOPINER (né) v. n. Marcher avec peine, en clochant un peu.
CLOPORTE n. m. Petit animal crustacé, qui a un grand nombre de pattes et qui vit dans les lieux sombres et humides : certains cloportes se roulent en boule quand ils sont effrayés.
CLOQUE n. f. Maladie des feuilles, plus particulièrement de celles du pêcher, qui les fait jaunir et se rouler sur elles-mêmes. Ampoule, bouffissure de la peau, surtout causée par une brûlure : une rapide application d'acide picrique prévient la formeation des cloques.
CLOQUER (ké) v. n. Se boursoufler, en parlant des couches de peinture.
CLORE v. a. (lat. claudere. — Usité aux temps suivants : Je clos, tu clos, il clôt, sans pl. Je clorai, etc. Je clorais, etc. Que je close, etc. Clos, e, et à tous les temps composés.) Fermer, boucher : clore un passage. Clore les yeux, la paupière, dormir ; mourir. Entourer : clore un champ de fossés. Fig. Terminer : clore un compte. Contracter définitivement : clore un marché. Absol. Pouvoir être fermé : fenêtre qui clôt mal. Ant. Ouvrir.
CLOS (klô) n. m. (de clore.) Terrain cultivé et fermé de murs, haies ou fossés : le clos Vougeot donne d'excellents vins rouges.
CLOS, E (klô, ô-ze) adj. Fermé : trouver porte close. Terminé, achevé : la session est close. Champ clos, autref., terrain entouré de barrières pour les tournois, les combats singuliers : combattre en champ clos. Nuit close, complète. Bouche close, sans prononcer une seule parole. Les yeux clos, sans regarder. Fig. A l'aveuglette.
CLOSEAU (zô) n. m. ou CLOSERIE (ze-rî) n. f. Petite métairie. Petit clos.
CLÔTURE n. f. (du lat. claudere, fermer). Enceinte de murailles, de haies, etc. Mur de clôture. Vie claustrale. Fig. Action de terminer : clôture d'un inventaire. Dernière séance, fin d'une séance.
CLÔTURER (ré) v. a. Faire une clôture, la clôture.
CLOU n. m. (lat. clavus). Petit morceau de métal, à tête et à pointe, que l'on enfonce pour fixer. Ne tenir ni à fer ni à clou, être très mal fixé. Suspendre un objet au clou, renoncer à s'en servir (d'où la dérivation populaire de mettre en gage.) River un clou, en rabattre au marteau la pointe dépassante. Fig. River son clou à quelqu'un, le réduire au silence par une réponse mordante, décisive. Fam. Attraction principale : Le clou d'une soirée. Furoncle. Bot. Clou de girofle, bouton de giroflier employé comme épice. Prov. : Un clou chasse l'autre, les nouveaux soucis font oublier les anciens.
CLOUAGE ou CLOUEMENT (klou-man) n. m. Action ou manière de clouer.
CLOUER (klou-é) v. a. Fixer avec des clous et, par ext., avec un corps pointu : flèche, coup d'épée, qui cloue l'adversaire au sol. Fig. Assujettir quelqu'un, le fixer dans une résidence, un emploi : la maladie nous cloue à la chambre. Fam. Mettre quelqu'un dans l'impossibilité de répondre : clouer un candidat, un contradicteur. Ant. Déclouer.
CLOUTERIE (rî) n. f. Commerce, fabrication de clous : la clouterie est répandue dans les Ardennes.
CLOUTIER (ti-é) n. m. Qui fait ou vend des clous.
CLOUTIÈRE n. f. Instrument pour faire à la main des têtes de clous. Boîte à clous.
CLOVISSE (vi-se) n. f. Coquillage alimentaire du genre venus, abondant sur les côtes de France.
CLOWN (kloun') n. m. Personnage grotesque de la farce anglaise. Dans les cirques, acteur, bouffon doué de beaucoup d'agilité et de souplesse : le métier de clown demande beaucoup d'esprit et d'à-propos. (On emploie aussi le fém. clownesse.)
CLOWNERIE (kloune-rî) n. f. Ensemble de clowns. Tour, facétie de clown.
CLOYÈRE (klo ou kloi-iè-re) n. f. Panier pour mettre du poisson, et surtout des huîtres. Son contenu (25 douzaines.)
CLUB (klub' ou kleub') n. m. (mot angl.) Assemblée politique : le club des Jacobins dicta souvent ses votes à la Convention. Cercle, association d'amis : un club littéraire.
CLUBISTE (bis-te} n. m. Membre d'un club.
CLUBMAN (man’) n. m. Membre d'un club. Habitué des cercles. Pl. des clubmen.
CLUSE (klu-ze) n. f. Coupure transversale dans les rides parallèles des chaînes de montagnes.
CLUSIACÉES (zi-a-sé) n. f. pl. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre clusie. S. une clusiacée.
CLUSIE (zî) n. f. Genre de clusiacées laticifères, des pays tropicaux, souvent parasites d'autres arbres.
CLYSOIR (zoir) n. m. (gr. kluzein, laver). Tube flexible et imperméable, terminé par une canule, qui servait à prendre des lavements.
CLYSOPOMPE (zo-pon-pe) n. m. (de clysoir, et pompe.) Appareil composé d'un clysoir adapté à une petite pompe foulante.
CLYSTÈRE (klis-tè-re) n. m. Lavement.
CNÉMIDE n. f. Sorte de jambière des soldats grecs.
CO, COL, COM ou CON (du lat. cum, avec), préfixe qui indique réunion ou adjonction.
COACCUSÉ, E (a-ku-zé) n. Accusé avec un ou plusieurs autres.
COACQUÉREUR (a-ké) n. m. Celui avec qui l'on acquiert en commun.
COACQUISITION (a-ki-zi-si-on) n. f. Action d'acquérir en commun avec un autre.
COACTIF, IVE (ak) adj. (du lat. coactum, supin de cogère, forcer). Qui a droit, pouvoir de contraindre.
COACTION (ak-si-on) n. f. Contrainte, violence.
COACTIVITÉ n. f. Qualité d'une force coactive.
COADJUTEUR n. m. (préf. co, et lat. adjutor, aide). Qui est adjoint à un prélat : le cardinal de Retz était coadjuteur de l'archevêque de Paris, son oncle.
COADJUTORERIE (rî) n. f. Dignité, charge de coadjuteur.
COADJUTRICE n. f. Religieuse adjointe à une abbesse.
COADJUVANT (van) E adj. Qui aide.
COAGULABLE adj. Qui peut se coaguler : l'albumine est coagulable.
COAGULANT (lan), E adj. Qui coagule : la présure est une substance coagulante.
COAGULATEUR, TRICE adj. Qui produit la coagulation : l'effet coagulateur de l'eau-de-vie.
COAGULATION (si-on) n. f. Etat d'un liquide coagulé. Action par laquelle il se coagule.
COAGULER (lé) v. a. (lat. coagulare). Figer, en parlant d'un liquide ; lui donner de la consistance. Se coaguler v. pr. Se prendre sous la formee de gelée.
COAGULUM (lom’) n. m. Masse de substance coagulée. Ce qui sert à coaguler.
COALISÉ (zé), E adj. Se dit de ceux qui sont ligués : puissances coalisées. N. m. pl. : les coalisés envahirent la France en 1814. S. un coalisé.
COALISER (zé) (SE) v. pr. (lat. coalescere, se souder). Se liguer.
COALITION (si-on) n. f. (de coaliser [se]). Ligue de puissances : la Convention résista aux coalitions européennes. Association de partis, de personnes qui veulent exercer une action commune.
COALTAR (kôl) n. m. (mot angl.). Goudron tiré de la houille : le bois injecté de coaltar résiste bien à l'humidité.
COASSEMENT (a-se-man) n. m. Cri de la grenouille.
COASSER (a-sé) v. n. (lat. coaxare). Crier, en parlant de la grenouille. Fig. Criailler, cabaler.
COASSOCIÉ, E (a-so) n. Associé avec d'autres.
COATI n. m. Petit mammifère carnassier, qui vit dans les forêts d'Amérique.
COB (kob') n. m. (mot angl.). Cheval de taille moyenne, à l'encolure épaisse et courte.
COBALT (balt’) n. m. (all. kobalt.) Métal blanc rougeâtre, dur et cassant : le cobalt fut isolé par Brandi en 1773. (Ses combinaisons s'emploient pour colorer en bleu le verre et les porcelaines, faire l'encre sympathique, etc.)
COBAYE (ba-î) n. m. Genre de petits mammifères rongeurs, vulgairement appelés cochons d'Inde : les cobayes sont très employés pour la vivisection.
COBÉA ou COBÆA n. m. ou COBÉE n. f. Genre de bignoniacées, comprenant des plantes grimpantes, à grandes fleurs bleues et campanulées.
COBRA ou COBRA CAPELLO (pél-lo) n. m. Nom vulgaire des serpents venimeux du genre naja.
COCA n. f. ou, d'après l'Acad., n. m. Arbrisseau du Pérou, du genre erythroxyle (linacées.) [On dit aussi cocaïer]. — Les feuilles de coca possèdent une réelle action fortifiante, analogue à celle du café, du thé, etc. ; mâchées, elles anesthésient la bouche et l'estomac, et peuvent, jusqu'à un certain point, suppléer au défaut de nourriture. On les utilise à la préparation de vins pharmaceutiques. Epuisées par l'éther, elles fournissent la cocaïne.
COCAGNE (ka-gne) n. f. (ital. cuccagna) Abondance : pays de cocagne. Mât de cocagne, mât élevé, lisse et glissant, au sommet duquel sont suspendus des prix qu'il faut aller décrocher.
COCAÏNE (ka-i-ne) n. f. Alcaloïde que l'on extrait des feuilles de coca : la cocaïne est un précieux anesthésique local.
COCARDE n. f. Insigne qu'on porte à la coiffure (militaire surtout), et qui diffère de couleur pour chaque nation : sous le premier Empire, la cocarde tricolore a fait le tour de l'Europe. Nœud de rubans ou d'étoffe.
COCARDIER (di-é), ÈRE adj. et n. Qui aime l'armée, l'uniformee, le panache.
COCASSE (ka-se) adj. Pop. Plaisant, ridicule : homme, raisonnement cocasse.
COCCINELLE (kok-si-nè-le) n. f. Genre d'insectes coléoptères, appelés vulgairement bêtes à bon Dieu.
COCCYGIEN, ENNE (kok-si-ji-in, è-ne) adj. Qui dépend du coccyx : vertèbres coccygiennes.
COCCYX (kok-sis) n. m. (du gr. kokkux, coucou). Petit os ou réunion de petits os, en bec de coucou, à l'extrémité du sacrum.
COCHE n. m. (all. kutsche). Autref., sorte de grande diligence et de bateau pour le transport des voyageurs et des marchandises : le coche d'Auxerre. Fig. Manquer le coche, perdre une bonne occasion. Mouche du coche, personne qui montre un zèle excessif et inutile, par allusion à la fable de La Fontaine.
COCHE n. f. Truie, femelle du cochon.
COCHE n. f. Entaille. Spécialem., entaille faite à une petite lame de bois pour marquer chaque pain, chaque litre de vin, etc., que l'on prend à crédit.
COCHELET (lè) n. m. Coq petit, jeune.
COCHENILLAGE (ni, ll mll.) n. m. Bain de cochenille pour teindre en écarlate.
COCHENILLE (ll mll.) n. f. (lat. coccinus, écarlate). Genre d'insectes hémiptères, originaires du Mexique, qui fournissent une très belle teinture écarlate.
COCHENILLER (ni, ll mll., é) v. a. Récolter la cochenille. Teindre avec de la cochenille.
COCHENILLIER (ni, ll mll., é) n. m. Nom vulgaire du cactus nopal, sur lequel vit la cochenille.
COCHER (ché) n. m. Conducteur (autref. d'un coche), d'une voiture.
COCHER (ché) v. a. Marquer d'une coche.
COCHÈRE adj. f. Porte cochère, grande porte par laquelle entrent les voitures.
COCHET (chè) n. m. Jeune coq.
COCHEVIS (vi) n. m. Alouette huppée ou crêtée.
COCHINCHINOIS, E (noi, oi-ze) adj. et n. De Cochinchine.
COCHLÉARIA (klé) n. m. (du lat. cochlear, cuiller, à cause de la formee des feuilles). Genre de crucifères, employées comme stimulantes, antiscorbutiques.
COCHOIR n. m. Hache de tonnelier, à lame recourbée.
COCHON n. m. Mammifère pachyderme domestique, comestible, qui fournit le lard, le saindoux, etc. : toutes les parties du cochon ont leur usage. (V. porc.) Chair de cet animal ; mets préparé avec cette chair : le cochon doit être mangé bien cuit. Fig. Homme très malpropre, qui fait quelque chose de sale. (Dans ce sens, le fém. cochonne, est usité.) Cochon de lait, petit cochon qui tette encore. Cochon de mer, marsouin. Cochon d'Inde, v. cobaye.
COCHONNAILLE (cho-na, ll mll.) n. f. Pop. Viande de cochon, charcuterie.
COCHONNÉE (cho-né) n. f. Portée d'une truie.
COCHONNER (cho-né) v. a. Pop. Faire un ouvrage salement et grossièrement.
COCHONNERIE (cho-ne-rî) n. f. Malpropreté. Chose gâtée, mal faite.
COCHONNET (cho-nè) n. m. Petit cochon. Petite boule servant de but au jeu de boules ; le jeu luimême. Dé à jouer à 12 faces.
COCHYLIS (ki-liss) n. m. Genre d'insectes lépidoptères, très répandus en France, et dont une espèce, dite teigne de la grappe, est nuisible à la vigne.
COCO n. m. Fruit du cocotier : le coco fournit un beurre excellent. (On dit aussi noix de coco.) Boisson populaire qui est préparée avec du jus de réglisse et de l'eau : un verre de coco. Lait de coco, lait contenu dans ce fruit.
COCODÈS (dèss) n. m. Jeune homme d'une élégance outrée et ridicule.
COCON n. m. Enveloppe soyeuse que se filent les larves des lépidoptères, et dans laquelle elles s'enferment à l'état de chrysalide. (Se dit surtout du ver à soie.)
COCORICO n. m. Onomatopée imitant le chant du coq.
COCOTIER (ti-é) n. m. Genre de palmiers des pays tropicaux, qui produisent la noix dite coco.
COCOTTE (ko-te) ou COCOTE n. f. Sorte de casserole en fonte, sans queue. Inflammation du bord des paupières. Fièvre aphteuse. Poule, dans le langage des enfants. Morceau de papier plié, figurant très vaguement une poule. Femme légère.
COCTION (kok-si-on) n. f. (du lat. coctum, supin de coquere, cuire). Cuisson : le sel facilite la coction des légumes. Méd. Digestion des aliments dans l'estomac.
CODA n. f. (mot ital. signif. queue). Période musicale vive et brillante, qui termine un morceau : la coda d'une valse.
CODE n. m. (lat. codex). Recueil de lois, renfermant un système complet de législation sur certaines matières. Fig. Ce qui sert de règle : code de la politesse.Le système complet des lois françaises comprend huit recueils : code civil, code de procédure civile, code pénal, code d'instruction criminelle, code forestier, code rural, code de commerce, code militaire.
CODÉBITEUR, TRICE n. Qui doit conjointement avec un autre.
CODÉINE n. f. Alcaloïde découvert dans l'opium : la codéine calme la toux.
CODEMANDEUR, ERESSE (rè-se) n. et adj. Dr. Qui demande en justice, conjointement avec un autre, avec d'autres.
CODÉTENTEUR, TRICE (tan) n. Personne qui détient conjointement avec une autre.
CODÉTENU, E n. Personne détenue en même temps qu'une autre dans le même lieu.
CODEX (dèks) n. m. invar. (mot lat.). Recueil officiel des formeules pharmaceutiques.
CODICILLAIRE (sil-lè-re) adj. Contenu dans un codicille : disposition codicillaire.
CODICILLE (si-le) n. m. Acte postérieur à un testament, et qui le modifie : la caducité du testament n'entraîne pas nécessairement celle du codicille.
CODIFICATEUR, TRICE adj. et n. Qui codifie.
CODIFICATION (si-on) n. f. Action de codifier.
CODIFIER (fi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Rassembler en un corps de législation des lois éparses.
CODIRECTEUR, TRICE (rèk) adj. et n. Qui dirige en même temps qu'un autre, que d'autres.
CODIRECTION (rèk-si-on) n. f. Direction par plusieurs.
CODONATAIRE (tè-re) adj. et n. Qui reçoit une donation conjointement avec un autre.
COÉCHANGISTE (jis-te) adj. et n. Qui fait un échange avec un autre, avec d'autres.
COEFFICIENT (è-fi-si-an) n. m. Nombre placé devant une quantité pour la multiplier. Valeur relative attribuée à chacune des épreuves d'un examen.
CŒLIAQUE (sé) adj. (du gr. koilia, entrailles). Qui appartient aux intestins : artère cœliaque.
CŒLENTÉRÉS (sé-lan) n. m. pl. Deuxième embranchement du règne animal, comprenant les méduses, éponges, coraux, etc. : les cœlentérés subissent des métamorphoses compliquées. S. un cœlentéré. (V. la planche mollusques.)
COEMPTION (anp-si-on) n. f. (préf. co, et lat. emptio, emplette). Achat réciproque.
CŒNURE (sé) ou CÉNURE n. m. Larve d'une espèce de ténia, qui vit dans le cerveau des moutons et dans la cavité viscérale des lapins : le cœnure produit le tournis des moutons.
COÉQUATION (koua-si-on) n. f. Répartition réglant la part proportionnelle de chaque contribuable.
COERCIBILITÉ (ko-èr) n. f. Qualité de ce qui est coercible.
COERCIBLE (ko-èr) adj. (du lat. coercere, contraindre). Qui peut être comprimé, réduit : la vapeur est coercible.
COERCITIF, IVE (ko-èr) adj. Qui a le pouvoir de coercition : puissance coercitive. Phys. Force coercitive, propriété que possèdent le fer et l'acier de conserver l'aimantation qui leur a été fournie.
COERCITION (ko-èr-si-si-on) n. f. (de coercitif.) Pouvoir, action de contraindre, de retenir.
COÉTERNEL, ELLE (tèr'-nèl, è-le) adj. Qui existe de toute éternité avec un autre.
COÉTERNITÉ (ter) n. f. Propriété de ce qui est coéternel.
CŒUR (keur') n. m. (lat. cor). Organe thoracique, creux et musculaire, de formee conique, qui est le principal organe de la circulation du sang ; le cœur de l'homme est partagé en quatre cavités symétriques, deux oreillettes et deux ventricules. Une des quatre couleurs du jeu de cartes ordinaire. Fig. Partie centrale d'un pays, ou qui y joue un rôleessentiel : Paris est le cœur de la France. Partie intérieure importante : le cœur d'un arbre. (V. la planche plante.) Blas. Partie centrale de l'écu. (V. la planche blason.) Au cœur de l'été, au plus fort de l'été. Disposition de l'âme : ne pas avoir le cœur à l'ouvrage. Affection, amour : un cœur de père. Courage, ardeur : homme de cœur. Estomac : avoir mal au cœur. Prendre une chose à cœur, s'y intéresser vivement. Ouvrir son cœur, découvrir sa pensée. Avoir le cœur gros, être affligé. Peser sur le cœur, attrister. Aller au cœur, toucher, émouvoir. En avoir le cœur net, s'assurer de la vérité d'une chose. Travailler avec cœur, vivement. Loc. adv. : Par cœur, de mémoire, et très fidèlement : savoir sa leçon par cœur. A cœur ouvert, franchement. A contre-cœur, contre son gré. De bon cœur, volontiers. De tout coeur, avec zèle. Prov. : Loin des yeux loin du cœur, l'absence détruit ou refroidit les affections.
COEXISTANT (ko-ègh-zis-tan), E adj. Qui existe en même temps qu'un autre.
COEXISTENCE (ko-ègh-zis-tan-se) n. f. Existence simultanée.
COEXISTER (ko-ègh-zis-té) v. n. Exister en même temps.
COFFERDAM (ko-fèr-dam') n. m. Double coque de navire de guerre, que l'on bourre d'une matière encombrante destinée à obturer les voies d'eau produites par les projectiles. Cette matière elle-même.
COFFIN (ko-fin) n. m. Etui contenant de l'eau, dans lequel le faucheur met la pierre à aiguiser et qu'il porte attaché à sa ceinture.
COFFRAGE (ko-fra-je) n. m. Charpente destinée à maintenir les terres d'une tranchée. Pose de coffres pour maintenir des matériaux jusqu'à leur prise.
COFFRE (ko-fre) n. m. Sorte de caisse propre à serrer des effets, de l'argent, du bois, etc. Les coffres de l'Etat, le trésor public. Fam. Partie du corps qu'enferment les côtes, poitrine : avoir le coffre solide. Caisse ménagée sous les banquettes d'une voiture, sous le siège du cocher. Bouée spéciale à laquelle s'amarrent les navires. Genre de poissons plectognathes, à corps polygonal, à arêtes vives, habitant les mers tropicales : le coffre peut atteindre 50 centimètres.
COFFRE-FORT (for) n. m. Coffre de métal, à serrure de sûreté, pour enfermer de l'argent, des valeurs : des coffres-forts incombustibles.
COFFRER (ko-fré) v. a. Fam. Emprisonner.
COFFRET (ko-frè) n. m. Petit coffre sculpté, souvent avec richesse : coffret à bijoux.
COFFRETIER (ko-fre-ti-é) n. m. Qui fait des coffres ou des coffrets.
COFIDÉJUSSEUR (ju-seur) n. m. Chacun de ceux qui ont cautionné un débiteur pour une même dette.
COGÉRANCE (ran-se) n. f. Gérance en commun.
COGÉRANT (ran), E n. Chargé d'une cogérance.
COGNAC (gnak) n. m. Eau-de-vie très estimée, fabriquée à Cognac et dans les environs.
COGNASSE (gna-se) n. f. Coing sauvage.
COGNASSIER (gna-si-é) n. m. Genre de rosacées, dont le fruit est le coing : le cognassier atteint 4 à 5 mètres de haut.
COGNATS (kogh-na) n. m. pl. (lat. cum, avec, et gnatus, parent). Parent par cognation. S. un cognat.
COGNATION (kogh-na-si-on) n. f. Chez les Romains, parenté naturelle. Consanguinité, par opposition à la parenté civile ou agnation.
COGNÉE (gné) n. f. Forte hache : cognée de bûcheron. Fig. Jeter le manche après la cognée, tout abandonner.
COGNER (gné) v. a. Frapper pour enfoncer : cogner un clou. Frapper en général. V. n. Heurter : cogner à une porte. Pop. Se cogner v. pr. Se battre.
COGNITIF, IVE (kogh-ni), adj. (du lat. cognoscere, connaître). Capable de connaître.
COGNITION (kogh-ni-si-on) n. f. (de cognitif.) Faculté de connaître.
COHABITATION (si-on) n. f. Etat de deux personnes qui vivent, habitent ensemble.
COHABITER (té) v. n. Habiter ensemble, comme mari et femme.
COHÉRENCE (ran-se) n. f. Nature, état de ce qui est cohérent. Ant. Incohérence.
COHÉRENT (ran), E adj. (lat. cohærens). Qui a de la liaison, de la connexion, au prop. et au au fig. : molécules cohérentes ; raisonnement cohérent dans toutes ses parties. Ant. Incohérent.
COHÉREUR n. m. (du lat. cohærere, adhérer avec). Récepteur des ondes, dans la télégraphie sans fil.
COHÉRITER (té) v. n. Hériter avec d'autres.
COHÉRITIER (ti-é), ÈRE n. Qui hérite avec un autre : partager une succession entre des cohéritiers.
COHÉSIF (zif), IVE adj. (du lat. cohæsum, supin de cohærere, être attaché avec). Qui joint, unit.
COHÉSION (zi-on) n. f. Adhérence, force qui unit entre elles les molécules des corps : l'immersion augmente la cohésion du ciment hydraulique.
COHOBATION (si-on) n. f. Action de cohober.
COHOBER (bé) v. a. Distiller à plusieurs reprises pour obtenir une plus grande concentration.
COHORTE n. f. (lat. cohors ; de cohærere, être attaché avec). Antiq. rom. Subdivision d'infanterie, comprenant le dixième d'une légion : les cohortes prétoriennes. Poétiq. Troupe : vaillantes cohortes. Saintes, célestes cohortes, les saints, les élus.
COHUE (ko-û) n. f. Grande foule : fuir la cohue. Confusion, tumulte qui y règne : quelle cohue !
COI, COITE adj. (lat. quietus). Tranquille, calme, paisible. Se tenir coi, sans rien dire.
COIFFE (koi-fe) n. f. (bas lat. cofea. sorte de casque). Vêtement de tête à l'usage des femmes : les coiffes limousines sont souvent d'une grande richesse. Enveloppe d'étoffe qui recouvre un képi, un shako, etc. Membrane que quelques enfants ont sur la tête en venant au monde. Mésentère des animaux de boucherie. Coiffe de chapeau, garniture intérieure.
COIFFÉ (koi-fé), E adj. Dont les cheveux sont arrangés. Qui porte une coiffe. Fig. Entiché: être coiffé d'une personne. Né coiffé, né sous une bonne étoile ; qui a de la chance.
COIFFER (koi-fé) v. a. (de coiffe.) Couvrir la tête : coiffer quelqu'un d'un bonnet. Arranger les cheveux de : coiffer une dame. Coiffer sainte Catherine, se dit d'une fille qui ne trouve pas à se marier. Se coiffer, v. pr. Se couvrir la tête ; arranger sa chevelure. Ant. Décoiffer.
COIFFEUR, EUSE (koi-feur, eu-ze) n. Qui a pour profession de soigner, couper les cheveux, la barbe. Adjectiv. : garçon coiffeur.
COIFFURE (koi-fu-re) n. f. Ce qui sert à couvrir, à orner la tête. Arrangement des cheveux.
COIN n. m. (lat. cuneus). Angle formeé par deux lignes, deux plans qui se coupent : les coins d'un livre, d'une table. Coin d'une rue, endroit où elle est coupée par une autre. Coin du feu, chacun des côtés de la cheminée. Coins de la bouche, des yeux, commissure des lèvres, des paupières. Du coin de l'œil, sans avoir l'air de regarder. Petit espace de terrain : coin de terre. Lieu peu fréquenté, solitude : vivre dans un coin. Lieu très éloigné : aux quatre coins du monde. Instrument de fer en angle pour fendre du bois, etc. Pièce prismatique servant à remplir un vide entre deux parties de construction et à les serrer. Morceau d'acier trempé gravé en creux, pour frapper les monnaies ou les médailles. Poinçon de garantie dont on marque les pièces d'orfèvrerie et de bijouterie. Les quatre coins, jeu d'enfants. Fig. Empreinte, caractère : œuvre marquée au coin du génie. Coin de feu, vêtement d'hiver pour la chambre ; siège à dossier angulaire.
COINÇAGE n. m. Action de serrer avec des coins.
COINCEMENT (man) n. m. Etat d'une pièce de machine immobilisée comme par un coin.
COINCER (sé) v. a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il coinça, nous coinçons.) Assujettir avec des coins : coincer des rails. Fam. Prendre, retenir comme dans un coin : coincer son adversaire derrière la porte.
COÏNCIDENCE (ko-in-si-dan-se) n. f. (de coïncider). Etat de deux figures géométriques qui se superposent. Le fait que différentes choses arrivent en même temps : une heureuse coïncidence.
COÏNCIDENT (ko-in-si-dan), E adj. Qui coïncide.
COÏNCIDER (ko-in-si-dé) v. n. (préf. co, et lat. incidere, tomber sur). Géom. S'ajuster, se confondre exactement : ces deux surfaces coïncident. Fig. Arriver en même temps : la découverte du nouveau monde coïncida presque avec l'invention de l'imprimerie.
COING (koin) n. m. Fruit du cognassier : le coing est astringent.
COÏNTÉRESSÉ (ko-in-té-rè-sé), E adj. Qui possède un intérêt commun avec d'autres.
COITE ou COITTE (koi-te) ou COUETTE (kouè-te) n. f. Lit de plumes.
COKE n. m. (m. angl.). Combustible qu'on obtient en calcinant la houille en vase clos pour en extraire le gaz d'éclairage : le coke donne une grande chaleur, mais ne brûle que sous l'action d'un fort courant d'air.
COL n. m. (lat. collum). Cou : faire amende honorable, la hart au col. (Vx.) Partie de chemise, de vêtement qui entoure le cou : col brodé, col de velours. Faux col, col mobile qui s'adapte à une chemise au moyen de boutons. Partie rétrécie d'un, objet, d'un organe : le col d'une bouteille. Géog. Passage étroit entre deux montagnes : les cols des Pyrénées sont moins accessibles que ceux des Alpes.
COLATEUR (lat. colare, couler) n. m. Canal servant à l'écoulement des eaux d'irrigation.
COLATURE n. f. Filtration ayant pour but de séparer d'un liquide les matières les plus solides. Liquide ainsi filtré.
COLBACK n. m. (mot turc). Bonnet à poil en formee de cône tronqué : les tambours-majors français portèrent longtemps le colback.
COLCHICINE n. f. Alcaloïde trouvé dans les semences du colchique, et qu'on utilise en médecine contre le rhumatisme et la goutte.
COLCHIQUE n. m. Genre de liliacées bulbeuses et vénéneuses, appelées vulgairement tue-chien, veillotte, safran des prés, et très répandues dans les prairies en automne. — En cas d'empoisonnement par le colchique il faut employer les vomitifs, le blanc d'œuf, les boissons féculentes.
COLCOTAR n. m. Peroxyde de fer, obtenu par la calcination du sulfate de fer.
COLD-CREAM (kold-krêm'mot angl. signif. froide crème) n. m. Pommade faite de blanc de baleine, de cire blanche, d'huile d'amandes douces, et employée contre l'irritation de la peau.
COLÉGATAIRE (tè-re) n. Qui est légataire avec d'autres personnes.
COLÉOPTÈRE adj. (gr. koléos, étui, et pteron, aile). Se dit des insectes munis de quatre ailes, dont les deux supérieures (élytres) sont dures, impropres au vol, et recouvrent les deux autres (hanneton, charançon, etc.). N. m. pl. Ordre d'insectes, comprenant ceux qui possèdent cette particularité. S. un coléoptère.
COLÈRE n. f. (gr. kolê, bile). Irritation, mouvement désordonné de l'âme offensée : la colère est mauvaise conseillère. Se dit aussi des animaux : l'éléphant a de rares, mais terribles colères. Fig. : la colère des vents, des flots. Adj. Porté à la colère : personne colère. Ant. Calme, modération.
COLÉREUX, EUSE (reû, eu-ze) ou COLÉRIQUE adj. Prompt à se mettre en colère. Ant. Calme, serein, placide.
COLÉUS (uss) n. m. Genre de labiées : le coléus est une plante aromatique et antispasmodique.
COLIBRI n. m. Nom générique des oiseaux-mouches : le colibri est un bijou vivant.
COLICHEMARDE adj. et n. f. Forme de lame d'épée qui, large dans la première moitié, va en s'effilant brusquement en carrelet : lame colichemarde ; la colichemarde est d'origine allemande.
COLICITANT (tan) adj. et n. m. Chacun de ceux au profit desquels se fait une vente par licitation.
COLIFICHET (chè) n. m. Bagatelle, petit objet de fantaisie. Pâtisserie sèche et spongieuse, sans beurre, ni sel, pour les oiseaux.
COLIMAÇON n. m. Syn. de limaçon. En colimaçon, en spirale : escalier en colimaçon.
COLIN n. m. Nom vulgaire d'une espèce de merlan de grande taille, à chair très fine.
COLINETTE (nè-te) n. f. Coiffe de femme, employée comme bonnet de nuit au xviiie siècle.
COLIN-MAILLARD (ma, ll mll., ar) n. m. Sorte de jeu où l'un des joueurs a les yeux bandés, et poursuit les autres à tâtons.
COLIN-TAMPON (tan) n. m. Ancienne batterie des tambours suisses. Se soucier de quelque chose comme de colin-tampon, n'y prêter aucune attention.
COLIQUE n. f. (rad. côlon). Douleur d'entrailles : les fruits verts, les boissons glacées peuvent causer des coliques. (On combat les coliques bénignes par des lavements, des cataplasmes, des boissons aromatisées, etc.) Colique de miserere, causée par un calcul intestinal, une hernie diaphragmatique, et qui est presque toujours mortelle. Colique de plomb, causée par le saturnisme. Colique hépatique, causée par un calcul biliaire, etc. Colique néphrétique, causée par un calcul rénal. Fig. et fam. Donner la colique, causer un grand ennui. Avoir la colique, avoir peur.
COLIS (li) n. m. Caisse, paquet, balle de marchandises. Colis postal, colis d'un poids de 3, de 5, de 10 kilogr. que les compagnies de chemins de fer, sous le contrôle de l'administration des postes, font parvenir à destination moyennant affranchissement obligatoire au départ : on ne peut mettre dans les colis postaux aucun papier ayant le caractère d'une correspondance.
CÔLITE n. f. Inflammation du côlon.
COLLABORATEUR, TRICE (kol-la) n. Qui collabore : Lulli fut le collaborateur fidèle de Quinault.
COLLABORATION (kol-la, si-on) n. f. Action de collaborer. Ensemble des collaborateurs.
COLLABORER (kol-la-bo-ré) v. n. (préf. col, et lat. laborare, travailler). Travailler avec une ou plusieurs personnes à un ouvrage d'art, d'esprit, etc.
COLLAGE (ko-la-je) n. m. Action de coller du papier de tenture. Opération qui consiste à imprégner de colle le papier pour qu'il ne boive pas. Action de clarifier le vin. Etat des objets collés.
COLLANT (ko-lan), E adj. Qui colle. Pantalon collant, qui dessine les formees. Ant. Bouffant.
COLLAPSUS (kol-lap-suss) n. m. (mot lat.). Diminution rapide des forces, sans syncope : le collapsus est un symptôme fréquent et grave des empoisonnements.
COLLATAIRE (kol-la-tè-re) n. m. Celui que le collateur avait pourvu d'un bénéfice.
COLLATÉRAL, E, AUX (kol) adj. (du préf. col, et de latéral). Attenant au voisin par un côté. Nefs collatérales, bas côtés d'une église. Ligne collatérale, ensemble des parents collatéraux. Points collatéraux, points situés entre les points cardinaux, comme le nord-est, le sud-ouest, etc. (V. rose des vents.) Adj. et n. Se dit de celui qui est parent en dehors de la descendance directe : les oncles, les cousins sont des collatéraux, des parents collatéraux. N. m. Bas côté d'une église.
COLLATÉRALEMENT (kol-la, man) adv. En ligne collatérale.
COLLATEUR (kol-la) n. m. (du lat. collatum, supin de conferre, fournir). Celui qui conférait un bénéfice ecclésiastique.
COLLATIF, IVE (kol-la) adj. (même étymol. qu'à l'art. précéd..) Qui se confère : dignité collative.
COLLATION (kol-la-si-on) n. f. Action, pouvoir de conférer un bénéfice ecclésiastique, un titre universitaire, etc. Confrontation d'une copie avec l'original.
COLLATION (kol-la-si-on) n. f. (lat. collatio). Léger repas pris dans l'après-midi ou la soirée.
COLLATIONNEMENT (kol-la-si-o-ne-man) n. m. Action de collationner, de vérifier.
COLLATIONNER (kol-la-si-o-né) v. a. Comparer deux écrits ensemble. Collationner un acte, s'assurer s'il n'y manque rien.
COLLATIONNER (kol-la-si-o-né) v. n. Faire le repas appelé collation.
COLLE (ko-le) n. f. (gr. kolla). Matière gluante que l'on étend entre deux objets pour les faire adhérer ensemble : colle de pâte. Colle de poisson, colle forte, gélatine collante faite avec des matières animales. Fig. et fam. Difficulté, problème à résoudre : poser une colle à un candidat. Séance où les élèves s'habituent à résoudre ces difficultés : passer une colle.
COLLECTE (kol-lèk-te) n. f. (lat. collectus, recueilli). Quête pour une œuvre de bienfaisance. Liturg. Oraison que le prêtre dit à la messe avant l'épître.
COLLECTEUR (kol-lèk) n. m. (lat. collecte). Celui qui, autrefois, percevait les impôts : les collecteurs de tailles étaient élus dans chaque paroisse. Celui qui reçoit des cotisations. Appareil que frottent les balais d'une dynamo, pour produire le courant électrique. Adjectiv. Egout, tuyau collecteur, égout, tuyau qui reçoit les eaux de plusieurs autres.
COLLECTIF (kol-lèk-tif), IVE adj. (du lat. collectum, supin de colligere, réunir). Formé de plusieurs personnes ou de plusieurs choses : être collectif. Fait par plusieurs : travail collectif. Qui offre à l'esprit l'idée d'une collection : sens collectif. N. m. Gramm. Nom qui, quoique au singulier, présente à l'esprit l'idée d'une collection, comme foule, amas, troupe. — Un collectif est général lorsqu'il exprime la totalité des individus ou des choses dont on parle ; il est alors ordinairement précédé de l'article le, la, les : le nombre des malheureux est immense. Il est partitif lorsqu'il ne désigne qu'une partie des individus ou des choses dont on parle ; il est alors en général précédé de un, une, des : une armée française. Le verbe s'accorde avec le collectif si le collectif est général ; il s'accorde avec le complément du collectif, si le collectif est partitif.
COLLECTION (kol-lèk-si-on) n. f. Recueil d'objets qui ont du rapport : collection de tableaux.
COLLECTIONNER (kol-lèk-si-o-né) v. a. Réunir en collection : collectionner des autographes.
COLLECTIONNEUR, EUSE (kol-lèk-si-o-neur, eu-ze) n. Personne qui aime à faire des collections.
COLLECTIVEMENT (kol-lèk, man) adv. D'une manière collective. Ant. Individuellement.
COLLECTIVISME (kol-lèk-ti-vis-me) n. m. (de collectif.) Système qui voit la solution de la question sociale dans la mise en commun, au profit de la collectivité, de tous les moyens de production : Karl Marx fut un des fondateurs du collectivisme.
COLLECTIVISTE (kol-lèk-ti-vis-te) adj. Qui a rapport au collectivisme. N. Partisan du collectivisme.
COLLECTIVITÉ (kol-lèk) n. f. Ensemble des êtres qui formeent un être collectif: la collectivité sociale. Possession en commun : la collectivité des moyens de production.
COLLÈGE (ko-lè-je) n. m. (du lat. colligere, réunir). Corps de personnes revêtues de la même dignité : le collège des cardinaux, ou sacré collège, élit le pape. Collège électoral, ensemble des électeurs appelés à nommer un député, un sénateur, etc. Etablissement d'enseignement secondaire, fondé et entretenu par une commune, en général avec l'aide de l'Etat : le collège est dirigé par un principal. Collège de France. V. Part. hist.
COLLÉGIAL, E, AUX (ko-lé) adj. Qui a rapport à un collège. Qui appartient à un chapitre de chanoines : église collégiale. N. f. : une collégiale.
COLLÉGIEN, ENNE (ko-lè-ji-in, è-ne) adj. Qui a trait au collège, aux élèves d'un collège : l'argot collégien. N. Elève d'un collège.
COLLÈGUE (kol-lè-ghe) n. m. (lat. collega). Qui remplit les mêmes fonctions, qui a reçu la même mission : tous les députés sont collègues.
COLLEMENT (ko-le-man) n. m. (de coller). Adhérence des objets entre eux. Ant. Décollement.
COLLER (ko-lé) v. a. Enduire de colle. Faire adhérer, fixer avec de la colle. Faire adhérer au moyen d'un corps gluant. Clarifier à l'aide du blanc d'œuf ou de la colle de poisson : coller du vin. Appliquer fortement : coller son front aux vitres. Fam. Réduire au silence : il m'a collé d'un seul mot. V. n. Qui s'ajuste comme ce qui est appliqué avec de la colle : cet habit colle bien. Ant. Décoller.
COLLERETTE (ko-le-rè-te) n. f. (de col). Petit collet en linge fin : les grandes collerettes furent très à la mode sous le règne de Henri IV. Cercle autour d'un tuyau.
COLLET (ko-lè) n. m. (de col). Partie du vêtement qui entoure le cou. Vêtement ample, sans manches ; pèlerine. Prendre au collet, saisir par le cou, arrêter. Sorte de lacs pour prendre les oiseaux, les lièvres, les lapins. Ligne de séparation entre la racine d'une dent et sa couronne, entre la tige d'une plante et sa racine. (V. la planche plante.) Partie entre la tête et les épaules d'un animal de boucherie. Collet monté, pédant, grave jusqu'à l'affectation : elle est très collet monté. Petit collet, s'est dit autrefois pour abbé, ecclésiastique.
COLLETÉ (ko-le-té), E adj. Blas. Se dit de tout animal muni d'un collier d'émail particulier.
COLLETER (ko-le-té) v. a. (rad. collet) rend deux t devant une syllabe muette : je collette.) Saisir quelqu'un au collet pour le renverser. V. n. Tendre des collets à gibier. Se colleter v. pr. Lutter, se battre.
COLLETEUR (ko-le) n. m. Celui qui tend des collets.
COLLEUR n. m. Celui dont la profession est de coller. Arg. des écoles. Interrogateur spécial.
COLLIER (ko-li-é) n. m. (du lat. collum, cou). Parure d'or, de diamants, etc., qui se porte autour du cou : les anciens Gaulois portaient des colliers de coquillages. Chaîne d'or des membres de certains ordres : le collier de la Toison d'or. Partie du plumage ou de la robe de certains animaux, autour du cou, différant de couleur d'avec le reste du corps. Cercle de métal ou de cuir que l'on met au cou d'un chien. Collier de force, collier garni de pointes en dedans dont on se sert pour dresser certains chiens d'arrêt peu obéissants. Partie du harnais des chevaux de trait. Cheval franc du collier, qui tire avec courage. Fig. Homme franc du collier, homme franc et courageux. Coup de collier, grand effort. Collier de misère, peine, fatigue, privations habituelles.
COLLIGER (kol-li-jé) v. a. (lat. colligere. — Prend un e muet après le g devant a et o : il colligea, nous colligeons.) Réunir en recueil. Faire des collections. Réunir, recueillir : colliger des livres rares.
COLLIMATEUR (kol-li) n. m. Partie d'une lunette astronomique, destinée à assurer la collimation.
COLLIMATION (kol-li-ma-si-on) n. f. Action de donner à la vue une direction déterminée.
COLLINE (ko-li-ne) n. f. (lat. collis). Petite montagne : Rome fut bâtie sur sept collines.
COLLISION (kol-li-zi-on) n. f.  (lat. collisio). Choc : une collision de navires. Fig. Choc de partis, combat.
COLLOCATION (kol-lo-ka-si-on) n. f. Classement judiciaire des créanciers dans l'ordre où ils doivent être payés. Classement en général.
COLLODION (kol-lo) n. m. (du gr. kollôdês, collant). Solution de coton-poudre dans un mélange d'alcool et d'éther, employée pour certains pansements et pour la préparation des plaques photographiques.
COLLODIONNÉ, E (kol-lo-di-o-né) adj. Recouvert de collodion. Qui contient du collodion.
COLLOÏDAL, E, AUX (kol-lo-i) adj. Qui est de la nature de la colle de gélatine.
COLLOÏDE (kol-lo-i-de) n. m. Nom donné à toute substance qui est de la nature de la colle de gélatine.
COLLOQUE (kol-lo-ke) n. m. (lat. colloquium). Entretien de deux ou plusieurs personnes. (Se dit avec une nuance d'ironie.) Conférence sur un sujet religieux : le colloque de Poissy ne put rétablir l'accord entre protestants et catholiques.
COLLOQUER (kol-lo-ké) v. a. (préf. col, et lat. locare, placer). En mauvaise part : 1° mettre quelqu'un en un endroit : colloquer un invité au bout de la table ; donner, vendre, placer : colloquer un rossignol à un client. Colloquer des créanciers, les inscrire dans l'ordre suivant lequel ils doivent être payés.
COLLOTYPIE (kol-lo-ti-pî) n. f. (de colle, et du gr. tupos, empreinte.) Procédé de reproduction des dessins, au moyen de clichés en gélatine bichromatée.
COLLUSION (kol-lu-zi-on) n. f. Intelligence secrète entre deux parties, deux personnes quelconques, au préjudice d'un tiers.
COLLUSOIRE (kol-lu-zoi-re) adj. Qui est fait par collusion : arrangement collusoire.
COLLUSOIREMENT (man) adv. Par collusion.
COLLUTOIRE (kol-lu) n. m. Médicament destiné à agir sur les gencives et la muqueuse buccale.
COLLYRE (kol-li-re) n. m. (gr. kollurion). Topique appliqué sur la conjonctive de l'œil.
COLMATAGE n. m. Action de colmater.
COLMATER (té) v. a. Exhausser et fertiliser artificiellement les terrains bas ou stériles, au moyen des dépôts vaseux formeés par les fleuves ou les mers.
COLOCASE (ka-ze) n. f. Bot. Genre d'aroïdées à rhizome tubéreux, qui formee la principale nourriture des indigènes de l'Océanie.
COLOCATAIRE (tè-re) n. Celui, celle qui est locataire avec d'autres dans la même maison.
COLOMBAGE (lon-ba-je) n. m. Système de charpente en formee de pan de bois dont les vides sont remplis de plâtre ou de brique.
COLOMBE (lon-be) n. f. (lat. columba). Pigeon, dans le style poétique. Sorte de grand rabot renversé, à l'usage des tonneliers et des emballeurs.
COLOMBIER (lon-bi-é) n. m. Bâtiment où l'on élève les pigeons : autrefois, les gentilshommes seuls pouvaient avoir des colombiers. Format de papier (env. 0m,90 sur 0m,63.)
COLOMBIN, E (lon) adj. D'une couleur mélangée, entre le rouge et le violet. N. f. Fiente des pigeons et des oiseaux de basse-cour, servant d'engrais. N. m. pl. Ordre d'oiseaux comprenant les pigeons et les formees voisines (tourterelles, etc..) S. un colombin.
COLOMBO (lon) n. m. Nom vulgaire de la racine amère et jaunâtre d'une plante de l'Asie et de l'Afrique tropicale, la chasmanthère.
COLOMBOPHILE (lon) adj. et n. (lat. colombus, pigeon, et gr. philos, ami). Qui aime les pigeons, se plaît à les élever.
COLOMBOPHILIE (lon, lî) n. f. (de colombophile). Science de l'élevage des pigeons voyageurs.
COLON n. m. (lat. colonus ; de colere, cultiver). Féod. Fermier libre d'une terre appartenant à un seigneur : la condition du colon était supérieure à celle du serf. Habitant, cultivateur d'une colonie : les colons de Madagascar. Cultivateur, fermier.
CÔLON n. m. (gr. kôlon, intestin). Anat. Partie du gros intestin qui fait suite au cæcum.
COLONAGE n. m. Exploitation par un colon.
COLONAT (na) n. m. Etat de colon. (Se dit principalement des colons de l'ancienne Rome et du moyen âge.)
COLONEL (nel) n. m. Officier supérieur qui commande un régiment.
COLONELLE (nè-le) adj. f. Se disait de la première compagnie d'un régiment, commandée par le colonel. N. f. Cette compagnie. Femme d'un colonel.
COLONIAL, E, AUX adj. Concernant les colonies : régime colonial. En provenant : denrées coloniales.
COLONIE (nî) n. f. (de colon.) Population sortie d'un pays pour aller en habiter un , autre : une colonie de Phéniciens fonda Carthage. Pays habité par une colonie : les colonies européennes sont nombreuses en Afrique. Réunion de personnes, ou même d'animaux vivant en commun : une colonie de peintres, de castors, d'abeilles.
COLONISABLE (za-ble) adj. Qui peut être colonisé.
COLONISATEUR (za) n. m. Qui colonise : un peuple colonisateur
COLONISATION (za-si-on) n. f. Action de coloniser, son résultat : la première colonisation du Canada fut l'œuvre des Français.
COLONISER (zé) v. a. Etablir une colonie, des colonies : les Anglais ont colonisé l'Australie.
COLONNADE (lo-na-de) n. f. Rangée de colonnes sur le devant ou autour d'un grand édifice : la colonnade du Louvre est due à Cl. Perrault.
COLONNE (lo-ne) n. f. (lat. columna). Pilier cylindrique, avec base et chapiteau, et qui soutient un édifice : colonne dorique, ionique. Fig. Appui, soutien : Bossuet fut une colonne de l'Eglise. Monument commémoratif en formee de colonne : la colonne Vendôme rappelle les exploits de la Grande Armée. Colonnes d’un lit, piliers qui en soutiennent le ciel. Portion d'une page divisée de haut en bas : les colonnes d'un journal. Physiq. Masse de fluide, de formee cylindrique : colonne d’air, d'eau. Colonne barométrique, mercure ou tube d'un baromètre au-dessus du niveau du mercure de la cuvette. Colonne vertébrale, ensemble des vertèbres formeant une chaîne à laquelle se rattachent les os des vertébrés. Ligne de troupes profonde et serrée : marcher en colonne.
COLONNETTE (lo-nè-te) n. f. Petite colonne, souvent appliquée contre une colonne de module normal.
COLOPHANE n. f. (de Colophon, ville de l'Asie Mineure d'où l'on tirait cette substance). Résine jaune, solide, transparente. (C'est le résidu de la distillation de la térébenthine ; on s'en sert notamment pour frotter les crins de l'archet, afin qu'ils mordent sur les cordes des instruments.)
COLOQUINTE (kin-te) n. f. Concombre fort amer et purgatif.
COLORANT (ran), E adj. Qui colore : substances colorantes. N. m. : un colorant. Ant. Décolorant.
COLORATION (si-on) n. f. Action de colorer. Etat d'un corps coloré. Ant. Décoloration.
COLORÉ, E adj. Qui a une certaine couleur. Qui a de vives couleurs : teint coloré. Fig. Qui a du brillant, de l'éclat : style coloré.
COLORER (ré) v. a. (du lat. color, couleur). Donner de la couleur : la chlorophylle colore les feuilles en vert. Fig. Donner une belle apparence à une chose mauvaise : colorer un mensonge. Se colorer v. pr. Prendre de la couleur. Ant. Décolorer.
COLORIAGE n. m. Action de colorier.
COLORIER (ri-é) v. a. (lat. color, couleur. — Se conj. comme prier.) Appliquer des couleurs sur un dessin, une estampe, etc. : colorier une carte.
COLORIMÈTRE n. m. (lat. color, couleur, et gr. metron, mesure). Appareil servant à mesurer l'intensité de coloration d'un liquide vu par transparence.
COLORIS (ri) n. m. Art de colorier : apprendre le coloris. Effet qui résulte du mélange et de l'emploi des couleurs : Raphaël a montré une profonde entente du coloris. Fig. Eclat du style. Se dit aussi du teint, d'un fruit, etc. : pêche d'un beau coloris.
COLORISATION (za-si-on) n. f. Changement de couleur dans certaines substances. Action d'appliquer des couleurs.
COLORISTE (ris-te) n. Peintre qui entend bien le coloris : Delacroix est un merveilleux coloriste. Celui, celle qui colorie des estampes, des cartes.
COLOSSAL (lo-sal), E, AUX adj. De grandeur démesurée : Néron se fit faire une statue colossale. Fig. Très vaste : une entreprise colossale. Ant. Petit, microscopique.
COLOSSALEMENT (lo-sa-le-man) adv. D'une manière colossale. (Peu us.)
COLOSSE (lo-se) n. m. (lat. colossus). Statue d'une grandeur extraordinaire : le colosse de Rhodes était une statue d'Apollon. Homme, animal de très haute stature : Pierre le Grand était un colosse. Fig. Empire immense : le colosse russe.
COLOSTRUM (los-trom') n. m. Premier lait qu'une femelle donne à son petit, sitôt après sa naissance : le colostrum a des propriétés purgatives.
COLPORTAGE n. m. Profession de colporteur. Action de colporter : le colportage des matières d'or et d'argent est interdit.
COLPORTER (té) v. a. Faire le métier de colporteur. Fig. Ebruiter, répandre : colporter une fausse nouvelle.
COLPORTEUR n. m. et adj. (de col, et porter.) Marchand ambulant qui vend sa marchandise dans les campagnes.
COLTIN n. m. (de col.) Large chapeau de cuir des portefaix ou coltineurs.
COLTINAGE n. m. Métier de coltineur.
COLTINER (né) v. a. Porter en s'aidant du coltin.
COLTINEUR n. m. Portefaix coiffé du coltin et qui porte sur la tête, les épaules, de pesants fardeaux.
COLUMBAIRE (lon-bè-re) ou COLUMBARIUM (lon-ba-ri-om') n. m. Chez les Romains, édifice creusé dans le roc ou souterrain, garni de niches destinées à recevoir les urnes funéraires. Auj., bâtiment pourvu de niches où sont conservées les cendres des personnes incinérées.
COLUMELLE (mè-le) n. f. Petite colonne tumulaire.
COLURE n. m. Nom donné à deux grands cercles de la sphère, perpendiculaires à l'équateur, et qui passent, l'un par les points équinoxiaux, l'autre par les points solsticiaux.
COLZA n. m. Espèce de chou bisannuel, dont la graine fournit une bonne huile à brûler : le colza est surtout cultivé dans le nord de la France.
COM préf. V. co.
COMA n. m. (gr. kôma). Sommeil profond, dépression physique voisine de la mort, par suite de maladie ou de blessure grave : le coma est souvent le prélude de l'agonie.
COMATEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Qui a rapport au coma : état comateux.
COMBAT (kon-ba) n. m. Lutte entre gens armés. Rixe. Lutte d'animaux entre eux, d'animaux contre des hommes : combats de gladiateurs. Lutte des forces de la nature : le combat des éléments. Fig. Lutte des mouvements opposés que l'âme éprouve. Etat d'agitation, de trouble, de souffrance : la vie est un perpétuel combat. Combat singulier, duel. Combat naval, sur mer. Hors de combat, qui n'est plus en état de lutter.
COMBATTANT (kon-ba-tan), E n. Personne qui prend part à un combat. N. m. Oiseau échassier, du genre chevalier.
COMBATTIF (kon-ba-tif) ou COMBATIF, IVE adj. Porté à la lutte, agressif: esprit combatif. N. : c'est un combattif ou combatif.
COMBATTIVITÉ (kon-ba-ti) ou COMBATIVITÉ n. f. Penchant qui porte l'homme à la lutte.
COMBATTRE (kon-ba-tre) v. a. (du préf. com, et de battre. — Se conj. comme battre). Se battre contre : combattre l'ennemi. Lutter contre : combattre un incendie. Fig. : combattre ses passions, les préjugés.
COMBE (kon-be) n. f. Petite vallée : les combes du Jura.
COMBIEN (kon-bi-in) adv. Quelle quantité : combien d'étoffe ? Quel nombre : combien de siècles ? Quel prix : combien a-t-on payé ? A quel point : combien Ney était brave !
COMBINABLE (kon) adj. Qui peut se combiner.
COMBINAISON (kon-bi-nè-zon) n. f. Assemblage, arrangement dans un certain ordre de choses semblables ou diverses : combinaison de couleurs, de sons. Chim. Union intime des molécules de deux ou de plusieurs corps formeant un composé. Fig. Mesures prises pour assurer le succès d'une entreprise : le hasard déjoue les combinaisons les plus sages.
COMBINÉ, E (kon) n. m. Corps résultant d'une combinaison : l'alcool est un combiné.
COMBINER (kon-bi-né) v. a. (lat. combinare). Coordonner, disposer dans un certain ordre : combiner ses mesures. Calculer, disposer : combiner un plan. Chim. Déterminer la combinaison de : combiner de l'oxygène avec de l'hydrogène.
COMBLE (kon-ble) n. m. (lat. cumulus). Ce qui peut tenir au-dessus des bords d'une mesure déjà pleine : le comble d'un décalitre. Faîte d'un bâtiment ; partie sur laquelle repose la couverture : être logé sous les combles. Fig. Le dernier degré : le comble de la gloire.
COMBLE (kon-ble) adj. (de combler.) Très plein : le vase est comble. Fig. Aux dernières limites : la mesure est comble. Loc. adv. Pour comble de, pour dernier surcroît. De fond en comble, entièrement.
COMBLEMENT (kon-ble-man) n. m. Action de combler : le comblement d'un fossé.
COMBLER (kon-blé) v. a. (lat. cumulare). Remplir par-dessus les bords. Remplir un vide : les alluvions du Rhône comblent peu à peu le lac de Genève. Fig. Exaucer complètement : combler les désirs de quelqu'un. Surcharger de : combler de bienfaits. Mettre le comble : combler la mesure.
COMBRÉTACÉES (kon, sé) n. f. pl. Famille de plantes dicotylédones, qui vivent dans les régions montagneuses des pays chauds. S. une combrétacée.
COMBRIÈRE (kon) n. f. (provenç. coumbriero). Filet pour prendre le thon et d'autres gros poissons.
COMBURANT(kon-bu-ran), E adj. (du lat. comburere, brûler). Se dit d'un corps qui, en se combinant avec un autre, donne lieu à la combustion de ce dernier : l'oxygène est comburant, mais non combustible. N. m. : un comburant.
COMBUSTIBILITÉ (kon-bus-ti) n. f. Propriété des corps combustibles : la combustibilité du charbon de bois varie avec sa densité.
COMBUSTIBLE (kon-bus-ti-ble) adj. (de combustion). Qui a la propriété de brûler : le fulmicoton est éminemment combustible. N. m. Toute matière dont on fait du feu, comme le bois, la houille, le charbon, etc. : la tourbe est un combustible de qualité inférieure. Ant. Incombustible.
COMBUSTION (kon-bus-ti-on) n. f. (du lat. combustum, supin de comburere, brûler). Action de brûler : l'air est nécessaire à la combustion. Chim. Ensemble des phénomènes qui accompagnent la combinaison d'un corps avec l'oxygène.
COMÉDIE (dî) n. f. (lat. comœdia). Poème dramatique qui excite le rire en représentant les mœurs, les ridicules, les vices de la société : les comédies de Regnard sont inférieures à celles de Molière. Théâtre : aller à la comédie. Fig. Feinte grimace : jouer la comédie. Secret de comédie, chose dont on veut faire un secret, bien qu'elle soit connue de tout le monde.
COMÉDIEN, ENNE (di-in, è-ne) n. Personne qui joue la comédie. Fig. Hypocrite. Adj. : une femme très comédienne.
COMESTIBLE (mès-ti-ble) adj. (du lat. comestum, supin de comedere, manger). Qui est propre à la nourriture de l'homme. N. m. Aliment.
COMÉTAIRE (tè-re) adj. Qui concerne les comètes : système cométaire.
COMÈTE n. f. (lat. cometa ; du gr. komê, chevelure). Astre errant, décrivant autour du soleil une ellipse très allongée, et qui est accompagné d'une traînée de lumière appelée queue ou chevelure. — Les comètes décrivent une vaste ellipse ou une parabole dans des orbites très excentriques, dont le soleil occupe le foyer. Certaines comètes reviennent périodiquement. La comète dite de Halley revient tous les soixante-quinze ans.
COMICES n. m. pl. (lat. comitia). Assemblées du peuple romain, pour élire des magistrats ou traiter des affaires publiques : comices curiates, comices centuriates, comices par tribus. N. m. Comice électoral, réunion des électeurs pour nommer les membres des assemblées délibérantes. Comice agricole, réunion formeée par les propriétaires et les fermiers d'un arrondissement, pour améliorer les procédés agricoles.
COMIQUE adj. (lat. comicus). Qui appartient à la comédie : poète, acteur comique. Plaisant : aventure comique. N. m. Le genre de la comédie. Acteur, auteur comique : Molière est notre premier comique. Ant. Dramatique, sérieux, tragique.
COMIQUEMENT (man) adv. D'une manière comique. Ant. Dramatiquement, tragiquement.
COMITÂT (ta) n. m. (lat. comitatus). Subdivision administrative de la Hongrie.
COMITÉ n. m. (angl. committee). Réunion de membres choisis dans une assemblée pour examiner certaines affaires. Petit comité, réunion d'amis : causer, lire en petit comité. Comité secret, séance privée, d'où le public est exclu. Comité de lecture, réunion d'hommes de lettres chargés d'admettre ou de rejeter les pièces de théâtre après examen. Comité de Salut public. V. Part. hist.
COMITIAL ou COMICIAL (si-al), E, AUX adj. Qui a rapport aux comices. Mal comitial, épilepsie, ainsi nommée par les Romains, parce qu'une crise d'épilepsie survenant pendant les comices faisait séparer l'assemblée.
COMMA (kom'-ma) n. m. (mot gr. signif. membre de phrase). Mus. Intervalle peu appréciable à l'oreille, qui existe entre deux notes enharmoniques, par exemple entre do dièse et re bémol. Gram. et typogr. Les deux points. Pl. des comma ou commas.
COMMAND (ko-man) n. m. (du préf. com, et du lat. mandatum, mandat). Acquéreur réel d'un bien dont l'acte de transmission porte un nom d'acquéreur fictif. Déclaration de command, celle par laquelle on fait connaître le nom du véritable acquéreur.
COMMANDANT (ko-man-dan) n. m. Qui commande : le commandant d'une armée. Chef de bataillon. Officier supérieur qui commande dans une place de guerre. Titre donné à l'officier de marine qui commande en chef un bâtiment, quel que soit son grade.
COMMANDE (ko-man-de) n. f. Demande de marchandises : faire une commande. Dans une machine à vapeur, organe de transmission. Loc. adv. De commande, artificiel, feint : pleurs de commande.
COMMANDEMENT(ko-man-de-man) n. m. Action de commander. Ordre. Pouvoir, dignité de celui qui commande. Loi, précepte : les commandements de Dieu, de l'Eglise. Ordre de satisfaire à une obligation, signifié par huissier.
COMMANDER (ko-man-dé) v. a. (du lat. cum, avec, et mandare, ordonner). Ordonner. Avoir l'autorité sur : commander une armée. Dominer par sa position : le fort commande la ville. Com. Faire une commande. Imposer : commander le respect, l'admiration. V. n. : commander à ses enfants. Fig. : commander à ses passions. Ant. Obéir ; décommander.
COMMANDERIE (ko-man-de-rî) n. f. Bénéfice attaché à un ordre militaire. Résidence de celui qui a ce bénéfice.
COMMANDEUR (ko-man) n. m.  Chevalier pourvu d'une commanderie. Grade dans un ordre de chevalerie : commandeur de la Légion d'honneur.
COMMANDITAIRE (ko-man-di-tè-re) n. (de commandite). Bailleur de fonds, dans une société. Adjectiv. : associé commanditaire.
COMMANDITE (ko-man) n. f. (du lat. commendare, confier). Société commerciale dans laquelle une partie de ceux qui la composent versent les fonds nécessaires, sans prendre aucune part à la gestion. (On dit aussi société en commandite.) Fonds versés par chacun des membres d'une pareille société. Typogr. Ouvriers compositeurs travaillant en communauté.
COMMANDITER (ko-man-di-té) v. a. (de commandite). Avancer les fonds nécessaires à une entreprise commerciale.
COMME (ko-me) adv. (lat. quomodo). De même que, ainsi que : hardi comme un lion. Tel que, par exemple : un homme comme lui. Presque, en quelque façon : il est comme mort. En qualité de : comme mère. Combien, à quel point : comme il est bon ! De quelle manière : comme il me traite ! Tout comme, sans différence. Conj. Parce que : comme vous êtes son ami... Au moment où : comme il arrivait...
COMMÉMORAISON (kom'-mé-mo-rè-zon) n. f. Mention que l'Eglise fait d'un saint le jour où l'on célèbre une autre fête.
COMMÉMORATIF, IVE (kom'-mé) adj. Qui rappelle le souvenir : jour commémoratif d'une victoire.
COMMÉMORATION (kom'-mé, si-on) n. f. Cérémonie qui rappelle le souvenir d'un événement important. Commémoration des morts, fête que l'Eglise célèbre en l'honneur des morts (2 novembre.)
COMMÉMORER (kom'-mé-mo-ré) v. a. (lat. commemorare). Rappeler au souvenir.
COMMENÇANT (ko-man-san), E n. Qui en est aux premiers éléments d'un art, d'une science.
COMMENCEMENT (ko-man-se-man) n. m. Principe, origine. Début : le commencement d'un règne. Ant. Fin, achèvement.
COMMENCER (ko-man-sé) v. a. (du lat. cum, avec, et initiare, commencer. — Prend une cédille sous le c devant a et o : il commença, nous commençons.) Faire la première partie de : commencer ses études. Marque le fait : il est commencé depuis longtemps. Marque l'état : j'ai lu les vers qui commencent ce poème. V. n. Prendre commencement, débuter : le printemps commence le 31 mars. Ant. Finir, terminer, achever.
COMMENDATAIRE (ko-man-da-tè-re) adj. Qui est pourvu d'une commende : abbé commendataire.
COMMENDE (ko-man-de) n. f. (lat. commendare, confier). Usufruit d'une abbaye accordé par le pape.
COMMENSAL, E, AUX (kom'-man) n. (du lat. cum, avec, et mensa, table). Qui mange à la même table, qui vit auprès de.
COMMENSALITÉ (kom'-man) n. f. Qualité de commensal.
COMMENSURABILITÉ (kom'-man) n. f. Qualité de ce qui est commensurable. Ant. Incommensurabilité.
COMMENSURABLE (kom'-man) adj. (lat. cum, avec, et mensurabilis, qui peut être mesuré). Math. Qui a une commune mesure avec : le cercle et son diamètre ne sont pas commensurables. Ant. Incommensurable.
COMMENSURATION (kom'-man, si-on) n. f. Recherche d'une commune mesure à deux grandeurs.
COMMENT (ko-man) adv. De quelle manière, par quel moyen : comment peut-il vivre ? Pourquoi : comment s'est-il adressé à moi ? Interj. : comment ! vous voilà ? N. m. La manière dont une chose s'est faite : il veut savoir le pourquoi et le comment.
COMMENTAIRE (kom'-man-tè-re) n. m. (lat. commentarius). Remarques sur un texte : les commentaires de Voltaire sur Corneille sont parfois injustes. Fig. Interprétation maligne : prêter aux commentaires. Pl. Mémoires historiques : les Commentaires de César.
COMMENTATEUR, TRICE (kom'-man) n. Auteur qui écrit des commentaires.
COMMENTER (kom'-man-té) v. a. (lat. commentari). Faire des commentaires sur : commenter Virgile.
COMMÉRAGE (ko-mé) n. m. Propos malveillant de commère : défiez-vous des commérages.
COMMERÇABLE (ko-mèr) adj. Qui peut être négocié : effet, billet commerçable.
COMMERÇANT (ko-mèr-san), E adj. et n. Qui fait le commerce : la femme qui veut être commerçante doit être autorisée par son mari.
COMMERCE (ko-mèr-se) n. m. (du lat. cum, avec, et merx, mercis, marchandise). Trafic, négoce : le commerce enrichit Carthage. Le corps des commerçants. Relations, fréquentation : on gagne toujours au commerce des honnêtes gens. Code de commerce, ensemble des lois qui régissent les commerçants et le commerce. Tribunal de commerce, tribunal composé de commerçants élus pour deux ans et appelés à juger les contestations commerciales. Chambre de commerce, assemblée consultative de commerçants notables. Livres de commerce, registres de comptabilité que la loi oblige tout commerçant à tenir. (Ils sont au nombre de trois : journal, copie de lettres, copie d'inventaires.)
COMMERCER (ko-mèr-sé) v. n. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il commerça, nous commerçons.) Faire le commerce : la France commerce avec le monde entier.
COMMERCIAL, E, AUX (ko-mèr) adj. Qui appartient au commerce : entreprise commerciale.
COMMERCIALEMENT (ko-mèr, man) adv. D'une manière commerciale.
COMMERCIALISER (ko-mèr, zé) v. a. Rendre commercial.
COMMERCIALITÉ (ko-mèr) n. f. Qualité de ce qui est commercial : la commercialité d'une dette. Situation de commerçant.
COMMÈRE (ko-mè-re) n. f. (du lat. cum, avec, et mater, mère). Celle qui a tenu un enfant sur les fonts, par rapport au parrain. Nom d'amitié : ma commère. Femme hardie, bavarde : une insupportable commère.
COMMETTANT (ko-mè-tan) n. m. Celui qui charge un autre du soin de ses intérêts.
COMMETTRE (ko-mè-tre) v. a. (lat. committere. — Se conj. comme mettre.) Faire : commettre une erreur, une faute, un crime. Préposer : commettre quelqu'un à la garde d'un fort. Aventurer, compromettre : commettre sa réputation, et v. pr. : se commettre avec des fripons. Tordre ensemble plusieurs torons pour en formeer un cordage.
COMMINATOIRE (kom'-mi) adj. (du lat. comminari, menacer). Dr. Portant menace d'une peine.
COMMIS (ko-mi) n. m. (lat. commissus). Employé dans un bureau, dans une maison de commerce. Préposé à : commis de barrière. Commis voyageur, qui voyage pour une maison de commerce.
COMMISÉRATION (kom'-mi-zé-ra-si-on) n. f. Pitié, sentiment de compassion : exciter la commisération publique. Ant. Insensibilité, indifférence.
COMMISSAIRE (ko-mi-sè-re) n. m. (lat. commissus, commis délégué). Qui est chargé de fonctions temporaires. Ordonnateur : commissaire d'une fête. Membre d'une commission. Commissaire de la marine, officier chargé à bord des navires et dans les arsenaux de tout ce qui intéresse la comptabilité des armements, vivres, etc. Commissaire, de police, magistrat chargé dans les villes de veiller au maintien du bon ordre et de la sécurité publique. Commissaire priseur, officier public qui a le droit de faire la prisée dans les ventes publiques. Pl. des commissaires-priseurs.
COMMISSARIAT (ko-mi-sa-ri-a) n. m. Fonctions de commissaire. Bureau d'un commissaire : on dépose les objets trouvés au commissariat. Corps des commissaires de la marine.
COMMISSION (ko-mi-si-on) n. f. (lat. commissus, confié). Charge qu'on donne à quelqu'un de faire une chose : s'acquitter fidèlement d'une commission. Membres choisis par une assemblée pour étudier un projet, surveiller divers actes, etc. : la commission départementale est une délégation du conseil général. Achat, placement pour autrui, avec remise : acheter, vendre à la commission. Cette remise.
COMMISSIONNAIRE (ko-mi-si-o-nè-re) n. m. Celui qui vend et achète pour le compte d'autrui, moyennant remise. Homme dont le métier est de faire les commissions du public : les commissionnaires sont patentés et portent une médaille spéciale. Celui qui se charge du transport des marchandises.
COMMISSIONNÉ, E (ko-mi-si-o-né) adj. et n. Qui a reçu une commission, un pouvoir.
COMMISSIONNER (ko-mi-si-o-né) v. a. Donner commission de vendre ou d'acheter. Déléguer un pouvoir.
COMMISSOIRE (ko-mi-soi-re) adj. (lat. commissorius). Se dit d'une clause dont l'inexécution annule l'acte qui la contient : pacte commissoire.
COMMISSURAL, E, AUX (ko-mi-su-ral) adj. Qui à rapport à la commissure.
COMMISSURE (ko-mi-su-re) n. f. (lat. commissura). Anat. Point de jonction de certaines parties : la commissure des lèvres.
COMMODAT (kom'-mo-da) n. m. (lat. commodatum). Dr. Prêt gratuit à usage d'une chose.
COMMODE (ko-mo-de) adj. D'un usage facile : une chambre commode. Tranquille, agréable. D'une humeur facile. Fam. Incommode, gênant.
COMMODE (ko-mo-de) n. f. Meuble à tiroirs : les commodes remplacèrent les coffres au xviie siècle.
COMMODÉMENT (ko-mo-dé-man) adv. D'une manière commode.
COMMODITÉ (ko-mo) n. f. Chose, situation commode. Pl. Aises, agréments : commodités de la vie. Lieux d'aisances. Ant. Incommodité, gêne.
COMMODORE (ko-mo) n. m. (m. angl.). En Angleterre et en Amérique, officier de marine d'un grade supérieur à celui de capitaine de vaisseau.
COMMOTION (kom'-mo-si-on) n. f. (du lat. commotum, de commovere, mouvoir). Secousse : les tremblements de terre sont des commotions de l'écorce terrestre. Ebranlement intérieur : commotion du cerveau. Supin : la Révolution de 1769 fut pour la France une commotion décisive.
COMMUABILITÉ (kom'-mu-a) n. f. Qualité de ce qui peut être commué.
COMMUABLE (kom'-mu-a-ble) adj. Qui peut être commué : peine commuable.
COMMUER (kom'-mu-é) v. a. (du lat. cum, avec, et mutare, changer). Changer. Commuer une peine, la remplacer par une moindre : beaucoup de sentences de mort sont commuées par le président de la République.
COMMUN (ko-mun), E adj. (lat. communis). Se dit de toute chose à laquelle chacun peut participer : puits commun. Ce qui est propre à plusieurs : intérêt commun. Général, universel : sens commun. Ordinaire : usage commun. Dépourvu de noblesse, de distinction ; médiocre : manières communes. Maison commune, hôtel de ville. Faire cause commune avec, associer ses intérêts. Gram. Nom commun, qui convient à tous les êtres de la même espèce. N. m. Société entre deux ou plusieurs personnes : vivre en commun. Le plus grand nombre : le commun des hommes. Classe des gens ignorants et grossiers : homme du commun. Pl. Lieux d'aisances. Dans les grandes maisons, bâtiments consacrés aux différentes parties du service. Ant. Rare, exceptionnel ; distingué.
COMMUNAL, E, AUX (ko-mu) adj. Qui appartient à une commune, qui la concerne : terrain communal. N. m. pl. Biens d'une commune.
COMMUNALISTE (ko-mu-na-lis-te) adj. Partisan de l'autonomie des communes.
COMMUNARD (ko-mu-nar), E n. Partisan de la Commune de Paris, en 1871.
COMMUNAUTÉ (ko-mu-nô-té) n. f. Etat de ce qui est commun : la communauté de nos intérêts. Société religieuse soumise à une règle commune : l'origine des communautés remonte aux anachorètes de la Thébaïde. Couvent habité en commun par des religieux ou des religieuses. Dr. Régime d'association conjugale, en vertu duquel certains biens sont communs entre eux : la communauté légale est le régime des époux mariés sans contrat.
COMMUNE (ko-mu-ne) n. f. (rad. commun). Division territoriale, administrée par un maire assisté du conseil municipal. V. Part. hist.
COMMUNÉMENT (ko-mu-né-man) adv. Ordinairement, généralement. Ant. Exceptionnellement.
COMMUNIANT (ko-mu-ni-an), E n. Qui communie.
COMMUNICABLE (ko-mu) adj. Qui peut être communiqué.
COMMUNICANT (ko-mu-ni-kan), E adj. Qui communique : le liquide s'élève à la même hauteur dans les vases communicants.
COMMUNICATEUR, TRICE (ko-mu) adj. Qui sert à mettre en communication : fil communicateur.
COMMUNICATIF, IVE (ko-mu) adj. Qui se communique, se gagne, comme le rire. Qui aime à faire part aux autres de ses pensées.
COMMUNICATION (ko-mu, si-on) n. f. Action de communiquer : la communication d'un mouvement. Avis, renseignement : recevoir une communication.
COMMUNIER (ko-mu-ni-é) v. n. (lat. communicare, communiquer. — Se conj. comme prier.) Recevoir la communion. Fig. Etre en communauté intellectuelle : tous les êtres communient par la douleur.
COMMUNION (ko-mu) n. f. Union dans une même foi. Réception du sacrement de l'eucharistie. Verset que le prêtre récite et que le choeur chante après la communion. Communion des saints, rapport entre les fidèles de la terre, du purgatoire et du ciel.
COMMUNIQUÉ (ko-mu-ni-ké) n. m. Avis ou renseignement transmis officiellement.
COMMUNIQUER (ko-mu-ni-ké) v. a. (lat. communicare ; de communis, commun). Transmettre : l'aimant communique au fer ses propriétés attractives. Donner connaissance de : communiquer un avis. V, n. Etre en relation : communiquer avec un savant.
COMMUNISME (ko-mu-nis-me) n. m. Système qui se propose d'assurer le bonheur du genre humain par l'égale répartition des biens et des maux.
COMMUNISTE (ko-mu-nis-te) adj. et n. Partisan du communisme : Babeuf fut un communiste.
COMMUTABLE (kom-mu) adj. Qui peut être commué.
COMMUTATEUR (kom-mu) n. m. Appareil servant à changer la direction des courants électriques.
COMMUTATIF, IVE (kom-mu) adj. Qui se rapporte à l'échange. Contrat commutatif, où chaque contractant reçoit l'équivalent de ce qu'il donne.
COMMUTATION (kom-mu-ta-si-on) n. f. Changement. Réduction d'une peine en une autre moindre.
COMPACITÉ (kon) n. f. Qualité de ce qui est compact : la compacité du ciment hydraulique augmente avec la durée de l'immersion.
COMPACT (konpakt), E adj. (lat. compactus). Qui est condensé, dont les molécules sont fort rapprochées : corps compact. Serré, pressé : foule compacte.
COMPAGNE (kon- pa-gne) n. f. Féminin de compagnon. Femme qui vit ordinairement avec une autre personne : Antigone fut la compagne dévouée d'Œdipe aveugle et errant. Epouse.
COMPAGNIE (kon-pa-gnî) n. f. Assemblée de personnes réunies. Réunion de personnes formeant un corps. Société industrielle ou commerciale : compagnies de chemins de fer. Troupe d'infanterie, commandée par un capitaine. Compagnies de discipline, corps stationnés en Afrique, où sont envoyés pour être soumis à un régime sévère les soldats des régiments qui ont encouru des punitions trop graves et nombreuses. Bande d'animaux de même espèce : compagnie de perdreaux. Dame, demoiselle de compagnie, placée auprès d'une autre pour lui faire société. Tenir compagnie à quelqu'un, rester avec lui. Fausser compagnie, se retirer, ne pas venir. La bonne compagnie, société des gens bien élevés et cultivés. Loc. adv. De compagnie, ensemble.
COMPAGNON (kon-pa-gnon) n. m. Camarade, associé. Qui fait quelque chose avec un autre : compagnon d'armes, d'exil. Ouvrier affilié jadis à une société de compagnonnage : les compagnons faisaient en général de conserve le tour de France. Auj., simple ouvrier. Bon compagnon, bon vivant.
COMPAGNONNAGE (kon-pa-gno-na-je) n. m. Association d'ouvriers dans une même profession. Autref., temps pendant lequel un ouvrier sorti d'apprentissage devait travailler comme compagnon chez son patron.
COMPARABLE (kon) adj. Qui peut être mis en comparaison.
COMPARAISON (kon-pa-rè-zon) n. f. Action de comparer : comparaison, dit le proverbe, n'est pas toujours raison. Parallèle. Rhét. Figure qui exprime la similitude. Gram. Degrés de comparaison, le positif, le comparatif et le superlatif. Loc. adv. En comparaison, par comparaison, au prix, relativement.
COMPARAÎTRE (kon-pa-rè-tre) v. n. (Se conj. comme paraître.) Se présenter par ordre : comparaître devant un tribunal.
COMPARANT (kon-pa-ran), E adj. et n. Qui comparaît devant un notaire ou en justice.
COMPARATEUR (kon) n. m. Phys. Instrument qui sert à mesurer de petites différences de longueur. Instrument servant à comparer les règles divisées.
COMPARATIF, IVE (kon) adj. Qui marque comparaison : adverbes comparatifs. Qui met en comparaison : état comparatif de. N. m. Second degré de signification dans les adjectifs : meilleur est le comparatif de bon.
COMPARATIVEMENT (kon, man) adv. Par comparaison.
COMPARER (kon-pa-ré) v. a. (lat. comparare). Etablir le rapport qui existe entre les objets. Mettre en parallèle : les contemporains osèrent comparer Quinault à Racine. Confronter : comparer des écritures.
COMPAROIR (kon) v. n. Usité seulement à l'inf. et au part. prés. comparant, e ; (les autres temps sont suppléés par ceux du v. comparaître). Comparaître en justice : assigner à comparoir. (Vx.)
COMPARSE (kon) n. Au théâtre, Personnage muet. Par extens., personnage dont le rôle est insignifiant dans une affaire.
COMPARTIMENT (kon, man) n. m. Case, division d'un tiroir, d'un damier, d'un wagon, etc. Division symétrique d'une surface : plafond à compartiments.
COMPARUTION (kon, si-on) n. f. Action de comparaître en justice : la comparution personnelle n'est généralement pas exigé des tribunaux civils.
COMPAS (kon-pa) n. m. Instrument à deux branches mobiles, servant à tracer des circonférences ou à transporter des longueurs. Boussole marine : les navires règlent leurs compas avant d'entreprendre une longue traversée.
COMPASSÉ (kon-pa-sé), E adj. D'une régularité affectée, exagérée : démarche compassée.
COMPASSEMENT (kon-pa-se-man) n. m. Action de compasser. Régularité affectée : compassement dans le discours, les actions.
COMPASSER (kon-pa-sé) v. a. (du lat. cum, avec, et passus, pas). Disposer symétriquement, avec apprêt.
COMPASSION (kon-pa-si-on) n. f. (lat. compassio). Mouvement de l'âme qui nous rend sensibles aux maux d'autrui. Ant. Dureté, indifférence.
COMPATIBILITÉ (kon) n. f. (de compatible). Qualité, état de choses qui se conviennent : compatibilité d'humeur. Ant. Incompatibilité.
COMPATIBLE (kon) adj. (rad. compatir). Qui peut exister, s'accorder avec un autre : caractères compatibles. Ant. Incompatible.
COMPATIR (kon) v. n. (lat. cum, avec, et pati, souffrir). Etre touché de compassion pour les maux d'autrui.
COMPATISSANT (kon-pa-ti-san), E adj. Qui compatit. Inspiré par la compassion : soins compatissants. Ant. Dur, insensible.
COMPATRIOTE (kon) n. (du lat. cum, avec, et patria, patrie). Qui est du même pays qu'une autre personne.
COMPENDIEUSEMENT (kon-pan, ze-man) adv. En abrégé.
COMPENDIEUX, EUSE (kon-pan-di-eû, eu-ze) adj. Abrégé, dit en peu de mots.
COMPENDIUM (kon-pin-di-om') n. m. (m. lat.). Abrégé. Pl. des compendium.
COMPENSABLE (kon-pan) adj. Qui peut être compensé.
COMPENSATEUR, TRICE (kon-pan) adj. Qui fournit une compensation. Pendule compensateur, destiné à corriger les effets des variations de la température sur la marche des horloges, par des dilatations et des contractions en sens contraire du balancier.
COMPENSATION (kon-pan-sa-si-on) n. f. Action de compenser. Dédommagement.
COMPENSATOIRE (kon-pan) adj. Qui établit une compensation.
COMPENSER (kon-pan-sé) v. a. (lat. compensare). Balancer la valeur de deux choses. Balancer la perte par le gain ; le mal par le bien.
COMPÉRAGE (kon) n. m. (de compère.) Relation, affinité entre le parrain et la marraine, etc. Intelligence entre deux personnes pour tromper le public.
COMPÈRE (kon) n. m. (lat. cum, avec, et pater, père). Le parrain, par rapport à la marraine. Fig. Complice dans une supercherie. Bon compère, homme de joyeuse humeur. Fin, rusé compère, homme adroit et retors.
COMPÈRE-LORIOT (kon, ri-o) n. m. Nom vulgaire de l'orgelet, petit furoncle des paupières. Pl. des compères-loriots.
COMPÉTENCE (kon-pé-tan-se) n. f. Droit de juger une affaire : les tribunaux de droit commun n'ont aucune compétence pour juger les litiges administratifs. Aptitude. Ant. Incompétence.
COMPETENT (kon-pé-tan), E adj. Qui a le droit de connaître d'une affaire : le tribunal s'est déclaré compétent. Personne capable de bien juger d'une chose : un critique compétent. Ant. Incompétent.
COMPÉTER (kon-pé-té) v. n. (lat. competere, appartenir à). Appartenir de droit. Etre de la compétence.
COMPÉTITEUR, TRICE (kon) n. (du lat. cum, avec, et petere, demander). Qui aspire à une chose avec un ou plusieurs autres : Vitellius fut le compétiteur malheureux de Vespasien à l'empire.
COMPÉTITION (kon-pé-ti-si-on) n. f. (de compétiteur). Rivalité, revendication du même objet : une sinécure est toujours l'objet de nombreuses compétitions.
COMPILATEUR (kon), TRICE n. Qui compile : l'abbé Trublet est un médiocre compilateur.
COMPILATION (kon, si-on) n. f. Action de compiler. Ouvrage composé d'extraits.
COMPILER (kon-pi-lé) v. a. (lat. cum, avec, et pilare, voler). Extraire des morceaux de divers auteurs pour en formeer un ouvrage.
COMPITALES (kon) n. f. pl. Fêtes que les Romains célébraient en l'honneur des lares protecteurs des carrefours.
COMPLAINTE (kon-plin-te) n. f. Chanson populaire sur quelque sujet tragique ou pieux : la complainte de Fualdès fut longtemps populaire. Action tendant à faire cesser un trouble de possession. (Vx.)
COMPLAIRE (kon-plè-re) v. n. (lat. complacere. — Se conj. comme plaire.) Se conformeer aux sentiments, à l'humeur de quelqu'un pour lui plaire : toute l'étude des courtisans est de complaire au maître. Se complaire v. pr. Trouver son plaisir à... Ant. Choquer, froisser, blesser.
COMPLAISAMMENT (kom-plé-za-man) adv. Avec complaisance.
COMPLAISANCE (kon-plè-zan-se) n. f. Disposition à s'accommoder aux désirs, aux goûts de quelqu'un. Obligeance : ayez la complaisance de... Acte inspiré par cette disposition. Satisfaction : se regarder avec complaisance. Ant. Désobligeance.
COMPLAISANT (kon-plè-zan), E adj. Qui a de la complaisance : les amis les plus complaisants ne sont pas les plus sûrs. Ant. Désobligeant, malveillant.
COMPLANT (kon-plan) n. m. (du préf. com, et de plant). Plant de vigne où d'arbres embrassant plusieurs morceaux de terre. (Syn. ancien de plant.)
COMPLANTER (kon-plan-té) v. a. Planter ; couvrir de plantations : complanter une terre d'oliviers.
COMPLÉMENT (kon-plé-man) n. m. (lat. complementum). Ce qu'il faut ajouter à une chose pour la rendre complète : complément d'une somme. Géom. Ce qui manque à un angle aigu pour égaler un angle droit : l'angle A B C est le comptément de l'angle C B D. Gram. Tout mot qui complète le sens d'un autre mot. v. direct, indirect, circonstanciel, déterminatif, explicatif, oppositif.
COMPLÉMENTAIRE (kon-plé- man-tè-re) adj. Qui sert à compléter : proposition complémentaire. Géom. Angles complémentaires, angles dont la somme vaut un angle droit.
COMPLET (kon-plè), ÈTE adj. (lat. completus, rempli). Entier, achevé : faire un tour complet sur soi-même. N. m. Etat de ce qui est complet. Au complet, au grand complet, sans que rien n'y manque, vêtement dont toutes les pièces sont de la même étoffe. Ant. Incomplet.
COMPLÈTEMENT (kon, man) adv. D'une manière complète. Ant. Incomplètement.
COMPLÈTEMENT (kon, man) n. m. Action de mettre au complet : le complètement d'une collection.
COMPLÉTER (kon-plé-té) v. a. (Se conj. comme accélérer.) Rendre complet : compléter une somme. Ant. Décompléter.
COMPLÉTIF, IVE (kon) adj. Qui sert de complément : proposition complétive.
COMPLEXE (kon-plèk-se) adj. (lat. complexus). Qui embrasse plusieurs choses : question, idée complexe. Gram. Qui a un complément : sujet complexe. (Le sujet est complexe quand il renferme un ou deux compléments qui le déterminent ou l'expliquent : la racine du manioc fournit le tapioca. L'attribut est complexe quand il est accompagné de mots qui en complètent, qui en déterminent ou en expliquent le sens : le travail est le père de l'abondance et de la joie.) Arith. Nombre complexe, composé d'unités de différentes espèces : 6 heures 30 minutes 19 secondes formeent un nombre complexe. N. m. : procéder du simple au complexe. Ant. Incomplexe, simple.
COMPLEXION (kon-plèk-si-on) n. f. (lat. complexio). Constitution du corps : être d'une solide complexion. Humeur, caractère.
COMPLEXITÉ (kon-plèk-si) n. f. Etat de ce qui est complexe.
COMPLICATION (kon-pli-ka-si-on) n. f. Etat de ce qui est compliqué : la complication d'une machine. Concours de choses de nature différente : les complications de la politique européenne.
COMPLICE (kon) adj. et n. (lat. complex, icis). Qui a part au délit, au crime d'un autre. Fig. Qui aide, favorise.
COMPLICITÉ (kon) n. f. (de complice.) Participation à un crime, à un délit : faire acte de complicité.
COMPLIES (kon-plî) n. f. pl. (de l'anc. fr. complir, accomplir.) Dernière partie de l'office divin, qui se dit après vêpres.
COMPLIMENT (kon-pli-man) n. m. (ital. complimenta). Paroles civiles, obligeantes ou affectueuses : faire de grands compliments. Discours solennel adressé à un supérieur. Pièce que récite un enfant à une fête, un anniversaire. Pl. Paroles de civilité : présenter ses compliments à quelqu'un. Ant. Blâme, injure.
COMPLIMENTER (kon-pli-man-té) v. a. Adresser à quelqu'un des compliments, des éloges : le renard complimenta le corbeau dans un but intéressé. Faire des civilités. Ant. Blâmer.
COMPLIMENTEUR, EUSE (kon-pli-man-teur, eu-ze) adj. et n. Qui fait trop de compliments.
COMPLIQUÉ, E (kon-pli-ké) adj. Mêlé à d'autres choses : maladie compliquée. Composé d'un grand nombre de pièces : machine compliquée. Ant. Simple.
COMPLIQUER (kon-pli-ké) v. a. (lat. complicare). Embrouiller : certaines gens compliquent à plaisir les affaires les plus simples. Ant. Simplifier.
COMPLOT (kon-plo) n. m. Résolution concertée en commun et secrètement dans un but coupable : Richelieu réprima sans pitié les complots des grands.
COMPLOTER (kon-plo-té) v. a. Former un complot.
COMPLOTEUR (kon) n. m. Celui qui complote.
COMPONCTION (kon-ponk-si-on) n. f. (du lat. cum, avec, et pungere, piquer). Douleur, regret d'avoir offensé Dieu. Air de gravité. (Se dit souv. par ironie.)
COMPONÉ, E (kon) adj. Blas. Se dit de la bordure et des autres pièces honorables, divisées en fragments de couleurs alternées.
COMPORTE (kon) n. f. Cuve de bois servant au transport de la vendange.
COMPORTER (kon-por-té) v. a. (lat. comportare). Permettre, souffrir : le sujet ne comportait pas tant d'ornements. Se comporter v. pr. Se conduire d'une certaine manière. Dr. Etre, se trouver, en parlant d'une chose.
COMPOSANT (kon-po-zan), E adj. Qui sert à composer. N. m. Objet qui sert à composer : les composants de l'eau, de l'air. N. f. Méc. L'une des forces qui concourent à formeer une résultante.
COMPOSÉ, E (kon-po-zé) adj. Formé de plusieurs parties. Se dit des temps d'un verbe qui se conjuguent avec le participe passé précédé d'un auxiliaire. Fig. Affectant une certaine gravité : maintien composé. Nom composé, nom formeé de plusieurs mots, mais répondant à un objet unique dans le passé : chef-lieu, arc-en-ciel. N. m. : l'eau est un composé d'oxygène et d'hydrogène. N. f. pl. Famille de plantes monopétales, dont les fleurs formeent une ou plusieurs rangées sur le réceptacle : la reine-marguerite, la chicorée, le chardon sont des composées. S. une composée.
COMPOSER (kon-po-zé) v. a. (lat. componere). Former un tout de différentes parties : mot composé. Créer, inventer : composer un ouvrage, un morceau de musique. Impr. Assembler des caractères. Arranger, apprêter : composer son visage. V. n. Faire un devoir donné en classe : composer pour les prix. Transiger : composer avec ses créanciers. Ant. Dé. composer.
COMPOSITE (kon-po-zi-te) adj. (lat. compositus). Se dit de l'un des cinq ordres d'architecture, formeé du corinthien et de l'ionique N. m. : le composite est trop chargé d'ornements. V. colonne, ordre.
COMPOSITEUR (kon-po-zi-teur), TRICE n. m. Celui, celle qui compose de la musique : Beethoven et Mozart sont les deux plus grands compositeurs allemands. Impr. Ouvrier qui assemble les caractères.
COMPOSITION (kon-po-zi-si-on) n. f. Action de composer quelque chose. Manière dont les parties formeent le tout. Combinaison, proportion des éléments qui entrent dans un corps composé : Lavoisier établit le premier la composition de l'eau. Action de rassembler des caractères typographiques. Art d'assembler les sons musicaux. Devoir donné à des écoliers comme matière de concours. Toute production de l'esprit. Aux temps mérovingiens, indemnité pécuniaire accordée aux victimes d'un délit : le chiffre de la composition variait avec la qualité de la victime. Fig. Accommodement : entrer en composition.
COMPOST (kon-post’) n. m. Mélange de débris organiques, de matière calcaire, de terre, etc., utilisé comme engrais.
COMPOSTER (kon-pos-té) v. a. Amender les terres à l'aide de compost.
COMPOSTEUR (kon-pos-teur) n. m. Impr. Règle à lame coudée, fermée à une extrémité, et dans laquelle le compositeur assemble les caractères.
COMPOTE (kon) n. f. (du lat. compositus, composé). Sorte de ragoût : compote de pigeons. Fruits cuits avec du sucre : compote de pommes. En compote loc. adj. Meurtri : visage en compote.
COMPOTIER (kon-po-ti-é) n. m. Plat monté sur un pied pour servir des compotes, des fruits, etc.
COMPOUND (kon-pound') adj. (mot angl. signif. composé). Machine compound, machine à vapeur à plusieurs cylindres inégaux, dans lesquels lavapeur agit successivement. N. f. : une compound.
COMPRÉHENSIBILITÉ (kon- pré-an) n. f. Qualité de ce qui est compréhensible.
COMPRÉHENSIBLE (kon-pré-an) adj. Concevable, intelligible. Ant. Incompréhensible.
COMPRÉHENSIF, IVE (kon-pré-an) adj. Qui embrasse, enferme : idée, expression compréhensive. Intelligent, qui comprend.
COMPRÉHENSION (kon-pré-an-si-on) n. f. (lat. comprehensio). Faculté de comprendre. Connaissance parfaite. Logiq. Totalité des caractères renfermés dans une idée générale.
COMPRENDRE (kon-pran-dre) v. a. (lat. comprehendere. — Se conj. comme prendre.) Renfermer en soi : la France comprend 86 départements. Fig. Concevoir, se rendre raison d'une chose.
COMPRESSE (kon-prè-se) n. f. (du lat. compressus, comprimé). Linge en plusieurs doubles, qu'on emploie dans le pansement des plaies.
COMPRESSEUR (kon-prè-seur) adj. Se dit de certains instruments servant à comprimer une partie du corps. N. m. Appareil destiné à comprimer un gaz.
COMPRESSIBILITÉ (kon-prè-si) n. f. Phys. Propriété des corps qui peuvent être comprimés : la compressibilité des liquides est à peu près nulle. Ant. Incompressibilité.
COMPRESSIBLE (kon-prè-si-ble) adj. (lat. compressus, comprimé). Qui peut être comprimé.
COMPRESSIF (kon-prè-sif), IVE adj. Chir. Qui sert à comprimer : appareil compressif. Fig. Qui empêche la diffusion des idées : régime compressif.
COMPRESSION (kon-prè-si-on) n. f. Action de comprimer : pompe de compression. Effet de cette action. Fig. Contrainte. Ant. Dilatation.
COMPRIMABLE (kon) adj. Qui peut être comprimé : les gaz sont très comprimables.
COMPRIMANT (kon, man), E adj. Qui comprime.
COMPRIMÉ, E (kon) adj. Diminué de volume : air comprimé. Aplati sur les côtés : front comprimé. N. m. Pastille pharmaceutique contenant une certaine dose de médicament sous un tout petit volume : un comprimé de chlorate de potasse.
COMPRIMER (kon-pri-mé) v. a. (lat. comprimere). Presser un corps de manière à en réduire le volume. Fig. Empêcher d'agir, de se manifester : comprimer les factions ; comprimer ses larmes. Ant. Dilater, étendre.
COMPRIS, E (kon-pri, i-ze) adj. (de comprendre.) Contenu. Dont on a l'intelligence. — Reste invariable quand le substantif suit : y compris la ferme ; non compris la ferme. Varie quand il suit le nom : la ferme non comprise. Ant. Incompris.
COMPROMETTANT (mè-tan), E adj. De nature à compromettre : parole, démarche compromettante.
COMPROMETTRE (kon-pro-mè-tre) v. a. (lat. compromittere. — Se conj. comme mettre.) Exposer, mettre en péril, dans l'embarras : compromettre ses intérêts. Perdre de réputation : compromettre quelqu'un. V. n. Faire un compromis. Stipuler qu'on aura recours à des arbitres.
COMPROMIS (kon-pro-mi) n. m. Contrat par lequel deux personnes conviennent de se soumettre à l'arbitrage d'un tiers. (V. arbitrage.) Accommodement, transaction : un compromis médiocre est toujours préférable à un procès.
COMPROMISSION (kon-pro-mi-si-on) n. f. Action de compromettre quelqu'un ou soi-même : gardez-vous de toute compromission.
COMPTABILITÉ (kon-ta) n. f. Art de tenir des comptes en règle. Partie d'une administration spécialement chargée des comptes. — La comptabilité est dite en partie simple quand le commerçant n'établit le compte que de ses fournisseurs ou de ses acheteurs. Elle est dite en partie double quand le compte des fournisseurs ou des acheteurs se trouve balancé dans les comptes, tenus simultanément, du fournisseur lui-même.
COMPTABLE (kon-ta-ble) adj. Qui est chargé des comptes : officier comptable. Qui peut être porté en compte : pièce comptable. Fig. Responsable de. N. m. Agent qui tient les comptes.
COMPTAGE (kon-ta-je) n. m. Action de compter.
COMPTANT (kon-tan) adj. m. Compté sur l'heure et en espèces : deniers comptants ; argent comptant, et subst. : du comptant. Vendre au comptant, moyennant payement immédiat. Fig. Prendre pour argent comptant, accepter comme chose valable, assurée. Adv. : payer comptant.
COMPTE (kon-te) n. m. Calcul, nombre : faire le compte de sa fortune. Etat de ce qui est dû : vérifier le compte d'un entrepreneur. Fig. Profit, avantage : les fripons trouvent leur compte à la bonne foi des honnêtes gens. Donner son compte à un domestique, le payer et le renvoyer. Rendre compte de, raconter, expliquer, justifier. Tenir compte de, prendre en considération. Dédommager de. Etre reconnaissant de. Compte courant, état par doit et avoir des opérations entre deux individus. Compte rendu, rapport fait à des commettants, à des intéressés, sur un objet qui les concerne. Analyse d'un ouvrage insérée dans un journal. Cour des comptes, établie pour vérifier les comptes des administrations de l'Etat. Loc. adv. : A compte, à valoir. A bon compte, à bon marché : avoir une marchandise à bon compte. Au bout du compte ou en fin de compte ou tout compte fait, tout bien considéré. De compte à demi, en partageant les bénéfices. Prov. : Les bons comptes font les bons amis, pour rester amis, il faut avant tout s'acquitter exactement de ce que l'on se doit l'un à l'autre.
COMPTE-GOUTTES (ghou-te) n. m. invar. Petit appareil pour compter les gouttes des médicaments dangereux. Adjectiv. : un flacon compte-gouttes.
COMPTER (kon-té) v. a. (lat. computare). Nombrer, calculer : compter de l'argent. Mettre au nombre de : compter parmi ses amis. Payer, donner : compter cent francs à quelqu'un. V. n. Etre compté, faire nombre : syllabe qui ne compte pas. Arrêter un compte. Se proposer : je compte partir demain. Compter sur, avoir confiance en. Compter de, dater de.
COMPTEUR, EUSE (kon-teur, euze) n. Celui, celle qui compte. N. m. Nom donné à divers appareils mesurant les distances parcourues ou le nombre des mouvements effectués dans un temps donné. Appareil qui marque les quantités de gaz d'éclairage, d'eau, etc., que consomme une maison.
COMPTOIR (kon-toir) n. m. Table longue, sur laquelle les marchands étalent leurs marchandises: comptoir de marchand de vins. Agence de commerce d'une nation en pays étranger : comptoir des Indes.
COMPULSER (kon-pul-sé) v. a. Prendre communication d'un acte chez un officier public. Rechercher dans des registres, des papiers, etc.
COMPULSOIRE (kon) n. m. (de compulser). Prise de communication des actes d'un officier public, en vertu d'une ordonnance du juge.
COMPUT (kon-put’) n. m. (du lat. computare, compter). Supputation des temps pour le calendrier, et surtout le calendrier des fêtes mobiles : le comput renferme le nombre d'or, le cycle solaire, l'indiction romaine, l'épacte et les lettres dominicales.
COMPUTATION (kon, si-on) n. f. (de computer). Manière de supputer le temps.
COMTADIN, E (kon) adj. et n. Personne née dans le comtat Venaissin, ou qui l'habite.
COMTAL, E, AUX (kon) adj. Qui appartient au comte : titre, fief comtal.
COMTAT (kon-ta) n. m. Comté, dans certaines expressions géographiques : comtat d'Avignon, comtat Venaissin.
COMTE (kon-te) n. m. (du lat. comes, itis, compagnon). Dans le haut moyen âge, commandant militaire d'un territoire : les comtes institués par Charlemagne se rendirent peu à peu indépendants. Dignitaire du troisième ordre, dans la noblesse, entre les barons et les marquis.
COMTÉ (kon) n. m. Titre d'une terre qui donnait la qualité de comte. Possession d'un comté.
COMTESSE (kon-tè-se) n. f. Celle qui, de son chef, possédait un comté. Femme ou veuve d'un comte.
COMTOIS, E (kon-toi, oi-ze) adj. et n. De la Franche-Comté.
CON préf. V. co.
CONCASSER (ka-sé) v. a. (lat. conquassare). Réduire une matière dure en petits fragments.
CONCASSEUR (ka-seur) n. m. Machine-outil pour broyer les graines et les tourteaux. Adjectiv. : cylindre concasseur.
CONCAVE adj. (lat. concavus). Dont la surface est creuse et sphérique : miroir concave. Ant. Convexe, bombé.
CONCAVITÉ n. f. Etat de ce qui est concave. Le côté concave d'un corps. Ant. Convexité.
CONCÉDER (sé-dé) v. a. (lat. concedere. — Se conj. comme accélérer.) Accorder comme une faveur, un droit, un privilège : concéder l'exploitation d'un monopole. Abandonner un point en contestation. Ant. Refuser, rejeter.
CONCENTRATION (san-tra-si-on) n. f. Action de concentrer : la concentration d'une armée. Effet qui en résulte : concentration de la chaleur. Ant. Dispersion, diffusion.
CONCENTRÉ, E (san) adj. (de concentrer.) Dont on a chassé la partie aqueuse : alcool, acide concentré. Fig. Peu communicatif.
CONCENTRER (san-tré) v. a. (du préf. con, et de centre). Réunir en un centre : les lentilles biconvexes concentrent les rayons solaires. Rassembler sur un même point : concentrer des troupes. Chim. Concentrer un liquide, un acide, le dépouiller des parties d'eau. Fig. Concentrer ses affections, les rapporter à un objet unique. Concentrer sa colère, la contenir, la dissimuler. Ant. Disperser, disséminer.
CONCENTRIQUE (san) adj. (de concentrer). Se dit des cercles ou des courbes qui ont un même centre.
CONCENTRIQUEMENT (san-tri-ke-man) adv. D'une manière concentrique.
CONCEPT (sept') n. m. (lat. conceptus, conçu). Philos. Idée, objet conçu par l'esprit : une abstraction n'est qu'un concept.
CONCEPTACLE (sèp) n. m. Se dit d'une cavité contenant les organes de la reproduction, chez beaucoup de champignons.
CONCEPTIBILITÉ (sèp) n. f. Caractère de ce qui est conceptible.
CONCEPTIBLE (sèp) adj. Qui peut être conçu.
CONCEPTIF, IVE (sèp) adj. Qui peut concevoir.
CONCEPTION (sèp-si-on) n. f. (de conceptif.) Action par laquelle l'enfant est conçu. Immaculée Conception, dogme catholique d'après lequel la Vierge Marie a été conçue sans le péché originel. Fête par laquelle l'Eglise célèbre ce mystère (8 déc.) Fig. Faculté de comprendre : avoir la conception lente, facile. Ce que produit l'intelligence : l'invention de l'alphabet est une sublime conception.
CONCERNANT (sèr-nan) part. prés. employé souvent comme une sorte de préposition. Sur, touchant : loi concernant la chasse.
CONCERNER (sèr-né) v. a. (lat. concernera). Regarder, avoir rapport à : cela concerne vos intérêts.
CONCERT (sèr) n. m. (ital. concerto). Harmonie de voix, d'instruments ou des deux ensemble. Séance musicale : les concerts de musique classique ont été remis en honneur. Fig. Accord, union, intelligence : concert de louanges, d'opinions. Concert européen, accord des nations de l'Europe. De concert loc. adv. D'intelligence : agir de concert.
CONCERTANT (sèr-tan), E n. et adj. Qui chante ou joue sa partie dans un concert : voix concertantes.
CONCERTER (sèr-té) v. a. (de concert). Conférer entre plusieurs pour l'exécution d'un dessein : concerter une entreprise.
CONCERTISTE (sèr-tis-te) n. m. Exécutant dans un concert.
CONCERTO (sèr) n. m. (mot ital.). Morceau de musique, fait pour un instrument avec accompagnement de l'orchestre : Beethoven a laissé d'admirables concertos.
CONCESSIBLE (sè-si-ble) adj. Qui peut être concédé : des terrains concessibles.
CONCESSION (sè-si-on) n. f. (lat. concessio). Privilège, droit que l'on obtient de l'Etat en vue d'une exploitation : obtenir la concession d'un chemin de fer, d'une mine. Spécialem. Terrain concédé par le gouvernement à un colon : les concessions sont accordées sous réserve qu'elles seront mises en valeur par les concessionnaires. Terrain vendu ou loué pour servir de sépulture dans un cimetière : concession quinquennale ; concession à perpétuité. Chose qu'on accorde dans un débat, une contestation.
CONCESSIONNAIRE (sè-si-o-nè-re) n. Qui a obtenu une concession : le concessionnaire d'une mine. Adjectiv. : société concessionnaire.
CONCETTI (kon-tchèt-ti) n. m. pl. (mot ital.). Pensées brillantes et affectées. (Le sing. concetto est peu usité.)
CONCEVABLE adj. Qui se peut concevoir. Ant. Inconcevable.
CONCEVOIR v. a. (lat. concipere. — Se conj. comme recevoir.) Devenir enceinte. Fig. Former dans son esprit, dans son cœur : ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement.
CONCHITE (ki-te) n. f. (du lat. concha, conque). Pétrification formeée dans l'intérieur d'une coquille.
CONCHOÏDAL, E, AUX (ko-i) adj. Qui ressemble à une coquille : la cassure du silex est conchoïdale.
CONCHOÏDE (ko-i-de) n. f. (du gr. kogkhê, coquille). Géom. Sorte de ligne courbe qui s'approche toujours d'une droite, sans jamais la couper.
CONCHYLIEN, ENNE (ki-li-in, è-ne) adj. Qui contient des coquilles : calcaire conchylien.
CONCHYLIFÈRE (ki) adj. Muni d'une coquille bivalve.
CONCHYLIOLOGIE (ki, jî) n. f. (du gr. kogkhulion, petite coquille, et logos, discours). Science qui traite des coquilles, des coquillages.
CONCHYLIOLOGISTE (ki, jis-te) n. m. Qui s'occupe de conchyliologie.
CONCIERGE (èr-je) n. Portier qui a la garde d'un hôtel, d'une maison, etc.
CONCIERGERIE (èr-je-rî) n. f. Fonctions et demeure d'un concierge. Particulièrement, prison attenante au Palais de Justice, à Paris, et où étaient enfermés, sous la Terreur, les condamnés à mort.
CONCILE n. m. (du lat. concilium, assemblée). Réunion d'évêques et de docteurs en théologie qui décident des questions de doctrine et de discipline ecclésiastique : on distingue, selon leur importance, les conciles diocésains, nationaux, œcuméniques. V. Part. hist.
CONCILIABLE adj. Qui peut se concilier : opinions conciliables. Ant. Inconciliable.
CONCILIABULE n. m. (lat. conciliabulum). Assemblée convoquée hors du sein de l'Eglise par des prélats schismatiques. Conférence secrète pour comploter : tenir des conciliabules.
CONCILIAIRE (li-è-re) adj. Qui a rapport à un concile : décret conciliaire.
CONCILIANT (li-an), E adj. Qui est propre à concilier : Michel de L'Hospital adressa inutilement des paroles conciliantes aux catholiques. Ant. Blessaut, choquant.
CONCILIATEUR, TRICE n. et adj. Qui concilie, aime à concilier : le juge de paix doit être surtout un conciliateur.
CONCILIATION (si-on) n. f. Action de concilier; son effet. Action d'un juge sur les parties pour les mettre d'accord : être appelé en conciliation.
CONCILIATOIRE adj. Propre à concilier.
CONCILIER (li-é) v. a. (lat. conciliere. — Se conj. comme prier.) Mettre d'accord : concilier des plaideurs. Ant. Brouiller.
CONCIS, E (si, i-ze) adj. (du lat. concisus, coupé). Court, serré, laconique : le style de Thucydide est concis et énergique. Ant. Diffus, prolixe.
CONCISION (zi-on) n. f. Qualité de ce qui est concis : concision du style. Ant. Diffusion, prolixité.
CONCITOYEN, ENNE (toi-i-in, è-ne) n. (du préf. con, et de citoyen). Qui est du même pays, de la même ville.
CONCLAVE n. m. (du préf. con, et du lat. clavis, clef). Lieu où s'assemblent les cardinaux pour élire un pape. Cette assemblée elle-même. — Pendant toute la durée de l'élection, les cardinaux sont strictement cloîtrés. Cet usage date de 1270 ; le pape Clément IV était mort depuis 1268, et les cardinaux n'avaient pu s'entendre encore sur le choix de son successeur. Le peuple, fatigué de ces lenteurs, les enferma dans le lieu de leur réunion, jusqu'à ce que l'un d'eux fût élevé au pontificat. D'après les règlements primitifs, on retranchait graduellement à l'abondance de la table des cardinaux réunis en conclave, de sorte qu'au huitième jour, ils étaient réduits au pain et au vin.
CONCLAVISTE (vis-te) n. m. Personne qui s'enferme au conclave avec un cardinal pour le servir.
CONCLUANT (klu-an), E adj. Qui prouve bien ce qu'on a avancé : argument concluant.
CONCLURE v. a. (lat. concludere. — Je conclus, tu conclus, il conclut, nous concluons, vous concluez, ils concluent. Je concluais, nous concluions. Je conclus, nous conclûmes. Je conclurai. Je conclurais. Conclus, concluons, concluez. Que je conclue, que nous concluions. Que je conclusse, que nous conclussions. Concluant, Conclu, e.) Achever, terminer : conclure une affaire. Tirer une conséquence. V. n. Donner ses conclusions. Opiner : conclure à la peine de mort.
CONCLUSIF (zif), IVE adj. Qui conclut : proposition conclusive.
CONCLUSION (zi-on) n. f. Action de conclure : la conclusion de la paix de Westphalie. Solution finale. Conséquence d'un argument : la conclusion d'un syllogisme ne doit pas dépasser les prémisses. Pl. Procéd. Demande des parties. Réquisitions du ministère public : prendre des conclusions.
CONCOMBRE (kon-bre) n. m. (lat. cucumis). Genre de cucurbitacées, aux fruits gros et allongés, que l'on mange en salade. Ce fruit.
CONCOMITANCE n. f. Union, accompagnement. Coexistence.
CONCOMITANT (tan), E adj. (du lat. concomitari, accompagner). Qui accompagne. Grâce concomitante, celle que Dieu nous donne au cours de nos actions, pour les rendre méritoires.
CONCORDANCE n. f. Convenance, accord : concordance de témoignages. Gram. Accord des mots suivant les règles : la concordance des temps. Ant. Discordance
CONCORDANT (dan), E adj. Qui s'accorde : témoignages concordants. Ant. Discordant, dissonant.
CONCORDAT (da) n. m. Traité entre le pape et un souverain sur les affaires religieuses. (V. Part. hist.) Convention entre un failli et la majorité de ses créanciers : l'inexécution du concordat replace le négociant dans l'état de failli.
CONCORDATAIRE (tè-re) adj. Relatif au Concordat. Se dit du failli qui a obtenu un concordat.
CONCORDE n. f. (lat. concordia). Union de cœurs et de volontés : troubler, rétablir la concorde entre les citoyens. Bonne intelligence. Ant. Discorde, désunion.
CONCORDER (dé) v. n. (de concorde.) Etre d'accord. Tendre au même but : tous ces témoignages concordent. Ant. Discorder.
CONCOURANT (ran), E adj. Qui concourt vers un même point, un même but : forces concourantes.
CONCOURIR v. n. (lat. concurrere. — Se conj. comme courir.) Converger vers un même point. Coopérer : concourir au succès d'une affaire. Etre en concurrence : concourir pour une place.
CONCOURS (kour) n. m. (lat. concursus). Rencontre de beaucoup de personnes qui se dirigent vers un même point : un grand concours de peuple. Coïncidence. Action de coopérer : offrir son concours. Lutte de concurrents : on n'entre à Saint-Cyr qu'après un concours. Concours général, concours qui avait lieu chaque année entre les premiers élèves des diverses classes des lycées et collèges de Paris, de Versailles et des départements.
CONCRESCIBLE (krès-si-ble) adj. Qui peut se concréter.
CONCRET (krè), ÈTE adj. (lat. concretus). Epais, condensé : huile concrète. Gram. Terme concret, qui désigne une qualité considérée dans un sujet, tandis que le terme abstrait n'indique que la qualité seule : chapeau blanc (concret), blancheur (abstrait.) Arith. Nombre concret, dont l'espèce d'unité est désignée, comme 10 mètres. Le concret n. m. Qualité de ce qui est concret. Ant. Abstrait.
CONCRÉTER (té) v. a. (Se conj. comme accélérer.) Rendre concret, solide.
CONCRÉTION (si-on) n. f. (de concréter). Phys. Action de s'épaissir. Réunion de parties en un corps solide : concrétion saline, pierreuse. Agrégation solide dans les tissus vivants : concrétions biliaires.
CONCRÉTIONNER (si-o-né) (SE) v. pr. Se mettre à l'état de concrétion.
CONCUBIN, INE adj. Qui a rapport au concubinage. N. Qui vit en concubinage.
CONCUBINAGE n. m. Etat d'un homme et d'une femme qui vivent ensemble sans être mariés.
CONCUBINAIRE (nè-re) n. m. Homme qui vit en concubinage.
CONCUPISCENCE (pis-san-se) n. f. (du lat. concupiscere, désirer). Penchant à jouir des biens de la terre, particulièrement des choses sensuelles.
CONCUPISCIBLE (pis-si-ble) adj. Qui porte à désirer un objet qui plaît.
CONCURREMMENT (kur-ra-man) adv. Par concurrence. Conjointement : agir concurremment avec quelqu'un.
CONCURRENCE (kur-ran-se) n. f. (de concurrent). Compétition. Rivalité entre fabricants, marchands, etc. : la loi défend, entre commerçants, la concurrence déloyale. Loc. adv. Jusqu'à concurrence de, jusqu'à la somme de.
CONCURRENCER (kur-ran-sé) v. a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il concurrença, nous concurrençons.) Faire concurrence à.
CONCURRENT (kur-ran), E n. (lat. concurrens). Compétiteur, rival.
CONCUSSION (ku-si-on) n. f. (lat. concussio). Exaction commise par un trésorier public : Semblançay fut condamné au gibet pour concussion.
CONCUSSIONNAIRE (ku-si-o-nè-re) adj. et n. Coupable de concussion.
CONDAMNABLE (da-na-ble) adj. Qui mérite d'être condamné : acte condamnable.
CONDAMNATION (da-na-si-on) n. f. Jugement par lequel on condamne : en cour d'assises, le jury juge la culpabilité de l'accusé, et la cour prononce la condamnation. La peine infligée : subir une condamnation. Fig. Blâme, désapprobation. Passer condamnation, avouer son tort. Ant. Acquittement, absolution.
CONDAMNATOIRE (da-na) adj. Qui porte condamnation.
CONDAMNÉ (da-né), E n. Celui, celle qui a subi une condamnation : condamné à mort. Adjectiv. Qui ne peut échapper à un sort prévu : malade condamné.
CONDAMNER (da-né) v. a. (lat. condemnare). Prononcer un jugement contre quelqu'un : mieux vaut risquer d'acquitter dix coupables que de condamner un innocent. Fig. Désapprouver: condamner une opinion. Déclarer perdu sans ressource : les médecins l'ont condamné. Barrer, murer : condamner une porte. Astreindre, réduire à : condamner au repos. Ant. Absoudre, acquitter.
CONDENSABILITÉ (dan) n. f. Etat d'une substance condensable.
CONDENSABLE (dan) adj. Qui peut être condensé.
CONDENSATEUR (dan) n. m. Physiq. Appareil pour condenser une force, électricité, vapeur, etc. : la bouteille de Leyde est un condensateur électrique.
CONDENSATION (dan-sa-si-on) n. f. Action de condenser ; effet qui en résulte : la condensation de l'air s'opère par la pression. Ant. Dilatation.
CONDENSER (dan-sé) v. a. (lat. condensare). Rendre plus dense : le froid condense la vapeur d'eau. Fig. Exprimer d'une manière concise : condenser sa pensée. Ant. Dilater, délayer, disséminer.
CONDENSEUR (dan) n. m. Récipient dans lequel on reçoit et on liquéfie la vapeur dans certaines machines, après qu'elle a agi sur le piston.
CONDESCENDANCE (dès-san) n. f. Complaisance qui fait condescendre aux sentiments de quelqu'un. Ant. Désobligeance, malveillance.
CONDESCENDANT (dès-san-dan), E adj. Qui condescend. Ant. Désobligeant.
CONDESCENDRE (dès-san-dre) v. n. Céder par complaisance.
CONDIMENT (man) n. m. (lat. condimentum). Assaisonnement, comme le poivre, le sel, l'ail, etc.
CONDIMENTAIRE (man-tè-re) ou CONDIMENTEUX, EUSE (man-teû, eû-ze) adj. De la nature des condiments
CONDISCIPLE (di-si-ple) n. m. (lat. condiscipulus). Compagnon d'études : Taine et About furent condisciples.
CONDIT (di) n. m. Substance végétale, orange, angélique, etc., confite dans du sucre, du miel.
CONDITION (si-on) n. f. (du lat. condere, établir). Rang, position sociale : savoir se contenter de sa condition est la moitié du bonheur. Etat de domesticité : être en condition. Autref., origine noble : personne de condition. Etat : un cheval en bonne condition. Circonstances : dans ces conditions... Base fondamentale; qualité requise ou nécessaire : l'oxygène est une condition de la vie. Evénement, convention dont dépend l'exécution d'un marché. Acheter à condition, sous réserve de pouvoir rendre au marchand. Loc. prép. A condition de, à la charge de. Loc. conj. A condition que, pourvu que.
CONDITIONNÉ (si-o-né), E adj. Qui est soumis à certaines conditions.
CONDITIONNEL, ELLE (si-o-nèl, è-le) adj. Soumis à certaines conditions : promesse conditionnelle. Ant. Ferme, formeel. N. m. Gram. Mode du verbe qui exprime que l'action est subordonnée à une condition : le mode conditionnel a trois temps : le présent et les deux passés.
CONDITIONNELLEMENT (si-o-nè-le-man) adv. Sous condition.
CONDITIONNEMENT (si-o-ne-man) n. m. Action de conditionner les soies, les laines.
CONDITIONNER (si-o-né) v. a. Soumettre à une condition. Fabriquer dans de certaines conditions. Ramener la soie, la laine, par dessiccation, à leur poids réel.
CONDOLÉANCE n. f. (du lat. cum, avec, et dolere, s'affliger). Témoignage de regrets, de sympathie à la douleur d'autrui : lettre, sentiments de condoléances ; offrir, présenter ses condoléances.
CONDOMINIUM (ni-om') n. m. (m. lat.). Droit de souveraineté exercé en commun par deux ou plusieurs puissances sur un pays : le condominium anglo-français s'exerce sur les nouvelles-Hébrides.
CONDOR n. m. (m. espagn.). Espèce de grand vautour de l'Amérique du Sud : le condor vole à plusieurs kilomètres dans les airs audessus des Andes.
CONDOTTIERE (do-ti-é-ré) n. m. (mot ital.). Chef de partisans ou de soldats mercenaires en Italie : les Sforsa furent d'abord de hardis condottieri. Soldat mercenaire en général.
CONDUCTEUR, TRICE n. Qui conduit. Adjectiv. : fil conducteur ; substance conductrice de la chaleur. N. m. Surveillant, directeur de travaux. Conducteur des ponts et chaussées, agent des travaux publics du grade inférieur à celui d'ingénieur. Impr. Ouvrier chargé de diriger la marche d'une presse mécanique. Phys. Cylindre métallique de la machine électrique. Tout corps susceptible de transmettre la chaleur, l'électricité : les métaux sont bons conducteurs de l'électricité.
CONDUCTIBILITÉ n. f. Propriété que possèdent les corps de transmettre la chaleur ou l'électricité.
CONDUCTIBLE adj. Qui jouit de la conductibilité.
CONDUCTION (duk-si-on) n. f. (lat. conductio). Dr. rom. Action de prendre à loyer.
CONDUIRE v. a. (lat. conducere. — Je conduis, nous conduisons. Je conduisais, nous conduisions. Je conduisis, nous conduisîmes. Je conduirai. Je conduirais. Conduis, conduisons, conduisez. Que je conduise, que nous conduisions. Que je conduisisse, que nous conduisissions. Conduisant. Conduit, e.) Guider, mener : Antigone conduisait Œdipe aveugle. Accompagner par politesse ou par motif de sûreté. Diriger, commander : conduire une armée. Fig. Mener, en parlant des choses : ce chemin conduit à la ville ; la vertu conduit au bonheur. Conduire bien sa barque, ses affaires. Conduire à l'autel, épouser. Absol. Diriger une voiture : cocher automobiliste qui conduit bien. Se conduire v. pr. Se comporter d'une certaine manière.
CONDUIT (du-i) n. m. (de conduire.) Canal, tuyau.
CONDUITE n. f. Action de conduire, de diriger. conduite d'un convoi, d'un troupeau. Action d'accompagner : faire la conduite. Commandement, gouvernement : conduite d'un Etat. Direction : conduite d'une entreprise. Disposition, arrangement : la conduite d'un poème. Manière de se conduire, de se gouverner : conduite régulière. Tuyau, aqueduc : la gelée fait éclater les conduites d'eau.
CONDYLE n. m. (gr. kondulos). Eminence des articulations, comme celle du fémur, de la mâchoire, etc.
CONDYLIEN, ENNE (li-in, è-ne) adj. Qui appartient à un condyle.
CONDYLOME n. m. Méd. Excroissance charnue douloureuse.
CONE n. m. (gr. konos, pomme de pin). Solide engendré par un triangle rectangle qui tourne autour d'un des côtés de l'angle droit. (Ce cône est dit cône droit.) Plus généralement, surface engendrée par une droite mobile qui se déplace en passant par un point fixe et en s'appuyant constamment sur une courbe fixe quelconque dans l'espace. (Le point fixe est le sommet du cône, la droite mobile est la génératrice, la courbe fixe est la directrice.) Cône oblique, celui dont la hauteur est oblique au plan de la basé. Tronc de cône ou cône tronqué, v. tronc. Cône d'ombre d'une planète, ombre en formee de cône projetée par une planète éclairée par les rayons du soleil.Si l'on considère un cône de révolution obtenu par la rotation d'un triangle rectangle autour d'un des côtés de son angle droit, l'autre côté de l'angle droit du triangle engendre un cercle O, qui est la base du cône, l'autre est l'axe AB ou hauteur du cône ; l'hypoténuse AC, appelée arête ou apothème du cône, engendre une aire qui est l'aire latérale du cône. L'aire latérale du cône s'obtient en multipliant la moitié de son côté (apothème) par la circonférence de sa base. Le volume du cône s'obtient en multipliant la surface de la base par le tiers de la hauteur.
CONE n. m. Fruit des conifères (pin, sapin, etc..) Inflorescence du houblon.
CONFARREATION (far-ré-a-si-on) n. f. (lat. confarreatio). Mariage religieux, chez les Romains.
CONFECTION (fèk-si-on) n. f. Action de confectionner : la confection des listes électorales. Achèvement : jusqu'à entière confection. Fabrication en grand d'objets d'habillement qui ne sont point faits sur mesure : marchand de confections.
CONFECTIONNER (fèk-si-o-né) v. a. Faire, fabriquer : confectionner une étoffe, un habit.
CONFECTIONNEUR, EUSE (fèk-si-o-neur, eu-ze) n. Industriel qui fait l'entreprise de divers ouvrages de couture ou de fourniment.
CONFÉDÉRATIF, IVE adj. Syn. de fédératif.
CONFÉDÉRATION (si-on) n. f. (lat. confederatio). Union de plusieurs Etats qui se soumettent à un pouvoir général, tout en conservant une certaine autonomie : la Suisse est une confédération de vingt-deux cantons. Ligue, association.
CONFÉDÉRÉ, E adj. et n. Uni par confédération : puissances confédérées. Les confédérés, v. Part. hist.
CONFÉDÉRER (ré) v. a. (du lat. cum, avec, et fœdus, deris, alliance. — Se conj. comme accélérer.) Réunir en confédération.
CONFÉRENCE (ran-se) n. f. (de conférer). Action de comparer deux objets : conférence de textes. Réunion de personnes qui discutent des questions pendantes : conférence de diplomates, d'avocats. Leçon publique.
CONFÉRENCIER (ran-si-é), ÈRE n. Personne qui parle dans une réunion.
CONFÉRER (ré) v. a. (lat. conferre. — Se conj. comme accélérer.) Comparer. (En ce sens, s'écrit en abrégé cf.) Donner, accorder : conférer le baptême. V. n. Tenir conférence : conférer avec son avocat.
CONFERVACÉES (fèr, sé) n. f. pl. Famille de végétaux cryptogames, ayant pour type le genre conferve. S. une confervacée.
CONFERVE (fèr-ve) n. f. Genre d'algues vertes, type de la famille des confervacées.
CONFÈS, ESSE (fè, è-se) adj. (lat. confessus). Qui s'est confessé. (Vx.)
CONFESSE (fè-se) n. f. Confession. Ne s'emploie qu'avec les prépositions à et de : aller à confesse, revenir de confesse.
CONFESSER (fè-sé) v. a. (du lat. confessum, supin de confiteri, avouer). Déclarer (ses péchés) en confession. Avouer : une faute loyalement confessée, est à moitié pardonnée. Recevoir la confession. Proclamer : les premiers martyrs confessaient héroïquement leur foi. Se confesser v. pr. Faire sa confession. Ant. Nier, dénier.
CONFESSEUR (fè-seur) n. m. Prêtre qui confesse : le confesseur est tenu au secret absolu. Chrétien qui confessait sa foi, au temps des persécutions.
CONFESSION (fè-si-on) n. f. (de confesser). Aveu d'un fait. Théol. Profession de foi religieuse : la confession d'Augsbourg fut présentée à Charles-Quint en 1530. Déclaration de ses péchés au tribunal de la pénitence. Ant. Négation, dénégation.
CONFESSIONNAL (fè-si-o-nal) n. m. Sorte de guérite où se met le prêtre pour entendre le pénitent.
CONFESSIONNEL, ELLE (fè-si-o-nèl, è-le) adj. Qui a rapport à la confession de foi : querelles confessionnelles.
CONFETTI (fet-ti) n. m. pl. (pl. de l'ital. confetto, dragée). Dragée ou boulette de plâtre, ou bien encore mince rondelle de papier colorié, qu'on se lance pendant le carnaval. S. un confetti.
CONFIANCE n. f. Espérance ferme en quelqu'un, en quelque chose : avoir confiance dans l'avenir. Assurance dans la probité de quelqu'un : Marie de Médicis avait placé toute sa confiance en Concini. Fig. Sécurité, hardiesse : parler avec confiance. Ant. Méfiance, défiance, suspicion.
CONFIANT (fi-an), E adj. Disposé a la confiance : caractère confiant. Ant. Défiant, méfiant.
CONFIDEMMENT (da-man) adv. En confidence.
CONFIDENCE (dan-se) n. f. (de confident.) Communication d'un secret : faire des confidences à quelqu'un. Secret : être dans la confidence d'un complot. En confidence loc. adv. Secrètement.
CONFIDENT (dan), E n. A qui l'on confie ses plus secrètes pensées : Tristan l'Ermite était le confident habituel de Louis XI. Théât. Personnage subalterne auquel le héros de la pièce fait des confidences.
CONFIDENTIEL, ELLE (dan-si-èl, è-le) adj. Qui se dit, se fait en confidence : avis confidentiel.
CONFIDENTIELLEMENT (dan-si-è-le-man) adv. D'une manière confidentielle.
CONFIER (fi-é) v. a. (lat. confidere, avoir confiance. — Se conj. comme prier.) Remettre une chose au soin, à la fidélité, a l'habileté de quelqu'un. Faire confidence de. Fig. Déposer dans : confier la semence à la terre. Se confier v. pr. Donner sa confiance à : Napoléon vaincu eut le tort de se confier aux Anglais.
CONFIGURATION (si-on) n. f. (de configurer). Forme extérieure d'un corps : la configuration de la terre est celle d'une sphère un peu aplatie.
CONFIGURER (ré) v. a. Donner la formee à : c'est le mouvement de rotation qui a configuré notre globe.
CONFINEMENT (man) n. m. Action de confiner. (Rare.)
CONFINER (né) v. n. Toucher aux confins d'un pays : la Suisse confine à la France. V. a. Reléguer : le dernier des Mérovingiens fut confiné dans un monastère par Pépin le Bref. Air confiné, air qui ne se renouvelle pas. Se confiner v. pr. Se retirer, s'isoler.
CONFINS n. m. pl. (du préf. con, et du lat. finis, fin). Frontière commune à deux pays : la chaîne de l'Oural est aux confins de l'Europe et de l'Asie. Aux confins de la terre, au bout du monde.
CONFIRE v. a. (lat. conficere, digérer. — Je confis, nous confisons. Je confisais. Je confis. Je confirai. Je confirais. Confis, confisons, confisez. Que je confise. Que je confisse (très peu usité.) Confisant. Confit, e.) Mettre des fruits dans du sucre, des légumes dans du vinaigre, pour les conserver.
CONFIRMATIF, IVE adj. Qui confirme : arrêt confirmatif.
CONFIRMATION (si-on) n. f. (de confirmatif.) Ce qui rend une chose plus certaine : confirmation d'une nouvelle. Assurance expresse et nouvelle. Sacrement de l'Eglise qui affermit dans la grâce du baptême : la confirmation est administrée par l'évêque. Rhétor. Partie du discours où l'on prouve les faits avancés dans l'exposition.
CONFIRMATOIRE adj. Propre à confirmer.
CONFIRMER (mé) v. a. (lat. confirmare). Rendre plus stable, plus certain : confirmer une nouvelle. Sanctionner, ratifier : confirmer une donation. Théol. Conférer le sacrement de confirmation. Fam. Souffleter. Ant. Contredire, dédire, démentir.
CONFISCABLE (fis-ka-ble) adj. Qui peut être confisqué.
CONFISCATION (fis-ka-si-on) n. f.  Action de confisquer : la cour de Philippe Auguste prononça la confiscation des biens de Jean sans Terre. Biens confisqués.
CONFISERIE (ze-rî) n. f. Art, commerce du confiseur. Sa boutique. Sa marchandise.
CONFISEUR, EUSE (zeur, eu-ze) n. (rad. confire). Qui fait et vend toute espèce de sucreries.
CONFISQUER (fis-ké) v. a. (lat. confiscare). Saisir au nom du fisc, ou en vertu d'un règlement quelconque : confisquer à un écolier un livre défendu.
CONFIT (fi), E adj. (de confire). Conservé dans du sucre, du vinaigre, etc. : fruits confits. Fig. Plein d'une chose que l'on suppose jouer le rôle du sucre, par plaisanterie ou en mauvaise part : confit en dévotion.
CONFITEOR (té-or) n. m. invar. (m. lat. signif. je confesse). Prière des catholiques commençant par ce mot, et que l'on récite à la messe, ou avant de se confesser, etc.
CONFITURE n. f. (de confit). Mets composé de fruits ou d'autres matières végétales que l'on fait cuire avec du sucre.
CONFITURERIE (rî) n. f. Art, métier du fabricant de confitures. Fabrique, magasin, dépôt de confitures.
CONFITURIER (ri-é), ÈRE n. et adj. Qui fait ou vend des confitures.
CONFLAGRATION (si-on) n. f. (du préf. con, et lat. flagrare, brûler). Embrasement général, au prop. et au fig. : une conflagration européenne.
CONFLIT (fli) n. m. (lat. conflictus). Choc, combat : le conflit des armées, des éléments. Lutte, antagonisme : le conflit des intérêts. Revendication simultanée d'une affaire par deux pouvoirs : il existe en France un tribunal des conflits.
CONFLUENCE (flu-an-se) n. f. Caractère des maladies éruptives, qui consiste en ce que les pustules, vésicules, etc., se touchent.
CONFLUENT (flu-an) n. m. (de confluer). Point de jonction de deux cours d'eau : Lyon est au confluent du Rhône et de la Saône.
CONFLUER (flu-é) v. n. (du préf. con, et du lat. fluere, couler). Se jeter l'un dans l'autre, en parlant de deux cours d'eau.
CONFONDRE v. a. (du préf. con, et du lat. fundere, fondre). Mêler ensemble, sans ordre. Réunir en un seul tout : la Garonne et la Dordogne confondent leurs eaux. Ne pas faire de distinction. Prendre pour : confondre autour avec alentour. Fig. Couvrir de confusion, réduire au silence : confondre un interrupteur. Frapper d'étonnement : voilà qui me confond. Causer un sentiment d'humilité et de reconnaissance : vos bontés me confondent. Se confondre v. pr. Se mélanger. Se troubler. Se confondre en politesses, en excuses, etc., les multiplier. Ant. Discerner, distinguer.
CONFORMATEUR n. m. Instrument à pièces mobiles, avec le- quel les chapeliers déterminent la mesure et les contours exacts de la tête du client.
CONFORMATION (si-on) n. f. Manière dont un corps est conformeé : la conformeation des organes. Vice de conformeation, défaut physique grave.
CONFORME adj. Qui a la même formee, est semblable : copie conformee à l'original. Qui convient, qui s'accorde : conformee à la raison. Ant. Différent.
CONFORMÉ, E adj. Bâti, disposé : enfant bien conformee.
CONFORMEMENT (man) adv. En conformeité avec : conformeément à vos ordres.
CONFORMER (mé) v. a. Donner une formee. Mettre d'accord avec : il faut conformeer sa conduite à ses discours. Se conformeer v. pr. S'accommoder : se conformeer aux circonstances.
CONFORMISTE (mis-te) n. En Angleterre, qui professe la religion dominante, l'anglicanisme.
CONFORMITÉ n. f. Etat de deux ou plusieurs choses pareilles entre elles. Analogie, ressemblance, convenance, accord : conformeité d'humeurs. Loc. prép. En conformeité de, conformeément à.
CONFORT (for) n. m. (subst. verb. de conforter.) Aide, secours, assistance : apporter quelque confort à un affligé. Tout ce qui constitue les aises de la vie : aimer le confort.
CONFORTABILITE n. f. Nature de ce qui est confortable. (Rare.)
CONFORTABLE adj. Qui conforte : vin confortable. Se dit de tout ce qui contribue au bien-être, aux agréments de la vie. N. m. : l'Anglais aime le confortable. Ant. Inconfortable.
CONFORTABLEMENT (man) adv. D'une manière confortable : vivre confortablement.
CONFORTANT (tan), E adj. Fortifiant. (Peu us.)
CONFORTATION (si-on) n. f. Action de conforter.
CONFORTER (té) v. a. Fortifier. (Rare.)
CONFRATERNEL, ELLE (tèr-nèl, è-le) adj. Propre aux confrères.
CONFRATERNITE (tèr) n. f. Bons rapports entre personnes d'un même corps : il doit exister entre tous les savants de la terre une réelle confraternité.
CONFRÈRE n. m. Chacun des membres d'un même corps. Chacun de ceux qui exercent la même profession : les médecins sont confrères entre eux.
CONFRÉRIE (rî) n. f. (de confrère). Association religieuse : les confréries de la Passion faisaient jouer des mystères.
CONFRONTATION (si-on) n. f. Action de confronter, de comparer.
CONFRONTER (té) v. a. (rad. front). Mettre des personnes en présence. Comparer : confronter des écritures. V. n. Dr. Etre contigu champ qui confronte à la route.
CONFUS (fu), E (fu-ze) adj. (lat. confusus). Mêlé, brouillé : objets confus. Où l'on ne peut rien distinguer : rumeur confuse. Fig. Obscur : discours confus. Honteux, déconcerté : demeurer confus. Incertain : souvenir confus. Ant. Clair, net, précis.
CONFUSÉMENT (zé-man) adv. D'une manière confuse : apercevoir confusément un objet. Ant. Clairement, distinctement, nettement.
CONFUSION (zi-on) n. f. (de confus). Réunion de choses disparates. Manque de clarté : la confusion du style naît de celle des idées. Action de prendre une chose pour une autre : confusion de dates. Désordre. Fig. Embarras que causent la pudeur, la honte : éprouver une grande confusion. Affluence de personnes : confusion de monde. Dr. Confusion de droits, réunion sur une même tête de droits différents. Loc. adv. En confusion, dans une abondance désordonnée. Ant. Clarté, netteté, précision.
CONGE n. m. (lat. congius). Chez les Romains, mesure pour les liquides valant 3 litres. Aujourd'h. Appareil pour chauffer les liqueurs.
CONGÉ n. m. (lat. commeatus). Permission : ne rien pouvoir sans le congé de quelqu'un. Permission temporaire : congé de semestre. Renvoi d'une personne à gages : recevoir son congé. Acte qui assigne un terme a une location : donner congé. Titre de mouvement délivré par l'administration des contributions directes, et qui permet de faire circuler librement des matières soumises aux droits, telles que les boissons. Autorisation de partir donnée à un bâtiment. Exemption de classe que l'on accorde aux écoliers. Adieu que l'on dit à ses amis, à ses supérieurs, avant de se mettre en voyage : prendre congé. Période de service militaire : faire deux congés. Libération du service militaire. Archit. Raccordement du fût et de la ceinture d'une colonne au moyen d'un quart de rond creux.
CONGÉABLE adj. Sujet à congé. Bail à domaine congéable, celui par lequel un domaine étant affermé pour un temps indéterminé, le propriétaire peut à sa volonté reprendre la jouissance.
CONGÉDIABLE adj. Que l'on peut congédier.
CONGÉDIEMENT (dî-man) n. m. Action de congédier. Admin. Octroi ou réception d'un congé.
CONGÉDIER (di-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Donner ordre de se retirer : congédier un importun. Renvoyer : congédier un domestique.
CONGELABLE adj. Qui peut être congelé : presque tous les liquides sont congelables.
CONGELATEUR n. m. Appareil servant à congeler.
CONGÉLATIF, IVE adj. Qui congèle.
CONGÉLATION (si-on) n. f. Action de congeler : pendant la congélation, la température de la masse liquide reste stationnaire. Résultat de cette action.
CONGELER (lé) v. a. (lat. congelare. Prend un è ouvert devant une syllabe muette : je congèle, il congèlera.) Transformeer un liquide en solide par l'action du froid : une température de —130° C. congèle l'alcool. Coaguler : congeler un sirop. Se dit du froid excessif qui désorganise les chairs : congeler les mains, les pieds. Se congeler v. pr. Etre congelé.
CONGÉNÈRE adj. (du pref. con, et du lat. genus, eris, genre). Qui est du même genre, de la même espèce : plantes congénères. Anat. Muscles congénères, qui concourent au même mouvement. N. : Des congénères; les congénères d'un mot.
CONGÉNITAL, E, AUX adj. Héréditaire, qu'on apporte en naissant : maladie congénitale.
CONGÉRIE (rî) n. f. Rhét. Accumulation.
CONGESTIF (jès-tif), IVE adj. Entassé, rapproché. Qui est relatif à la congestion.
CONGESTION (jès-ti-on) n. f. (lat. congestio). Accumulation morbide du sang dans une partie circonscrite du corps : congestion cérébrale.
CONGESTIONNER (jès-ti-o-né) v. a. Produire une congestion dans : la chaleur congestionne le cerveau.
CONGIAIRE (ji-è-re) n. m. (de congé). Distribution extraordinaire faite par les empereurs au peuple romain.
CONGLOBATION (si-on) n. f. Entassement. Rhétor. Accumulation d'arguments, de preuves.
CONGLOBER (bé) v. a. Mettre en boule.
CONGLOMÉRAT n. m. (du préf. con, et du lat. globus, boule) Roche formeée par l'agglutination de matériaux grossiers, liés par un ciment : les poudingues sont un conglomérat.
CONGLOMÉRATION (si-on) n. f. Action de conglomérer.
CONGLOMÉRER (ré) v. a. (lat. conglomérat. — Se conj. comme accélérer.) Réunir en une seule masse.
CONGLUTINANT (nan), E ou CONGLUTINATIF, IVE adj. Propre à conglutiner.
CONGLUTINATION (si-on) n. f. Action de conglutiner. Son résultat.
CONGLUTINER (né) v. a. (lat. conglutinare). Rendre gluant et visqueux : certains poisons conglutinent le sang. Faire adhérer en collant : conglutiner les bords d'une plaie. Se conglutiner v. pr. Etre, devenir conglutiné.
CONGLUTINEUX, EUSE (neu, eû-ze) adj. Visqueux, gluant.
CONGOLAIS, E (le, è-ze) adj. Du Congo.
CONGRATULANT (lan), E adj. Qui congratule.
CONGRATULATEUR, TRICE adj. et n. Qui congratule, qui aime à congratuler. Ne s'emploie en général qu'avec une nuance d'ironie.
CONGRATULATION (si-on) n. f. Félicitation.
CONGRATULATOIRE adj. Qui congratule : épître congratulatoire.
CONGRATULER (lé) v.a. (lat. congratulari). Féliciter, complimenter. Se congratuler v. pr. Se féliciter soi-même, ou mutuellement.
CONGRE n. m. Poisson de mer, dit aussi anguille de mer, famille des murénidés, qui peut atteindre 3 mètres de long.
CONGRÉAGE n. m. Action de congréer.
CONGRÉER (gré-é) v. a. Entourer un cordage avec des brins peu épais pour faire disparaître les vides entre les torons.
CONGRÉGANISTE (nis-te) adj. et n. Qui fait partie d'une congrégation. Ecole congréganiste, dirigée par des frères, des religieux ou des religieuses.
CONGRÉGATION (si-on) n. f. (lat. congregatio). Ensemble de religieux du même ordre. La congrégation de Jésus, les jésuites. Réunion de personnes séculières ou religieuses, vivant sous une même règle. Congrégation des fidèles, ensemble des catholiques. Assemblée de prélats pour examiner certaines affaires en cour de Rome : la congrégation de l'index.
CONGRÈS (gré) n. m. (lat. congressus). Assemblée de souverains, d'ambassadeurs, pour traiter d'intérêts politiques : le congrès de Paris (1856) mit fin à la guerre de Crimée. En France, Sénat et Chambre réunis pour nommer le président de la République, modifier la Constitution, etc. : le Congrès se réunit au palais de Versailles. Aux Etats-Unis, le Sénat et la Chambre ensemble. Réunion de gens qui délibèrent sur des intérêts communs, des études communes, etc. : congrès scientifique.
CONGRESSISTE (gré-sis-te) n. Membre d'un congrès.
CONGRU, E adj. (lat. congruus). Exact, précis, convenable : expressions congrues. Portion congrue, ressources à peine suffisantes pour vivre. Arith. Nombres congrus, deux nombres entiers sont congrus par rapport a un troisième quand leur différence est divisible par le troisième. Ant. Incongru.
CONGRUENCE (gru-an-se) n. f. Accord, convenance. Arith. Formule exprimant que deux nombres sont congrus par rapport à un troisième.
CONGRUENT (gru-an), E adj. (de congru). Qui convient : expressions congruentes.
CONGRUITÉ n. f. Convenance. Ant. Incongruité.
CONGRUMENT (man) adv. D'une manière congrue. Convenablement.
CONICINE ou CONINE n. f. Syn. de cicutine.
CONICITÉ n. f. Forme conique.
CONIDIE (dî) n. f. Spore de champignon née sur un appareil spécial différent des asques.
CONIFÈRE adj. et n. Se dit des végétaux qui produisent des cônes, comme le pin, le sapin, l’if, etc. ; les conifères abondent dans les régions froides.
CONIQUE adj. Qui a la formee d'un cône. Sections coniques, ou absol. coniques n. f.pl., courbes obtenues par des sections planes du cône (ellipse, hyperbole, parabole.)
CONIROSTRE (ros-tre) adj. Se dit des oiseaux qui ont le bec en formee de cône, comme le moineau, le corbeau, etc. N. m. pl. Sous-ordre des oiseaux passereaux. S. un conirostre.
CONJECTURAL, E, AUX (jèk) adj. Fondé sur des conjectures : la médecine est souvent une science conjecturale.
CONJECTURALEMENT (jèk, man) adv. Par conjecture.
CONJECTURE (jèk) n. f. (lat. conjectura). Présomption, supposition, opinion fondée sur des probabilités : on doit souvent rétablir par conjecture le texte mutilé des écrivains anciens.
CONJECTURER (jèk-tu-ré) v. a. Juger par conjecture.
CONJOINDRE v. a. (Se conj. comme craindre.) Joindre ensemble. Marier.
CONJOINT (join), E adj. Intimement uni. N. m. L'un des époux par rapport à l'autre. Mus. V. disjoint.
CONJOINTEMENT (man) adv. Ensemble, de concert : agir conjointement avec quelqu'un.
CONJONCTEUR (jonk) n. m. Conjoncteur-disjoncteur, syn. de coupleur.
CONJONCTIF, IVE (jonk) adj. Gram. Qui sert à unir. Particule, locution conjonctive, qui tient lieu d'une conjonction, comme et, que, afin que, bien que, parce que, etc. N. m. Anat. Tissu qui sépare et unit les autres tissus. Gram. Autre nom du subjonctif. Ant. Disjonctif.
CONJONCTION (jonk-si-on) n. f. (de conjonctif). Union, liaison. Gram. Mot invariable qui sert à lier les mots ou les propositions. Astr. Rencontre apparente de deux astres dans la même partie du zodiaque : les conjonctions de Vénus et du soleil ont une grande importance en astronomie. Ant. Disjonction.
CONJONCTIVE (jonk) n. f. Muqueuse qui tapisse la face postérieure des paupières et la face antérieure du globe de l'œil.
CONJONCTIVITE (jonk) n. f. Inflammation de la conjonctive : la conjonctivite simple se traite par des lotions d'eau boriquée.
CONJONCTURE (jonk) n. f. (lat. cum, avec, et junctura, liaison). Concours de circonstances. Occasion.
CONJUGABLE adj. Qui peut être conjugué : le verbe choir n'est pas conjugable dans tous les temps.
CONJUGAISON (ghe-zon) n. f. Réunion, rapprochement. Gram. Manière de conjuguer un verbe. Tableau des différentes terminaisons d'un verbe, distribuées en voix, modes, temps et personnes. Classe de verbes. — Il y a, en français, quatre conjugaisons ou classes de verbes, que l'on distingue par la terminaison du présent de l'infinitif : les verbes de la 1re conjugaison sont terminés en er ; ceux de la 2e, en ir ; ceux de la 3e, en oir ; ceux de la 4e, en re.
CONJUGAL, E, AUX adj. (du lat. cum, avec, et jugum, joug). Qui concerne l'union entre les époux : la fidélité conjugale.
CONJUGALEMENT (man) adv. Selon l'union conjugale.
CONJUGUÉ, E (ghé) adj. Se dit des feuilles portant sur un petit pétiole commun une ou plusieurs paires de folioles opposées. Méc. Machines conjuguées, unies pour concourir au même travail. Anat. Nerfs conjugués, ceux qui concourent à la même opération. Gram. Qui a reçu les diverses formees de la conjugaison. N. f. pl. Famille d'algues.
CONJUGUER (ghé) v. a. (lat. conjugare). Réunir. Gram. Réciter où écrire un verbe selon ses différentes inflexions et terminaisons de modes, de temps, de nombres et de personnes.
CONJUNGO (jon-gho) n. m. (mot lat. signif. j'unis). Pop. Mariage : fuir le conjungo.
CONJURATEUR n. m. Celui qui formee, conduit une conjuration. Prétendu magicien. (Peu us.)
CONJURATION (si-on) n. f. (de conjurer). Conspiration, complot contre l'Etat, le souverain : la conjuration d'Amboise (1500), formeée par les protestants, fut le prélude des guerres de religion. Exorcisme, sortilège. Pl. Prières, supplications.
CONJURÉ, E adj. et n. Se dit d'une personne qui prend part à une conjuration, un complot : les sénateurs conjurés assassinèrent César. Exorcisé. Supplié. Détourné : danger conjuré.
CONJURER (ré) v. a. (lat. conjurare). Prier avecinstance : je vous conjure de faire cela. Exorciser : conjurer le diable. Fig. Détourner par magie, exorcisme, habileté, un malheur qui menace : conjurer la tempête. Décider une chose avec la ferme intention de l'exécuter : conjurer la perte de l'ennemi. V. n. Tramer un complot : Catilina conjura contre la république. Se conjurer v. pr. S'unir pour conjurer.
CONNAISSABLE (ko-nè-sa-ble) adj. Qui peut être connu : les notions de temps et d'espace ne sont pas directement connaissables.
CONNAISSANCE (ko-nè-san-se) n. f. Idée, notion : connaissance de Dieu. Relation de société, de familiarité : il est de ma connaissance. Personnes qui ont ces relations : de vieilles connaissances. Facilité de sentir, de recevoir des impressions : tomber sans connaissance. En connaissance de cause, en sachant bien ce que l'on fait. Connaissance des temps, éphémérides astronomiques du Bureau des longitudes. Pl. Savoir, érudition : avoir des connaissances étendues. Véner. Marques auxquelles on reconnaît l'âge, la grosseur d'une bête, etc.
CONNAISSANT (ko-nè-san), E adj. Qui connaît.
CONNAISSEMENT (ko-nè-se-man) n. m. Déclaration contenant un état des marchandises chargées sur un navire.
CONNAISSEUR, EUSE (ko-nè-seur, eu-ze) n. Qui se connaît à quelque chose. Adjectiv. : un œil connaisseur.
CONNAÎTRE (ko-nè-tre) v. a. (lat. cognoscere. — Je connais, tu connais, il connaît, nous connaissons, vous connaissez, ils connaissent. Je connaissais. Je connus, vous connûmes. Je connaîtrai. Je connaîtrais, nous connaîtrions. Connais, connaissons, connaissez. Que je connaisse, que nous connaissions. Que je connusse, que nous connussions. Connaissant. Connu, e.) Avoir l'idée, la notion d'une personne ou d'une chose : la plupart des animaux connaissent les plantes qui peuvent leur être nuisibles. Entretenir des relations avec quelqu'un. Savoir : connaître le grec. Avoir une grande pratique de certaines choses : connaître le monde. Distinguer, reconnaître : à l'œuvre on connaît l'artisan. Ne connaître ni Dieu ni diable, n'avoir aucune religion, ou aucune considération pour qui ou quoi que ce soit. V. n. Etre compétent pour juger : le tribunal de commerce ne connaît pas des causes civiles. Ne connaître ni d'Eve ni d'Adam, en aucune façon. Se connaître v. pr. Avoir une juste idée de soi-même : « Connais-toi toi-même » fut la maxime favorite de Socrate. Etre en rapports. Fig. Se faire connaître, se distinguer ; décliner ses noms et qualités. Ne plus se connaître, être furieux, hors de soi. Se connaître en, à quelque chose, être en état de juger. Ant. Ignorer, méconnaître.
CONNECTIF, IVE (kon'-nèk) adj. Qui sert à unir : tissu connectif. N. m. Bot. Portion médiane de l'anthère.
CONNÉTABLE (ko-né) n. m. Jadis premier officier militaire en France : Richelieu supprima la charge de connétable. V. Part. hist.
CONNÉTABLIE (ko-né-ta-blî) n. f. Charge de connétable. Tribunal militaire présidé par le connétable.
CONNEXE (kon'-nèk-se) adj. (lat. connexus ; de cum, avec, et nectere, lier). Lié, uni.
CONNEXION (kon'-nek-si-on) n. f. Liaison, union, enchaînement : connexion d'idées.
CONNEXITÉ (kon'-nèk-si) n. f. Rapport, liaison : il y a connexité entre les lois et la morale.
CONNIVENCE (kon'-ni-van-se) n. f. (de conniver). Complicité : être de connivence avec quelqu'un.
CONNIVENT (kon'-ni-van), E adj. Bot. Qui tend à se rapprocher, en parlant des parties d'une plante : feuilles conniventes. Anat. Valvules conniventes, chez l'homme, replis de la muqueuse intestinale.
CONNIVER (kon'-ni-vé) v. n. (lat. connivere, fermer les yeux). Participer a une mauvaise action on la dissimulant. Ménager un accusé. (Peu us.)
CONNU, E (ko-nu) adj. Bien su, clair, certain : c'est une chose connue. Découvert, exploré : le monde connu. Dont le nom est répandu : auteur connu. N. m. Ce que l'on sait : aller du connu à l'inconnu. Ant. Ignoré, inconnu, méconnu.
CONOÏDAL, E, AUX (no-i) adj. Presque en formee de cône.
CONOÏDE (no-i-de) adj. Qui est en formee de cône. Surface conoïde ou n. f. conoïde, surface engendrée par une droite qui s'appuie constamment sur une droite fixe, reste parallèle à un plan fixe, et satisfait, à une troisième condition quelconque.
CONQUE (kon-ke) n. f. (du gr. konkhê, coquille). Genre de mollusques marins acéphales (vénus.) Leur grande coquille bivalve. Coquille recourbée dont sonnaient les tritons. Anat. Cavité de l'oreille.
CONQUÉRANT (kè-ran), E adj. et n. Qui a fait, qui fait de nombreuses conquêtes : Gengis-Khan et Tamerlan sont deux fameux conquérants.
CONQUÉRIR (ké) v. a. (du lat. conquirere, rassembler. — Se conj. comme acquérir.) Acquérir par les armes : César mit huit ans à conquérir la Gaule. Fig. Gagner, captiver : conquérir les cœurs.
CONQUÊT (ké) n. m. Bien acquis par l'industrie, le travail. (Ne s'emploie qu'avec acquêt et se dit surtout des biens acquis par les époux durant la communauté.) Adjectiv. : les biens sont propres, acquêts ou conquêts.
CONQUÊTE (kê-te) n. f. Action de conquérir : Louis XIV fit la conquête de la Flandre. La chose conquise : l'Algérie est pour la France une précieuse conquête. Fig. et fam. Avoir des airs de conquête, l'air satisfait d'une personne sûre de plaire.
CONQUIS, E (ki, i-ze) adj. Acquis, vaincu. Se conduire comme en pays conquis, sans ménagements.
CONSACRANT (kran) n. et adj. Evêque qui en sacre un autre. Prêtre qui célèbre la messe.
CONSACRÉ, E adj. Qui a reçu la consécration religieuse : lieu consacré. Dédié : temple consacré à Apollon. Voué, destiné, appliqué : loisirs consacrés à l'étude. Sanctionné, ratifié : expression consacrée.
CONSACRER (kré) v. a. (lat. consecrare). Dédier à Dieu, aux dieux. Faire à la messe la consécration du pain et du vin. Sanctionner, rendre durable. Fig. Employer : consacrer son temps à l'étude. Autoriser : mot que l'usage a consacré. Se consacrer v. pr. Se vouer. Devenir consacré.
CONSANGUIN (ghin), E adj. et n. (lat. consanguineus). Parent du côté paternel : un frère consanguin. Son opposé est utérin, du côté maternel.
CONSANGUINITÉ (ghu-i) n. f. (de consanguin). Parenté du côté du père.
CONSCIEMMENT (kon-si-a-man) adv. D'une façon consciente.
CONSCIENCE (kon-si-an-se) n. f. (lat. conscientia). Connaissance, notion : avoir pleine conscience de ses droits. Sentiment intérieur par lequel l'homme se rend témoignage à lui-même du bien et du mal qu'il fait : notre conscience est notre juge. Moralité, intégrité : homme sans conscience. Fig. Liberté de conscience, droit que l'Etat reconnaît à chaque citoyen de jouir d'une liberté complète en matière religieuse. Avoir sur la conscience, avoir à se reprocher. La main sur la conscience, en toute sincérité. Avoir la conscience large, excuser facilement le mal chez soi ou chez les autres. Avoir quelque chose sur la conscience , avoir quelque chose a se reprocher. Par acquit de conscience, pour n'avoir rien à se reprocher. En conscience loc. adv. En vérité. Selon les règles d'une stricte probité.
CONSCIENCIEUSEMENT (kon-si-an-si-eu-zeman) adv. D'une manière consciencieuse, scrupuleuse.
CONSCIENCIEUX, EUSE (kon-si-an-si-eû, eu-ze) adj. Qui a la conscience délicate, qui remplit avec soin tous ses devoirs. Qui est fait avec soin : travail consciencieux.
CONSCIENT (kon-si-an), E adj. Qui a la conscience, la notion : être conscient de ses torts.
CONSCRIPTION (kons-krip-si-on) n. f. (du lat. cum, avec, et scriptio, action d'écrire). Inscription annuelle sur les rôles militaires pour les jeunes gens qui ont 20 ans accomplis : sous le premier Empire, la conscription pesa lourdement sur le pays.
CONSCRIT (kons-kri) n. m. Inscrit au rôle de la conscription. Soldat nouveau. Fig. Personne sans expérience : se laisser tromper comme un conscrit. Adjectiv. Père conscrit, sénateur romain.
CONSÉCRATEUR n. et adj. Syn. de consacrant.
CONSÉCRATION (si-on) n. f. Action de consacrer, confirmation, au prop. et au fig. : les mots nouveaux doivent recevoir la consécration de l'usage. Action par laquelle le prêtre consacre le pain et le vin à la messe.
CONSÉCUTIF, IVE adj. (du lat. consecutum, supin de consequi, suivre). Qui se suit, dans l'ordre du temps : la bataille de Leipzig (1813) dura trois jours consécutifs. Qui résulte de : infirmité consécutive à une blessure.
CONSÉCUTION (si-on) n. f. (de consécutif). Enchaînement. Astron. Espace de vingt-neuf jours et demi entre deux nouvelles lunes.
CONSÉCUTIVEMENT (man) adv. Sans interruption.
CONSEIL (sè, l mll.) n. m. (lat. consilium). Avis sur ce qu'il convient de faire : demander, donner des conseils. Dessein, volonté : les conseils de Dieu. Réunion de personnes qui délibèrent : tenir conseil. Avocat que la partie consulte. (On dit aussi avocat-conseil.) Assemblée de personnes délibérant sur certaines affaires : conseil des ministres. Conseil de guerre, pour l'exercice de la justice militaire, la préparation de certaines opérations stratégiques, etc. Conseil d'Etat, assemblée chargée de préparer des lois et décrets, trancher les litiges administratifs, etc. Conseil de préfecture, assemblée dont les membres, nommés par le gouvernement, assistent le préfet de leurs conseils. Conseil d'arrondissement, conseil composé d'autant de membres qu'il y a de cantons dans l'arrondissement, et qui s'occupe des intérêts directs de l'arrondissement. Conseil général, assemblée élective composée d'autant de membres qu'il y a de cantons dans le département. (Il se réunit deux fois par an au chef-lieu et délibère sur les affaires départementales.) Conseil municipal, assemblée élective, présidée par le maire, et chargée de délibérer sur les affaires de la commune. Conseil de revision, v. révision. Conseil de famille, assemblée de parents, présidée par un juge de paix, pour délibérer sur ce qui concerne les intérêts d'un mineur. Conseil judiciaire, personne nommée pour assister celui qui a été déclaré en état de prodigalité ou d'incapacité civile ou légale. Conseil de discipline, tribunal institué pour veiller au maintien de la discipline. Conseil des Cinq-Cents, conseil des Anciens, conseil des Dix. V. conseil (part. hist.).
CONSEILLER (sè, ll mll. é) v. a. Donner un conseil à : conseiller un ami. Inciter à : conseiller la résistance. Ant. Déconseiller, détourner, dissuader.
CONSEILLER (sè, ll mll., é), ÈRE n. Qui donne conseil. N. m. Membre d'un conseil, d'une compagnie judiciaire : conseiller à la Cour des comptes. Conseiller des grâces, miroir. N. f. Femme d'un conseiller.
CONSEILLEUR, EUSE (sè, ll mll., eu-ze) n. Qui donne des conseils : les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
CONSENSUEL, ELLE (san-su-èl', è-le) adj. Se dit d'un contrat formeé par le seul consentement des parties.
CONSENSUS (sin-suss) n. m. (mot lat.). Accord de plusieurs personnes. Accord de plusieurs organes dans l'accomplissement d'une fonction vitale.
CONSENTANT (san-tan), E adj. Qui consent : les parties consentantes. Ant. Opposant, récalcitrant.
CONSENTEMENT (san-te-man) n. m. Action de consentir : le consentement universel est un indice, mais non pas une preuve absolue de vérité. Du consentement de tous loc. prép. De l'acceptation unanime. Ant. Refus, opposition.
CONSENTIR (san) v. n. (lat. consentire). Vouloir bien, trouver bon. V. a. Autoriser : consentir une vente. Prov. : Qui ne dit mot consent, ne pas élever d'objection contre une chose, c'est y donner son adhésion. Ant. S'opposer, résister.
CONSÉQUEMMENT (ka-man) adv. D'une manière conséquente : agir conséquemment à ses principes. Par conséquent.
CONSÉQUENCE (kan-se) n. f. Conclusion tirée d'un raisonnement, d'un fait. Suite qu'une chose a, ou peut avoir : la perte de nos colonies d'Amérique fut la conséquence de la guerre de Sept ans. Fig. Importance : affaire de conséquence. Tirer à conséquence, être important. Sans conséquence, sans importance. En conséquence loc. adv. Conséquemment. Ant. Inconséquence, Cause, principe.
CONSÉQUENT (kan), E adj. (lat. conséquent). Qui raisonne, qui agit avec logique : homme conséquent dans sa conduite. N. m. Mus. Contre-sujet d'une fugue.
CONSÉQUENT (kan) n. m. Log. Seconde proposition d'un enthymème. Math. Second terme d'un rapport. Par conséquent loc. conj. Donc, en conséquence. Ant. Inconséquent.
CONSERVATEUR, TRICE (sèr) adj. et n. Qui conserve : l'hygiène est conservatrice de la santé. Qui appartient au parti politique hostile aux innovations, et, d'une façon plus spéciale, aux progrès de la liberté : les conservateurs anglais se nomment tories. N. m. Titre de certains fonctionnaires : conservateur des eaux et forêts. Conservateur des hypothèques, fonctionnaire qui, dans chaque chef-lieu d'arrondissement, est chargé d'enregistrer les hypothèques prises sur les immeubles, etc.
CONSERVATION (sèr-va-si-on) n. f. Action de conserver : les animaux ont l'instinct de conservation très développé. Etat de ce qui est conservé : une couche de coaltar assure la conservation du bois.
CONSERVATOIRE (sèr) adj. Qui a pour but de conserver : l'apposition des scellés est une mesure conservatoire. N. m. Ecole publique. Conservatoire national de musique et de déclamation, établissement pour l'enseignement officiel de ces deux arts, fondé à Paris en 1195. Conservatoire des arts et métiers, établissement public, à Paris, pour l'enseignement des arts et des sciences appliqués.
CONSERVE (sèr-ve) n. f. Confiture sèche. Substance alimentaire, conservée dans un récipient de verre ou de métal hermétiquement clos : conserve de viande, de légumes. Loc. adv. De conserve, de compagnie : naviguer de conserve. Pl. Lunettes à verres colorés pour la vue.
CONSERVER (sèr-vé) v. a. (lat. conservare). Maintenir en bon état : rester sobre est le meilleur moyen de conserver sa santé. Garder avec soin : conserver un secret. Ne pas perdre : conserver ses amis. Mar. Conserver un navire, naviguer de conserve avec lui. Bien conservé, se dit de quelqu'un qui, malgré l'âge, paraît encore jeune. Se conserver v. pr. Durer. Rester en bon état. Garder à soi : se conserver des ressources. Ménager sa santé, sa vie. Ant. Perdre, détruire.
CONSIDÉRABLE adj. (de considérer). Puissant : homme considérable. Très grand : dépense considérable. Nombreux : armée considérable. Important : travail considérable. Ant. Insignifiant, médiocre.
CONSIDÉRABLEMENT (man) adv. Beaucoup.
CONSIDÉRANT (ran) n. m. Motif qui précède le dispositif d'une loi, d'un arrêt, etc.
CONSIDÉRATION (si-on) n. f. (de considérer). Examen attentif : cela mérite considération. Fig. Raison, motif : cette considération m'a décidé. Egards, estime : jouir de la considération générale. Pl. Pensées, réflexions, écrits : considérations sur la politique. En considération de loc. prép. Eu égard à. Ant. Déconsidération.
CONSIDÉRÉMENT (man) adv. (de considérer). Avec circonspection, prudence.
CONSIDÉRER (ré) v. a. (lat. considerare. — Se conj. comme accélérer.) Regarder attentivement. Fig. Peser, apprécier : tout bien considéré... Estimer, faire cas : on le considère beaucoup. Ant. Déconsidérer.
CONSIGNATAIRE (tè-re) n. m. Dépositaire d'une somme consignée. Négociant auquel on adresse des marchandises (soit en dépôt, soit pour les vendre), un navire, etc.
CONSIGNATEUR n. m. Celui qui fait une consignation.
CONSIGNATION (si-on) n. f. (de consigner). Action de faire un dépôt entre les mains d'un officier public, d'un négociant. Somme, objet ainsi déposé : retirer sa consignation. Caisse des dépôts et consignations, caisse d'Etat qui reçoit des dépôts d'argent spontanés ou ordonnés par justice.
CONSIGNE n. f. Instruction formeelle donnée à une sentinelle, à un gardien, etc. Défense de sortir à un militaire, à un écolier : deux jours de consigne. Bureau d'une gare où l'on dépose provisoirement des colis : mettre sa valise à la consigne.
CONSIGNER (si-gné) v. a. (lat. consignare). Mettre en dépôt : consigner une somme, des marchandises. Adresser à un cosignataire. Citer, rapporter dans un écrit : consigner un fait. Donner une consigne à. Mettre à la consigne d'une gare.
CONSISTANCE (sis-tan-se) n. f. Etat d'un liquide qui prend de la solidité : consistance sirupeuse. Etat résistant. Fig. Stabilité, fixité : esprit sans consistance.
CONSISTANT (sis-tan), E adj. Qui consiste : propriété consistante en prés, champs, etc. Qui a de la consistance, de la cohésion, de la solidité. Au fig. : homme peu consistant.
CONSISTER (sis-té) v. n. (lat. consistere). Avoir son essence : le bonheur consiste dans la modération et la vertu. Etre composé, formeé de : son revenu consiste en rentes.
CONSISTOIRE (sis-toi-re) n. m. (lat. consistorium). Assemblée de cardinaux présidée par le pape : la canonisation des saints a lieu en consistoire public. Assemblée dirigeante de rabbins ou de pasteurs protestants.
CONSISTORIAL, E, AUX (sis-to) adj. Qui tient ou qui émane d'un consistoire : jugement consistorial.
CONSISTORIALEMENT (si-sto, man) adv. En consistoire.
CONSOLABLE adj. Qui peut être consolé. Ant. Inconsolable.
CONSOLANT (lan), E adj. Qui console : réflexion consolante. Ant. Affligeant, attristant.
CONSOLATEUR, TRICE adj. et n. Qui apporte de la consolation : espoir consolateur. Le Consolateur, l'Esprit-Saint.
CONSOLATION (si-on) n. f. Adoucissement de l'affliction ; chose qui console : la lecture est une précieuse consolation. Sujet de satisfaction. Discours, raison que l'on emploie pour consoler : recevoir des consolations. Ant. Affliction, chagrin, désolation, désespoir.
CONSOLATOIRE adj. Qui tend à consoler.
CONSOLE n. f. Saillie destinée à soutenir: les consoles d'un balcon. Sorte de table de salon : console Empire.
CONSOLER (lé) v. a. (lat. consolari). Adoucir l'affliction, les ennuis de : consoler un orphelin. Se consoler v. pr. Mettre fin à ses regrets. Ant. Affliger, chagriner.
CONSOLIDABLE adj. Que l'on peut consolider.
CONSOLIDANT (dan), E adj. Qui consolide.
CONSOLIDATIF, IVE adj. Qui consolide.
CONSOLIDATION (si-on) n. f. Action de consolider. Fig. Consolidation de la dette flottante, conversion de rentes remboursables en rentes perpétuelles. Réunion de la nue propriété et de l'usufruit.
CONSOLIDÉ, E adj. Tiers consolidé, rentes sur l'Etat réduites, mais garanties. N. m. pl. Fonds publics de la dette d'Angleterre.
CONSOLIDEMENT (man) n. m. Action de consolider.
CONSOLIDER (dé) v. a. (du lat. cum, avec, et solidus, solide). Rendre ferme, solide : la victoire de Bouvines consolida la puissance de Philippe Auguste. Fig. Affermir, fortifier : consolider un traité. Ant. Ebranler.
CONSOMMABLE (so-ma-ble) adj. Que l'on peut consommer.
CONSOMMATEUR (so-ma) n. m. Celui qui utilise personnellement les denrées, les marchandises qu'il achète : les consommateurs supportent les augmentations de droits de douane. Personne qui mange ou boit dans un café, un restaurant, etc. Ant. Producteur.
CONSOMMATION (so-ma-si-on) n. f. Action de consommer. Fin, accomplissement : la consommation des siècles. Boisson demandée dans un café, etc. : renverser sa consommation. Ant. Production.
CONSOMMÉ (so-mé), E adj. Détruit par l'usage : aliments consommés. Parfait : sagesse consommée. Habile, expérimenté : Turenne fut un tacticien consommé. N. m. Bouillon riche en sucs de viande.
CONSOMMER (so-mé) v. a. (du lat. cum, avec, et summa, fin). Détruire par l'usage : consommer une denrée. Achever, accomplir : consommer un sacrifice. (V. consumer.) Se consommer v. pr. Etre consommé. Cuire longtemps. Ant. Produire.
CONSOMPTIBLE (sonp-ti-ble) adj. Qui peut être consommé : produits consomptibles.
CONSOMPTION (son-psi-on) n. f. (lat. consumptio). Amaigrissement et dépérissement progressif, dans certaines maladies : la phtisie amène presque toujours la consomption.
CONSONANCE n. f. (du lat. cum, avec, et sonare, sonner). Accord de sons agréable à l'oreille : l'octave est la plus simple des consonances. Uniformeité de son dans la terminaison des mots ou des phrases. Ant. Dissonance.
CONSONANT (nan), E adj. Formé par des consonances : accords consonants ; mots consonants. Ant. Dissonant.
CONSONNE (so-ne) n. f. (du préf. con, et de sonner). Emission de voix qui ne formee une syllabe que par l'adjonction d'une voyelle. Gram. Lettre qui exprime ce son. Adjectiv. : lettre consonne.L'alphabet français a dix-neuf consonnes, qui sont : b, c, d, f, g, b, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v (w), x, z.
CONSONNER (so-né) ou CONSONER (né) V. n. Convenir, s'accorder. Produire une consonance.
CONSORT (sor) adj. (du préf. con, et du lat. sors, sortis, sort). En droit constitutionnel anglais, ce mot s'applique au mari ou à la femme d'un souverain régnant : reine consort, prince consort. N. m. pl. Coïntéressés dans une affaire. Se dit parfois, en mauvaise part, de ceux qui sont de la môme coterie, de la même cabale : un tel et consorts.
CONSORTIUM (si-om') n. m. (mot lat. signif. ménage). Association : un consortium de banquiers.
CONSOUDE n. f. Bot. Genre de borraginacées dont le type, la grande consoude ou consoude officinale, est employé contre les diarrhées, les hémorroïdes.
CONSPIRANT (kons-pi-ran), E adj. Méc. Qui tend à produire le même effet : forces conspirantes.
CONSPIRATEUR, TRICE (kons-pi) n. Qui prend part à une conspiration : les carbonari formeaient une vaste association de conspirateurs. Adj. fém. : menées conspiratrices.
CONSPIRATION (kons-pi-ra-si-on) n. f. Complot formeé contre l'Etat : la conspiration de Cellamare contre le Régent fut encouragée par Alberoni. Cabale entre particuliers. Accord, effort commun.
CONSPIRER (kons-pi-ré) v. n. (lat. conspirare). Concourir, s'accorder dans un même but : tout conspire à son bonheur. Comploter, prendre part à une conspiration — Georges Cadoudal conspira contre Bonaparte. V. a. Méditer, projeter : conspirer la ruine de quelqu'un.
CONSPUER (kons-pu-é) v. a. (du lat. conspuere, cracher dessus). Honnir publiquement.
CONSTABLE (kons-ta-ble) n. m. Officier, agent de police en Angleterre.
CONSTAMMENT (kons-ta-man) adv. (de constant.) Avec persévérance. Très souvent : tomber constamment. Ant. Inconstamment, rarement.
CONSTANCE (kons-tan-se) n. f. (lat. constantia ; de constare, persévérer). Fermeté d'âme : souffrir avec constance. Persévérance dans certains sentiments. Ant. Inconstance.
CONSTANT (kons-tan), E adj. Qui a de la constance : Job se montra constant dans le malheur. Certain, indubitable : fait constant. Qui ne varie pas : bonheur constant. Géom. Quantités constantes, qui ont toujours la même valeur. Ant. Inconstant.
CONSTAT (kons-ta) n. m. Constatation authentique : les constats se font par ministère d'huissier.
CONSTATATION (kons-ta-ta-si-on) n. f. Action de constater. Ce qui est constaté.
CONSTATER (kons-ta-té) v. a. (lat. constare, être certain). Etablir l'état d'une chose, la vérité d'un fait : constater un décès. Consigner dans un écrit.
CONSTELLATION (kons-tèl-la-si-on) n. f. (du lat. cum, avec, et stella, étoile). Groupe d'étoiles fixes présentant une figure quelconque et ayant un nom particulier : la constellation de la Vierge, de la grande Ourse. (V. la planche ciel, à terre.)
CONSTELLÉ (kons-tèl-lé), E adj. (de consteller). Parsemé d'étoiles. Parsemé, pailleté : manteau constellé de pierreries. Anneau constellé, anneau magique fabriqué sous l'influence d'une constellation, ou en portant les signes.
CONSTELLER (kons-tèl-lé) v. a. Couvrir de constellations, ou, au fig., de choses qui ressemblent à des étoiles : les astres qui constellent le ciel ; les décorations qui constellent un habit.
CONSTERNATION (kons-tèr-na-si-on) n. f. (lat. consternatio). Stupéfaction, désolation épouvantée.
CONSTERNÉ, E (kons-tèr) adj. Frappé de consternation, accablé.
CONSTERNER (kons-tèr-né) v. a. Frapper de consternation : cette nouvelle m'a consterné.
CONSTIPANT (kons-ti-pan), E adj. Qui constipe : le coing est constipant. Ant. Laxatif.
CONSTIPATION (kons-ti-pa-si-on) n. f. (lat. constipatio). Difficulté d'aller à la selle.
CONSTIPER (kons-ti-pé) v. a. Causer la constipation : les aliments irritants constipent.
CONSTITUANT (kons-ti-tu-an), E adj. Qui constitue : parties constituantes d'un corps. Qui donne procuration. Assemblée constituante, qui a mission d'établir une constitution politique. Spécialem. Etats généraux convoqués en France en 1789. N. Dr. Personne qui constitue : les constituants. Membre d'une assemblée constituante. N. f. La Constituante. V. Part. hist.
CONSTITUÉ, E (kons-ti) adj. Formé par : fortune constituée par des héritages. Chargé d'un mandat : avoué constitué. Qui est de bonne ou mauvaise complexion : homme bien constitué. Autorités constituées, légalement établies. Placé : argent constitué en viager.
CONSTITUER (kons-ti-tu-é) v. a. (lat. constituere). Former l'essence d'une chose : l'esprit et le corps constituent l'homme. Organiser : constituer une société. Assigner, en parlant d'une somme à fournir : constituer une dot, une rente. Charger d'un mandat : constituer avoué. Constituer prisonnier, mettre en état d'arrestation.
CONSTITUTIF, IVE (kons-ti) adj. Qui constitue essentiellement une chose : les principaux éléments constitutifs de l'air sont l'oxygène et l'azote.
CONSTITUTION (kons-ti-tu-si-on) n. f. (de constitutif.) Composition : la constitution de l'air fut découverte par Lavoisier. Placement, établissement : constitution d'une rente. Désignation : constitution d'avoué. Complexion de l'homme : constitution robuste, délicate. Loi fondamentale d'une nation : la France est régie par la constitution de 1875. V. Part. hist.
CONSTITUTIONNALITÉ (kons-ti-tu-si-o-na) n. f. Qualité de ce qui est constitutionnel.
CONSTITUTIONNEL, ELLE (kons-ti-tu-si-o-nèl, è-le) adj. Soumis à une constitution : l'Angleterre est une monarchie constitutionnelle. Conformee à la constitution : loi constitutionnelle. Ant. Anticonstitutionnel.
CONSTITUTIONNELLEMENT (kons-ti-tu-si-onè-le-man) adv. D'une manière constitutionnelle.
CONSTRICTEUR (kons-trik-teur), adj. et n. m. (du lat. constrictus, serré). Anat. Muscle qui resserre certaines parties. Boa constricteur ou constrictor, boa ainsi nommé à cause de la force avec laquelle il serre dans ses replis les animaux qu'il veut étouffer.
CONSTRICTIF (kons-trik-tif), IVE adj. (du lat. constrictus, serré). Propre à resserrer : les sphincters sont des muscles constrictifs.
CONSTRINGENT (kons-trin-jan), E adj. (du lat. cum, avec, et stringere, étreindre). Qui resserre : le corset exerce une action constringente.
CONSTRUCTEUR (kons-truk-teur) n. m. Qui construit. Dont la profession est de construire. Adjectiv. : les castors sont des animaux constructeurs. Ant. Démolisseur, destructeur.
CONSTRUCTION (kons-truk-si-on) n. f. Action, art de construire : la construction des cathédrales du moyen âge durait parfois plusieurs siècles. Disposition des parties d'un bâtiment. Bâtisse : Mansard a édifié de splendides constructions. Gram. Arrangement des mots : la construction de la phrase latine est très libre. Ant. Démolition, destruction.
CONSTRUIRE (kon-stru-i-re) v. a. (lat. construere. — Se conj. comme conduire.) Bâtir : Soufflot construisit le Panthéon. Faire, tracer : construire un triangle. Gram. Arranger les mots d'une phrase. Ant. Détruire, démolir, abattre, renverser.
CONSUBSTANTIALITÉ (kon-subs-tan-si) n. f. (de consubstantiel.) Unité et identité de substance : les ariens niaient la consubstantialité du Fils avec le Père.
CONSUBSTANTIATION (kon-subs-tan-si-a-si-on) n. f. Présence de J.-C. dans l'eucharistie, entendue à la manière des luthériens.
CONSUBSTANTIEL, ELLE (kon-subs-tan-si-èl, è-le) adj. (du lat. cum, avec, et substantia, substance). Théol. Qui est de même substance : les trois personnes de la Trinité sont consubstantielles.
CONSUBSTANTIELLEMENT (kon-sub-stan-siè-le-man) adv. D'une manière consubstantielle.
CONSUL n. m. (m. lat..) Antiq. rom. Magistrat annuel et électif qui partageait avec un collègue le pouvoir suprême : les consuls furent à l'origine de véritables rois annuels. Nom des trois premiers magistrats de la République française, depuis l'an viii jusqu'à l'Empire (de 1799 à 1804.) Le Premier Consul, Bonaparte. (V. Part. hist.) Agent qui a pour mission de protéger ses compatriotes à l'étranger : le consul reçoit un exequatur du gouvernement auprès de qui il est accrédité. Dans les pays où la France n'a ni ambassadeur, ni chargé d'affaires, les consuls remplissent à l'égard des Français les fonctions de juges en matière civile et com- merciale, et d'officiers d'état civil.
CONSULAIRE (lè-re) adj. Qui appartient au consul : dignité consulaire. Qui appartient à la justice commerciale : les tribunaux consulaires.
CONSULAIREMENT (lè-re-man) adv. En qualité de consul, de juge de commerce.
CONSULAT (la) n. m. Charge de consul : le consulat fut institué à Rome après la chute de Tarquin le Superbe. Sa durée. Gouvernement consulaire établi en France par la constitution de l'an vii. (V. Part. hist.) Résidence d'un consul : incendier le consulat.
CONSULTANT (tan), E adj. et n. Se dit de la personne qui, en droit et en médecine, donne des consultations ou en demande : avocat, médecin consultant ; faire attendre les consultants.
CONSULTATIF, IVE adj. Institué pour donner des avis, des conseils sur certaines choses : comité consultatif. Avoir voix consultative, avoir le droit de délibérer, mais non de voter. V. délibératif.
CONSULTATION (si-on) n. f. Action de consulter. Conférence pour consulter sur une affaire, une maladie. Avis motivé.
CONSULTE n. f. Consultation. Conseil, cour de justice en Suisse. Consulte sacrée, cour judiciaire formeant le conseil du pape.
CONSULTER (té) v. a. (lat. consultare). Prendre avis, conseil de : consulter un médecin, ses intérêts. Chercher un renseignement dans : consulter un auteur, les astres. Se rendre compte de : consulter ses forces. Absol. : un avocat qui consulte tous les jours. V. n. Délibérer : consulter avec son avocat.
CONSULTEUR adj. et n. m. Qui donne des consultations. Consulteur du saint-office, docteur commis par le pape pour donner son avis sur des questions de foi, de discipline.
CONSUMABLE adj. Qui peut être consumé.
CONSUMANT (man), E adj. Qui consume.
CONSUMER (me) v. a. (lat. consumere). Détruire : le feu consuma le village de Vitry en 1144. Fig. Faire dépérir : veuve que le chagrin consume. Se consumer v. pr. Dépérir, s'épuiser, s'éteindre : se consumer en regrets, en efforts inutiles.
CONSUMPTIBILITÉ (son-pti) n. f. Nature de ce qui est consumptible.
CONSUMPTIBLE (son-pti-ble) adj. Consumable.
CONTACT (takt) n. m. (lat. cum, avec, et tactus, toucher). Etat des corps qui se touchent : certaines maladies se transmettent par simple contact. Fig. Fréquentation, relation : le contact de la société. Géom. Point de contact, point commun à une courbe et à sa tangente, à deux courbes tangentes, etc.
CONTADIN, INE adj. et n. Qui habite la campagne.
CONTAGE n. m. (lat. contagium). Matière ou substance vivante, par laquelle se fait la transmission des maladies contagieuses. (Peu us.)
CONTAGIEUX, EUSE (ji-eû, eu-ze) adj. Qui se communique par le contact : la gale est une maladie contagieuse. Fig. Se dit du vice, de l'erreur, etc. — Une maladie est contagieuse quand elle se transmet d'une personne à une autre ; elle est épidémique quand elle atteint à la fois un grand nombre de personnes.
CONTAGION n. f. Transmission d'une maladie par le contact ou les miasmes et, fig., d'un mal moral par la fréquentation, l'exemple : la contagion du vice. Imitation involontaire : la contagion du rire.
CONTAGIONNER (ji-o-né) v. a. Infecter par contagion. Se contagionner v. pr. Gagner la contagion.
CONTAGIOSITE (zi) n. f. Nature de ce qui est contagieux : la contagiosité du choléra.
CONTAMINABLE adj. Qui peut être contaminé. Qui peut communiquer la contagion.
CONTAMINATION (si-on) n. f. Transmission de contagion, de principes contagieux, d'une maladie : l'eau est le principal agent de contamination dans la fièvre typhoïde. Souillure.
CONTAMINER (né) v. a. Infester de principes contagieux : vêtements contaminés. Souiller. Se contaminer, être infecté d'une maladie contagieuse.
CONTE n. m. Récit court et plaisant. Récit d'aventures imaginaires : les contes de Perrault sont de réels chefs-d'œuvre. Discours ou récit mensonger : conte fait à plaisir. Contes bleus. V. bleu.
CONTEMPLATEUR, TRICE (tan) n. Qui contemple.
CONTEMPLATIF, IVE (tan) adj. Qui se plaît dans la contemplation. Vie contemplative, passée dans une méditation pieuse. N. : un contemplatif.
CONTEMPLATION (tan-pla-si-on) n. f. Action de contempler : Jean-Jacques Rousseau se plaisait dans la contemplation de la nature. Rêverie intellectuelle.
CONTEMPLATIVEMENT (tan, man) adv. D'une manière contemplative.
CONTEMPLER (tan-plé) v. a. Considérer attentivement avec les yeux du corps ou ceux de l'esprit. V. n. Méditer : passer sa vie à contempler.
CONTEMPORAIN, E (tan-po-rin, è-ne) adj. et n. (du lat. cum, avec, et tempus, oris, temps). Qui est du même temps : Voltaire et Franklin furent contemporains. Qui est du temps actuel : l'histoire contemporaine ; nos contemporains.
CONTEMPORANÉITÉ (tan) n. f. Simultanéité
CONTEMPTEUR (tanp-teur), TRICE (du lat. contemptum, supin de contemnere, mépriser), adj. et n. Qui méprise, dénigre : Zoïle fut le contempteur, le critique contempteur d'Homère.
CONTENANCE n. f. Capacité : mesurer la contenance d'un vase. Etendue : contenance d'un champ. Maintien, posture : garder une contenance respectueuse. Fig. Faire bonne contenance, montrer de la résolution. Perdre contenance, se troubler.
CONTENANT (nan), E adj. Qui contient : partie contenante. N. m. Ce qui contient : le contenant est plus grand que le contenu.
CONTENDANT (tan-dan), E adj. et n. Se dit de ceux qui sont en concurrence, en compétition.
CONTENIR v. a. (préf. con, et tenir. — Se conj. comme ce dernier). Comprendre dans son étendue, dans sa capacité : le décalitre contient dix litres. Retenir dans de certaines bornes : contenir la foule. Renfermer : ce livre contient de grandes vérités. Fig. Maintenir dans la soumission : contenir le peuple. Réprimer : contenir sa colère. Se contenir v. pr. Se maîtriser. Se faire obstacle mutuellement.
CONTENT (tan), E adj. Qui a l'esprit satisfait, le cœur joyeux : peu de gens sont contents de leur sort. Content de soi, ayant une bonne opinion de soi-même. N. m. Avoir son content d'une chose, avoir tout ce qu'on peut en désirer. Ant. Mécontent.
CONTENTEMENT (tan-te-man) n. m. Action de contenter : enfants qui donnent de grands contentements à leur famille. Joie, plaisir, satisfaction. Ant. Mécontentement.
CONTENTER (tan-té) v. a. Rendre content, satisfaire : contenter ses maîtres. Se contenter v. pr. Etre satisfait : il faut savoir se contenter de peu. Absol. Satisfaire un désir. Ant. Mécontenter.
CONTENTIEUSEMENT (tan-si-eu-ze-man) adv. Avec dispute, débat. (Peu us.)
CONTENTIEUX, EUSE (tan-si-eû, eu-ze) adj. Qui est contesté, litigieux : affaire contentieuse. N. m. Tout ce qui est susceptible d'être mis en discussion devant les juges : le contentieux. Agence d'affaires. ureau d'une administration, d'une maison de commerce, etc., qui s'occupe des affaires litigieuses.
CONTENTIF, IVE (tan) adj. Chir. Qui contient, maintient : appareil contentif.
CONTENTION (tan-si-on) n. f. Grande application, effort prolongé : trop de contention fatigue l'esprit. Débat, dispute.
CONTENU, E adj. Renfermé dans. Fig. Maîtrisé : colère contenue. N. m. Ce qui est renfermé, compris dans : le contenu d'une lettre. Ant. Contenant.
CONTER (té) v. a. Narrer, faire un récit, un conte. Absol. : La Fontaine conte avec infiniment d'esprit. En conter, en conter de belles, raconter des choses ridicules ou extraordinaires.
CONTESTABLE (tès-ta-ble) adj. Qui peut être contesté. Ant. Incontestable, certain.
CONTESTANT (tès-tan), E adj. et n. Qui conteste en justice.
CONTESTATION (tès-ta-si-on) n. f. Action de contester : la contestation d'un droit. Débat, dispute. Sans contestation loc. adv. Sans opposition.
CONTESTE (tès-te) n. f. Débat, procès. (Peu us.) Sans conteste loc. adv. Sans contredit.
CONTESTER (tés-té) v. a. (du lat. cum, avec, et testari, témoigner). Refuser de reconnaître un droit, nier la vérité d'un fait : je ne conteste pas que cela ne soit possible, je conteste que cela soit réel. V. n. Disputer : aimer à contester. Ant. Admettre, concéder.
CONTEUR, EUSE (eu-ze) adj. et n. Auteur de contes : le Roman de Renart est le chef-d'œuvre de nos anciens conteurs. Qui débite des mensonges, des frivolités. Qui aime à conter : la vieillesse est conteuse.
CONTEXTE (tèks-te) n. m. (préf. con, et texte). Ce qui constitue un texte dans son ensemble, le précède, le suit : on éclaire par le contexte les passages difficiles à interpréter.
CONTEXTURE (tèks-tu-re) n. f. (préf. con, et texture). Liaison des parties qui formeent un tout : la contexture des muscles. Fig. : la contexture d'un discours.
CONTIGU, E adj. (du lat. cum, avec, et tangere, toucher). Qui touche à une chose : chambre contiguë à une autre.
CONTIGUÏTÉ (ghu-i-té) n. f. (de contigu). Etat de deux choses qui se touchent.
CONTINENCE (nan-se) n. f. Chasteté.
CONTINENT (nan), E adj. Chaste. Cause continente, qui continue d'agir. Ant. Incontinent.
CONTINENT (nan) n. m. (du lat. cum, avec, et tenere, tenir). Vaste étendue de terre qu'on peut parcourir sans traverser la mer : l'Australie est un véritable continent. Absol. L'Europe, par opposition aux îles Britanniques. Ancien continent, Europe, Asie et Afrique. Nouveau continent, Amérique.
CONTINENTAL, E, AUX (nan) adj. Qui appartient au continent : guerre continentale. Blocus continental. V. Part. hist.
CONTINGENCE (jan-se) n. f. Nature de ce qui est contingent.
CONTINGENT (jan), E adj. (lat. contingent, qui arrive). Qui peut échoir, arriver. Qui peut être ou n'être pas. N. m. Part que chacun doit fournir ou recevoir. Part mise à la charge de chaque circonscription territoriale dans la répartition annuelle, soit des contributions directes. Classe de recrutement.
CONTINU, E adj. (lat. continuus). Non divisé dans son étendue. Non interrompu dans sa durée : le sublime continu fatigue le lecteur. N. m. Ce qui n'est pas interrompu. Ant. Intermittent, discontinu.
CONTINUATEUR, TRICE n. Qui continue une chose commencée : Jean de Meung fut le continuateur de Guillaume de Lorris, dans la rédaction du Roman de la Rose.
CONTINUATION (si-on) n. f. Action de continuer. Effet de cette action. Prolongement : sentier qui est la continuation d'une route. Ant. Cessation, interruption.
CONTINUEL, ELLE (nu-èl, è-le) adj. Qui dure sans interruption : passer sa vie dans de continuelles inquiétudes. Ant. Interrompu, momentané.
CONTINUELLEMENT (nu-è-le-man) adv. Sans interruption, sans cesse. Constamment, toujours.
CONTINUER (nu-é) v. a. (de continu.) Poursuivre ce qui est commencé : Richelieu continua l'œuvre de Henri IV. Prolonger : continuer un mur. V. n. Ne pas cesser : la misère continue. Continuer à... Continuer de... Persister à, ne pas cesser de... Ant. Cesser, interrompre, discontinuer.
CONTINUITÉ n. f. Liaison non interrompue des parties : la continuité des vertèbres formee l'épine dorsale. Reproduction prolongée : continuité d'un bruit, du travail. Solution de continuité, interruption qui se présente dans l'étendue d'un corps, d'un ouvrage. Ant. Interruption, discontinuité.
CONTINÛMENT (man) adv. D'une manière continue.
CONTONDANT (dan), E adj. Qui meurtrit sans couper : un bâton, un marteau, sont des instruments contondants. Ant. Tranchant.
CONTORNIATE adj. f. Se dit des médailles terminées à la circonférence par un cercle d'une ou deux lignes de largeur.
CONTORSION n. f. (lat. contorsio). Action de tordre. Torsion anormale des muscles, des membres. Grimace : les contorsions de Guignol font la joie des enfants.
CONTOUR n. m. (préf. con, et tour). Circuit, enceinte : le contour d'une ville. Ligne dont la formee détermine celle des reliefs : agréables contours.
CONTOURNABLE adj. Que l'on peut contourner.
CONTOURNÉ, E adj. Blas. Se dit des animaux représentés de profil et regardant à sénestre, au lieu de regarder à dextre, ce qui est leur position ordinaire.
CONTOURNER (né) v. a. Tracer le contour de. Donner un contour a : contourner une colonne. Faire le tour de : contourner une montagne. Déformeer : cette maladie lui a contourné la taille.
CONTRACTABLE adj. Qui peut être contracté.
CONTRACTANT (trak-tan), E adj. et n. Qui contracte : les parties contractantes ; les contractants.
CONTRACTATION (trak-ta-si-on) n. f. Action de faire un contrat. (Peu us.)
CONTRACTE adj. Gram. Se dit des mots qui renferment des contractions, surtout dans la langue grecque : verbe contracte. N. m. : les contractes.
CONTRACTÉ, E (trak-té) adj. Gram. Se dit de mots, de syllabes, etc., réunis en un seul son : du, des, au, aux, pour de le, de les, à le, à les. V. article.
CONTRACTER (trak-té) v. a. (du lat. contractum, supin de contrahere, tirer). Prendre l'engagement par contrat, etc. : contracter un bail. Fig. Contracter des obligations, accepter des choses qui vous imposent la reconnaissance, etc. Réduire en un moindre volume : le froid contracte les corps. Traits contractés par la colère. Fig. Acquérir avec le temps : contracter une habitude. Gagner par contagion ou autrement : contracter une maladie. Contracter des dettes, s'endetter. Se contracter v. pr. Etre établi par contrat, etc. Se resserrer. Se gagner.
CONTRACTIF (trak), IVE adj. Qui détermine une contraction.
CONTRACTILE (trak) adj. Susceptible de contraction : la fibre des muscles est contractile.
CONTRACTILITÉ (trak) n. f. Faculté que possèdent certains corps de se raccourcir : la contractilité musculaire persiste quelque temps après la mort. Ant. Dilatabilité, expansibilité, extensibilité.
CONTRACTION (trak-si-on) n. f. Diminution de volume par resserrement : les contractions de l'écorce terrestre donnent naissance aux soulèvements montagneux. Anat. Raccourcissement des muscles, des nerfs. Gram. Réduction de deux syllabes, de deux voyelles en une, comme du pour de le ; août, paon, faon, Laon, qu'on prononce ou, pan, fan, Lan. Ant. Dilatation, expansion, extension.
CONTRACTUEL, ELLE (trak-tu-èl', è-le) adj. Stipulé par contrat : substitution contractuelle.
CONTRACTUELLEMENT (trak-tu-è-le-man) adv. D'une manière contractuelle.
CONTRACTURE (trak) n. f. Archit. Rétrécissement dans la partie supérieure d'une colonne. Méd. Rigidité durable, mais involontaire, d'un muscle : le tétanos produit une violente contracture.
CONTRADICTEUR (dik) n. m. Qui contredit.
CONTRADICTION (dik-si-on) n. f. Action de contredire : les puissants admettent rarement la contradiction. Action de se mettre en opposition avec ce qu'on a dit ou fait précédemment : les contradictions d'un accusé trahissent sa mauvaise foi. Paroles, actes qui en résultent : relever des contradictions. Incompatibilité de certaines choses. Esprit de contradiction, disposition à contredire.
CONTRADICTOIRE (dik) adj. Qui exprime une contradiction : propositions contradictoires. Dr. Fait en présence des parties intéressées : jugement contradictoire. N. m. pl. Les contradictoires, les choses incompatibles.
CONTRADICTOIREMENT (dik, man) adv. D'une manière contradictoire : juger contradictoirement un procès.
CONTRAIGNABLE (trè-gna-ble) adj. Qui peut être contraint.
CONTRAIGNANT (trè-gnan), E adj. Qui contraint.
CONTRAINDRE (trin-dre) v. a. (lat. constringere. — Se conj. comme craindre.) Obliger quelqu'un par violence à faire une chose : Richelieu contraignit par son énergie les grands à l'obéissance. Gêner, retenir : contraindre ses goûts. Dr. Obliger par voies de droit.
CONTRAINT (trin), E adj. Forcé. Gêné, peu naturel : l'enfant coupable a l'air contraint.
CONTRAINTE (trin-te) n. f. Violence exercée contre quelqu'un : la contrainte déformee le caractère. Etat de cette personne : vivre dans une contrainte perpétuelle. Retenue : agir sans contrainte. Fig. Difficultés, entraves : la contrainte de la rime. Dr. Contrainte par corps, voie d'exécution qui consiste à priver de la liberté la personne du débiteur, pour le contraindre à remplir ses engagements. (On dit aussi astreinte.)
CONTRAIRE (trè-re) adj. (lat. contrarias). Opposé. Qui n'est pas conformee à. Fig. Nuisible : le vin est contraire aux goutteux. Défavorable : sort contraire. N. m. L'opposé. Au contraire loc. adv. Tout autrement. Ant. Analogue, pareil, semblable.
CONTRAIREMENT (trè-re-man) adv. En opposition.
CONTRALTO (mot ital.) ou CONTRALTE n. m. La plus grave des voix de femme. Celle qui a cette voix. Pl. des contraltos (ital. contralti) ou contraltes.
CONTRAPONTISTE, CONTRAPUNTISTE (pon-tis-te) ou CONTREPOINTISTE (tis-te) n. m. Compositeur qui connaît les règles du contrepoint.
CONTRARIANT (ri-an), E adj. Qui se plaît à contrarier : esprit contrariant. De nature à contrarier : pluie contrariante.
CONTRARIER (ri-é) v. a. (de contraire.Se conj. comme prier) S'opposer aux paroles, aux actes, aux volontés de : les parents contrarient parfois la vocation de leurs enfants. Causer du dépit à : voilà qui me contrarie. Faire obstacle à : les vents contrariaient la marche du navire. Contrarier des couleurs, des objets, etc., les disposer de manière a obtenir opposition ou contraste. Ant. Favoriser.
CONTRARIÉTÉ n. f. Ennui, mécontentement. Obstacle, empêchement : éprouver des contrariétés.
CONTRASTANT (tras-tan), E adj. Qui contraste : effets contrastants.
CONTRASTE (tras-te) n. m. (du lat. contra, contre, et stare, se tenir). Opposition de sentiments, d'effets qui se font ressortir mutuellement : contraste d'ombre et de lumière ; le caractère de François 1er faisait un vif contraste avec celui de Charles-Quint. Ant. Ressemblance, analogie.
CONTRASTER (tras-té) v. n. Etre en contraste.
CONTRAT (tra) n. m. (du lat. cum, avec, et trahere, supin tractum, tirer). Pacte entre deux ou plusieurs personnes : un contrat est nul s'il a été obtenu d'une personne par dol, fraude ou violence. Acte authentique qui le constate : contrat notarié, contrat sous seing privé. Contrat de mariage, convention qui règle les rapports d'intérêt entre deux époux.
CONTRAVENTION (van-si-on) n. f. (de contrevenir.) Infraction à une loi, à un contrat, etc. Spécialem., infraction qui ne relève que des tribunaux de simple police : en matière de contravention, la bonne foi ne peut être alléguée devant le juge.
CONTRE (lat. contra) prép. qui marque opposition, rencontre, choc : parler contre sa pensée, se heurter contre un arbre, marcher contre l'ennemi ; proximité : sa maison est contre la mienne. N. m. L'opposé : soutenir le pour et le contre. Escr. Mouvement du fer qui, passant sous celui de l'adversaire, vient frapper son fer du côté opposé à celui d'où l'on est parti. Loc. adv. : Ci-contre, vis-à-vis. Tout contre, tout près. Là-contre, à toucher. Adv. Contre à contre, parallèlement et tout près, mais sans contact.L'e de contre ne s'élide jamais.
CONTRE-ACCUSATION (za-si-on) n. f. Accusation qui répond à une autre. Pl. des contre-accusations.
CONTRE-ALLÉE (a-lé) n. f. Allée latérale et parallèle à une allée principale. Pl. des contre-allées.
CONTRE-AMIRAL n. m. Officier général de la marine, immédiatement au-dessous du vice-amiral. Pl. des contre-amiraux.
CONTRE-APPEL (a-pel) n. m. Second appel contrôlant le premier. Pl. des contre-appels.
CONTRE-APPROCHES n. f. pl. Travaux des assiégés allant au-devant de ceux des assiégeants.
CONTRE-ATTAQUE (a-ta-ke) n. f. Action d'une troupe qui passe brusquement de la défensive à l'offensive. N. f. pl. Travaux de défense, que des assiégés opposent aux travaux d'attaque des assiégeants.
CONTRE-AVIS (vi) n. m. invar. Avis contradictoire.
CONTRE-BALANCER (sé) v. a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il contre-balança, nous contre-balançons.) Faire équilibre par le poids : un gramme contre-balance un centimètre cube d'eau distillée. Fig. Egaler en force, en valeur, en mérite, etc. Compenser : les avantages de la liberté contre-balancent ses inconvénients.
CONTREBANDE n. f. (esp. contra, contre, et bando, ordonnance). Introduction, vente clandestine de marchandises prohibées ou soumises à des droits dont on fraude le trésor : des droits de douane élevés provoquent la contrebande. Ces marchandises mêmes : les armes, munitions, charbon, etc., constituent la contrebande de guerre. Fig. et fam. De contrebande, illégitime, défendu.
CONTREBANDIER (di-é), ÈRE adj. et n. Qui se livre à la contrebande : goélette contrebandière.
CONTRE-BAS (bâ) adv. Dans une direction vers le bas. N. m. : descendre un contre-bas. En contrebas loc. adv. De haut en bas. A un niveau inférieur.
CONTREBASSE (bâ-se) n. f. Le plus grand et le plus grave des instruments de musique à archet. Instrument de cuivre dont le son est d'une octave au-dessous de la basse ordinaire. (V. bombardon.) Musicien qui en joue.
CONTREBASSISTE (ba-sis-te) ou CONTREBASSIER (ba-si-é) n. m. Musicien qui joue de la contrebasse.
CONTRE-BATTERIE (ba-te-rî) n. f. Batterie de canons opposée à une autre. Fig. Moyen employé pour déjouer quelque intrigue. Pl. des contre-batteries.
CONTREBATTRE (ba-tre) v. a. (Se conj. comme battre.) Artill. Répondre à une attaque par une autre.
CONTRE-BIAIS [bi-è] (À) loc. adv. En sens opposé au sens direct.
CONTRE-BORD [bor] (À) loc. adv. Mar. En allant â l'opposé l'un de l'autre.
CONTRE-BORDÉE (dé) n. f. Mar. Bordée en sens contraire. Pl. des contre-bordées.
CONTRE-BOUTANT (tan) n. m. Pièce de bois oblique, qui sert d'appui à un mur. (Pl. des contre-boutants.) Adjectiv. : murs contre-boutants.
CONTRE-BOUTER ou CONTRE-BUTER (té) v. a. Appuyer un mur par un étai, un pilier.
CONTRE-BRASSER (bra-sé) v. a. En parlant des vergues, brasser en sens contraire.
CONTRE-CALQUER (ki) v. a. Calquer un calque retourné, ce qui donne une épreuve en sens contraire de l'original.
CONTRECARRER (ka-ré) v. a. S'opposer directement aux projets de quelqu'un : Richelieu contrecarra les vues des Espagnols sur la Valteline.
CONTRE-CHÂSSIS (châ-si) n. m. invar. Châssis de verre ou de papier, qu'on applique devant un châssis ordinaire.
CONTRE-CLEF (klé) n. f. Voussoir près de la clef d'une voûte. Pl. des contre-clefs.
CONTRE-CŒUR [keur] (À) loc. adv. V. cœur.
CONTRE-CŒUR (keur) n. m. Le fond de la cheminée. (V. la fig. cheminée.) Plaque de fer qu'on y fixe pour le conserver. Nom donné aux rails coudés qui se trouvent à l'intérieur d'un croisement de voies ferrées. Pl. des contre-cœur ou contre-cœurs.
CONTRE-COUP (kou) n. m. Rebondissement d'un corps qui en a frappé un autre. Répercussion d'un choc sur une partie autre que celle où il s'est produit. Fig. Evénement qui est la suite d'un autre : la révolution de 1830 eut de nombreux contre-coups dans toute l'Europe.
CONTRE-COURANT (ran) n. m. Courant de direction contraire : la circulation des eaux marines se fait par des courants superficiels et des contre-courants profonds.
CONTREDANSE n. f. Danse vive et légère, où plusieurs personnes se font vis-à-vis. (On dit aujourd'hui quadrille.) Air qui accompagne une contredanse.
CONTRE-DECLARATION (si-on) n. f. Déclaration contraire à une précédente. Pl. des contre-déclarations.
CONTRE-DÉGAGEMENT (man) n. m. Escr. Dégagement que l'on fait en même temps que celui de l'adversaire. Pl. des contre-dégagements.
CONTRE-DÉGAGER (jé) v. n. (Prend un e muet après le g devant a et o : il contre-dégagea, nous contre-dégageons.) Escr. Faire un contre-dégagement. V. a. Dégager le fer.
CONTRE-DÉNONCIATION (si-a-si-on) n. f. Dr. Signification à un tiers de la dénonciation faite à un débiteur dont ce tiers est lui-même débiteur. Pl. des contre-dénonciations.
CONTRE-DIGUE (di-ghe) n. f. Digue qui en renforce une autre. Pl. des contre-digues.
CONTREDIRE v. a. (Se conj. comme médire.) Dire le contraire : les actes de Louis XI contredirent souvent ses paroles. Etre en opposition. Absolum. : aimer à contredire. Se contredire v. pr. Etre en contradiction les uns avec les autres, avec soi-même. Ant. Confirmer, approuver, appuyer.
CONTREDISANT (zan), E adj. Qui aime à contredire : esprit contredisant.
CONTREDIT (di) n. m. Dr. Réponse écrite aux dires de l'adversaire. Sans contredit loc. adv. Sans objection possible.
CONTRÉE (tré) n. f. Certaine étendue de pays : chaque contrée a ses produits.
CONTRE-ÉCHANGE n. m. Echange mutuel. Pl. des contre-échanges.
CONTRE-ENQUÊTE (an-kè-te) n. f. Dr. Enquête opposée à une autre. Pl. des contre-enquêtes.
CONTRE-ÉPAULETTE (pô-lè-te) n. f. Epaulette sans franges. Pl. des contre-epaulettes.
CONTRE-ÉPREUVE n. f. Epreuve que l'on tire sur une estampe fraîchement imprimée. Dans une assemblée, vote, en général à mains levées, sur la proposition contraire à celle qu'on a mise d'abord aux voix : la contre-épreuve est destinée à prouver l'exactitude du premier vote. Pl. des contre-épreuves.
CONTRE-ESPALIER (ès-pa-li-é) n. m. Espalier placé, sans être adossé, parallèlement à l'espalier d'un mur. Pl. des contre-espaliers.
CONTRE-EXPERTISE (èks-pèr-ti-ze) n. f. Expertise destinée à en contrôler une autre. Pl. des contre-expertises.
CONTREFAÇON n. f. Action de reproduire ou d'imiter frauduleusement une chose au préjudice de l'auteur ou de l'inventeur : la contrefaçon est sévèremement prohibée. Ouvrage contrefait.
CONTREFACTEUR (fak) n. m. Celui qui commet une contrefaçon.
CONTREFACTION (fak-si-on) n. f. Imitation frauduleuse des monnaies, poinçons, effets publics, etc.
CONTREFAIRE (fè-re) v. a. (de contre, et faire.Se conj. comme faire.) Représenter en imitant : contrefaire le chant du coq. Imiter les autres pour les tourner en ridicule. Faire une contrefaçon. Feindre : contrefaire la douleur. Déguiser : contrefaire sa voix. Se contrefaire v. pr. Etre fait par contrefaçon. Se montrer ce qu'on n'est pas.
CONTREFAISABLE (fe-za-ble) adj. Que l'on peut contrefaire.
CONTREFAISEUR (fe-zeur) n. m. Fam. Qui contrefait les paroles et les gestes.
CONTREFAIT (fè), E adj. Imité par contrefaçon : sceau contrefait. Difformee : Esope était contrefait.
CONTRE-FENÊTRE n. f. Double clôture d'une fenêtre. Pl. des contre-fenêtres.
CONTRE-FICHE n. f. Pièce de bois mise obliquement contre un mur, etc., pour le soutenir. Pl. des contre-fiches.
CONTRE-FIL n. m. Sens contraire à la direction normale. A contre-fil loc. adv. A rebours.
CONTREFORT (for) n. m. Pilier servant d'appui à un mur qui supporte quelque charge : les contreforts d'une voûte. Chaîne secondaire de montagnes qui semble appuyer une chaîne principale : les contreforts des Alpes. Pièce de cuir qui sert à renforcer le derrière d'une chaussure.
CONTRE-FUGUE (ghe) n. f. Fugue où l'imitation du sujet se fait en sens inverse. Pl. des contre-fugues.
CONTRE-GARDE n. f. Ouvrage de fortification servant à en protéger un autre. Pl. des contre-gardes.
CONTRE-HACHER (ché) v. a. Faire des contrehachures pour augmenter la vigueur d'un dessin.
CONTRE-HACHURE n. f. Hachure qui en croise d'autres. Pl. des contre-hachures.
CONTRE-HÂTIER (ti-é) n. m. Grand chenet de cuisine garni de crochets. Pl. des contre-hâtiers.
CONTRE-HAUT [ô] (EN) loc. adv. De haut en bas. En dessus d'un objet.
CONTRE-HERMINE (èr) n. f. Blas. Fourrure qui, à l'inverse de l'hermine, est constituée par un fond noir semé de mouchetures blanches. Pl. des contre-hermines. (V. la planche blason.)
CONTRE-INDICATION (si-on) n. f. Méd. Circonstance particulière qui s'oppose à l'emploi d'un moyen médical : la jeunesse du sujet est une contreindication pour l'emploi des opiacés. Pl. des contre-indications.
CONTRE-INDIQUER (ké) v. a. Fournir une indication contraire.
CONTRE-JOUR n. m. Lumière éclairant un objet d'un jour faux. Endroit opposé au grand jour. A contre-jour loc. adv. Dans un sens opposé au jour : se placer à contre-jour. Pl. des contre-jours.
CONTRE-LETTRE (lè-tre) n. f. Acte secret, annulant ou modifiant un acte authentique : les contre-lettres ne sont pas opposables aux tiers. Pl. des contre-lettres.
CONTREMAITRE, ESSE (mè-tre, è-se) n. Personne qui dirige les ouvriers ou les ouvrières, dans un atelier ou un chantier. N. m. Ancien grade des officiers mariniers, remplacé par celui de second maître.
CONTRE-MANDAT (da) n. m. Mandat destiné à annuler un autre mandat. Pl. des contre-mandats.
CONTREMANDEMENT (man) n. m. Révocation d'un ordre donné précédemment.
CONTREMANDER (dé) v. a. Révoquer un ordre, une demande.
CONTREMARCHE n. f. Marche d'une armée, en sens contraire à la direction d'abord suivie. Constr. Devant vertical d'une marche d'escalier.
CONTRE-MARÉE (ré) n. f. Marée dont la direction est opposée à celle de la marée ordinaire. Pl. des contre-marées.
CONTREMARQUE n. f. Seconde marque apposée à un ballot, à des ouvrages d'or et d'argent. Billet délivré, au théâtre, à ceux qui en sortent momentanément, pour qu'ils aient le droit de rentrer.
CONTREMARQUER (ké) v. a. Apposer une seconde marque.
CONTRE-MESURE (À) loc. adv. A contretemps.
CONTRE-MINE n. f. Mine des assiégés contre les mines de l'assiégeant. Fig. Intrigue pour déjouer une intrigue. Pl. des contre-mines.
CONTRE-MINER (né) v. a. Faire une contremine. Fig. Déjouer par des moyens secrets.
CONTRE-MINEUR n. m. Celui qui travaille à une contre-mine. Pl. des contre-mineurs.
CONTRE-MUR n. m. Mur bâti contre un autre pour le fortifier, le conserver. Pl. des contre-murs.
CONTRE-MURER (ré) v. a. Faire un contre-mur.
CONTRE-OPÉRATION (si-on) n. f. Opération contraire à une autre.
CONTRE-OPPOSITION (o-po-zi-si-on) n. f. Minorité d'une opposition, qui s'en détache en certains cas, dans une assemblée. Pl. des contre-oppositions.
CONTRE-ORDRE n. m. Révocation d'un ordre : donner un contre-ordre. Pl. des contre-ordres.
CONTRE-OUVERTURE (ver) n. f. Ouverture en regard d'une autre. Chir. Incision, ouverture faite à l'opposite d'une ouverture naturelle ou d'une plaie. Pl. des contre-ouvertures.
CONTRE-PARTIE (tî) n. f. Comm. Double d'un registre sur lequel on inscrit toutes les parties d'un compte. Ecriture servant de vérification. Mus. Partie opposée à une autre, surtout celle de second dessus. Fig. Sentiment, avis contraire : soutenir la contre-partie. Pl. des contre-parties.
CONTRE-PAS (pa) n. m. invar. Demi-pas rapide, par lequel on se remet au pas.
CONTRE-PASSATION (pa-sa-si-on) n. f. Action de contre-passer. Pl. des contre-passations.
CONTRE-PASSER (pa-sé) v. a. Repasser une lettre de change à la personne de qui on la tient.
CONTRE-PENTE (pan-te) n. f. Pente opposée à une autre. Chaque moitié de ce qui est en dos d'âne. Déclivité qui porte des eaux où il ne faudrait pas. Pl. des contre-pentes.
CONTRE-PIED (pi-é) n. m.  Chass. Chemin que font les chiens en suivant à rebours les voies d'une bête. Fig. Le contraire d'une chose. Prendre le contre-pied d'une opinion, défendre le sentiment exactement contraire. A contre-pied loc. adv. A rebours.
CONTRE-PLATINE n. f. Plaque de fer ayant la formee d'un S, qui se place du côté opposé à la platine d'une arme à feu. Pl. des contre-platines.
CONTREPOIDS (poi) n. m. Poids servant à en contre-balancer d'autres : les contrepoids d'une horloge. Fig. Force qui balance une force contraire : la crainte des châtiments sert de contrepoids aux vices. Balancier d'un danseur de corde.
CONTRE-POIL n. m. Le sens contraire du sens dans lequel le poil est couché. A contre-poil loc. adv. Dans un sens contraire.
CONTREPOINT (poin) n. m. Art de composer de la musique à deux ou plusieurs parties. Composition faite d'après les règles du contrepoint.
CONTRE-POINTE n. f. Partie tranchante de l'extrémité du dos de la lame d'un sabre. Pl. des contre-pointes. Escrime au sabre où l'on utilise cette partie : connaître la pointe et la contre-pointe.
CONTRE-POINTER (té) v. a. Piquer une étoffe des deux côtés : contre-pointer une couverture.
CONTREPOINTISTE n. m. V. contrapontiste.
CONTREPOISON (zon) n. m. Remède contre le poison, au physique et au moral : administrer un contrepoison.Voici quelques contrepoisons : dans les empoisonnements par le phosphore, le lait ; par le laudanum, le café ; par le vert-de-gris, le lait ; par l'arsenic, l'eau de chaux, les blancs d'œufs ; par les champignons, l'éther, le jus de citron ; par les moules, l'éther, le camphre ; par le sublimé, les blancs d'œufs. Fig. : le travail est le contrepoison du vice.
CONTRE-POLICE n. f. Police qui surveille secrètement une autre police. Pl. des contre-polices.
CONTRE-PORTE n. f. Châssis garni de toile, placé devant une porte pour mieux intercepter l'air. Seconde porte d'une place forte. Pl. des contre-portes.
CONTRE-PRESSION (prè-si-on) n. f. Pression opposée à une autre. Pl. des contre-pressions.
CONTRE-PROJET (jè) n. m. Projet contraire à un autre. Pl. des contre-projets.
CONTRE-PROPOSITION (zi-si-on) n. f. Proposition opposée à une autre. Pl. des contre-propositions.
CONTRE-QUILLE (ki, ll mll.) n. f. Mar. Seconde quille qui s'ajoute au-dessous de la première. Pl. des contre-quilles.
CONTRE-RAIL (ra, l mll.) n. m. Second rail que l'on place à côté du premier, à l'intérieur de la voie, notamment aux passages à niveau, croisement de voies, courbes rapides, etc. Pl. des contre-rails.
CONTRE-RÉVOLUTION (si-on) n. f. Seconde révolution tendant à détruire les résultats de la première : après 1815, la contre-révolution, représentée par la Sainte-Alliance, essaya d'étouffer les mouvements libéraux en Europe. Pl. des contre-révolutions.
CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE (si-o-nè-re) adj. Favorable à une contre-révolution. N. Partisan d'une contre-révolution. Pl. des contre-révolutionnaires.
CONTRE-SAISON (sè-zon) n. f. Fleur produite en dehors de la saison normale. Pl. des contre-saisons.
CONTRE-SAISON (À) loc. adv. Hors de saison.
CONTRE-SANGLON n. m. Courroie clouée à l'arçon d'une selle pour y attacher la sangle. Pl. des contre-sanglons.
CONTRESCARPE (très-kar-pe) n. f. Fortif. Pente du mur extérieur du fossé, du côté de la campagne.
CONTRE-SCEAU (sô) ou CONTRE-SCEL (sèl) n. m. Petit sceau qui s’appose à côté du grand. Pl. des contre-sceaux ou des contre-scels.
CONTRE-SCELLER (sè-lé) v. a. Mettre le contre-sceau.
CONTRESEING (sin) n. m. Signature de celui qui contresigne.
CONTRESENS (sanss) n. m. Sens contraire au sens naturel : contresens d’une étoffe. Fausse interprétation d'un texte : une version remplie de contresens. Chose opposée à la logique, à la raison : sa conduite est un contresens. À contresens loc. adv. A rebours.
CONTRESIGNATAIRE (tè-re) adj. et n. Qui appose un contreseing.
CONTRESIGNER (gné) v. a. Signer après celui dont l'acte émane : les ministres contresignent les décrets du président de la République. Mettre sur l'adresse d'une lettre le nom du fonctionnaire qui l'expédie.
CONTRE-SUJET (jè) n. m. Mus. Second ou troisième sujet, dans une fugue. Pl. des contre-sujets.
CONTRE-TAILLE (ta, ll mll.) n. f. Chacune des tailles qui croisent les premières tailles d'une gravure. Pl. des contre-tailles.
CONTRETEMPS (tan) n. m. Evénement fâcheux, imprévu, qui nuit au succès d'une affaire. Mus. Action d'attaquer le son sur le temps faible de la mesure ou sur la partie faible du temps. À contretemps loc. adv. Mal à propos : agir à contretemps.
CONTRE-TERRASSE (tè-ra-se) n. f. Terrasse appuyée contre une autre. Pl. des contre-terrasses.
CONTRE-TIMBRE n. m. Empreinte apposée sur les papiers timbrés pour modifier la valeur du premier timbre. Pl. des contre-timbres.
CONTRE-TIRER (ré) v. a. Faire la contreépreuve de : contre-tirer un dessin.
CONTRE-TORPILLEUR (pi, ll mll.) n. m. Petit bâtiment de guerre, très rapide, destiné à donner la chasse aux torpilleurs. Pl. des contre-torpilleurs.
CONTRE-VAIR (vèr) n. m. Blas. Fourrure constituée par des clochetons (points) d'azur et d'argent réunis deux à deux, à l'inverse du vair, où ils sont alternés. (V. la planche blason.)
CONTRE-VALEUR n. f. Valeur donnée en échange d'une autre. Pl. des contre-valeurs.
CONTREVALLATION (val-la-si-on ) n. f. (lat. contra, contre, et vallum, retranchement). Fossé et retranchement autour d'une place qu'on assiège : César entoura Alésia de contrevallations.
CONTRE-VAPEUR n. f. Mode de distribution de vapeur qui permet le renversement de la vapeur pour arrêter les trains lancés à grande vitesse.
CONTREVENANT (nan), E n. Qui contrevient.
CONTREVENIR v. n. (Se conj. comme venir.) Agir contrairement, ne pas se conformeer : contrevenir à un arrêté de police.
CONTREVENT (van) n. m. Volet placé à l'extérieur d'une fenêtre. Dans une charpente, pièce de bois placée obliquement entre les fermes pour leur donner plus de résistance contre le vent.
CONTRE-VÉRITÉ n. f. Chose contraire à la vérité : dire une contre-vérité. Chose dite pour être entendue dans un sens contraire Pl. des contre-vérités.
CONTRE-VISITE n. f. Visite destinée à en contrôler une autre : subir une contre-visite médicale. Pl. des contre-visites.
CONTRIBUABLE adj. et n. Qui paye des contributions : le percepteur reçoit l'argent des contribuables.
CONTRIBUANT (bu-an) n. m. Celui qui contribue.
CONTRIBUER (bu-é) v. n. (lat. contribuere, fournir). Payer sa part d'une dépense, d'une charge commune : tous les citoyens doivent contribuer a la défense nationale. Aider à l'exécution d'une entreprise.
CONTRIBUTIF, IVE adj. Qui concerne les contributions : rôles contributifs. Qui marque la contribution : part contributive.
CONTRIBUTION (si-on) n. f. (de contribuer.) Ce que chacun donne pour sa part d'une dépense, d'une charge commune. Charge imposée à une communauté : les Prussiens, en 1870, imposaient aux villes occupées de lourdes contributions. Impôt payé à l'Etat. Mettre à contribution, faire contribuer de quelque manière à une dépense. Dr. civ. Répartition, au marc le franc, d'une somme d'argent entre des créanciers chirographaires : ouvrir une contribution. Contributions directes, celles qui sont perçues directement en vertu des rôles nominatifs. Contributions indirectes, celles qui sont perçues indirectement en raison d'un acte, d'une consommation.
CONTRISTANT (tris-tan), E adj. Qui contriste.
CONTRISTER (tris-té) v. a. (lat. contristare). Affliger : cette nouvelle m'a fort contristé. Ant. Dérider, égayer, réjouir.
CONTRIT (tri), E adj. (lat. contritus ; de cum, avec, et tritus, broyé). Qui a un grand regret de ses fautes. Mortifié, chagrin : air contrit.
CONTRITION(si-on) n. f. Douleur profonde et sincère d'avoir offensé Dieu : faire son acte de contrition. Repentir. Ant. Endurcissement, impénitence.
CONTRÔLABLE adj. Qui peut être contrôlé : les dires d'un espion sont rarement contrôlables.
CONTRÔLE n. m. (de contre, et rôle.) Registre double que l'on tient pour la vérification d'un autre. Droit que l'on paye pour certains actes. Vérification : le contrôle d'une caisse. Marque de l'Etat sur les ouvrages d'or ou d'argent. Etat nominatif des personnes qui appartiennent à un corps : officier rayé des contrôles de l'armée. Fig. Critique : je me passerai bien de votre contrôle.
CONTRÔLEMENT (man) n. m. Action de contrôler. (Peu us.)
CONTRÔLER (lé) v. a. Inscrire sur le contrôle. Vérifier : contrôler une dépense. Mettre le contrôle sur les ouvrages d'or et d'argent. Fig. Censurer.
CONTRÔLEUR, EUSE (eu-ze) n. Personne chargée d'exercer un contrôle. Fig. Qui censure, critique.
CONTROUVER (vé) V. a. Inventer une fausseté. S'emploie surtout au participe passé : fait controuvé.
CONTROVERSABLE (vèr) adj. Qui peut être discuté : la question est fort controversable.
CONTROVERSE (vèr-se) n. f. (lat. controversia). Débat, contestation sur une question, une opinion, etc., surtout en matière religieuse : Bossuet engagea avec le protestant Jurieu une longue controverse.
CONTROVERSER (vèr-sé) v. a. Mettre en controverse. Soutenir une controverse.
CONTROVERSISTE (vèr-sis-te) n. m. Qui traite des sujets de controverse en matière religieuse.
CONTUMACE n. f.  (lat. contumacia et contumax). Refus, défaut de comparaître en justice, pour affaire criminelle : la contumace est considérée comme un aveu de crime. Purger sa contumace, se présenter devant le juge après avoir été condamné par contumace. N. Personne en état de contumace : les biens du contumace sont confisqués et régis par l'administration des Domaines. (Dans ce dernier cas, on dit quelquef. contumax.)
CONTUMAX adj. et n. V. contumace.
CONTUS, E (tu, u-ze) adj. (lat. contusus). Meurtri. Plaie contuse, plaie produite par contusion.
CONTUSION (zi-on) n. f. (de contus.) Meurtrissure produite par un corps dur, contondant.
CONTUSIONNER (zi-o-né) v. a. Faire des contusions : chute qui contusionne le corps.
CONVAINCANT (vin-kan), E adj. Qui porte conviction : raisonnement convaincant. Ne pas confondre avec convainquant, participe présent de convaincre.
CONVAINCRE (vin-kre) v. a. (lat. convincere. — Se conj. comme vaincre.) Réduire quelqu'un par le raisonnement, ou par des preuves sensibles et évidentes, à reconnaître une vérité, l'exactitude d'un fait : convaincre d'hypocrisie. Absolum. : la logique est l'art de convaincre.
CONVAINCU, E (vin) adj. (de convaincre.) Persuadé, de bonne foi : un spirite convaincu. Reconnu coupable : être convaincu de mensonge.
CONVALESCENCE (lès-san-se) n. f. Etat d'une personne qui relève de maladie : la convalescence demande toujours des soins attentifs.
CONVALESCENT (lés-san), E adj. et n. (lat. convalescens). Qui se fortifie. Qui relève de maladie.
CONVENABLE adj. Sortable, qui convient : mariage convenable. Proportionné : récompense convenable. Décent : cela n'est pas convenable. Ant. Inconvenant, malséant, déplacé.
CONVENABLEMENT (man) adv. D'une manière convenable.
CONVENANCE n. f. Rapport, conformeité : convenance d'humeur. Commodité, utilité. Mariage de convenance, celui où les rapports de naissance, de fortune, ont été plus consultés que l'inclination. Pl. Bienséance, décence : respecter les convenances. Ant. Inconvenance, impertinence.
CONVENANT (nan), E adj. Qui convient, bienséant : démarches convenantes.
CONVENIR v. n. (lat. convenire.Se conj. comme venir.) Demeurer d'accord : ils sont convenus de se trouver ensemble. Avouer : il est convenu de sa méprise. Etre convenable, agréer : cet emploi lui aurait bien convenu. V. impers. Etre expédient, à propos : il convient, il aurait convenu de...Prend l'auxiliaire avoir quand il signifie être convenable, à la convenance : cet emploi m'aurait convenu ; l'auxiliaire être quand il exprime l'accord : ils sont convenus de partir. Ant. Disconvenir.
CONVENT (van) n. m. (du lat. conventus, réunion). Assemblée générale de francs-maçons.
CONVENTICULE (van) n. m. (lat. conventiculum). Petite assemblée secrète et souvent illicite.
CONVENTION (van-si-on) n. f. (de convenir). Accord, pacte : toute convention contraire à l'ordre public ou à la morale est nulle de plein droit. De convention loc. adj. Qui est admis par accord tacite : langage de convention. La Convention. V. Part. hist. Pl. Clauses d'un accord : les conventions du traité d'Utrecht furent avantageuses pour l'Angleterre.
CONVENTIONNEL, ELLE (van-si-o-nèl, è-le) adj. Qui résulte d'une convention : le billon a une valeur conventionnelle. N. m. Membre de la Convention nationale.
CONVENTIONNELLEMENT (van-si-o-nè-leman) adv. Par convention.
CONVENTUALITÉ (van) n. f. Etat d'une maison religieuse où l'on vit sous une règle.
CONVENTUEL, ELLE (van-tu-èl, è-le) adj. Qui est propre au couvent : la vie conventuelle.
CONVENTUELLEMENT (van-tu-è-le-man) adv. En communauté : vivre conventuellement.
CONVERGENCE (vèr-jan-se) n. f. Direction commune vers un même point. Fig. Tendance vers un résultat commun : la convergence des efforts est une garantie de succès. Ant. Divergence.
CONVERGENT (vèr-jan), E adj. Qui converge : feux convergents. Ant. Divergent.
CONVERGER (vèr-jé) v. n. (lat. convergere. — Prend un e muet après le g devant a et o : il convergea, nous convergeons.) Tendre vers le même point : les rayons du soleil colligés par une lentille biconvexe convergent vers le foyer de celle-ci. Ant. Diverger.
CONVERS, E (vèr, vèr-se) adj. (lat. conversus). Employé au service domestique d'un couvent : frère convers ; sœur converse.
CONVERSATION (vèr-sa-si-on) n. f. (de converser). Entretien familier : la conversation n'admet aucun pédantisme.
CONVERSE (vèr-se) adj. et n. f. Log. Se dit d'une proposition dont on prend le sujet pour en faire l'attribut et l'attribut pour en faire le sujet, sans qu'elle cesse d'être vraie. Ex. : l'étendu est divisible, le divisible est étendu.
CONVERSER (vèr-sé) v. n. (lat. conversari). S'entretenir familièrement avec quelqu'un : Socrate, après avoir bu la ciguë, continua à converser tranquillement avec ses disciples.
CONVERSIBLE (vèr) adj. V. convertible.
CONVERSION (vèr) n. f. (du lat. conversum, supin de convertere, retourner). Action de tourner. Changement de front. Changement de formee, de nature : conversion des poids et mesures. Changement du taux de l'intérêt : la conversion des rentes. Dr. Changement d'un acte en un autre. Théol. Changement de croyance religieuse : la conversion de Henri IV fut un acte d'habile politique.
CONVERTI, E (vèr) n. Qui a été ramené à la religion. Qui a embrassé une autre opinion, un autre parti : les nouveaux convertis sont toujours pleins de zèle. Fig. Prêcher un converti, chercher à convaincre quelqu'un qui est déjà convaincu.
CONVERTIBILITÉ (vèr) n. f. Propriété de ce qui est convertible.
CONVERTIBLE (vèr) adj. Qui peut être converti : fraction exactement convertible en décimales. Fin. Qui peut s'échanger contre d'autres valeurs. Ant. Inconvertible.
CONVERTIR (vèr) v. a. (lat. convertere). Changer une chose en une autre : convertir un billet de banque en espèces. Fig. Faire changer de résolution, d'opinion, de parti, de religion : saint Paul convertit les gentils. Se convertir v. pr. Changer d'avis, de sentiment, de parti, de religion. Ant. Pervertir.
CONVERTISSABLE (vèr-ti-sa-ble) adj. Qui peut être converti. Ant. Inconvertissable.
CONVERTISSEMENT (vèr-ti-se-man) n. m. Action de convertir : convertissement des monnaies.
CONVERTISSEUR (vèr-ti-seur) n. m. Qui réussit dans la conversion des âmes. Cornue métallique où l'on transformee la fonte en acier.
CONVEXE (vèk-se) adj. (lat. convexus). Courbé et arrondi en dehors : les miroirs convexes grossissent et défigurent les objets. Poligone convexe, polygone tel que l'un quelconque de ses côtés prolongé laisse toute la figure d'un même côté par rapport à lui. Ant. Concave.
CONVEXITÉ (vèk-si) n. f. Rondeur, courbure d'un corps : la convexité de la terre. Ant. Concavité.
CONVICT (vikt') n. m. (mot anglais). En droit anglais, tout criminel emprisonné ou déporté : les convicts ont commencé la colonisation de l'Australie.
CONVICTION (vik-si-on) n. f. (du lat. convictum, supin de convincere, convaincre). Effet que produit dans l'esprit une preuve évidente, une certitude raisonnée : toute conviction sincère mérite le respect.
CONVIÉ, E n. Invité, convive.
CONVIER (vi-é) v. a. (bas lat. convitare. — Se conj. comme prier.) Inviter quelqu'un à un repas, à une fête. Engager.
CONVIVE n. (lat. conviva). Qui prend ou doit prendre part à un repas.
CONVOCABLE adj. Qui peut être convoqué.
CONVOCATEUR, TRICE: adj. et n. Qui convoque.
CONVOCATION (si-on) n. f. Action de convoquer : convocation d'une assemblée.
CONVOI n. m. (de convoyer.) Cortège funèbre qui accompagne un mort. Flotte marchande avec son escorte : le sacrifice du Vengeur sauva le convoi de Villaret-Joyeuse. Transport de munitions, de vivres, d'argent, etc., pour un camp, une place assiégée. Train de chemin de fer.
CONVOIEMENT (voi-man) n. m. Action de convoyer.
CONVOITABLE adj. Qui peut être convoité.
CONVOITER (té) v. a. (dérivé du lat. cupiditas, désir.) Désirer avec avidité : convoiter le bien d'autrui. Ant. Dédaigner.
CONVOITISE (ti-ze) n. f. (de convoiter.) Désir immodéré. Cupidité.
CONVOL n. m. Action de convoler à un nouveau mariage.
CONVOLER (lé) v. n. (lat. convolare). Se remarier : convoler en secondes, en troisièmes noces.
CONVOLUTÉ, E adj. (lat. convolutus). Bot. Roulé en cornet : feuilles convolutées.
CONVOLVULACÉES (sé) n. f. pl. Famille de plantes ayant pour type le convolvulus ou liseron. S. une convolvulacée.
CONVOLVULUS (luss) n. m. (du lat. convolvere, enrouler). Bot. Nom scientifique du liseron, appelé aussi belle-de-jour.
CONVOQUER (ké) v. a. (lat. convocare). Faire assembler : les états généraux furent convoqués à Versailles le 5 mai 1789.
CONVOYER (voi-ié) v. a. (du lat. cum, avec, et via, chemin. — Se conj. comme aboyer.) Escorter dans un but de protection : convoyer un navire.
CONVOYEUR (voi-i-eur) n. m. Navire qui en escorte un autre. Fonctionnaire qui accompagne un convoi. Adjectiv. : bâtiment convoyeur.
CONVULSÉ, E adj. Crispé d'une manière convulsive : visage convulsé par la terreur.
CONVULSIF, IVE adj. Caractérisé par des convulsions : toux convulsive.
CONVULSION n. f. (lat. convulsio ; de convellere, tirailler). Contraction violente et involontaire des muscles, des membres : les convulsions sont fréquentes chez les enfants. Fig. Mouvement violent, causé par les passions : les convulsions du désespoir. Bouleversement : convulsion politique.
CONVULSIONNAIRE (si-o-nè-re) adj. et n. Attaqué de convulsions. (Peu us.) N. pl. Fanatiques jansénistes du xviiie siècle, auxquels l'exaltation religieuse causait des convulsions.
CONVULSIONNER (si-o-né) v. a. Donner des convulsions : l'électricité convulsionne les muscles.
CONVULSIVEMENT (man) adv. D'une manière convulsive : s'agiter convulsivement.
COOBLIGÉ, E adj. Qui est obligé avec d'autres.
COOCCUPANT (o-ku-pan), E n. Personne qui occupe avec une ou plusieurs autres.
COOLIE (kou-lî) n. m. (angl. coolee, de l'hindoustani kuli). Travailleur hindou ou chinois, engagé dans une colonie : les coolies sont très sobres.
COOPÉRATEUR, TRICE n. (de coopérer.) Qui opère avec un autre.
COOPÉRATIF, IVE adj. Fondé sur la coopération : société coopérative. N. f. : une coopérative.
COOPÉRATION (si-on) n. f. Action de coopérer.
COOPÉRER (ré) v. n. (Se conj. comme accélérer.) Opérer conjointement avec quelqu'un.
COOPTATION (si-on) n. f. (lat. cooptatio). Mode de recrutement, qui consiste, pour les membres d'une assemblée, à se nommer eux-mêmes : l'Académie française se recrute par cooptation.
COOPTER (pté) v. a. Admettre par cooptation.
COORDINATION (si-on) n. f. Action de coordonner : les lésions du cervelet empêchent en général la coordination des mouvements volontaires. Etat des choses coordonnées : habile coordination.
COORDONNANT (do-nan), E adj. Qui coordonne.
COORDONNATEUR, TRICE (do-na) adj. Qui coordonne.
COORDONNÉ, E (do-né) adj. Se dit de propositions qui se correspondent. Bien ordonné. N. f. pl. Géom. Eléments nécessaires pour fixer la position d'un point sur un plan ou dans l'espace : coordonnées rectilignes, sphériques. S. une coordonnée. (Dans la fig. ci-contre, OX, OY sont les axes de coordonnées ; OP l'abscisse du point M ; OQ l'ordonnée du point M ; OP, OQ les coordonnées du point M.)
COORDONNER (do-né) v. a. Combiner dans l'ordre assigné par la formee ou la nature des éléments : coordonner un plan, ses idées.
COPAHU n. m. (mot guarani.) Oléorésine fournie par divers copaïers.
COPAÏER ou COPAYER (pa-ié) n. m. Genre de légumineuses césalpiniées, comprenant des arbres résineux balsamiques de l'Amérique méridionale.
COPAIN (pin) n. m.  (du préf. co, et de pain). Fam. Camarade, compagnon préféré.
COPAL n. m. (mot mexicain.) Résine que l'on extrait de divers arbres des régions tropicales.
COPARTAGE n. m. Partage d'un bien entre plusieurs personnes.
COPARTAGEANT (jan), E adj. et n. Qui partage avec d'autres : héritiers copartageants.
COPARTAGER (jé) v. a. (Prend un e muet après le g devant a et o : il copartagea, nous copartageons.) Partager avec d'autres.
COPEAU (pô) n. m. (de couper.) Parcelle de bois enlevée avec un instrument tranchant. Vin de copeaux, vin chargé ou trouble qu'on clarifie avec des copeaux.
COPECK ou KOPECK, (pek') n. m. (mot russe). Monnaie russe valant quatre centimes environ : le copeck est la centième partie du rouble argent.
COPERMUTATION (pèr, si-on) n. f. Action de copermuter.
COPERMUTER (pèr-mu-té) v. a. Echanger, particulièrement échanger des bénéfices.
COPHTE adj. et n. V. copte.
COPIE (pî) n. f. (du lat. copia, abondance). Reproduction d'un écrit : collationner une copie sur l'original. Reproduction, imitation exacte d'un ouvrage d'art : les copies exécutées par l'auteur de l'œuvre originale prennent le nom de répliques. Feuille volante sur laquelle un écolier rédige ses devoirs. Fig. Imitation. Personne qui en imite une autre. Impr. Manuscrit ou imprimé sur lequel travaille le compositeur.
COPIER (pi-é) v. a. (Se conj. comme prier.) Faire une copie : copier un tableau. Fig. Imiter.
COPIEUSEMENT (ze-man) adv. D'une manière copieuse : manger copieusement. Ant. Chichement, maigrement, mesquinement.
COPIEUX, EUSE (pi-eû, eu-ze) adj. (lat. copiosus ; de copia, abondance). Abondant : repas copieux. Ant. Mesquin.
COPISTE (pis-te) n. Celui qui copie : l'imprimerie a presque supprimé l'industrie des copistes.
COPOSSÉDER (posé-dé) v. a. Posséder avec un ou plusieurs autres.
COPOSSESSEUR (po-sè-seur) n. m. Celui qui possède avec un ou plusieurs autres.
COPOSSESSION (po-sè-si-on) n. f. Possession en commun.
COPRIN n. m. Genre de champignons, famille des agaricinées, à spores noires.
COPROPRIÉTAIRE (tè-re) n. Qui possède avec une autre personne une maison, une terre, etc.
COPROPRIÉTÉ n. f. Propriété commune entre plusieurs : avoir la copropriété d'un mur.
COPTE adj. et n. Race égyptienne qui a conservé les caractères des anciens habitants. Langue parlée par cette race : l'étude du copte a permis à Champollion de traduire les hiéroglyphes. Chrétien jacobite d'Egypte. (On écrit aussi cophte.)
COPTER (kop-té) v. a. (de cop, pour coup). Frapper une cloche d'un seul côté avec le battant.
COPULATIF, IVE adj. (lat. copulativus ; de copulare, unir). Gram. Qui sert à lier les mots, les membres de phrase, comme et, ni, etc. N. f. Conjonction copulative : une copulative. Ant. Disjonctif.
COPULE n. f. (lat. copula). Logiq. Mot qui lie l'attribut au sujet : le verbe être, distinctement exprimé ou contracté, est la copule de toute proposition.
COQ (kok') n. m. (onomat.). Genre d'oiseau gallinacé : le coq gaulois est un des emblèmes nationaux de la France. Spécialem., le mâle du genre : les combats de coqs sont pratiqués en Flandre. Par ext., mâle du faisan, du héron, etc. Figure de coq qu'on place à la pointe d'un clocher. Revoir son coq, revoir son clocher. Personnage le plus important d'un endroit, d'une assemblée : le coq du village. Rouge comme un coq, qui a le sang au visage. Coq de bruyère, tétras. Fam. Coq d'Inde, dindon.
COQ (kok) n. m. (holland. kok). Cuisinier du bord, sur les grands navires.
COQ-À-L'ÂNE n. m. invar. Discours qui n'a pas de suite, de liaison, de raison. Quiproquo.
COQUARD (kar) n. m. Vieux coq. Vieillard prétentieux et ridicule. Benêt.
COQUE n. f. (lat. concha). Enveloppe solide et dure de l'œuf : le poussin brise la coque de l'œuf avec son bec. Œuf à la coque, œuf légèrement cuit, mais non durci dans l'eau bouillante. Fruit à plusieurs loges closes : coque de noix. Enveloppe de la chrysalide des insectes qui filent. Nœud de ruban de cheveux. Mar. Carcasse du navire, indépendamment des mâts : recevoir un boulet dans la coque.
COQUEBIN (ke) n. m. Niais, innocent.
COQUECIGRUE (ke-si-grû) n. f. Pop. Animal chimérique. Baliverne, conte en l'air. (Vx.)
COQUELEUX, EUSE (ke-leû, eu-ze) n. Qui élève des coqs de combat.
COQUELICOT (ke-li-ko) n. m. Pavot des champs : les fleurs rouges du coquelicot servent à faire une tisane calmante.
COQUELOURDE (ke) n. f. Nom vulgaire de plusieurs plantes (anémone, lychnis à couronne, etc.)
COQUELUCHE (ke) n. f. Maladie contagieuse caractérisée par une toux convulsive, et qui attaque surtout les enfants : le changement d'air guérit souvent la coqueluche. Fig. Personnage en vogue : être la coqueluche de la ville.
COQUELUCHON (ke) n. m. Capuchon.
COQUEMAR (ke) n. m. Sorte de bouilloire à anse.
COQUERELLE (ke-rè-le) n. f. Nom donné aux noisettes dans leur capsule verte et réunies par trois.
COQUERET (ke-rè) n. m. ou COQUERELLE (ke-rè-le) n. f. Nom vulgaire de l'alkékenge.
COQUERIE (ke-rî) n. f. Cuisine du bord pour l'équipage. Cuisine bâtie sur un quai pour les matelots.
COQUERON (ke) n. m. Soute à provisions, à l'arrière d'un navire.
COQUET, ETTE (kè, è-te) adj. et n. (de caqueter). Qui a de la coquetterie, qui cherche à plaire : on se moque des petites coquettes.
COQUETER (ke-té) v. n. (de coq.Prend deux t devant une syllabe muette : elle coquette.) Fam. User de coquetterie.
COQUETIER (ke-ti-é) n. m. (de coque). Marchand d'œufs et de volailles en gros ; petit vase pour manger des œufs à la coque.
COQUETIÈRE (ke) n. f. Ustensile dans lequel on place des œufs pour les faire cuire à la coque.
COQUETTEMENT (kè-te-man) adv. D'une manière coquette.
COQUETTERIE (kè-te-rî) n. f. Goût de la parure : la coquetterie est un défaut coûteux. Désir de plaire. Action propre à plaire : faire des coquetteries à quelqu'un.
COQUILLAGE (ki, ll mll., a-je) n. m. Mollusque testacé, animal à corps mou, revêtu d'une coquille : l'huître est le plus estimé des coquillages. La coquille même : un collier de coquillages.
COQUILLART (ki, ll mll., ar) n. m. Pierre calcaire, renfermant des coquilles.
COQUILLE (ki, ll mll.) n. f. (dimin. de coque). Enveloppe dure, qui couvre les mollusques dits testacés. Au fig. : rentrer dans sa coquille, se taire, tâcher de passer inaperçu. Ustensile de cuisine pour cuire les rôtis. Coque vide des œufs et des noix. Fig. Coquille de noix, frêle bateau. Expansion inférieure de la garde d'une épée, servant à protéger la main. Format de papier (environ sur Om,44.) Impr. Faute résultant de la substitution d'une ou plusieurs lettres à une ou plusieurs autres. Ex. : les mots sont les singes (pour signes) de nos idées.
COQUILLER (ki, ll mll., é) v. n. Former des coquilles, des boursouflures, en parlant de la croûte du pain : ce pain est coquillé.
COQUILLEUX, EUSE (ki, ll mll., eû, eu-ze) adj. Rempli de coquilles : terrain coquilleux.
COQUILLIER (ki, ll mll., é), ÈRE adj. Qui contient des coquilles : calcaire coquillier. N. m. Collection de coquilles.
COQUIN, E (kin, i-ne) n. Personne vile, sans honneur ni probité : l'indulgence des honnêtes gens fait la force des coquins. Par plaisanter. Se dit d'une personne, d'un enfant espiègle : petit coquin !
COQUINERIE (ki-ne-rî) n. f. Caractère, action de coquin.
COQUINET (ki-nè) n. Petit coquin.
COR n. m. Instrument à vent, contourné en spirale : cor de chasse, à harmonie; cor à pistons. Le timbre du cor est doux et sonore. Musicien qui en joue. Cor anglais, sorte du hautbois. Cor des Alpes, instrument suisse en bois de sapin, dont les bergers se servent pour appeler leurs troupeaux. A cor et à cri loc. adv. A grand fracas : réclamer quelqu'un à cor et à cri.
COR n. m. (du lat. cornu, corne). Durillon sur les doigts du pied : l'usage des chaussures trop étroites produit les cors.
COR n. m. (lat. cornu, corne). Petite corne du bois d'un cerf. Cerf dix cors, cerf qui a atteint sa septième année.
CORAIL (ra, l mll.) n. m. (gr. korallion). Sorte de polypier dont le support calcaire, blanc, rouge ou noir, sert à fabriquer des bijoux : la pêche du corail se pratique sur les côtes de Sicile. Pl. des coraux.
CORAILLÈRE (ra, ll mll.) n. f. Chaloupe pour la pêche du corail.
CORAILLEUR (ra, ll mll.) adj. et n. m. Qui va à la pêche du corail.
CORALLIAIRES (ral-li-é-re) n. m. pl. Classe de polypes à laquelle appartiennent les coraux. S. un coralliaire. Syn. anthozoaires et polypiers.
CORALLIEN, ENNE (ral-li-in, è-ne) adj. Qui est formeé de coraux : les atolls océaniens sont de formeation corallienne. N. m. Géol. Etage moyen du jurassique supérieur.
CORALLIFORME (ral-li) adj. Qui a la formee du corail.
CORALLIGÈNE (ral-li) adj. Qui produit la substance calcaire des coraux.
CORALLIN (ral-lin), E adj. Rouge comme du corail.
CORALLINE (ral-li) n. f. Algue marine revêtue d'une matière calcaire. Substance colorante artificielle, rouge.
CORAN n. m. (ar. koran, lecture). Livre qui contient la loi religieuse de Mahomet. V. Part. hist.
CORBEAU (bô) n. m. (lat. corvus). Genre d'oiseaux passereaux dentirostres, comprenant de grandes formees à vastes ailes, à plumage noir : les corbeaux vivent de charognes. Noir comme un corbeau, très noir. Mar. Croc de fer, chez les anciens, pour accrocher les vaisseaux ennemis. Archit. Grosse pierre ou pièce de bois mise en saillie pour soutenir une poutre.
CORBEILLE (bè, ll mll.) n. f. (lat. corbicula, dimin. de corbis, panier). Sorte de panier d'osier, généralement sans anse : corbeille à papier. Son contenu : offrir une corbeille de fruits. Ornement en architecture, en sculpture. Espace de terre circulaire ou ovale, couvert de fleurs. Fig. Corbeille de mariage, présents qu'un futur offre à sa fiancée.
CORBEIL LÉE (bè, ll mll., é) n. f. Le contenu d'une corbeille pleine.
CORBILLARD (bi, ll mll., ar) n. m. Char sur lequel on transporte les morts : on se découvre devant un corbillard.
CORBILLAT (bi, ll mll., a) n. m. Petit du corbeau.
CORBILLON (ll mll.) n. m. Petite corbeille. Jeu de société, où les joueurs sont obligés de répondre en rimant en on.
CORBIN n. m. Ancien nom du corbeau. En (ou à) bec de corbin, recourbé en pointe : nez en bec de corbin.
CORDAGE n. m. Toute corde servant à une manœuvre : cordage goudronné. Action de corder du bois.
CORDAÏTE (da-i-te) n. f. Genre ou groupe de plantes fossiles, des terrains houillers.
CORDE n. f. (lat. chorda). Assemblage de fils de chanvre, de crin ou d'autres matières flexibles tordus ensemble : échelle de corde. Fil de boyau ou de laiton pour certains instruments de musique : Paganini jouait sur un violon à une seule corde. Fig. Toucher la corde sensible, toucher le point par où l'on peut le mieux agir sur quelqu'un. Câble tendu en l'air, sur lequel dansent certains bateleurs, dits danseurs de corde. Corde qui limite intérieurement la piste. Tenir la corde, se dit du cheval ou du coureur le plus rapproché de cette limite, et, au fig., de quelqu'un qui est dans une situation avantageuse. Tissu d'une étoffe de laine. : ce drap montre la corde. Ancienne mesure de bois de chauffage, équivalant à 2 voies ou à 4 stères ; Lien que l'on tend entre les extrémités d'un arc. Fig. Avoir plusieurs cordes à son arc, posséder plus d'une ressource. Géom. Ligne droite qui aboutit aux deux extrémités d'un arc de cercle. (V. circonférence.) Fig. Supplice de la potence : mériter la corde. Homme de sac et de corde, scélérat.
CORDÉ, E adj. (du lat. cor, cordis, cœur). Qui a la formee d'un cœur, d'un cœur de carte à jouer.
CORDEAU (dô) n. m. Petite corde qui sert le plus souvent pour aligner : allée tirée au cordeau. Mèche d'une mine : cordeau Bickford.
CORDÉE (dé) n. f. Ce qui peut être entouré par une corde : une cordée de bois. Petite ficelle attachée à une ligne de fond et portant un hameçon.
CORDELER (lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : je cordelle.) Tordre en formee de corde.
CORDELETTE (lè-te) n. f. Petite corde.
CORDELIER (li-é) n. m. Religieux de l'ordre des franciscains. Membre du club des Cordeliers. V. Part. hist.
CORDELIÈRE n. f. Corde dont se ceignent les franciscains. Gros cordon de soie servant de ceinture de robe de chambre, ou quelquef. de cravate. Archit. Baguette sculptée en formee de corde. Religieuse de l'ordre de Saint-François-d'Assise.
CORDELLE (dè-le) n. f. Petit câble pour le halage des bateaux.
CORDER (dé) v. a. Tordre en formee de corde : corder du chanvre. Mettre des cordes autour d'un paquet. Corder du bois, le mesurer à la corde.
CORDERIE (rî) n. f. Métier, commerce de cordier. Lieu où se fabrique la corde.
CORDIAL, E, AUX adj. (du lat. cor, cordis, cœur). Réconfortant : remède cordial. Fig. Affectueux, qui part du cœur : invitation cordiale. N. m. Potion fortifiante : prendre des cordiaux.
CORDIALEMENT (man) adv. D'une manière cordiale : recevoir cordialement un ami.
CORDIALITÉ n. f. (de cordial.) Sentiment affectueux.
CORDIER (di-é) n. m. Qui fait ou vend de la corde. Partie du violon, appelée aussi queue, et sur laquelle s'attachent les cordes.
CORDIFORME adj. (du lat. cor, cordis, cœur, et de formee). Qui a la formee d'un cœur.
CORDON n. m. (dimin. de corde). Chacun des torons d'un câble. Petite corde : cordon de sonnette. Corde au moyen de laquelle le concierge ouvre la porte d'une maison : tirer le cordon. Large ruban servant d'insigne à une décoration : le grand cordon de la Légion d' honneur. Blas. Insigne distinctif des dignitaires ecclésiastiques, qui part du chapeau servant de cimier et se termine par des houppes en nombre proportionné à la dignité. Bordure de gazon. Lisière, bordure d'arbres. Tenir les cordons de la bourse, avoir le maniement des fonds. Archit. Rang de pierres en saillie. Art milit. Suite de postes garnis de troupes. Anat. Cordon médullaire, moelle épinière. Fig. Cordon bleu. V. bleu.
CORDONNER (do-né) v. a. Tortiller en cordon.
CORDONNERIE (do-ne-rî) n. f. Métier, commerce de cordonnier. Lieu où l'on fabrique, où l'on vend des chaussures.
CORDONNET (do-né) n. m. Petit cordon de fil, de soie, d'or ou d'argent, que fabriquent les passementiers. Fil de soie torse à trois brins. Ganse ferrée par un bout. Marque faite sur la tranche des monnaies.
CORDONNIER (do-ni-é), ÈRE n. (vx fr. cordouanier ; de cordouan, cuir de Cordoue). Qui fait ou vend des chaussures : Jean-Jacques Rousseau était fils d'un cordonnier.
CORÉEN, ENNE (ré-in, è-ne) adj. et n. De la Corée.
CORELIGIONNAIRE (o-nè-re) n. Qui professe la même religion que d'autres.
CORÉOPSIS (psiss) n. m. Genre de composées, comprenant de nombreuses plantes ornementales.
CORÈTE n. f. Genre de tiliacées, dont une espèce produit la fibre textile appelée jute.
CORIACE adj. (lat. coriaceus ; de corium, cuir). Dur comme du cuir, en parlant des viandes : la viande du corbeau est coriace. Fig. Tenace, avare. Ant. Mou, tendre, flasque.
CORIACÉ, E adj. Qui a la dureté du cuir.
CORIANDRE n. f. (gr. koriandron). Genre d'ombellifères de la région méditerranéenne, qui entrent dans la préparation de certaines liqueurs.
CORINDON n. m. (tamoul kurundam). Pierre fine, la plus dure après le diamant : les diverses variétés de corindon reçoivent souvent le nom de saphir.
CORINTHIEN, ENNE (ti-in, è-ne) adj. et n. De Corinthe. Le quatrième et le plus riche des ordres d'architecture : la colonnade du Louvre est de style corinthien. V. colonne, ordre.
CORME n. f. Fruit du cormier. Syn. sorbe.
CORMIER (mi-é) n. m. Nom vulgaire du sorbier domestique, à bois très dur.
CORMORAN n. m. (de l'anc. franc. corp moran, corbeau marin). Genre d'oiseaux palmipèdes, qui se nourrissent de poissons: les Chinois ont dressé les cormorans à la pêche.
CORNAC (nak) n. m. (du cingalais kurawanayaka, chef d'écurie). Celui qui est chargé de soigner et de conduire un éléphant. Fig. et fam. Homme qui en guide un autre ou s'en fait le prôneur.
CORNAGE n. m. Bruit produit par la respiration du cheval, du mulet, de l'âne, dans certaines maladies : le cornage constitue un vice rédhibitoire.
CORNALINE n. f. Variété d'agate demi-transparente, et d'un rouge foncé.
CORNARD (nar) adj. et n. Atteint de cornage : cheval cornard. Qui a des cornes.
CORNE n. f. (lat. cornu). Partie dure et conique qui se formee sur la tête de certains ruminants : corne de bœuf, de bélier. Matière des cornes, employée dans l'industrie : bouton, peigne de corne. Partie dure du pied de certains animaux. Chausse-pied fait d'une moitié de corne. Instrument d'appel à pavillon, fait à l'origine avec une corne d'animal : corne d'appel, d'automobile. (On dit aussi trompe.) Ornement d'architecture. Pli d'un feuillet. Pointe charnue sur la tête des limaçons et de quelques insectes. Chacune des branches du croissant de la lune. Corne d'abondance. V. abondance.
CORNE, E adj. De la nature de la corne.
CORNEAU (nô) n. m. Mar. Conduit des bouteilles et de la poulaine. Chien issu du mâtin et du chien courant. Adjectiv. : chien corneau.
CORNÉE (né) n. f. (lat. cornea, de corne). Partie antérieure transparente de l'œil.
CORNEILLE (nè, ll mll.) n. f. Genre d'oiseaux passereaux dentirostres, voisins des corbeaux, mais plus petits : la corneille vit d'insectes et de petits rongeurs. Comme une corneille qui abat des noix, à l'étourdie. Corneille d'église, choucas. V. bayer.
CORNÉLIEN, ENNE (li-in, è-ne) adj. A la manière de Corneille : style cornélien.
CORNEMENT (man) n. m. Bourdonnement dans l'oreille. Grondement d'un tuyau de vapeur ouvert.
CORNEMUSE (mu-ze) n. f. (de corne et de muse, musette). Instrument champêtre à vent, composé d'une outre, et de deux tuyaux : la cornemuse est l'instrument favori des bergers écossais et bretons.
CORNEMUSEUR (mu-zeur) n. m. Joueur de cornemuse.
CORNER (né) v. n. Sonner de la corne. Parler dans un cornet acoustique. Eprouver la sensation d'un bruit sourd et continu, en parlant des oreilles : les oreilles me cornent. V. a. Plier en corne : on corne une carte de visite quand on la dépose soi-même. Pop. Publier une chose avec importunité.
CORNET (nè) n. m. (de corne). Petite trompe rustique. Instrument pour entendre. Cornet acoustique. (V. acoustique.) Papier roulé : cornet à tabac. Encrier portatif. Vase de cuir pour agiter les dés au trictrac. Cornet à bouquin, trompe faite d'une corne de bœuf. Cornet à pistons, instrument de musique, en cuivre, auquel sont adaptés des pistons ; musicien qui en joue.
CORNETTE (nè-te) n. f. Coiffure de femme en déshabillé. Coiffure de certaines religieuses : les sœurs de charité portent la cornette. Ancien étendard de cavalerie. Long pavillon de marine, à deux pointes ou cornes. N. m. Porte-étendard d'autrefois : acheter une charge de cornette.
CORNETTISTE (nè-tis-te) n. Celui qui joue du cornet à pistons.
CORNEUR n. m. Celui qui corne.
CORNICHE n. f. (ital. cornice). Archit. Ornement composé de moulures en saillie, et qui couronne un entablement.
CORNICHON n. m. (dimin. de corne). Variété de concombre destiné à être confit : le cornichon est un condiment savoureux. Fig. et pop. Homme niais.
CORNIER (ni-é), ÈRE adj. Qui est à la corne ou à l'angle de quelque chose : poteau cornier. N. f. Canal de tuiles ou de plomb, qui est à la jointure de deux pentes d'un toit et qui en reçoit les eaux. Pièce de fer profilée à deux branches en équerre, d'un emploi général dans la construction métallique.
CORNIQUE adj. Qui appartient au pays de Cornouailles. N. m. Dialecte de Cornouailles.
CORNISTE (nis-te) n. m. Musicien qui joue du cor.
CORNOUILLE (nou, ll mll.) n. f. Fruit du cornouiller, rouge et aigrelet.
CORNOUILLER (nou, ll mll., é) n. m. Genre de cornacées comprenant des arbres d'un bois très dur.
CORNU, E adj. Qui a des cornes : animal cornu. Fig. Raisons, visions cornues, folles, extravagantes.
CORNUE (nû) n. f. (de corne). Chim. Vase à col étroit et courbé pour la distillation : cornue de verre, de grès, de platine.
COROLLAIRE (rollè-re) n. m. Preuve surabondante d'une proposition déjà démontrée. Math. Conséquence directe d'une proposition démontrée.
COROLLE (ro-le) n. f. (du lat. corolla, petite couronne). Bot. Enveloppe des étamines et du pistil, généralement colorée de teintes vives. (V. la planche plante.)
CORONAIRE (nè-re) adj. Se dit des deux artères qui portent le sang dans le cœur.
CORONAL, E, AUX adj. (lat. coronalis). Qui est situé à la partie antérieure du crâne : os coronal.
CORONER (neur) n. m. (mot angl.). Officier de police judiciaire, en Angleterre.
CORONILLE (ll mll.) n. f. Genre de légumineuses papilionacées, ornementales.
CORONOÏDE (no-i-de) adj. (du gr. koronè, corneille, et eidos, formee). Se dit de deux apophyses offrant quelque ressemblance avec un bec de corneille.
COROSSOL (ro-sol) n. m. Nom vulgaire du fruit de l'anone muriquée ou corossolier.
COROZO n. m. Matière blanche, tirée des graines de certains fruits d'Amérique, que l'on travaille au tour pour fabriquer des boutons et divers objets.
CORPORAL n. m. (du lat. corpus, corps [du Christ]). Linge bénit, sur lequel le prêtre pose le calice.
CORPORALITÉ n.f .Qualité de ce qui est corporel.
CORPORATIF, IVE adj. Qui a rapport à une corporation, à un corps : esprit corporatif.
CORPORATION (si-on) n. f. (du lat. corpus, oris, corps). Association autorisée d'individus qui exercent la même profession. V. Part. hist.
CORPOREL, ELLE (rèl, è-le), adj. Qui a un corps : Dieu n'est pas corporel. Qui a rapport au corps : peine corporelle. Ant. Spirituel, intellectuel.
CORPORELLEMENT (rè-le-man) adv. D'une manière corporelle : punir corporellement.
CORPS (kor) n. m. (lat. corpus). Toute substance, organique ou inorganique : tous les corps sont étendus et pesants. Partie matérielle d'un être animé : le corps d'un animal. Régiment, portion d'armée : l'armée française comprend vingt corps d'armée. Corporation. Fig. Consistance, solidité : cette étoffe a du corps. Prendre du corps, de l'embonpoint. Corps du délit, objet qui prouve l'existence du délit. Corps céleste, astre. Corps de garde, poste militaire. Corps de logis, partie de maison formeant une habitation distincte. Corps et âme, entièrement, sans réserve : se donner corps et âme à une entreprise. Corps sans âme, personne qui ne sait que devenir. A corps perdu, sans réflexion ou sans espoir de retour. Corps et biens, les personnes et les propriétés : ce bâtiment s'est perdu corps et biens. Corps morts, grandes ancres munies de chaînes, servant à amarrer les vaisseaux dans les ports. Loc. adv. Corps à corps, corps contre corps. N. m. : un corps à corps.
CORPULENCE (lan-se) n. f. (lat. corpulentia). Grandeur et grosseur de la taille de l'homme.
CORPULENT (lan), E adj. Qui a de la corpulence.
CORPUS (puss) n. m. (mot lat. signif. corps). Recueil concernant une même matière : il existe des corpus d'inscriptions latines et grecques. Corpus juris, le corps du droit romain.
CORPUSCULAIRE (pus-ku-lè-re) adj. Relatif aux corpuscules, aux atomes.
CORPUSCULE (pus-ku-le) n. m. (lat. corpusculum). Très petit corps : les infusoires sont des corpuscules.
CORRECT (kor-rèkt'), E adj. (du lat. correctus, corrigé). Conformee aux règles : style correct. En rapport avec les convenances : tenue correcte. Ant. Incorrect.
CORRECTEMENT (kor-rèk-te-man) adv. D'une manière correcte. Ant. Incorrectement.
CORRECTEUR, TRICE (kor-rèk) n. Celui, celle qui corrige les épreuves typographiques.
CORRECTIF (kor-rèk) n. m. Ce qui corrige, adoucit. Fig. Expression qui adoucit ce que le discours a de trop fort, de trop hardi : apporter un correctif.
CORRECTION (kor-rek-si-on) n. f. Action de corriger. Réprimande, punition : recevoir une sévère correction. Qualité de ce qui est correct. Impr. Indication des fautes sur une épreuve. Maison de correction, où l'on enferme surtout des enfants qui, en commettant une faute grave, ont agi sans discernement. Ant. Incorrection.
CORRECTIONNALISATION (kor-rèk-si-o-na-liza-si-on) n. f. Transformeation d'une affaire criminelle en une affaire correctionnelle.
CORRECTIONNALISER (kor-rèk-si-o-na-li-zé) n. f. Appliquer la correctionnalisation.
CORRECTIONNEL, ELLE (kor-rèk-si-o-nèl, è-le) adj. (de correction.) Qui a rapport aux délits : peine, police correctionnelle. Tribunal correctionnel, qui juge les délits peu graves : il existe un tribunal correctionnel par arrondissement. N. f. Pop. Le tribunal correctionnel.
CORRECTIONNELLEMENT (kor-rèk-si-o-nè-leman) adv. D'une manière correctionnelle.
CORRÉGIDOR (kor-ré) n. m. (m. espagn.). Autref., premier officier de justice d'une ville espagnole.
CORRÉLATIF, IVE (kor-ré) adj. et n. (du préf. co, et de relatif). Qui marque logiquement une relation réciproque : père et fils sont des termes corrélatifs.
CORRÉLATION (kor-ré-la-si-on) n. f. Rapport de deux termes dont l'un appelle logiquement l'autre.
CORRESPONDANCE (ko-rès-pon) n. f. (de correspondant). Rapport de conformeité : la parfaite correspondance de toutes les parties du corps. Communication, relations entre deux localités, deux pays : les correspondances par terre entre la France et l’Espagne ne sont pas aisées. Commerce de lettres : Mme de Sévigné a laissé une précieuse correspondance. Les lettres mêmes : lire sa correspondance.
CORRESPONDANT (ko-rès-pon-dan), E adj. (de correspondre). Se dit des choses qui ont du rapport entre elles : idées correspondantes. Géom. Angles correspondants, angles formeés par une sécante et deux parailèles et qui sont l'un interne, l'autre externe, d'un même côté de la sécante : les angles correspondants sont égaux (tels sont ici les angles 1 et 2 ; 3 et 4 ; 5 et 6 ; 7 et 8.) N. m. Celui avec lequel on est en relation d'affaires ou de lettres. Celui qui est chargé de veiller sur un jeune homme éloigné de sa famille. Celui qui correspond avec un corps savant : l'Académie des sciences à Paris a des correspondants dans le monde entier.
CORRESPONDRE (ko-rès-pon-dre) v. n. (du lat. cum, avec, et respondere, répondre). Etre en communication : ces chambres correspondent entre elles. Etre en commerce de lettres. Etre placé symétriquement. Etre en rapport de conformeité. Répondre à.
CORRIDA (kor-ri-da) n. f. (m. espagn.). Course de taureaux.
CORRIDOR (ko-ri) n. m. Passage qui met en communication diverses pièces d'un même étage.
CORRIGÉ (ko-ri) n. m. Devoir d'écolier, refait après correction : dicter le corrigé d'un devoir.
CORRIGER (ko-ri-jé) v. a. (lat. corrigere. — Prend un e muet après le g devant a et o : il corrigea, nous corrigeons) Amender, rendre meilleur, en parlant des personnes et des choses : l'éducation seule peut corriger le naturel. Punir, châtier : il ne faut corriger les enfants que dans la mesure strictement nécessaire. Impr. Indiquer par des signes les corrections à faire sur une épreuve. Exécuter ces corrections. Se corriger v. pr. S'amender. Ant. Gâter.
CORRIGEUR (ko-ri) n. m. Typographe qui exécute les corrections indiquées sur une épreuve.
CORRIGIBLE (ko-ri) adj. Qui peut être corrigé. Ant. Incorrigible.
CORROBORANT (kor-ro-bo-ran), E adj. Qui fortifie : remède corroborant ; preuve corroborante. N. m. : le vin est un corroborant.
CORROBORATIF, IVE (kor-ro) adj. Qui donne plus de force. N. m. : un corrobaratif.
CORROBORATION (kor-ro, si-on) n. f. Action de corroborer. Son résultat.
CORROBORER (kor-ro-bo-ré) v. a. (lat. corroborare). Fortifier : le vin corrobore l'estomac. Servir de preuve, appuyer : l'aveu d'un accusé corrobore l'accusation. Ant. Affaiblir, atténuer, infirmer.
CORRODANT (kor-ro-dan), E adj. Qui corrode, ronge. N. m. : la rouille est un corrodant.
CORRODER (kor-ro-dé) v. a. (lat. corrodere). Ronger, consumer progressivement : l'eau-forte corrode le métal.
CORROI (kor-roi) n. m. (de corroyer). Préparation des cuirs.
CORROIRIE (ko-roi-rî) n. f. Art, action de corroyer. Atelier du corroyeur.
CORROMPRE (ko-ron-pre) v. a. (lat. corrumpere). Gâter : la chaleur corrompt la viande. Fig. Dépraver : Socrate fut accusé de corrompre la jeunesse. Séduire : corrompre un juge. Troubler : la crainte corrompt le plaisir.
CORROSIF (kor-ro-zif), IVE adj. (lat. corrosivus). Qui corrode. N. m. : le vitriol est un corrosif.
CORROSION (kor-ro-zi-on) n. f. (de corrosif). Action, effet des substances corrosives.
CORROYAGE (ko-roi-ia-je) n. m. Action de corroyer ; son résultat. Art du corroyeur. Soudure à chaud de plusieurs barres.
CORROYER (ko-roi-ié) v. a. (Se conj. comme aboyer.) Apprêter le cuir. Souder a chaud, des barres de fer. Dégrossir et redresser du bois.
CORROYEUR (ko-roi-ieur) n. m. Qui apprête le cuir : le démagogue Cléon était corroyeur.
CORRUPTEUR (ko-rup-teur), TRICE adj. et n. Qui corrompt l'esprit, les mœurs, un texte : Rousseau accusa le théâtre d'être corrupteur des mœurs.
CORRUPTIBILITÉ (ko-rup-ti) n. f. Nature de ce qui est sujet à la corruption. Ant. Incorruptibilité.
CORRUPTIBLE (ko-rup-ti-ble) adj. Sujet à la corruption. Ant. Incorruptible.
CORRUPTION (ko-rup-si-on) n. f. (du lat. corruptus, corrompu). Putréfaction. Altération : corruption du sang, de l'air. Fig. Séduction : recourir à des moyens de corruption. Dépravation : la corruption de Corinthe causa sa perte.
CORSAGE n. m. Buste du corps humain. Partie du vêtement de femme qui recouvre le buste.
CORSAIRE (sè-re) n. m. (ital. corsaro ; de corsa, course). Navire armé en guerre. Capitaine qui le commande : Surcouf fut un hardi corsaire. Pirate. Fig. Homme rapace et impitoyable : les corsaires de la finance. Adjectiv. : un navire corsaire.
CORSÉ, E adj. Qui a du corps, de la consistance : drap corsé. Qui a du ton, du montant : vin corsé. Fig. : histoire corsée.
CORSELET (lè) n. m. Cuirasse légère : corselet de mailles. Partie du thorax de certains insectes.
CORSER (de corps) v. a. Donner du montant : corser un vin ; de la force : corser l'action d'un drame.
CORSET (sè) n. m. (de corps). Pièce de vêtement garnie de baleines pour maintenir la taille : un corset trop serré déformee la taille et gêne la respiration.
CORSETIER (ti-é), ÈRE n. Qui fait des corsets.
CORTÈGE n. m. (ital. corteggio ; de corte, cour). Suite de personnes qui accompagnent quelqu'un pour lui faire honneur : les courtisans faisaient à Louis XIV un brillant cortège.
CORTES (tèss) n. f. pl. (esp. corte, cour). Assemblée nationale, en Espagne et en Portugal. V. Part. hist.
CORTICAL, E, AUX adj. (du lat. cortex, icis, écorce). Qui a rapport à l'écorce.
CORUSCATION (rus-ka-si-on) n. f. Vif éclat de la lumière : la coruscation d'un météore. (Peu us.)
CORVÉABLE adj. Sujet à la corvée : avant 1789, le peuple était taillable et corvéable à merci.
CORVÉE (ré) n. f. (bas lat. corrogata). Travail gratuit qui était dû par le paysan à son seigneur ou à l'Etat : les corvées furent abolies par l'assemblée constituante. Dans les régiments, travaux auxquels on astreint à tour de rôle les soldats pour satisfaire aux besoins généraux de l'existence militaire : corvée de vivres, d'eau, de propreté, etc. Fig. Travail, démarches faites avec peine et sans profit : solliciter pour un incapable, quelle ennuyeuse corvée !
CORVETTE (vè-te) n. f.  (lat. corbata). Bâtiment de guerre ancien, intermédiaire entre la frégate et le brick.
CORVIDÉS n. m. pl. (du lat. corvus, corbeau). Famille de passereaux dentirostres, à bec fort, un peu recourbé. S. un corvidé.
CORYBANTE n. m. Prêtre de Cybèle.
CORYMBE (rin-be) n. m. (gr. korumbos). Inflorescence indéfinie, dans laquelle les pédoncules sont de longueur inégale, mais toutes les fleurs à peu près sur un même plan, imitant une ombelle. (V. la planche plante.)
CORYMBIFÈRE (rin) adj. Qui porte des corymbes.
CORYMBIFORME (rin) adj. En formee de corymbe.
CORYPHÉE n. m. (du gr. koruphaios, chef). Chef du chœur, dans le théâtre. Chef de ballet. Fig. Chef d'une secte, d'un parti, celui qui se distingue le plus dans sa profession, dans une société.
CORYSA n. m. (gr. koruza). Méd. Inflammation de la muqueuse nasale, dite aussi rhume de cerveau.
COSAQUE (ko-za-ke) n. m. (en kirghiz kosak). Soldat d'un corps de cavalerie russe, recruté parmi les peuplades du sud-est de la Russie. (V. Part. hist.) Fig. Homme dur, farouche. N. f. Sorte de danse.
COSÉCANTE (ko-sé) n. f. Géom. Sécante du complément d'un angle. (Dans la figure ci-contre, O S est la consécante de l'arc A M.)
COSIGNATAIRE (ko-si-gnatè-re) n. et adj. Personne qui a signé avec d'autres.
COSINUS (ko-si-nuss) n. m. Géom. Sinus du complément d'un angle. (Dans la figure cicontre, O P est le cosinus de l'arc A M.)
COSMÉTIQUE (kos-mé) adj. (gr. kosmêtikos, relatif à la parure). Se dit de toute substance qui sert à embellir et à conserver fraîches les parties extérieures du corps, particulièrement à assouplir et lustrer les cheveux. N. m. : un cosmétique. N. f. Partie de l'hygiène qui traite des cosmétiques.
COSMIQUE (kos-mi-ke) adj. (du gr. kosmos, monde). Qui a rapport au monde : les espaces cosmiques. Se dit du lever et du coucher d'un astre, quand ils ont lieu en même temps que ceux du soleil : lever, coucher cosmique.
COSMOGONIE (kos, nî) n. f. (gr. kosmos, monde, et gonos, génération). Système de la formeation de l'univers : la cosmogonie d'Hésiode.
COSMOGONIQUE (kos-mo) adj. Qui a rapport à la cosmogonie : système cosmogonique.
COSMOGRAPHE (kos-mo) n. m. Qui sait la cosmographie.
COSMOGRAPHIE (kos-mo-gra-fî) n. f. (gr. kosmos, monde, et graphein, décrire). Science des mouvements astronomiques de la terre, de l'univers : les lois de Newton sur la gravitation universelle ont fait faire d'immenses progrès à la cosmographie.
COSMOGRAPHIQUE (kos-mo) adj. Qui a rapport à la cosmographie.
COSMOLOGIE (kos-mo-lo-jî) n. f. (gr. kosmos, monde, et logos, discours). Science des lois générales qui gouvernent l'univers.
COSMOLOGIQUE (kos-mo) adj. Qui a rapport à la cosmologie.
COSMOPOLITE (kos-mo) n. (gr. kosmos, monde, et politês, citoyen). Qui regarde l'univers comme sa patrie. Fig. Qui passe sa vie à voyager dans divers pays. Adj. : existence cosmopolite.
COSMOPOLITISME (kos-mo, tis-me) n. m. Manière de vivre des cosmopolites.
COSMORAMA (kos) n. m. (gr. kosmos, univers, et orama, vue). Collection de tableaux représentant les sites et les monuments les plus remarquables de l'univers.
COSSE (ko-se) n. f. Enveloppe de certains légumes : cosse de fèves, de pois. (V. la planche plante.) Parchemin en cosse, peau de mouton dont on a fait seulement tomber la laine.
COSSER (ko-sé) v. n. (ital. cozzare). Se heurter de la tête, en parlant des béliers. Fig. Lutter.
COSSON (ko-son) n. m. (lat. cossus). Espèce de charançon qui attaque les pois, les lentilles.
COSSU (ko-su), E adj. Qui a beaucoup de cosses. Fig. Riche, bien mis : mise cossue.
COSTAL (kos-tal), E, AUX adj. (du lat. costa, côte). Qui appartient aux côtes : vertèbres costales.
COSTUME (kos-tu-me) n. m. (de l'ital. costume, coutume). Manière de se vêtir. Vêtement, surtout officiel. Habit de théâtre, de déguisement. Habillement suivant les lieux, les temps. (V. pages 230-231.)
COSTUMÉ, E (kos-tu-mé) adj. Habillé. Bal costumé, bal où les danseurs sont travestis.
COSTUMER (kos-tu-mé) v. a. Habiller : Meissonier costume fidèlement ses personnages.
COSTUMIER (kos-tu-mi-é), ÈRE n. Qui fait, vend ou loue des costumes.
COTANGENTE (jan-te) n. f. Géom. Tangente du complément d'un angle. (Dans la figure ci-contre, B S est la cotangente de l'arc A M.)
COTE n. f. (lat. quota). Part que chacun doit payer d'une dépense, d'un impôt. Marque pour classer chaque pièce dans un inventaire. Chiffre destiné à indiquer sur un plan le niveau. Taux des effets publics : cote de la Bourse. Cote mal taillée compensation approchée de sommes, de prétentions diverses.
CÔTE n. f. (lat. costa). Os des parties latérales de la poitrine : l'homme a douze paires de côtes. Protubérance longitudinale saillante : les côtes d'un melon. Montée d'une colline, d'une route : être à mi-côte. Rivage de la mer. Faire côte, aller à la côte, s'échouer devant le rivage. Etre à la côte, être mal dans ses affaires. Se tenir les côtes, rire aux éclats. Loc. adv. Côte à côte, l'un à côté de l'autre.
CÔTÉ n. m. (de côte.) Partie latérale extérieure de la poitrine, chez l'homme et les animaux. Partie latérale. Partie, endroit quelconque : de tous côtés. Géom. Chaque ligne formeant le contour d'une figure. Fig. Face, aspect : côté d'une affaire. Ligne de parenté : côté paternel. Opinion, parti : je me range de votre côté. Mettre de côté, en réserve. Laisser de côté, abandonner. Bas côté. V. bas (adj.). Loc. adv. : A côté, auprès. De côté, de biais, obliquement. Loc. prépos. : Du côté de, dans le voisinage de.
CÔTEAU (tô) n. m. Petite colline. Par ext. Vignoble.
CÔTELÉ, E adj. Qui est à côtes : velours côtelé.
CÔTELETTE (lè-te) n. f. Côte de mouton, de veau, de porc, etc. Favoris taillés en formee de côtelette.
COTENTIN, E (tan) adj. Qui est du Cotentin.
COTER (té) v. a. (de cote). Numéroter, marquer le prix de : coter des marchandises.
COTERIE (rî) n. f. Réunion de gens intimes, de cabaleurs, etc. : tenez-vous à l'écart des coteries.
COTHURNE n. m. (gr. kothornos). Chez les anciens, chaussure des acteurs tragiques, à très haute semelle. Fig. Chausser le cothurne, jouer la tragédie.
COTICE n. f. Blas. Bande ou barre diminuée de largeur.
COTICÉ, E (sé) adj. Blas. Chargé de cotices en nombre égal aux interstices du champ.
CÔTIER (ti-é), ÈRE adj. Mar. Qui se fait le long des côtes : la navigation côtière prend le nom de cabotage. Fleuve côtier, fleuve dont la source est proche des côtes. Qui connaît les côtes : pilote côtier. N. m. Bateau côtier. Cheval de renfort qu'on attelle à une voiture pour gravir une côte.
COTIGNAC (gna) n. m. (du lat. cotoneum, coing). Confiture de coings, d'orange : du cotignac d'Orléans.
COTILLON (ll mll.) n. m. (dimin. de cotte). Jupe de dessous, particulièrement des paysannes. Sorte de danse à figures, accompagnée de jeux.
COTIR v. a. Meurtrir, en parlant des fruits : la grêle a coti ces pommes.
COTISATION (za-si-on) n. f. Action de se cotiser. Quote-part de chacun dans une dépense commune.
COTISER (zé) v. a. (rad. cote). Régler la quotepart de. Se cotiser v. pr. Se réunir à d'autres pour contribuer à une dépense commune.
COTISSURE (ti-su-re) n. f. Meurtrissure sur un fruit : les cotissures font gâter les fruits.
COTON n. m. Duvet long et soyeux qui enveloppe les graines du cotonnier : l'Amérique est le principal pays producteur de coton. Fil ou étoffe fabriqués avec ce duvet. Fig. Filer un mauvais coton, avoir sa santé, ses affaires, etc., compromises.
COTONNADE (to-na-de) n. f. Etoffe de coton.
COTONNE (to-ne) ou COTONNETTE (to-nè-te) n. f. Etoffe de coton commune.
COTONNÉ, E (to-né) adj. Garni, couvert de coton. Cheveux cotonnés, cheveux courts, frisés et crépus.
COTONNER [to-né] (SE) [de coton] v. pr. Se couvrir de duvet, en parlant des étoffes, des fruits.
COTONNERIE (to-ne-rî) n. f. Lieu où se travaille le coton. Terrain planté de cotonniers.
COTONNEUX, EUSE (toneû, eu-ze) adj. Recouvert de duvet. Spongieux : fruit cotonneux.
COTONNIER (to-ni-é) n. m. Arbuste de la famille des malvacées, qui produit le coton : le cotonnier est originaire de l'Inde.
COTONNIER (to-ni-é), ÈRE adj. Qui a rapport au coton : l'industrie cotonnière anglaise. N. Ouvrier, ouvrière des manufactures de coton.
COTON-POUDRE ou FULMICOTON n. m. Explosif obtenu en plongeant du coton cardé dans un mélange d'acide nitrique et d'acide sulfurique. Pl. des cotons-poudre.
CÔTOYER (toi-ié) v. a. (Se conj. comme aboyer.) Aller tout le long de : côtoyer une forêt, une rivière.
COTRE (angl. cutter) n. m. Petit bâtiment à un mât, à formees fines et élancées.
COTRET (trè) n. m. Fagot de bois court et de moyenne grosseur.
COTTAGE (ko-ta-je) n. m. (mot angl.). Petite maison de campagne.
COTTE (ko-te) n. f. Jupe de paysanne. Cotte d'armes, casaque riche qui se portait par-dessus la cuirasse. Cotte de mailles, sorte de chemise faite de petits anneaux de fer.
COTUTEUR, TRICE n. Personne chargée d'une tutelle avec une autre.
COTYLE n. f. (gr. kotulê). Anat. Cavité d'un os qui reçoit un autre os.
COTYLÉDON n. m. (gr. kotulêdon, cavité). Lobe charnu qui enveloppe la radicule de la graine. (V. la planche plante.) Anat. Lobe du placenta.
COTYLÉDONAIRE (nè-re) adj. Qui se rapporte aux cotylédons.
COTYLÉDONÉ, E adj. Se dit des plantes pourvues de cotylédons.
COU ou COL n. m. (lat. collum). Partie du corps qui joint la tête aux épaules : la girafe a un long cou. Par ext. Partie longue et étroite, par où on remplit certains récipients : col d'une bouteille. Se rompre, se casser le cou, se tuer en tombant. Couper le cou, trancher la tête. Tordre le cou, tuer. Sauter au cou, embrasser avec effusion. Cou-de-cygne, robinet, tuyau en formee de cou de cygne. Pl. des cous-de-cygne.
COUAC (kou-ak) n. m. Son faux et discordant, produit par une voix ou un instrument de musique.
COUARD (kou-ar), E adj. et n. Poltron.
COUCHAGE n. m. Action de coucher. Effets de literie. Sorte de marcottage. Action de mettre les grains en couche pour les faire germer.
COUCHANT (chan), E adj. Qui se couche. Chien couchant, qui se couche en arrêtant le gibier et, au fig., homme qui rampe pour plaire. Soleil couchant, soleil près de disparaître à l'horizon. N. m. Soleil qui se couche. Occident. Fig. Vieillesse, déclin
COUCHE n. f. Lit. Linge dont on enveloppe les enfants au maillot. Enfantement : couche laborieuse (s'emploie en général au plur.). Planche de terreau, de fumier : semer sur couche. Arrangement par lit : couche de fruits. Substance appliquée sur une autre : couche de plâtre. Enduit de peinture. Géol. Se dit des différents lits qui composent un terrain.
COUCHÉE (ché) n. f. Lieu où l'on couche en voyage.
COUCHER (ché) v. a. (du lat. collocare). Mettre au lit : coucher un enfant. Etendre tout de son long à terre. Fig.. Coucher sur le carreau, tuer. Inscrire : coucher sur une liste. Coucher en joue, viser. Incliner : coucher son écriture. V. n. Passer la nuit : coucher dans une auberge. Se coucher v. pr. Se mettre au lit. Fig. Disparaître : le soleil se couche. Ant. lever, dresser, élever, ériger.
COUCHER (ché) n. m. Action de se mettre au lit. Manière dont on est couché : un bon coucher. Le coucher d'un astre, le moment où il disparait à l'horizon. Ant. Lever.
COUCHETTE (chè-te) n. f. Petit lit. Lit de bord.
COUCHEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui couche avec un autre. Mauvais coucheur, celui avec qui il est difficile de vivre en bon accord.
COUCHIS (chi) n. m. Lit de sable, sur lequel on assoit le pavage d'un pont. Lattis d'un plancher.
COUCHOIR n. m. Palette du doreur. Cône tronqué en bois d'orme, pour le commettage des cordages.
COUCI-COUCI loc. adv. (ital. cosi cosi, ainsi ainsi). Ni bien ni mal : comment vous, portez-vous ? — Couci-couci. Fam. (On dit aussi fréquemment couci-couça.)
COUCOU n. m. (onomat.). Genre d'oiseaux grimpeurs insectivores : le coucou pond dans le nid des autres oiseaux. Primevère officinale. Pendule de bois. Ancienne voiture publique, à deux roues.
COUCOUMELLE (mè-le) n. f. Nom vulgaire de l'oronge blanche.
COUDE n. m. (lat. cubitus). Partie extérieure du bras, à l'endroit où il se plie. Chez le cheval, attache du bout de l'épaule avec l'extrémité du bras. Angle d'un mur, d'un chemin, etc. Jouer des coudes, se faire un passage. Lever, hausser le coude, boire beaucoup.
COUDÉE (dé) n. f. Mesure des anciens, équivalant à la distance du coude au bout du doigt du milieu, évaluée à 50 centimètres. Fig. Avoir ses coudées franches, avoir une entière liberté d'agir.
COU-DE-PIED (pi-é) n. m. (de cou, et pied). Partie supérieure et saillante du pied. Pl. des cous-de-pied.
COUDER (dé) v. a. Plier en formee de coude.
COUDOIEMENT (doî-man) n. m. Action de coudoyer.
COUDOYER (doi-ié) v. a. (Se conj. comme aboyer.) Heurter du coude. Passer à côté de : on est exposé à coudoyer sans cesse de malhonnêtes gens.
COUDRAIE (drè) n. f. Lieu planté de coudriers.
COUDRE v. a. (lat. consuere. — Je couds, nous cousons. Je cousais, nous cousions. Je cousis, nous cousîmes. Je coudrai, nous coudrons. Je coudrais, nous coudrions. Couds, cousons, cousez. Que je couse, que nous cousions. Que je cousisse, que nous cousissions. Cousant. Cousu, e.) Joindre au moyen d'une aiguille et d'un fil. Machine à coudre, machine qui remplace le travail manuel de la couture. Ant. Découdre.
COUDRETTE (drè-te) n. f. Petite coudraie.
COUDRIER (dri-é) ou COUDRE n. m. Noisetier.
COUENNE (kou-a-ne) n. f. (lat. pop. cutena ; de cutis, peau). Peau du cochon raclée. Méd. Nom donné à certaines altérations locales de la peau.
COUENNEUX, EUSE (kou-a-neû, eu-ze) adj. Qui ressemble à la couenne. Qui est couvert d'une couenne. Angine couenneuse, angine diphtérique, où il se produit de fausses membranes.
COUETTE (kou-è-te) n. f.  (lat. culcita). Crapaudine en métal. Mar. Nom donné à de fortes pièces de bois sur lesquelles on élève la charpente d'un navire. (On écrit aussi coitte en ce dernier sens.)
COUETTE (kou-ê-te) n. f. (dimin. de coue, anc. formee de queue). Petite queue : la couette d'un lapin.
COUFFE (kou-fe) n. f. (du lat. cophinus, panier). Cabas pour le transport des marchandises. Syn. couffin, couffle.
COUGUAR ou COUGOUAR (ghou-ar) n. m. Nom vulgaire du puma.. V ce mot.
COULAGE n. m. Perte d'un liquide qui s'écoule d'un tonneau. Action de couler un métal en fusion, de couler la lessive. Fig. Perte résultant d'un gaspillage.
COULANT (lan), E adj. Qui coule : encre bien coulante. Fig. Accommodant, facile en affaires : caractère coulant. Facile, naturel : style coulant. Nœud coulant, qui se serre et se desserre sans se dénouer.
COULANT (lan) n. m. (de couler). Anneau mobile servant à fermer une bourse, un collier, à rapprocher les branches d'une pince. Bot. Stolon.
COULE n. f. (lat. cucullus). Vêtement à capuchon, porté par certains religieux.
COULE n. f. Pop. Syn. de coulage, au fig.
COULÉ n. m. Mus. Passage lié d'une note à une autre. Pas de danse glissé. Coup de billard. Ouvrage jeté en moule.
COULÉE (lé) n. f. Ecriture liée et penchée. Action de jeter en moule : surveiller la coulée. Masse de matière en fusion : trou de coulée.
COULEMELLE (mè-le) n. f. Sorte d'agaric comestible. (On l'appelle aussi colmelle, coulemotte, coulmotte, coulmelle.) V. la planche champignon.
COULER (lé) v. n. (du lat. colare, filtrer). Fluer, suivre sa pente, en parlant d'un liquide, d'un cours d'eau : la Seine coule vers l'Ouest. S'échapper au dehors, en parlant du sang. Laisser échapper : ce tonneau coule. Glisser le long de quelque chose : se laisser couler le long d'une corde. Fuir, passer, en parlant du temps : les années coulent insensiblement. Se dit des fleurs qui ne nouent pas et ne donnent pas de fruits. Couler de source, sans embarras, en parlant de ce qui part de l'esprit, du cœur. S'engloutir : ce vaisseau va couler. V. a. Jeter en moule : couler une statue. Immerger : couler un bateau. Glisser adroitement : couler un billet. Couler la lessive, la répandre sur le linge dans la cuve.
COULEUR n. f. (lat. color). Impression que fait sur l'œil la lumière réfléchie par les corps : la lumière solaire est décomposée par le prisme en sept couleurs principales. Matière colorante : broyer des couleurs. Teint du visage : avoir de belles couleurs. Ce qui n'est ni blanc ni noir : linge de couleur. Fig. Apparence : les couleurs de la vérité. Fam. Menteries : conter des couleurs. Caractère propre d'une opinion : la couleur d'un journal. Chacun des quatre attributs qui distinguent les cartes. Changer de couleur, devenir pâle. Un homme de couleur, un mulâtre. Pl. Livrée. Nuances distinctives d'un drapeau, d'une cocarde : hisser au grand mât les couleurs nationales.
COULEUVRE n. f. Genre de serpents ovipares, non venimeux, de tous les pays du monde. Avaler des couleuvres, recevoir des affronts sans protester.
COULEUVREAU (vrô) n. m. Petit de la couleuvre.
COULEVRINE n. f. Ancien canon à main ou monté sur affût, plus long et plus fin que ceux d'aujourd'hui.
COULEVRINIER (ni-é) n. m. Homme de guerre, armé d'une coulevrine.
COULINAGE n. m. Flambage, à l'aide d'une torche de paille enflammée, de l'écorce des arbres fruitiers, pour détruire les insectes et les lichens.
COULINE n. f. Torche employée dans le coulinage.
COULIS (li) n. m. Jus d'une substance consommée par une cuisson lente, et passée au tamis ou à travers un linge : coulis d'écrevisses. Adjectiv. Vent coulis, qui se glisse à travers une fente, un trou.
COULISSE (li-se) n. f. (de couler). Rainure dans laquelle on fait glisser une pièce mobile : porte à coulisse. Partie du théâtre, placée derrière la scène. Fig. Ce qui est secret, loin du public : les coulisses de la politique. Rempli d'une étoffe dans lequel on fait glisser un cordon. Faire les yeux en coulisse, faire les yeux doux, en regardant de côté. En T. de Bourse, réunion des courtiers étrangers au parquet des agents de change.
COULISSÉ, E (li-sé), adj. Muni d'une coulisse.
COULISSEAU (li-sô) n. m. Petite coulisse.Pièce qui se meut dans une coulisse.
COULISSIER (li-si-é) n. m. Courtier qui s'occupe de transactions de bourse hors du parquet des agents de change.
COULOIR n. m. Passage de dégagement d'un appartement à un autre. Dégagement d'une salle de spectacle, d'assemblée. Fig. : intrigues de couloirs. Ecuelle à fond de toile pour couler le lait à clair.
COULOIRE n. f. (de couler). Vaisseau pour faire égoutter la partie liquide de certaines substances, comme le fromage, les épinards. etc.
COULPE n. f. (lat. culpa). Faute, péché. (Vx.)
COULURE n. f. Accident qui empêche la fécondation de la fleur en faisant couler le pollen : la coulure de la vigne se produit quand de fortes averses coïncident avec la floraison. Partie du métal qui s'échappe à travers les joints du moule, au moment de la fonte.
COUP (kou) n. m. (lat. colaphus). Choc, attouchement subit de deux corps : recevoir un coup. Blessure : tomber percé de coups. Décharge d'une arme à feu : coup de feu. Ce qu'on boit en une fois. Fig. Mouvement violent, attaque : un coup de fortune. Donner un coup de main à quelqu'un, lui prêter une assistance passagère. Coup d'air, mal produit par un courant d'air. Coup de sang, épanchement subit au cerveau. Coup de soleil, insolation. Coup du ciel, événement heureux, extraordinaire. Coup d'œil, regard rapide. Coup d'essai, ce qu'on fait pour la première fois. Coup de maître, action, habilement concertée et exécutée. Coup de tête, action inspirée par le caprice, le dépit ou le désespoir. Coup de Jarnac, porté en trahison. Coup de théâtre, changement subit dans une situation. Coup de grâce, qui tue, achève la ruine. Coup d'Etat, abus d'autorité. Coup de chapeau, salut donné en passant. Le coup de pied de l'âne, lâche insulte faite à quelqu'un jadis puissant. Sans coup férir, sans combattre. Manquer son coup, ne pas réussir. Coup-de-poing, petit pistolet de poche. Coup-de-poing américain, arme consistant en une masse de fer, munie ou non de pointes, et percée de trous, dans lesquels on passe les doigts. Loc. adv. A coup sûr, certainement. Après coup, quand il n'est plus temps. Sur le coup, tout de suite. A tout coup, à chaque fois. Tout à coup, soudainement. Tout d'un coup, en une seule fois. Coup sur coup, sans interruption.
COUPABLE adj. et n. (du lat. culpa, faute). Qui a commis un crime, une faute. Se dit aussi des choses : acte coupable. Ant. Innocent.
COUPAGE n. m. Action de couper. Mélange de plusieurs vins qui possèdent des qualités différentes. Mélange d'alcools à différents degrés de concentration. Action d'ajouter de l'eau à un liquide quelconque dont on veut amoindrir la force.
COUPANT (pan), E adj. Qui coupe. N. m. : le coupant d'une lame.
COUPE n. f. (lat. cuppa). Sorte de vase à boire, généralement plus large que profond. Vasque ronde d'une fontaine. Fig. Source où l'on s'abreuve : la coupe des plaisirs. Prov. : Il y a loin de la coupe aux lèvres, il y a loin entre un projet, une espérance, et leur réalisation.
COUPE n. f. Action de couper : diriger la coupe d'un bois. Etendue de bois destinée à être coupée : coupe de 2O hectares. Action, manière de tailler une étoffe : coupe élégante d'un habit. Disposition des repos dans les vers, dans la phrase. Archit. Représentation graphique d'un édifice dont on veut figurer l'intérieur. Art de tailler les pierres. Jeu. Séparation des cartes en deux parties : faire sauter la coupe. Façon de nager alternativement de chacun des deux bras. Etre sous la coupe de quelqu'un, être sous sa dépendance.
COUPÉ, E adj. Se dit de l'écu ou d'une pièce partagés horizontalement en deux parties égales. (V. la planche blason.) N. m. Le coupé et le tranché donnent l'écartelé.
COUPÉ n. m. Voiture fermée à quatre roues, généralement à deux places. Partie antérieure d'une diligence. Compartiment d'un wagon de première classe qui n'a qu'une seule banquette. Pas de danse.
COUPE-CHOUX (chou) n. m. invar. Fam. Frère lai chargé des offices vulgaires. Sabre-poignard des fantassins de 1831 au second Empire.
COUPE-CIGARES n. m. invar. Instrument pour couper le bout des cigares.
COUPE-CIRCUIT (ku-i) n. m. invar. Fil d’alliage fusible, que l'on intercale dans un circuit électrique et qui fond quand l'intensité du courant devient trop considérable, interrompant ainsi le circuit.
COUPÉE (pé) n. f. Ouverture pratiquée dans la muraille d'un navire et faisant communiquer l'intérieur avec l'échelle placée à l'extérieur. Syn. sabord de coupée.
COUPE-FILE n. m. invar. Carte délivrée par la préfecture de police et qui permet de couper les files de voitures, les barrages d'agents, quand la circulation n'est pas libre.
COUPE-GORGE n. m. invar. Endroit dangereux : certaines rues de Londres sont de vrais coupe-gorge.
COUPE-JARRET (ja-rè) n. m. Brigand. Fig. Homme dénué de tous scrupules. Pl. des coupe-jarrets.
COUPE-LÉGUMES n. m. invar. Instrument pour couper les légumes en morceaux de dessin déterminé.
COUPELLATION (pèl-la-si-on) n. f. Chim. Opération qui consiste à séparer, par l'action du feu, l'or ou l'argent unis à d'autres métaux.
COUPELLE (pè-le) n. f. Petit creuset en os calcinés pour la coupellation. Petite coupe.
COUPELLER (pèl-lé) v. a. Passer à la coupelle.
COUPEMENT (man) n. m. Action de couper. Intersection à angle droit de deux voies ferrées.
COUPE-PAILLE n. m. invar. V. hache-paille.
COUPE-PAPIER (pi-é) n. m. invar. Sorte de couteau en bois, en os, etc., pour couper le papier, séparer les feuillets d'un livre, etc.
COUPE-PÂTE n. m. invar. Couteau de boulanger pour couper la pâte.
COUPER (pé) v. a. (de coup). Diviser avec un instrument tranchant : couper du pain. Couper dans le vif, faire une incision ; au fig., prendre des mesures décisives. Rompre : couper un pont. Interrompre : couper la fièvre. Couper les vivres, empêcher le ravitaillement d'une place ; au fig., supprimer les subsides que l'on donne habituellement à quelqu'un. Tailler sur un patron : couper un habit. Mêler un liquide avec un autre : couper du vin ; boire du lait coupé d'eau de Vichy. Prendre avec un atout une carte de son adversaire. V. n. Etre bien tranchant : ce couteau coupe bien. Faire deux paquets d'un jeu de cartes. Aller sans détour : couper à travers champs. Couper court à, mettre un terme à. Se couper v. pr. Fam. Se contredire : le menteur se coupe sans cesse.
COUPE-RACINES n. m. invar. Instrument propre à hacher les racines alimentaires.
COUPERET (ré) n. m. Large couteau de boucherie et de cuisine. Outil d'acier pour couper les fils d'émail. Couteau de la guillotine.
COUPEROSE (rô-ze) n. f. Nom vulgaire de différents sulfates : couperose verte (sulfate de fer), bleue (sulfate de cuivre), blanche (sulfate de zinc.) Méd. Inflammation des glandes cutanées de la face, caractérisée par des rougeurs diffuses.
COUPEROSÉ (rô-zé), E adj. Qui est atteint de couperose : visage couperosé.
COUPEROSER (rô-zé) v. a. Rendre couperosé.
COUPEUR, EUSE (eu-ze) n. Personne qui coupe les étoffes, les cuirs, etc., pour la fabrication des vêtements, des chaussures, etc. : une habile coupeuse. Coupeur de bourses, voleur adroit.
COUPLAGE n. m. (de couple). Assemblage de pièces mécaniques.
COUPLE n. f. (lat. copula). Lien pour attacher ensemble : la couple des chiens de chasse. Deux choses de même espèce, mises ou considérées ensemble: une couple d'œufs. N. m. Deux êtres animés, unis par la volonté, le sentiment ou toute autre cause qui les rend propres à agir de concert : un couple d'amis. Se dit particulièrement du mâle et de la femelle : un couple de pigeons. Nom donné aux côtés des navires. Mécan. Système de forces égales, parallèles, mais de sens contraire. Elément de pile.
COUPLEMENT (man) n. m. Action d'accoupler deux roues. Son résultat.
COUPLER (plé) v. a. (de couple). Attacher deux à deux : coupler des chiens ; coupler des pièces de linge. Coupler un train de bois, en assembler les pièces.
COUPLET (plè) n. m. Stance faisant partie d'une chanson : des couplets satiriques. Tirade, en général. Double patte de fer avec charnière.
COUPLEUR n. m. Appareil employé pour charger les accumulateurs.
COUPOIR n. m. Outil pour couper les corps durs.
COUPOLE n. f. (de l’ital. cupola ; de cupa, coupe). L'intérieur, la partie concave d'un dôme. Abusivem., le dôme lui-même : les architectes byzantins ont fort employé la coupole.
COUPON n. m. Reste d'une pièce d'étoffe : coupon de soie. Titre d'intérêt joint à une action ou à une obligation, et qu'on détache à chaque échéance. Théât. Chacun des billets donnant entrée dans une loge.
COUPURE n. f. Incision faite dans un corps par un instrument tranchant : se faire une coupure à la main. Nom donné aux fractures géologiques. Fig. Billet de banque représentant une fraction d'un billet plus fort. Suppression de quelques passages dans une pièce de théâtre, un ouvrage littéraire.
COUR n. f. (lat. pop. curtis). Espace clos de murs ou de bâtiments. Cour d'honneur, la plus belle cour d'un château. Nom donné aux sièges supérieurs de justice : cour d'appel, cour d'assises, Cour de cassation, Cour des comptes, cour martiale. Ensemble des magistrats de chacun de ces sièges : la cour délibère. Lieu où ils siègent, la Cour de cassation, la Cour des comptes brûla en 1871. Résidence d'un souverain : la cour de François 1er fut très brillante. Son conseil, son entourage : la cour et la ville. Fig. Respects, assiduités : faire sa cour. La cour du roi Pétaud, maison pleine de confusion, où chacun commande.
COURAGE n. m. (du lat. cor, cœur). Fermeté en face du péril ; hardiesse, audace : il ne faut pas confondre le courage avec la témérité. Fig. Dureté de cœur : aurez-vous le courage de ...? Interj. : courage ! mes amis. Prendre son courage à deux mains, faire appel à toute son énergie. Ant. Lâcheté.
COURAGEUSEMENT (jeu-ze-man) adv. Avec courage. Ant. Lâchement.
COURAGEUX, EUSE (jeû, eu-ze) adj. Qui a du courage. Ant. Lâche, poltron, couard, peureux.
COURAMMENT (ra-man) adv. Facilement, rapidement : lire, écrire couramment. Ordinairement, vulgairement : on dit couramment que.
COURANT (ran), E adj. Qui court. Fig. Ecriture courante, rapide. Mois courant, celui dans lequel on est. Prix courant, prix habituel. Main courante, syn. de brouillard. Monnaie courante, qui a cours. Affaires courantes, ordinaires. Compte courant, situation respective de deux négociants. Chien courant, qui poursuit le gibier à la course. N. f. Ancienne danse grave. Ecriture cursive. Fam. Diarrhée.
COURANT (ran) n. m. (de courir.) Mouvement de l'eau ou de l'air dans une même direction : courants marins. Courant électrique, électricité qui se propage dans un conducteur. Courant continu, celui dont le sens de propagation ne change pas et dont l'intensité est sensiblement constante. Courant alternatif, celui dans lequel le sens et l'intensité changent rapidement et périodiquement. Courants polyphasés, ensemble de plusieurs courants alternatifs de même période et de même intensité maximum, mais qui n'obtiennent cette intensité maximum que l'un après l'autre et périodiquement. Mois dans lequel on se trouve : fin courant. Un brin quelconque de la corde d'un palan. Fig. Courant d'affaires, quantité assez considérable d'affaires. Etre au courant, ne pas être arriéré dans ses affaires. Etre au courant de, connaître : je suis au courant de cette affaire.
COURBATU, E adj. Qui a une courbature. Dont la respiration et les mouvements sont gênés, en parlant d'un cheval.
COURBATURE n. f. Douleur dans les membres par suite de maladie, de fatigue : la grippe débute souvent par de la courbature. Etat d'un cheval courbatu.
COURBATURER (ré) v. a. Donner, causer une courbature.
COURBE adj. (lat. curvus). En formee d'arc. N. f. Ligne courbe. V. ligne.
COURBEMENT (man) n. m. Action de courber. Son résultat.
COURBER (bé) v. a. Rendre courbe. Baisser : courbe la tête, fier Sicambre. Plier, fléchir : l'âge courbe la taille. V. n. Plier, fléchir : arbre qui courbe sous le poids des fruits. Se courber, v. pr. devenir courbe. Se baisser. Fig. S'humilier. Ant. Dresser, redresser.
COURBETTE (bè-te) n. f. Mouvement du cheval qui se cabre un peu. N. f. pl. Fig. Révérence obséquieuse.
COURBURE n. f. Etat d'une chose courbée : la courbure d'un cercle. Double courbure, courbure en S.
COURCAILLET (ka, ll mll., è) n. m. (onomat.). Cri de la caille. Appeau avec lequel on imite ce cri.
COURETTE (rè-te) n. f. Petite cour.
COUREUR, EUSE (eu-ze) n. Léger à la course : les antilopes sont des animaux coureurs. Cheval de selle propre à la course. Valet qui court à pied, messager. (Vx.) Personne qui aime à vagabonder. Coureur de, personne qui fréquente habituellement : un coureur de cafés. Personne qui cherche à obtenir : un coureur de places. Adjectiv. : montagnard coureur, jument coureuse.
COURGE n. f. (lat. cucurbita). Genre de cucurbitacées, à gros fruits comestibles.
COURIR v. n. (lat. currere. — Je cours, nous courons. Je courais. Je courus. Je courrai. Je courrais. Cours, courons, courez. Que je coure. Que je courusse. Courant. Couru, e. Prend toujours l'auxil. avoir.) Aller avec vitesse : l'autruche court très vite. Prendre part à une épreuve de course : ce cheval ne courra pas aujourd'hui. Vagabonder, se débaucher. Courir à, se porter rapidement vers, prendre précipitamment : courir au feu. Fig. Couler, s'écouler : par le temps qui court... Circuler : un bruit court. V. a. Poursuivre à la course : courir le cerf. Parcourir : courir les champs. Fig. Courir les rues, être su de tout le monde. Fréquenter : courir les bals. Etre exposé à : courir un danger. Rechercher avec empressement : courir les honneurs.
COURLIS (li) ou COURLIEU n. m. Genre d'oiseaux échassiers très répandus.
COURONNE (ro-ne) n. f. (lat. corona). Guirlande de fleurs, de feuilles, qui entoure la tête : couronne de laurier, de roses, etc. Diadème, marque de la souveraineté. Marque de noblesse : une couronne ducale. Tonsure. Partie la plus basse du paturon du cheval. Cercle métallique enserrant certains objets : la couronne d'un cabestan. Surface entre deux circonférences concentriques. Ouvrage de fortification, de formee semi-circulaire. Couronne d'une dent, sa partie visible. Monnaie d'Angleterre. Format de papier (env. 0m,46 sur 0m,36.) Fig. Prix, récompense. Souveraineté : abdiquer la couronne. Souverain : les joyaux de la couronne. Gloire : la couronne du martyre. Triple couronne, la tiare. Couronne d'épines, tourment, affliction profonde, par allusion à la couronne du Christ.L'usage des couronnes dans l'antiquité était assez répandu, et c'est surtout de feuillages (chêne, laurier, olivier, myrte, vigne) que l'on couronnait les statues des dieux, puis les prêtres et les victimes. On se couronnait la tête dans les fêtes et les banquets. A Rome, les couronnes (de métal ou de feuillage) sont décernées à titre de récompenses. C'est à partir de Constantin que la couronne devient l'insigne de la dignité, et c'est à ce titre qu'elle se conserve dans la suite des âges. Les empereurs, rois, princes, dauphins, ducs, marquis, comtes, vicomtes, barons et chevaliers (v. ces mots), ont chacun leur couronne de formee spéciale, constituée par un cercle d'or ouvert ou fermé en dessus et orné de pierres précieuses et de perles. Ces couronnes constituent d'ailleurs un des ornements extérieurs des armoiries, et, comme telles, timbrent le heaume ou l'écu. Imitant cet exemple héraldique, les villes surmontent leurs armes d'une couronne murale à créneaux d'or ou d'argent en nombre variable. Sous l'Empire, les couronnes sont remplacées par des toques.
COURONNÉ, E (ro-né) adj. Qui a reçu une couronne. Récompensé. Entouré : tour couronnée de feux. Tête couronnée, souverain. Cheval couronné, qui s'est enlevé la peau du genou en tombant.
COURONNEMENT (ro-ne-man) n. m. Action de couronner : le couronnement de Charlemagne eut lieu en l'an 800. Achèvement : le couronnement de l'œuvre. Partie supérieure d'un édifice, d'un meuble, etc.
COURONNER (ro-né) v. a. Mettre une couronne sur la tête. Elire comme souverain. Entourer en dominant : forts qui couronnent une ville. Fig. Honorer, récompenser : couronner la vertu. Décerner un prix : couronner un ouvrage. Bien finir ce qui a été ien commencé : la fin couronne l'œuvre. Se couronner v. pr. Mettre une couronne, la couronne sur sa tête : Napoléon se couronna lui-même. Se couvrir : les arbres se couronnent de fleurs. Absol. Arbre qui se couronne, dont la tête se dessèche. Se blesser au genou, en parlant du cheval. Ant. Découronnement.
COURRE (kou-re) v. n. Courir : chasse à courre, où l'on attrape le gibier en courant. V. poursuivre. (Ne s'emploie qu'en vénerie.)
COURRIER (kou-ri-é) n. m. Homme, voiture, navire, etc., qui porte les lettres, paquets expédiés, etc. Correspondance : lire, écrire son courrier. Totalité des lettres, etc., que porte le même courrier.
COURRIÉRISTE (kou-ri-é-ris-te) n. m. Journaliste qui fait la chronique.
COURROIE (kou-roî) n. f. (lat. corrigia). Bande de cuir. Courroie de transmission, lanière sans fin qui transmet à distance un mouvement circulaire.
COURROUCER (kou-rou-sé) v.a. (Prend une cédille sous le c devant a et o : il courrouça, nous courrouçons.) Mettre en courroux. V. pr. Poét. Se mettre en colère : la mère se courrouce. Ant. Apaiser, calmer.
COURROUX (kou-rou) n. m. Colère, en style élevé : le courroux d'un père. Fig. : le courroux de la mer.
COURS (kour) n. m. (lat. cursus). Mouvement des eaux: le cours du Rhône est rapide. Mouvement réel ou apparent des astres : le cours de la lune, du soleil. Longueur d'un fleuve, d'une rivière : le Volga a 800 lieues de cours. Promenade publique, plantée d'arbres. Cours d'eau, fleuve, rivière, canal. Voyage au long cours, voyage dans les pays lointains. Fig. Enchaînement des choses : le cours des saisons. Durée : le cours de la vie. Carrière : donner cours à sa joie. Enseignement : cours d'un lycée. Traité spécial : cours de chimie. Circulation, valeur, crédit, vogue : ce papier, cette monnaie a cours. Taux des valeurs : cours de la Bourse, du marché.
COURSE n. f. (lat. cursus). Action de courir : prendre la course. Allure de celui qui court : s'exercer à la course. Espace parcouru : une course de 100 kilomètres. Mouvement rectiligne d'un organe mécanique. Epreuve de vitesse : course de chevaux, (On distingue les courses plates, au trot ou au galop, les courses d'obstacles ou steeple-chases, les courses attelées ou sulky.) Turf : le monde des courses. Expédition de corsaire : la guerre de course n'est plus admise entre pays civilisés. Démarche : faire plusieurs courses pour une affaire. Marche du temps, des astres : la course du soleil. Course au clocher, course à cheval à travers des champs hérissés d'obstacles.
COURSIER (si-é) n. m. Grand et beau cheval de bataille. Poét. Cheval quelconque. Canal amenant l'eau à un moulin.
COURSIVE n. f. Passage étroit dans le sens de la longueur d'un navire.
COURSON n. m. Branche d'arbre taillée à trois ou quatre yeux.
COURT (kour), E adj. (lat. curtus). De peu de longueur : taille courte. Bref : harangue courte. Vue courte, qui ne voit pas de loin, et, au fig., esprit borné. Avoir la mémoire courte, en manquer. Sauce courte. insuffisante. Haleine courte, essoufflement. Etre court d'argent, en avoir fort peu. (Ne pas dire à court.) Fig. Courte honte, humiliation. N. m. Le plus court, ce qui fait arriver, aboutir plus vite. Adv. Brièvement, brusquement. Demeurer court, oublier ce qu'on voulait dire. Couper court, abréger son discours. Tourner court, changer brusquement de direction. Loc. adv. Tout court, sans rien de plus. Ant. Long, durable.
COURTAGE n. m. Profession de courtier. Prime qui lui est due : payer un fort courtage.
COURTAUD (tô), E adj et n. Qui est de taille courte et ramassée. Se dit d'un animal à qui l'on a coupé les oreilles et la queue : chien courtaud.
COURTAUDER (tô-dé) v. a. Priver de la queue et des oreilles : courtauder un chien, un cheval.
COURT-BOUILLON (bou, ll mll.) n. m. Sorte de bouillon épicé, dans lequel on fait cuire le poisson, etc. Pl. des courts-bouillons.
COURT-CIRCUIT (kour-sir-ku-i) n. m. Accident qui se produit quand deux conducteurs traversés chacun par un courant se trouvent en contact.
COURTE-BOTTE n. m. Fam. Très petit homme. Pl. des courtes-bottes.
COURTEPOINTE n. f. Couverture de lit piquée ; couverture de parade.
COURTIER (ti-é), ÈRE n. Personne qui s'entremet pour des opérations commerciales ou autres : une courtière en diamants ; un courtier électoral.
COURTIL (ti) n. m. Petit jardin, souvent clos de haies, attenant à une maison de paysan. (Vx.).
COURTILIÈRE n. f. Genre d'insectes orthoptères sauteurs, voisins des grillons : les courtilières ravagent les jardins. (On dit aussi taupe-grillon.)
COURTINE n. f. Rideau de lit. (Vx.) Blas. Chacune des parties formeant le manteau royal. Fortif. Mur joignant les flancs de deux bastions.
COURTISAN (zan) n. m. Homme de cour : les flatteries des courtisans peuvent pervertir les meilleurs souverains. Celui qui flatte dans des vues d'intérêt.
COURTISANE (za-ne) n. f. Femme de mauvaise vie, mais qui se distingue par l'esprit, l'élégance, etc.
COURTISANERIE (za-ne-rî) n. f. Flatterie, adulation. Bassesse de courtisan.
COURTISER (ti-zé) v. a. Faire sa cour à. Flatter quelqu'un dans des vues d'intérêt : courtiser les puissants. Fig. Courtiser les Muses, faire des vers.
COURT-JOINTÉ, E adj. Se dit d'un cheval dont les paturons sont trop courts. Pl. court-jointés, ées.
COURTOIS, E (toi, oi-ze) adj. Civil, affable. Armes courtoises, armes émoussées, dont on se servait dans les tournois. Ant. Discourtois, grossier.
COURTOISEMENT (toi-ze-man) adv. D'une manière courtoise. Ant. Discourtoisement.
COURTOISIE (toi-zî) n. f. Civilité, honnêteté, politesse. Ant. Discourtoisie, grossièreté.
COURU, E adj. Recherché : les courses de taureaux sont, en Espagne, un spectacle très couru.
COUSCOUS (kous-kous) ou COUSCOUSSOU (kouskou-sou) n. m. (mot ar.). Sorte de semoule. Mets arabe fait de viande hachée et de farine roulées en boulettes et frites dans l'huile.
COUSEUSE (kou-zeu-ze) n. f. Femme qui coud. Brocheuse. Machine à coudre.
COUSIN, E (kou-zin, i-ne) n. Se dit des parents issus de frères ou de sœurs : cousin au sixième degré. Cousins germains, issus directement de l'oncle ou de la tante. Cousins issus de germains, enfants de cousins germains. Fig. Ami, compère, commère.
COUSIN (kou-zin) n. m. Genre d'insectes diptères némocères : les piqûres des cousins peuvent transmettre diverses maladies.
COUSINAGE (kou-zi) n. m. Parenté entre cousins.
COUSINER (kou-zi-né) v. a. Appeler quelqu'un cousin. Vivre en bonne harmonie. V. n. Fig. Ils ne cousinent pas ensemble, leur humeur ne s'accorde pas.
COUSINIÈRE (kou-zi) n. f. Moustiquaire.
COUSSIN (kou-sin) n. m. Sorte d'oreiller pour s'appuyer, s'asseoir, poser ses pieds. Pièce qui empêche les frottements.
COUSSINET (kou-si-nè) n. m. Petit coussin. Méc. Pièce cylindrique dans laquelle se meut un tourillon. Pièce de fonte qui reçoit les rails des voies ferrées. Bot. Airelle myrtille.
COUSTON (kous-ton) n. m. Filaments courts pouvant encore être utilisés, et que l'on recueille après que le chanvre écru a été passé à l'échanvroir.
COUSU (kou-zu), E adj. Réuni par une couture Fig. Cousu d'or, extrêmement riche. Blas. Se dit des pièces honorables qui, contrairement à la loi héraldique, sont appliquées métal sur métal ou émail sur émail. (Quand il s'agit d'autres pièces que les pièces honorables, on a les armes à enquerre.)
COÛT (koû) n. m. Ce qu'une chose coûte.
COÛTANT [tan] (prix). Ce qu'un objet a coûté.
COUTEAU (tô) n. m. (lat. cultellus). Instrument tranchant, composé d'une lame et d'un manche : Ravaillac tua Henri IV d'un coup de couteau. Fig. Le couteau sur la gorge, dans un pressant danger. Couteau à papier, lame de bois, d'os, d'écaillé, etc., pour couper le papier. Arête de prisme triangulaire, supportant le fléau d'une balance. Coquillage du genre solen, qui ressemble à un couteau fermé. (V. la planche mollusques.)
COUTELAS (la) n. m. Epée courte et large, qui ne tranche que d'un côté. Grand couteau de cuisine.
COUTELIER (li-é) n. m. Celui qui fabrique, vend des couteaux et autres instruments tranchants.
COUTELLERIE (tè-le-rî) n. f. Art, atelier, commerce ou marchandises du coutelier : la coutellerie de Thiers est renommée.
COÛTER (té) v. n. Etre acheté au prix de : le diamant coûte fort cher. Fig. Etre cause de quelque perte, de souci, de peine : les promesses ne coûtent rien. V. a. Causer, occasionner : coûter de la peine. Absol. Etre pénible : aveu qui coûte. Impersonnell. : il en coûte de, il m'en coûte de. Coûter la vie, causer la mort. Coûte que coûte, à tout prix.Beaucoup de grammairiens font varier au figuré le participe passé de ce verbe : les peines que cela m'a coûtées. Le dictionnaire de l'Académie n'approuve point cet usage.
COÛTEUSEMENT (teu-ze-man) adv. D'une manière coûteuse.
COÛTEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Qui coûte : les procès sont toujours coûteux.
COUTIL (ti) n. m. Toile croisée et serrée, en fil ou en coton : pantalon de coutil.
COUTRE n. m. Fer tranchant de la charrue; Merlin à fendre le bois.
COUTRIER (tri-é) n. m. Charrue sans avant-train.
COUTUME n. f. (lat. consuetudo). Habitude, usage : chaque pays a ses coutumes. Avoir coutume de, faire habituellement. Droit coutumier : la coutume a longtemps régi le centre et le nord de la France. Loc. adv. De coutume, habituellement.
COUTUMIER (mi-é), ÈRE adj. Qui a coutume de faire une chose : être coutumier d'un fait. Ce que l'on fait d'habitude : nos travaux coutumiers. Droit coutumier, autrefois, loi non écrite,mais consacrée par l'usage. N. m. Recueil de ces lois.
COUTURE n. f. Art ou action de coudre. Assemblage de deux choses cousues. Cicatrice. Fam. Sur toutes les coutures, de tous les côtés. Loc.adv. A plate couture, complètement : être battu à plate couture.
COUTURER (ré) v. a. Couvrir de coutures, de cicatrices.
COUTURIER (ri-é) n. m. Ouvrier qui coud. Tailleur pour dames : les grands couturiers.
COUTURIÈRE n. f. Ouvrière en couture. Celle qui fait les vêtements de femme.
COUVAIN (vin) n. m. Œufs des insectes qui, comme les abeilles, vivent en société.
COUVAISON (vè-zon) n. f. Temps pendant lequel un oiseau couve ses œufs pour les faire éclore : la couvaison de la poule dure 21 jours.
COUVÉE (vé) n. f. Tous les œufs qu'un oiseau couve en même temps. Les petits qui en proviennent : la perdrix, dit-on, attire sur elle l'attention du chasseur pour l'éloigner de sa couvée. Fig. et fam. Toute une famille.
COUVENT (van) n. m. (du lat. conventus, assemblée). Maison de religieux, de personnes qui l'habitent. Entrer au couvent, entrer en religion. Pensionnat de jeunes filles, dirigé par des religieuses.
COUVER (vé) v. a. (du lat. cubare, être couché). Se tenir sur ses œufs pour les faire éclore. Fig. Entretenir, préparer : couver une trahison. Avoir à l'état latent : couver une maladie. Couver des yeux, regarder avec affection ou convoitise. V. n. Subsister à l'état presque latent : le feu couve sous la cendre. Se préparer : c'est un complot qui couve.
COUVERCLE (vèr-kle) n. m. (du lat. cooperire, couvrir). Ce qui sert à couvrir un pot, un coffre, etc.
COUVERT (vèr) n. m. Tout ce dont on couvre une table à manger : mettre le couvert. Cuiller et fourchette : un couvert d'argent. Logement : le vivre et le couvert. Enveloppe, adresse d'un paquet : cela est arrivé sous le couvert du ministre. Fig. : sous le couvert de la loi, il s'accomplit de réelles injustices. Loc. adv. A couvert, à l'abri.
COUVERT (vèr), E adj. Muni d'un couvercle ou d'un toit. Excusé, justifié : un inférieur est couvert par les ordres qu'il a reçus. Chargé de : arbre couvert de fruits. Fig. : couvert de honte, d'applaudissements. Vêtu : en hiver, il faut être bien couvert. Qui garde sa coiffure sur sa tête : rester couvert. Mar. Batterie couverte, comprise entre deux ponts, protégée. Boisé : pays couvert. Mots couverts, qui laissent deviner ce qu'on ne dit pas : parler à mots couverts. Temps couvert, nuageux. Ant. Découvert.
COUVERTE (vèr-te) n. f. Email qui recouvre la faïence, la porcelaine : c'est sur la couverte que l'on peint.
COUVERTURE (vèr) n. f. Linge, drap, tissu, etc., servant à couvrir : la couverture d'un lit. Toiture. Prétexte : sous couverture de dévouement. Bourse. Garantie fournie par la personne qui donne un ordre.
COUVERTURIER (vèr-tu-ri-é) n. m. Fabricant ou marchand de couvertures de lit.
COUVET (vê) n. m. Pot tenant lieu de chaufferette.
COUVEUSE (veu-ze) n. f. Poule qui couve, que l'on garde pour couver. Appareil pour incubation artificielle. Appareil où sont maintenus quelque temps, à une température convenable, les enfants nés avant terme : les couveuses ont sauvé un grand nombre d'enfants débiles.
COUVI adj. m. Se dit d'un œuf à demi couvé ou gâté : des œufs couvis.
COUVOIR n. m. Syn. de couveuse artificielle.
COUVRE-CHEF (chèf') n. m. Fam. Bonnet, chapeau. Pl. des couvre-chefs.
COUVRE-FEU n. m. invar. Coup de cloche qui indiquait jadis le moment de rentrer chez soi et d'éteindre lumière et feu. Ustensile dont on couvre le feu.
COUVRE-JOINT (join) n. m. Ciment dont on remplit les joints. Languette de bois dont on recouvre les joints. Pl. des couvre-joints.
COUVRE-LIT (li) n. m. Sorte de couverture légère, dont on recouvre un lit. Pl. des couvre-lits.
COUVRE-LUMIÈRE n. m. Chapiteau en bois, placé anciennement sur la culasse des pièces de siège. Taquet métallique qui couvrait la lumière, tant que la pièce n'était pas fermée. Pl. des couvre-lumières. (On disait aussi cache-lumière.)
COUVRE-NUQUE n. m. Archéol. Partie du casque qui couvrait la nuque. Auj., pièce de toile de drap, etc., qui s'adapte à un képi, à une casquette, pour préserver le cou et la nuque du soleil ou de la pluie. Pl. des couvre-nuques.
COUVRE-PIEDS ou, d'après l'Acad., COUVRE-PIED (pi-é) n. m. Petite couverture pour les pieds. Couverture de parade d'un lit. Pl. des couvre-pieds.
COUVRE-PLAT (pla) n. m.  Couvercle de plat. Pl. des couvre-plats.
COUVREUR n. m. Ouvrier dont le métier est de couvrir les maisons.
COUVRIR v. a. (lat. cooperire. — Je couvre, nous couvrons. Je couvrais. Je couvris. Je couvrirai. Je couvrirais. Couvre, couvrons, couvrez. Que je couvre. Que je couvrisse. Couvrant. Couvert, e.) Mettre une chose sur une autre pour la cacher, la conserver, l'orner, etc. Mettre une chose en grande quantité sur une autre : couvrir de fleurs. Fig. Combler, accabler : couvrir d'éloges. Vêtir : couvrir chaudement ses enfants. Défendre, protéger : couvrir une place. Cacher : couvrir ses projets. Excuser, justifier : couvrir une faute ; couvrir un subordonné. Effacer, réparer : le regret ne couvre pas le mal. Compenser, contre-balancer : les recettes couvrent les dépenses. Couvrir une enchère, en mettre une plus forte. Se couvrir v. pr. Se vêtir. Mettre son chapeau. Fig. : se couvrir de gloire, de honte. Le ciel se couvre, s'obscurcit. Se couvrir de sang, tuer beaucoup. Escr. Conserver une garde qui protège. Se ménager une protection. Ant. Découvrir.
COVENANT (nan) n. m. (du lat. conventus, alliance). Ligue formeée chez les Ecossais, en 1538, pour la conservation de leur culte national. V. Part. hist.
COVENANTAIRE (tè-re) n. m. Adhérent du covenant.
COVENDEUR (van) n. m. Celui qui vend conjointement avec un autre un objet qui leur est commun.
COWPOX (kaou-poks) n. m. (angl. cow, vache, et pox, vérole). Maladie éruptive des vaches qui, inoculée à l'homme, le vaccine contre la variole.
COXAL (kok-sal), E, AUX adj. (du lat. coxa, hanche). Qui a rapport à la hanche : os coxal.
COXALGIE (kok-sal-jî) n. f. (lat. coxa, hanche, et gr. algos, douleur). Arthrite tuberculeuse de la hanche : la mauvaise hygiène prépare la coxalgie.
COXALGIQUE (kok-sal) adj. Qui tient de la coxalgie. N. Qui est atteint de coxalgie.
COYOTE (ko-io-te) n. m. Loup américain.
CRABE n. m. (lat. carabus). Genre principal des crustacés décapodes, dont la plupart des espèces, notamment le crabe-tourteau et le crabe-araignée, sont comestibles.
CRABIER (bi-é) adj. et n. m. Nom vulgaire de plusieurs mammifères et d'oiseaux qui vivent de crabes
CRAC (krak') interj. qui exprime le bruit d'une chose dure ou sèche, qui se rompt, ou la soudaineté : crac ! le voilà parti.
CRACHAT (cha) n. m. Matière muqueuse que l'on crache. Plaque des degrés supérieurs d'un ordre de chevalerie.
CRACHEMENT (man) n. m. Action de cracher.
CRACHER (ché) v. a. Lancer hors de la bouche : cracher du sang. Fig. : cracher des injures. V. n. Eclabousser, faire jaillir : plume qui crache. Mar. Sortir des joints : calfatage qui crache. Tout craché, très ressemblant à : cet enfant est son père tout craché.
CRACHEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui crache fréquemment.
CRACHOIR n. m.  Récipient dans lequel on crache.
CRACHOTEMENT (man) n. m. Action de crachoter.
CRACHOTER (té) v. a. Cracher souvent, et peu à la fois.
CRACOVIEN, ENNE (vi-in, è-ne) adj. et n. De Cracovie. N. f. Danse polonaise, vive et légère.
CRAIE (krè) n. f. (lat. creta). Carbonate de chaux tendre et blanc : les caves champenoises sont creusées dans la craie. Petit bâton de cette substance dont on se sert pour écrire sur un tableau noir, etc.
CRAINDRE (krin-dre) v. a. (Je crains, nous craignons. Je craignais. Je craignis. Je craindrai. Je craindrais. Crains, craignons, craignez. Que je craigne, que nous craignions. Que je craignisse. Craignant. Craint, e.) Redouter, appréhender : je crains qu'il ne s'en repente. Je ne crains pas qu'il s'en repente. Ant. Désirer, souhaiter ; braver, affronter.
CRAINTE (krin-te) n. f. Peur, appréhension : la crainte est mauvaise conseillère. De crainte que loc. conj. ; veut le subjonctif avec ne : fuyez de crainte qu'on ne vous voie. Ant. Désir, souhait; assurance, hardiesse, témérité.
CRAINTIF, IVE (krin) adj. Sujet à la crainte, timide : le lièvre est très craintif. Ant. Hardi, crâne.
CRAINTIVEMENT (krin, man) adv. Avec crainte.
CRAMBÉ ou CRAMBE (kran-be) n. m. Genre de crucifères dont les jeunes pousses sont alimentaires.
CRAMOISI (si), E adj. (ar. karmesi). D'un rouge foncé : teint cramoisi. N. m. Le rouge foncé.
CRAMPE (kran-pe) n. f. Contraction convulsive et douloureuse de certains muscles. Crampes d'estomac, tiraillements douloureux dans cet organe. Sorte de crampon.
CRAMPON (kran) n. m. Pièce de métal recourbée, servant à lier, à retenir ou à saisir fortement. Bouts recourbés des fers d'un cheval. Racine adventive : les crampons du lierre. Fig. et fam. Personne d'une importunité tenace.
CRAMPONNER (kran-po-né) v. a. Attacher avec un crampon. Pop. Retenir indiscrètement, importuner : cramponner quelqu'un. Se cramponner v. pr. S'accrocher. Fig. S'attacher fortement.
CRAMPONNET (kran-po-né) n. m. Petit crampon. Pièce de fer dans laquelle se meut le pêne d'une serrure.
CRAN n. m. Entaille dans un corps dur pour accrocher ou arrêter. Fig. Monter, baisser d'un cran, gagner, perdre en importance ou en valeur.
CRÂNE n. m. (gr. cranion). Boîte osseuse qui contient le cerveau chez les vertébrés : le crâne humain est formeé par l'assemblage de huit os.
CRÂNE adj. et n. Fier et décidé : air crâne. Ant. Poltron, craintif, couard.
CRÂNEMENT (man) adv. D'une manière crâne.
CRÂNERIE (rî) n. f. (de crâne, adj.) Fierté, décision. Ant. Couardise, poltronnerie.
CRANIEN, ENNE (ni-in, è-ne) adj. Qui se rapporte au crâne : os crâniens.
CRANIOSCOPIE (os-ko-pî) n. f. (gr. kranion, crâne, et skopein, examiner). Science qui a pour but de déterminer, par l'inspection du crâne, les fonctions des diverses parties cérébrales.
CRANOLOGIE ou CRANIOLOGIE (jî) n. f. (gr. kranion, crâne, et logos, discours). Etude du crâne dans ses rapports avec les aptitudes et les instincts. Syn. phrénologie.
CRANOLOGIQUE ou CRANIOLOGIQUE adj. Qui a rapport à la cranologie ou craniologie.
CRAPAUD (pô) n. m. Genre d'amphibiens anoures insectivores, à formees lourdes et trapues, non venimeux : le crapaud est un insectivore très utile dans les jardins. Fig. Laid comme un crapaud, très laid. Avaler un crapaud, faire une chose très pénible. Crapaud volant, engoulevent. Mob. Petit fauteuil évasé et bas. Adjectiv. : un fauteuil crapaud. Vétér. Ulcère de la sole et de la fourchette du cheval.
CRAPAUDIÈRE (pô) n. f. Lieu plein de crapauds ; lieu humide et sale.
CRAPAUDINE (pô) n. f. Dent pétrifiée, que l'on croyait être une pierre provenant de la tête des crapauds. Plante vulnéraire qui croît dans les lieux incultes. Plaque métallique percée, ou grille, qui, à l'entrée d'un tuyau, arrête les ordures. Soupape de baignoire. Godet de fer qui reçoit le gond d'une porte. Pièce dans laquelle tourne un pivot vertical. Cuis. A la crapaudine, manière d'accommoder les jeunes poulets, les pigeons.
CRAPOUSSIN (pou-sin), E n. Pop. Personne de petite taille et contrefaite.
CRAPULE n. f. (lat. crapula, ivresse). Vile débauche : vivre dans la crapule. Gens crapuleux : fréquenter la crapule.
CRAPULER (lé) v. n. Vivre dans la crapule. (Peu us.)
CRAPULEUSEMENT (leu-ze-man) adv. D'une manière crapuleuse.
CRAPULEUX, EUSE (leû, eu-ze) adj. Qui se plaît dans la crapule : mœurs crapuleuses.
CRAPULOS (loss) n. m. Pop. Cigare d'un sou.
CRAQUE (kra-ke) ou CRAQUERIE (ke-rî) n. f. Fam. Mensonge, hâblerie : conter des craques.
CRAQUELAGE (kra-ke) n. m. Fabrication de la porcelaine craquelée.
CRAQUELÉ, E (kra-ke) adj. Dont l'émail est fendillé, en parlant d'une poterie. N. m. : du craquelé.
CRAQUELER (ke-lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : il craquelle.) Fendiller la glaçure : craqueler de la porcelaine.
CRAQUELIN (kra-ke) n. m. Biscuit sec, qui craque sous la dent. Fig. et fam. Homme chétif, faible.
CRAQUELURE (kra-ke) n. f. Fendillement du vernis et de la couleur.
CRAQUEMENT (ke-man) n. m. Bruit sec que font certains corps en se rompant, etc.
CRAQUER (kra-ké) v. n. Produire un bruit sec en éclatant, en se déchirant, etc. Fig. et fam. Etre ébranlé : les vieux systèmes craquent.
CRAQUÈTEMENT (kè-te-man) n. m. Petit craquement. Convulsion dans les muscles de la mâchoire, qui fait craquer les dents. Cri de la cigogne.
CRAQUETER (ke-té) v. n. (Prend deux t devant une syllabe muette : il craquette.) Craquer souvent et à petit bruit. Se dit aussi du cri de certains oiseaux : la cigogne craquette.
CRAQUEUR, EUSE (kra-keur, eu-ze) n. Pop. Menteur, hâbleur.
CRASE (kra-ze) n. f. Contraction dans laquelle le son des voyelles contractées disparaît et se trouve remplacé par un autre. Ex. : du pour de le. Mélange normal des parties constituant les liquides dans l'économie animale. Ant. Diérèse.
CRASSANE (kra-sa-ne) ou CRESANE (za-ne) n. f. Espèce de poire fondante très estimée.
CRASSE (kra-se) n. f. (du lat. crassus, épais). Ordure qui s'amasse peu à peu sur la peau, les vêtements, etc. Fig. Basse extraction, misère. Scorie, écume des métaux en fusion. Fig. Avarice sordide. Pop. Mauvais tour, vilenie : faire une crasse à quelqu'un.
CRASSE (kra-se) adj. f. (du lat. crassus, épais). Grossière, sordide, épaisse : ignorance crasse.
CRASSER (kra-sé) v. a. Remplir de crasse. Se crasser v. pr. Se couvrir de crasse.
CRASSEUX, EUSE (kra-seû, eu-ze) adj. Couvert de crasse : chapeau crasseux. Fig. Très avare : homme crasseux. Substantiv. : un crasseux.
CRASSULE (kra-su-le) n. f. Genre de plantes grasses ornementales, à belles fleurs rouges.
CRATÈRE n. m. (du lat. crater, vase à boire). Coupe à deux anses, où les anciens servaient le vin. Ouverture d'un volcan : le lac Pavin est un cratère qui s'est empli d'eau. Orifice d'un fourneau de verrerie.
CRAVACHE n. f. Houssine de cuir tressé, etc., dont se servent les cavaliers.
CRAVACHER (ché) v. a. Frapper avec la cravache.
CRAVATE n. m. et adj. (pour croate.) Cheval de Croatie. Sous l'ancienne monarchie, Régiment de cavalerie légère, d'origine étrangère et dont l'uniformee était analogue à celui des hussards.
CRAVATE (dér. du précéd.) n. f. Morceau d'étoffe qui se noue autour du cou ou à la hampe d'un drapeau, etc. Mar. Cordage fort. Cravate de chanvre, la corde de la potence.
CRAVATER (té) v. a. Mettre, arranger une cravate à : cravater un enfant.
CRAYEUX, EUSE (krè-ieû, eu-ze) adj. De la nature de la craie : sol crayeux.
CRAYON (kré-ion) n. m. (de craie). Sorte de marne. Substance terreuse ou métallique, pour tracer des lignes, dessiner, etc. : crayon de graphite. Gaine enveloppant cette substance. Fig. Dessin au crayon : des crayons comiques. Manière de dessiner : avoir le crayon moelleux.
CRAYONNER (krè-io-né) v. a. Dessiner avec un crayon. Esquisser : crayonner à la hâte un croquis.
CRAYONNEUR (krè-io-neur) n. m. Mauvais dessinateur. (Peu us.)
CRAYONNEUX, EUSE (krê-io-neû, eu-ze) adj. De la nature du crayon.
CRÉANCE n. f. (du lat. credere, croire). Croyance, foi : cela ne mérite aucune créance. Donner créance, rendre croyable. Crédit, confiance : perdre toute créance. Droit que l'on a d'exiger quelque chose de quelqu'un : bonne, mauvaise créance. Titre qui établit ce droit : créance hypothécaire, chirographaire. Lettres de créance, Lettres que remet un diplomate, à son arrivée, au chef du gouvernement auprès duquel il est accrédité. Ant. Dette.
CRÉANCIER (si-é), ÈRE n. A qui l'on doit. Ant. Débiteur.
CRÉATEUR, TRICE n. (lat. creator, trix). Qui crée. Inventeur, premier auteur. Absol. Le Créateur, Dieu. Adjectiv. : génie créateur. Ant. Destructeur.
CRÉATION (si-on) n. f. Action de créer. L'univers, l'ensemble des êtres créés. Fondation, établissement : création d'emplois, de rentes, etc. Invention, production : les créations du génie, de la mode. Action, pour un artiste dramatique ou lyrique, de jouer, de chanter le premier un rôle. Ce rôle lui-même. Ant. Destruction, anéantissement.
CRÉATURE n. f. (lat. creatura). Tout être créé. L'homme, par opposition à Dieu. Personne méprisable. Fig. Protégé : les créatures du ministre.
CRÉCELLE (sè-le) n. f. Moulinet de bois très bruyant, qui, dans certains pays, remplace la cloche, le jeudi et le vendredi de la semaine sainte. Jouet analogue. Fig. Personne bavarde : quelle crécelle ! Voix de crécelle, criarde.
CRÉCERELLE (rè-le) n. f. Oiseau de proie du genre faucon, appelé aussi communément émouchet.
CRÈCHE n. f. Mangeoire pour bestiaux. Mangeoire de ce genre où fut déposé Jésus naissant. Berceau. Asile où l'on reçoit pendant le jour les enfants pauvres âgés de moins de deux ans.
CRÉCY n. f. Variété de carotte très estimée, originaire de Crécy (Somme.)
CRÉDENCE (dan-se) n. f. (ital. credenza). Table pour poser les burettes, le bassin, etc., qui servent à la messe. Meuble de salle à manger, où sont déposés les objets qui doivent servir pendant le repas.
CRÉDENCIER (dan-si-é) n. m. Préposé à la distribution des vivres, dans un établissement public.
CRÉDIBILITÉ n. f. (du lat. credibilis, croyable). Raison qui détermine la croyance.
CRÉDIRENTIER (ranti-é), ÈRE n. et adj. Qui a des rentes à son crédit.
CRÉDIT (di) n. m. (du lat. credere, croire). Réputation de solvabilité. Délai pour le payement : avoir deux mois de crédit ; acheter à crédit. Com. Partie d'un compte où l'on écrit sous le nom de quelqu'un ce qui lui est dû par le commerçant, ce qu'on a reçu de lui. Ouvrir un crédit à quelqu'un, l'autoriser à prendre à une caisse l'argent dont il aura besoin. Fig. Autorité, considération : avoir du crédit. Fin. Sommes qui peuvent être dépensées en vertu de la loi du budget. Crédit foncier, établissement qui, sous le surveillance de l'Etat, prête, sur immeubles, des sommes remboursables à longs termes, au moyen d'annuités calculées de manière qu'au terme fixé, l'emprunteur ait acquitté capital et intérêts.
CRÉDITER (di-té) v. a. Inscrire au compte de quelqu'un ce qu'on lui doit. Autoriser à prendre chez un banquier, etc. Ant. Débiter.
CRÉDITEUR n. m. Celui qui a des sommes portées à son crédit sur des livres de commerce.
CREDO (cré) n. m. invar. (m. lat. signif. je crois). Premier mot du Symbole des apôtres, qui sert à le désigner. Fig. Les principes sur lesquels on base ses opinions, sa conduite : c'est mon credo politique.
CRÉDULE adj. (lat. credulus). Qui croit facilement : esprit crédule. Ant. Défiant, incrédule, sceptique.
CRÉDULEMENT (man) adv. Avec crédulité.
CRÉDULITÉ n. f. Trop grande facilité à croire. Ant. Incrédulité, scepticisme.
CRÉER (kré-é) v. a. (lat. creare). Produire une chose, un être qui n'existait pas : l'homme ne peut rien créer ni rien anéantir. Engendrer. Fig. Inventer : créer un mot. Fonder : créer une académie. Constituer : créer une rente. Théât. Créer un rôle, faire une création. V. ce mot. Ant. Abolir, détruire, anéantir.
CRÉMA n. f. (du lat. cremare, brûler). Résultat de l'oxydation du fer dans le fourneau.
CRÉMAILLÈRE (ma, ll mll.) n. f. Instrument de cuisine, en fer et à crans, qu'on fixe a la cheminée pour suspendre les marmites, chaudrons, etc. Pendre la crémaillère, donner un repas pour fêter son installation dans un nouveau logement. Méc. et Horlog. Pièce munie de crans, et servant à supporter, arrêter, etc.
CRÉMAILLON (ma, ll mll.) n. m. Petite crémaillère attachée à la grande.
CRÉMANT adj. m. Se dit d'un vin de Champagne qui se couvre d'une mousse légère et peu abondante.
CRÉMATION (si-on) n. f. (du lat. cremare, brûler). Action de détruire par le feu, spécialem., de brûler les cadavres humains : la crémation était habituelle dans la Grèce primitive.
CRÉMATOIRE adj. Qui se rapporte à la crémation : four crématoire.
CRÈME n. f. Matière grasse qui s'élève au-dessus du lait : c'est en battant la crème qu'on fabrique le beurre. Mets fait ordinairement de lait, d'œufs et de sucre : crème à la vanille. Liqueur extraite de certaines plantes. Fig. Le meilleur d'une chose : la crème des honnêtes gens.
CRÉMENT (man) n. m. (lat. crementum, accroissement). Nombre de syllabes qu'un nom déclinable a de plus à ses autres cas qu'au nominatif.
CRÉMER (mé) v. n. (Se conj. comme accélérer.) Se couvrir de crème, en parlant du lait : en été, le lait crème plus vite qu'en hiver. V. a. Incinérer.
CRÉMERIE (rî) n. f. Endroit où l'on vend du laitage, des œufs, etc.
CRÉMEUX, EUSE (meû, eu-ze) adj. Qui contient beaucoup de crème : lait crémeux.
CRÉMIER (mi-é), ÈRE n. Qui vend de la crème, du lait, du fromage, etc.
CRÉMONE n. f. Espèce d'espagnolette pour la fermeture des croisées.
CRÉNAGE n. m. Action de créner.
CRÉNEAU (nô) n. m. Vide dentelant le sommet d'une tour, d'une citadelle. (V. château.) Ouverture dans une muraille pour permettre de tirer à couvert.
CRÉNELAGE n. m. Cordon fait sur l'épaisseur d'une pièce de monnaie. Grènetis.
CRÉNELÉ, E adj. Muni de créneaux. Blas. Se dit de toute pièce héraldique découpée en créneaux, quand ceux-ci sont tournés vers le chef de l'écu. Bot. et Zool. Pourvu de crénelures sur les bords.
CRÉNELER (lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : il crénelle.) Faire des créneaux, des dents, etc. : créneler un mur. Créneler une pièce de monnaie, faire un cordon sur son épaisseur.
CRÉNELURE n. f. Dentelure faite en créneaux.
CRÉNER (né) v. a. (Se conj. comme accélérer.) Impr. Marquer d'un cran, d'une entaille, la tige d'une lettre, d'une interligne.
CRÉOLE adj. et n. (espagn. criollo). Personne de pure race blanche, née aux colonies : Joséphine de Beauharnais était une créole de la Martinique. Accent créole, accent des créoles (prononçant à peine les r.) N. m. Patois des nègres aux colonies, formeé de mots français vieillis ou défigurés et de mots empruntés un peu à toutes les langues étrangères.
CRÉOPHAGE n. (gr. kreas, kreôs, chair, et phagein, manger). Qui se nourrit de chair.
CRÉOPHAGIE (fa-jî) n. f. (de créophage). Habitude de se nourrir de chair.
CRÉOSOTAGE (kré-o-zo) n. m. Action de créosoter le bois pour le rendre résistant à l'humidité.
CRÉOSOTE (kré-o-zo-te) n. f. Liquide incolore, d'odeur forte, antiseptique, caustique, extrait du goudron de hêtre par distillation, et préconisé contre la tuberculose, le mal de dents, etc.
CRÉOSOTER (kré-o-zo-té) v. a. Injecter le bois de créosote : créosoter les poteaux télégraphiques.
CRÊPAGE n. m. Action d'apprêter le crêpe et autres tissus analogues. Action de crêper les cheveux.
CRÊPE n. m. (du lat. crispus, frisé). Etoffe claire de soie crue, de laine fine. Crêpe de Chine, crêpe de soie plus épais que le crêpe ordinaire, et dont on fait des écharpes, des châles, etc. Morceau noir de cette étoffe, qu'on porte en signe de deuil. N. f. Galette légère de blé ou de sarrasin, frite à la poêle.
CRÊPÉ n. m. Petite touffe de cheveux que les dames ajoutent à leur chevelure.
CRÉPELU, E adj. Ondulé.
CRÉPELURE n. f. Etat des cheveux crépelus.
CRÊPER (pé) v. a. Friser en manière de crêpe : crêper une étoffe. Se crêper v. pr. Devenir crêpé. Pop. Se crêper le chignon, se prendre aux cheveux.
CRÉPI n. m. Couche de plâtre ou de mortier non lissé sur un mur.
CRÉPINS n. m. pl. Outils et marchandises servant au métier de cordonnier. (V. Saint-Crépin.)
CRÉPINE n. f. Frange tissue et ouvragée par le haut. Vase percé de trous, servant à arrêter les corps étrangers à l'ouverture d'un tuyau.
CRÉPINETTE (nè-te) n. f. Saucisse plate. Bot. Nom vulgaire de la renouée.
CRÉPINIER (ni-é) n. m. Passementier qui faisait des crépines.
CRÉPIR v. a. Enduire d'un crépi : crépir un mur.
CREPISSAGE (pi-sa-je) n. m. Action de crépir.
CRÉPISSURE (pi-su-re) n. f. Le crépi d'une muraille. Etat de la muraille crépie.
CRÉPITANT (tan), E adj. Qui produit un bruit de crépitation : le râle crépitant de la pneumonie.
CRÉPITATION (si-on) n. f. Bruit d'une flamme vive qui pétille, ou du sel jeté sur le feu. Chir. Bruit de deux fragments d'os fracturé. Méd. Bruit anormal de l'air dans la poitrine.
CRÉPITEMENT (man) n. m. Action de crépiter.
CRÉPITER (té) v. n. (du lat. crepitare, faire du bruit). Produire une crépitation : la fusillade crépite.
CRÉPON n. m. Sorte de gros crêpe.
CREPS (krèps) n. m. Sorte de crépon.
CRÉPU, E adj. Court et frisé : les nègres ont les cheveux crépus. A bords ondulés : feuille crépue.
CRÊPURE n. f. Action de crêper.
CRÉPUSCULAIRE (pus-ku-lè-re) adj. Qui appartient au crépuscule. Animaux crépusculaires, qui ne sortent qu'au crépuscule. Papillons crépusculaires, une des trois grandes familles de papillons.
CRÉPUSCULE (pus-ku-le) n. m. (lat. crepusculum). Lumière qui précède le soleil levant (on dit plutôt aurore), ou suit le soleil couchant jusqu'à la nuit close : le crépuscule de la nuit. Fig. Déclin : le crépuscule de la vie.
CRESCENDO (krès-chindo) n. m. invar. (mot ital. qui signifie en renforçant). Augmentation graduée des sons. Adv. En croisssant : son mal va crescendo.
CRESSON (krè-son) n. m. Genre de crucifères, antiscorbutique et dépuratif, qui croît dans les eaux courantes. Cresson alénois, sorte de cresson des jardins, qui sert à assaisonner les salades.
CRESSONNIÈRE (krè-so-ni-è-re) n. f. Bassin où l'on fait croître le cresson.
CRÉTACÉ, E adj. (du lat. creta, craie). De la nature de la craie : terrain crétacé.
CRÊTE n. f. (lat. crista). Excroissance charnue, rouge et dentelée, qui vient sur la tête des gallinacés : la crête du coq. Cime : la crête d'une montagne. Parapet d'une fortification. Levée de terre au bord d'un fossé. Faîte d'un toit, chaperon d'un mur. Saillie d'un os, d'un objet. Passementerie à dents. Mar. Crête d'une lame, son sommet frangé.
CRÊTÉ, E adj. Qui a une crête.
CRÊTE-DE-COQ n. f. Bot. Plante des prés, belle variété d'amarante. Pl. des crêtes-de-coq.
CRÉTELER (lé) v. n. (Prend deux l devant une syllabe muette : elle crételle.) Crier, en parlant de la poule qui vient de pondre.
CRÉTELLE (tè-le) n. f. Genre de graminées très abondantes dans les prés, et constituant un excellent fourrage.
CRÉTIN, E n. Personne idiote, rachitique et souvent goitreuse. Fig. Personne stupide.
CRÉTINISER (ni-zé) v. a. Fam. Rendre crétin, stupide.
CRÉTINISME (nis-me) n. m. Etat du crétin. Vice de conformeation des crétins : le crétinisme coïncide en général avec le goitre. Fig. Imbécillité.
CRÉTOIS, OISE (toi, oi-ze) adj. et n. De la Crète.
CRETONNE (to-ne) n. f. (de Creton, premier fabricant de cette toile.) Toile blanche très forte, de chanvre et de lin.
CRETONS n. m. pl. Résidu de la fonte des graisses d'animaux mis en pains pour la nourriture des chiens.
CREUSAGE (kreu-za-je) ou CREUSEMENT (kreu-ze-man) n. m. Action de creuser.
CREUSER (kreu-zé) v. a. Rendre creux : creuser une pierre. Faire une cavité : creuser un puits. Fig. Approfondir : creuser un sujet. Donner de l'appétit : la chasse creuse l’estomac.
CREUSET (kreu-zè) n. m. Vase de terre, de fer. de platine, pour faire fondre ou calciner certaines substances. Partie inférieure d'uu haut fourneau. Fig. Epreuve : le creuset de l'expérience.
CREUX, EUSE (kreû, eu-ze) adj. Qui a une cavité intérieure : arbre creux. Profond : puits creux. Projectile creux, obus, bombes. Fig. Esprit creux, vide. Tête creuse, sans jugement. Raisonnement creux, peu solide. Avoir le ventre creux, avoir faim. N. m. Cavité. Partie concave : le creux de la main. Moule pour imprimer ou mouler en relief. Avoir un bon creux, avoir une forte voix de basse. Creux sur quille, une des principales dimensions d'un navire. Ant. Bombé, convexe, renflé. Proéminent, saillant.
CREVAISON (vè-zon) n. f. Fam. Action de crever : la crevaison d'un pneumatique.
CREVASSE (va-se) n. f. (rad. crever). Fente, déchirure : les crevasses des glaciers sont dangereuses à franchir. Gerçure qui survient à la peau, surtout aux mains, chez l'homme, et au paturon, chez les solipèdes.
CREVASSER (va-sé) v. a. Faire des crevasses : le froid crevasse les mains. V. n. et Se crevasser v. pr. : ce mur crevasse ou se crevasse.
CREVÉ n. m. (de crever). Pop. Homme sans forces. Mod. Ouverture aux manches d'un vêtement, laissant voir la doublure. Petit crevé, élégant, oisif et ridicule.
CRÈVE-CŒUR n. m. invar. Grand déplaisir. Douleur mêlée de dépit.
CREVER (vé) v. a. (lat. crepare. — Prend un è ouvert devant une syllabe muette : il crèvera.) Faire éclater : le torrent a crevé la digue. Percer : on lui creva les yeux. Fig. Cela crève les yeux, c'est de toute évidence. Se dit aussi d'une chose qu'on a devant soi et qu'on ne voit pas. Crever un cheval, le fatiguer jusqu'à ce qu'il tombe épuisé. V. n. Se rompre : la veine crève. Mourir, en parlant des animaux. Fig. Crever d'orgueil, de dépit, en être rempli. Crever de faim, de soif, avoir très faim, très soif. Crever de rire, rire aux éclats.
CRÈVE-TONNEAU (to-nô) n. m. invar. Appareil imaginé par Pascal, pour vérifier les lois de la pression des liquides sur les parois.
CREVETTE (vè-te) n. f. (lat. carabus). Nom vulgaire de plusieurs espèces de crustacés (salicoque, crevette grise, palémon, crevette bouquet.)
CRÈVE-VESSIE (vè-sî) n. m. invar. Appareil destiné à mettre en évidence la pression atmosphérique. — Cet appareil se compose d'un manchon de verre placé sur la platine de la machine pneumatique, l'extrémité libre étant fermée à l'aide d'une membrane de vessie fortement tendue et parfaitement liée sur les bords. Lorsqu'on fait le vide à l'intérieur du manchon, la pression extérieure de l'air, n'étant plus contrebalancée par la pression intérieure, fait éclater la membrane.
CRI n. m. Eclat de voix poussé avec effort : les cris des marchands. Mots prononcés en criant : au cri de vive la France ! Cri d'armes, de guerre, devise qui se mettait au-dessus des armoiries. Fig. Mouvement intérieur : le cri de la conscience, de la nature. Plainte : le cri des opprimés. Opinion générale : le cri public. Voix propre à chaque animal. Bruit aigre : le cri de la lime. A cor et à cri loc. adv. V. cor.
CRIAGE n. m. Annonce faite en criant. (Peu us.)
CRIAILLEMENT (kri-a, ll mll., e-man) n. m. Cri ou bruit désagréable. Discussion.
CRIAILLER (kri-a, ll mll., é) v. n. Fam. Crier beaucoup, désagréablement, et mal à propos.
CRIAILLERIE (kri-a, ll mll., e-rî) n. f. Fam. Cris fréquents, désagréables, et sans sujet.
CRIAILLEUR, EUSE (kri-a, ll mll., eu-ze) adj. Fam. Qui ne fait que criailler.
CRIANT (kri-an), E adj. Qui crie. Fig. Révoltant : injustice criante.
CRIARD (kri-ar), E n. Qui crie, qui fait beaucoup de bruit : les criards font généralement peu de besogne. Adjectiv. Qui crie souvent sans motif : femme criarde. Aigu : voix criarde. Dettes criardes, menues dettes pour fournitures, aliments, etc. Couleurs criardes, qui choquent la vue. Ant. Silencieux. Doux, harmonieux.
CRIBLAGE n. m. Action de passer au crible : le criblage des grains. Triage mécanique du minerai.
CRIBLE n. m. (lat. cribrum). Instrument percé de trous, pour nettoyer et trier le grain.
CRIBLER (blé) v. a. Nettoyer le grain avec le crible. Fig. Etre criblé de blessures, en avoir le corps couvert. (On dit aussi criblé de dettes.)
CRIBLEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui crible.
CRIBLEUX (bleû) ou CRIBREUX, EUSE (breû, eu-ze) adj. Percé de trous comme un crible.
CRIBLURE n. f. Reste du grain criblé.
CRIC (kri) n. m. (onomat.) Machine à crémaillère et à manivelle, servant à soulever les fardeaux.
CRIC (krik') interj. (onomat.). Exclamation servant à exprimer le bruit d'une chose qu'on déchire ou qui se rompt. (Se joint souvent au mot crac : cric crac !)
CRICKET (kri-kè) n. m. (mot angl.). Jeu de balle anglais qui se joue avec des battes de bois.
CRI-CRI n. m. (onomat.). Nom vulgaire du grillon. Pl. des cri-cri.
CRID (krid) n. m. V. criss.
CRIÉE (kri-é) n. f. Vente publique aux enchères : acheter à la criée. Vente par autorité de justice.
CRIER (kri-é) v. n. (lat. quiritare. — Se conj. comme prier.) Jeter un ou plusieurs cris : crier de douleur. Parler très haut, avec chaleur : crier au secours. Se plaindre : crier à l'injustice ; crier misère. Réprimander aigrement : crier contre le vice. Fig. Produire un bruit strident : l'essieu crie. V. a. Publier : crier une annonce. Crier une vente, proclamer les enchères. Proclamer publiquement : crier un ordre à son de trompe.
CRIERIE (kri-rî) n. f. Cris fréquents et importuns. (Peu us.)
CRIEUR, EUSE (eu-ze) n. Qui crie. Crieur public, qui proclame quelque chose en public. Qui crie ses marchandises dans les rues.
CRIME n. m. (lat. crimen). Toute violation très grave de la loi morale, religieuse ou civile, et, spécialem. infraction dont la répression est du ressort de la cour d'assises : en matière de crime, il y a prescription au bout de dix ans, en ce qui concerne l'action publique, et au bout de vingt ans en ce qui concerne la peine. Les criminels : poursuivre le crime.
CRIMINALISER (li-zé) v. a. Transformeer un procès correctionnel ou civil en un procès criminel.
CRIMINALISTE (lis-te) n. m.  Auteur qui écrit sur la criminalité : Beccaria fut un grand criminaliste.
CRIMINALITÉ n. f. Nature de ce qui est criminel. Ensemble des faits criminels dans un milieu donné : la criminalité a progressé avec l'alcoolisme.
CRIMINEL, ELLE (nèl, è-le) adj. Coupable d'un crime : homme criminel. Qui a rapport au crime : procédure criminelle. Contraire aux lois naturelles ou sociales : acte criminel. N. Personne qui a commis un crime : punir un criminel.
CRIMINELLEMENT (nè-le-man) adv. D'une manière criminelle. Devant la juridiction criminelle.
CRIN n. m. (lat. crinis). Poil long et rude, qui vient au cou et à la queue des chevaux et de quelques autres quadrupèdes. A tous crins, qui a tous ses crins, et au fig. énergique, violent. Crin végétal, fibres végétales de l'agave, du phormium tenax, etc., qui remplacent parfois le crin de cheval.
CRINCRIN n. m. (onomat.). Mauvais violon.
CRINIER (ni-é) n. m. Ouvrier qui travaille le crin.
CRINIÈRE n. f. Tout le crin du cou d'un cheval, d'un lion. Crins tombant du haut d'un casque par derrière. Fam. Longue chevelure.
CRINOLINE n. f. Etoffe de crin. Jupon fait de cette étoffe. Vaste jupon bouffant, maintenu parfois par des lames d'acier ou des baleines.
CRIQUE (kri-ke) n. f. Petite baie naturelle.
CRIQUET (kri-kè) n. m. Nom vulgaire de divers genres d'insectes orthoptères : les criquets voyageurs dévastent les cultures en Algérie. Petit cheval faible et de vil prix. Fig. Homme grêle. Pop. Petit vin.
CRISE (kri-ze) n. f. (gr. krisis ; de krinein, juger). Changement en bien ou en mal, qui survient subitement dans le cours d'une maladie : on observe des crises dans toutes les maladies aiguës. Crise de nerfs, attaque de nerfs. Fig. Moment périlleux, décisif d'une affaire : crise financière, crise ministérielle.
CRISPATION (kris-pa-si-on) n. f. (de crisper.) Contraction qui diminue l'étendue d'un objet, et en ride la surface. Contraction des muscles. Fam. Mouvement d'impatience : orateur qui donne des crispations.
CRISPER (kris-pé) v. a. (lat. crispare ; de crispus, frisé). Causer des crispations : liqueur qui crispe l'estomac. Fig. Impatienter.
CRISPIN (kris) n. m. (ital. crispino). Rôle de valet de comédie : jouer les crispins. Petit manteau a capuchon. Manchette de cuir qui s'ajoute aux gants de salle d'armes. (V. la planche escrime.)
CRISS (kriss) ou CRID (krid) n. m. (malais kris). Poignard des malais, contourné en zigzag.
CRISSEMENT (kri-se-man) n. m. Action de crisser des dents.Fig.
CRISSER (kri-sé) v. n. (onomat..) Produire un bruit aigre et agaçant avec les dents.
CRISTAL (kris-tal) n. m. (gr. krustallos). Substance minérale transparente, affectant naturellement la formee d'un polyèdre régulier ou symétrique : le cristal de roche est de la silice pure. Verre blanc très pur et très limpide : cristal de Baccarat. Objet fabriqué avec ce verre. Fig. Glace. Limpidité : cristal d'un ruisseau. Fig. et poét. : le cristal des eaux.
CRISTALLERIE (kris-ta-le-rî) n. f. Art de fabribuer des cristaux. Lieu où on les fabrique.
CRISTALLIER (kris-ta-li-é) n. m. Graveur en cristaux.
CRISTALLIN (kris-ta-lin), E adj. De la nature du cristal : corps cristallin. Clair et transparent comme le cristal : eaux cristallines. Qui appartient au cristallin : lentille, humeur cristalline. N. m. Partie lenticulaire de l'œil qui amène sur la rétine l'image des objets : la courbure du cristallin se modifie selon la distance qui sépare l'œil de l'objet considéré.
CRISTALLISABILITÉ (kris-ta-li-za) n. f. Caractère d'un corps qui peut cristalliser.
CRISTALLISABLE (kris-ta-li-za-ble) adj. Susceptible de se cristalliser : les substances cristallisables sont les plus solubles.
CRISTALLISANT (kris-ta-li-zan), E adj. Qui se cristallise. Qui détermine la cristallisation : propriétés cristallisantes.
CRISTALLISATION (kris-ta-li-za-si-on) n. f. Action de cristalliser, de se cristalliser : la cristallisation a lieu suivant des formees géométriques.
CRISTALLISÉ, E (kris-ta-li-zé) adj. Qui se présente sous formee de cristaux : sucre cristallisé.
CRISTALLISER (kris-ta-li-zé) v. a. Changer en cristaux. V. n. et Se cristalliser v. pr. Se formeer en cristaux.
CRISTALLISOIR (kris-ta-li-zoir) n. m. Réservoir en verre, dans lequel on effectue la cristallisation des corps en dissolution.
CRISTALLOGRAPHE (kris-tal-lo) n. m. Savant qui s'occupe de l'étude des cristaux.
CRISTALLOGRAPHIE (kris-tal-lo-gra-fî) n. f. (gr. krustallos, cristal, et graphein, décrire). Science des cristaux et des lois qui président à leur formeation.
CRISTALLOGRAPHIQUE (kris-tal-lo) adj. Qui a rapport à la cristallographie.
CRISTALLOÏDE (kris-tal-lo-i-de) adj. Qui ressemble à un cristal : pierre cristalloïde.
CRITÉRIUM (om') n. m. (gr. kriterion ; de krinein, juger). Caractère décisif de la vérité : l'évidence est le critérium de la vérité. Pl. des critériums. — L'Académie continue à écrire criterium sans accent.
CRITICISME (sis-me) n. m. Système philosophique de Kant, qui cherche à déterminer les limites dans lesquelles peut légitimement s'exercer l'entendement humain.
CRITIQUABLE (ka-ble) adj. Qui peut être critiqué.
CRITIQUE (ti-ke) adj. (gr. kritikos ; de krinein, juger). Qui concerne la critique : dissertation critique. Qui se plaît à censurer : esprit critique. Qui doit amener une crise, un changement, et, par ext., dangereux : moment critique. N. m. Qui porte son jugement sur des ouvrages d'art ou d'esprit : Aristarque est resté le type des critiques impartiaux. Censeur. N. f. Art de juger les ouvrages littéraires ou artistiques. Examen de la valeur des documents : critique historique. Restitution des textes : critique verbale. Blâme : la critique est aisée et l'art est difficile. Ant. Apologie.
CRITIQUER (ti-ké) v. a. Censurer.
CRITIQUEUR (ti-keur) n. m. Qui a la manie de critiquer.
CROASSANT (kro-a-san), E adj. Qui croasse.
CROASSEMENT (kro-a-se-man) n. m. Cri du corbeau et de la corneille.
CROASSER (kro-a-sé) v. n. Crier, en parlant du corbeau et de la corneille.
CROATE adj. et n. De la Croatie.
CROC (kro) n. m. (bas lat. croccus). Sorte de grappin de suspension : suspendre de la viande à un croc. Longue perche de marinier, armée d'une pointe et d'un crochet. Moustaches en croc, moustaches relevées et recourbées en croc. Pl. Dents longues et pointues de certains animaux.
CROC-EN-JAMBE (kro-kan-jan-be, même au plur.) n. m. Manière de faire tomber quelqu'un en passant le pied entre ses jambes : donner un croc-en-jambe. Pl. des crocs-en-jambe.
CROCHE (de croc) adj. Courbé, tortu : jambe croche. Peu us.) N. f. Mus. Note qui vaut la moitié d'une noire. Double croche, qui ne vaut que la moitié d'une croche. N. f. pl. Tenailles du forgeron.
CROCHER (kro-ché) v. a. Egaliser, en parlant des boucles d'un tricot.
CROCHET (kro-chè) n. m. Petit croc : crochet de chiffonnier. Fer recourbé pour ouvrir une serrure. Sorte de parenthèse : [ ]. Aiguille à pointe recourbée : broder au crochet. Boucle de cheveux collée sur les tempes. Faire un crochet, changer subitement de direction. Clou à crochet, clou dont la tête est courbée à angle droit. Pl. Dents aiguës et perçantes de quelques animaux : les crochets de la vipère sont creux. Instrument de portefaix. Etre aux crochets de quelqu'un, vivre à ses dépens.
CROCHETABLE adj. Que l'on peut crocheter.
CROCHETAGE n. m. Action de crocheter.
CROCHETER (che-té) v. a. (Prend un è ouvert devant une syllabe muette : il crochète.) Ouvrir une serrure avec un crochet.
CROCHETEUR n. m. Portefaix. Par extens. Homme grossier, brutal. Celui qui ouvre les serrures en se servant d'un crochet.
CROCHU, E adj. (de croc). Croche. Fig. Avoir les mains crochues, avoir du penchant au vol.
CROCODILE n. m. (lat. crocodilus ; gr. krokodeilos). Genre de reptiles hydrosauriens, famille des crocodilidés. Fig. Larmes de crocodile, larmes hypocrites pour émouvoir et tromper.Les crocodiles ou caïmans des grands fleuves d'Afrique et d'Amérique ont parfois de 6 à 8 mètres ; ils ont pour caractères : une tête allongée, deux fois plus longue que large, 38 dents en haut 30 en bas, les pattes de derrière palmées, la queue aplatie et propre à la natation. Ils se meuvent difficilement sur la terre ; mais, plongés dans l'eau, ils deviennent audacieux et s'attaquent même à l'homme. Leur épaisse carapace résiste à la balle. Le crocodile était un des animaux sacrés de l'ancienne Egypte.
CROCODILIDÉS n. m. pl. Famille de reptiles, ayant pour type les crocodiles. S. un crocodilidé.
CROCUS (kuss) n. m. Genre d'iridacées, dont une espèce est le safran.
CROIRE v. a. (lat. credere. — Je crois, nous croyons. Je croyais, nous croyions. Je crus, nous crûmes. Je croirai, nous croirons. Que je croie, que nous croyions. Que je crusse, que nous crussions. Croyant. Cru, e.) Tenir pour vrai : croire un conte. S'imaginer, juger : croire habile. Faire croire, persuader. V. n. Ajouter foi : croire à l'astrologie. Avoir la foi : croire en Dieu. Ant. Douter, contester.
CROISADE (za-de) n. f. (de croiser.) Expédition en Terre sainte : partir pour la croisade. (V. Part. hist.) Fig. Vive campagne menée pour une réformee, contre un abus, etc. : la croisade antialcoolique.
CROISÉ (kroi-zé) n. m. Qui s'engageait dans une croisade. (V. Part. hist.) Etoffe croisée.
CROISÉ, E (kroi-zé) adj. En croix : bâtons croisés. Etoffe croisée, à fils très serrés, et fabriquée avec plusieurs couples de marches. Feu croisé, qui bat l'ennemi de plusieurs côtés. Rimes croisées, alternées.
CROISÉE (kroi-zé) n. f. Fenêtre. Point où deux choses se croisent : la croisée de deux chemins. Transept. Bâtons croisés en haut d'une ruche.
CROISEMENT (ze-man) n. m. Action de disposer en formee de croix. Endroit où deux voies se rencontrent. Mélange de deux races d'animaux : le croisement de l'âne et du cheval donne le mulet. Disposition des fils dont l'entrelacement formee un tissu.
CROISER (kroi-zé) v. a. Disposer en croix : croiser les jambes ; croiser les épées. Croiser la baïonnette, en présenter la pointe. Rayer, effacer : croiser un alinéa. Couper en travers : sentier qui croise la roule. Mêler par l'accouplement des races d'animaux. Croiser (ou se croiser) les bras, rester inactif. V. n. Mar. Aller et venir dans un même parage pour surveiller la navigation. Avoir assez d'ampleur pour être croisé : habit qui croise bien. Se croiser v. pr. Aller dans des directions opposées qui se rencontrent à un certain moment. Au moyen âge, prendre part à une croisade. Ant. Décroiser.
CROISETTE (kroi-zè-te) n. f. Petite croix.
CROISEUR (kroi-zeur) n. m. Navire rapide, destiné à éclairer les escadres : un croiseur cuirassé.
CROISIÈRE (kroi-zi-è-re) n. f. Mar. Surveillance exercée par les vaisseaux qui croisent : Napoléon au retour de l'île d'Elbe trompa les croisières anglaises. Ensemble des navires qui croisent.
CROISILLON (kroi-zi, ll mll., on) n. m. Traverse d'une croix, d'une croisée. Branches de fer qui se croisent dans le cœur d'un arbre tournant pour l'empêcher de se fendre.
CROISSANCE (kroi-san-se) n. f. Développement progressif d'un corps organisé : une croissance trop rapide fatigue les enfants. Ant. Décroissance.
CROISSANT (kroi-san) n. m. Figure échancrée de la lune jusqu'à son premier quartier : le croissant était l'emblème de Diane. Pièce héraldique ayant cette formee. Petit pain au beurre en formee de croissant. Instrument de jardinier recourbé. Pièce de métal recourbée pour retenir les pelles et pincettes aux jambages des cheminées. Etendard des Turcs. Fig. Empire turc.
CROISSANT (kroi-san), E adj. Qui croît, s'augmente : force, fortune croissante.
CROISSEMENT (kroi-se-man) n. m. Action de croître. (Peu us.) Ant. Décroissement.
CROISURE (kroi-zu-re) n. f. Tissure d'une étoffe croisée autre que le drap, dont la tissure s'appelle filure. Litt. Disposition des vers par rimes croisées.
CROÎT (kroi) n. m. Augmentation d'un troupeau par la naissance des petits. Ant. Déchet.
CROÎTRE v. n. (lat. crescere. — Je croîs, tu croîs, il croît, nous croissons, vous croissez, ils croissent. Je croissais, nous croissions. Je crûs, nous crûmes. Je croîtrai, nous croîtrons. Je croîtrais, nous croîtrions. Croîs, croissons, croissez. Que je croisse, que nous croissions. Que je crûsse, que nous crûssions. Croissant. Crû, crue.) Devenir plus grand, augmenter : les jours croissent. Se développer, en parlant des végétaux. V. a. Rendre plus grand : croître la gloire de quelqu'un. (fig. et vx.) Ant. Décroître, diminuer.
CROIX (kroi) n. f. (lat. crux). Gibet formeé de deux pièces de bois placées en travers l'une sur l'autre, où on attachait autrefois les criminels : le supplice de la croix était infligé aux esclaves fugitifs. Figure représentant la croix de Jésus-Christ. Le bois de la croix où il fut attaché. Par ext. Le christianisme. Bijou en formee de croix. Décoration de divers ordres : la croix de la Légion d'honneur. Face d'une monnaie : jouer à croix ou pile. Signe de croix, signe figurant la croix que font les chrétiens. Croix rouge ou de Genève, croix rouge sur fond blanc indiquant la neutralité des ambulances, en vertu de la convention de Genève. Fig. Peine, affliction : chacun a sa croix dans ce monde.En tant que pièce héraldique, la croix est constituée en règle par la réunion du pal et de la fasce (v. la planche blason), mais sa formee, ses dimensions et ses attributs sont variables à l'infini. Parmi les principales, citons : croix de Saint-André, en formee d'X ; croix de Malte, à quatre branches égales, s'élargissant aux extrémités ; croix grecque, dont toutes les branches sont d'égale longueur ; croix latine, celle dont une branche est plus longue que les trois autres ; croix de Saint-Antoine ou Tau, en formee de T ; croix de Lorraine, croix qui a deux traverses ou croisillons, etc.
CROMLECH (krom' — lèk') n. m. (bas breton kroumlech.) Monument mégalithique, formeé de pierres disposées en cercle, quelquefois autour d'une plus grande : les cromlechs abondent en Bretagne.
CROMORNE n. m. (allem. krummhorn). Ancien instrument de musique à vent, en bois et à anche double, en formee de J.
CRONE n. f. Monnaie danoise d'argent valant 3 fr. 35 c. (On dit aussi couronne.)
CRÔNE n. m. (flam. kran). Grue employée pour charger et décharger les navires.
CROQUANT (kan) n. m. (du village de Crocq, d'après de Thou). Un homme de rien. Un misérable. Les croquants, v. Part. hist.
CROQUANT (kan), E adj. Qui croque sous la dent : biscuit croquant. N. m. Syn. de croquante.
CROQUANTE (kan-te) n. f. Sorte de gâteau fait d'amandes torréfiées.
CROQUE AU SEL (À LA) loc. adv. Sans autre assaisonnement que du sel : artichauts à la croque au sel.
CROQUEMBOUCHE (kan) n. f. Toute sorte de pâtisseries croquantes.
CROQUE-MITAINE (ke-mi-tè-ne) n. m. Epouvantail pour les enfants. (V. Part. hist.) Pl. des croque-mitaines.
CROQUE-MORT (ke-mor) n. m. Pop. Employé des pompes funèbres. Pl. des croque-morts.
CROQUE-NOTE (kro-ke) n. m. Fam. Mauvais musicien. Pl. des croque-note ou croque-notes.
CROQUER (ké) v. n. (de croc). Faire du bruit sous la dent : le sucre croque sous la dent. V. a. Manger des choses croquantes. Dessiner, peindre à la hâte : croquer un paysage. Joli à croquer, joli à donner le désir d'en esquisser l'image. Mus. Croquer une note, la passer. Croquer le marmot, attendre longtemps.
CROQUET (kè) n. m. Sorte de biscuit fort dur.
CROQUET (kè) n. m. (mot angl.) Jeu qui consiste à faire rouler des boules de bois au moyen de maillets en suivant un trajet spécial.
CROQUETTE (kè-te) n. f. Boulette de pâte, de hachis, etc., saupoudrée de chapelure de pain, puis trempée dans du jaune d'œuf et frite.
CROQUEUR, EUSE (keur, eu-ze) n. m. Celui qui croque : le renard, croqueur de poules.
CROQUIGNOLE (ki-gno-le) n. f. Petite pâtisserie croquante. Chiquenaude sur le nez.
CROQUIS (ki) n. m. Esquisse, première pensée d'un peintre. Fig. Ebauche d'un ouvrage d'esprit.
CROSKILL (kros-kil) n. m. (du n. de l'inventeur.) Rouleau spécial pour briser les mottes de terre.
CROSNE (krô-ne) n. m. (de Crosnes, localité près de Corbeil). Plante labiée à tubercule comestible, originaire du Japon : les crosnes sont un légume d'hiver.
CROSS-COUNTRY (kross-keun-tré) n. m. (m. angl.). Course d'obstacles à travers champs.
CROSSE (kro-se) n. f. Bâton pastoral d'évêque : la crosse est le symbole du pouvoir épiscopal. (V. evêque.) Bâton recourbé, usité dans certains jeux pour chasser une balle. Le jeu même. Partie recourbée : crosse de l'aorte. Partie inférieure et recourbée du bois du fusil. (V. fusil.) Crosse d'affût, partie par laquelle l'affût repose sur le sol. (V. canon.)
CROSSÉ, E (kro-sé) adj. Qui a le droit de porter la crosse : abbesse crossée.
CROSSER (kro-sé) v. a. Pousser avec une crosse une balle ou une pierre. Traiter durement ou avec mépris. V. n. Jouer à la crosse.
CROSSERON (kro-se) n. m. Partie supérieure de la crosse, façonnée en volute.
CROSSETTE (kro-sè-te) n. f. Jeune branche de vigne, de figuier, etc., avec un peu de vieux bois à sa base, pour faire des boutures.
CROSSEUR (kro-seur) n. m. Qui joue à la crosse. Qui crosse, qui maltraite : un vilain crosseur.
CROTALE n. m. (gr. krotalon, grelot). Sorte de castagnettes dont se servaient les prêtres de Cybèle. Reptile ophidien. — Le crotale, dit serpent à sonnettes, habite l'Amérique ; sa morsure est presque toujours mortelle. Il est robuste, atteint 2 mètres de long, et sa queue est garnie d'étuis sonores qui produisent un bruit assez fort quand il l'agite.
CROTON n. m. (gr. krotôn). Genre d'euphorbiacées, dont les grains fournissent une huile purgative.
CROTONIQUE adj. Se dit d'un acide que l'on trouve dans les graines du croton tiglium.
CROTTE (kro-te) n. f. Fiente de certains animaux. Boue. Nom donné à des bonbons de chocolat.
CROTTER (kro-té) v. a. Salir de boue. Se crotter v. pr. Se salir de boue.
CROTTIN (kro-tin) n. m. Excrément des chevaux, des mulets et de quelques autres animaux : le crottin est un excellent fumier.
CROULANT (lan), E adj. Qui croule : murs croulants. Fig. Qui menace ruine : empire croulant.
CROULEMENT (man) n. m. Eboulement.
CROULER (lé) v. n. Tomber en s'affaissant, s'effondrer : cette maison croule. Par exagér. Etre ébranlé : la salle croulait sous les applaudissements. Fig. Etre réduit à rien : cette objection fait crouler votre système. V. a. Faire écrouler. (Vx.)
CROULIER (li-é), ÈRE adj. Se dit d'une terre, d'un terrain à sol mouvant. (Peu us.)
CROUP (kroup') n. m. (mot angl.). Maladie infectieuse, avec fausses membranes laryngées, qui peut amener la mort par asphyxie : le croup attaque surtout les enfants. (On l'appelle aussi laryngite diphtéritique.) Faux croup, spasme du larynx non dangereux.
CROUPADE n. f. Saut dans lequel le cheval porte les jambes de derrière sous le ventre.
CROUPE n. f. (german. kruppa). Partie postérieure de certains animaux, qui s'étend depuis les reins jusqu'à l'origine de la queue. . Sommet d'une montagne qui se prolonge et n'est pas à pic. Loc. adv. En croupe, à cheval sur la croupe, derrière la personne qui est en selle : monter en croupe.
CROUPÉ, E adj. Qui a une croupe de telle ou telle façon, en parlant d'un cheval, etc. : jument bien croupée, mal croupée.
CROUPETONS [ton] (À) loc. adv. Dans la position d'une personne accroupie.
CROUPI, E adj. Stagnant et gâté : les eaux croupies sont très dangereuses à boire.
CROUPIER (pi-é) n. m. Commis qui assiste le banquier dans les maisons de jeu. Associé à une entreprise financière.
CROUPIÈRE n. f. Longe de cuir qui passe sous la queue du cheval, du mulet, etc. Fig. Tailler des croupières à quelqu'un, lui susciter des embarras.
CROUPION n. m. Extrémité inférieure de l'épine dorsale chez l'homme. Partie à laquelle sont attachées les plumes de la queue d'une volaille, d'un oiseau.
CROUPIR v. n. (de croupe). Se dit des eaux dormantes qui se corrompent, de certaines matières qui pourrissent dans une pau stagnante : on ne doit pas laisser croupir le purin dans la cour des fermes. Fig. Vivre dans un état honteux : croupir dans le vice.
CROUPISSANT (pi-san), E adj. Qui croupit : eaux croupissantes.
CROUPISSEMENT (pi-se-man) n. m. Action de croupir. (Peu us.)
CROUSTADE (krous-ta-de) n. f. Croûte frite et croquante. Pâté chaud, à croûte croquante.
CROUSTILLANT (krous-ti, ll mll., an), E adj. Qui croque sous la dent : gâteau croustillant. Fig. Qui abonde en détails piquants et un peu libres : récit croustillant.
CROUSTILLE (krous-ti, ll mll.) n. f. (provenç. croustilho). Petite croûte. Fam. et par ext. Petit repas.
CROUSTILLER (krous-ti, ll mll., é) v. n. Manger des croustilles. Croquer sous la dent.
CROÛTE n. f. (lat. crusta). Partie extérieure du pain, durcie, par la cuisson. Casser une croûte, faire une légère collation. Pâte cuite qui renferme la viande d'une tourte, etc. Tout ce qui se durcit sur quelque chose. Plaque que formee sur la peau l'humeur ou le sang séché. Croûte terrestre, écorce solidifiée de la terre. Fig. Mauvais tableau.
CROÛTELETTE (lè-te) n. f. Petite croûte.
CROÛTEUX, EUSE (teû, eu-ze) adj. Qui a des plaques semblables à des croûtes.
CROÛTON n. m. Morceau de croûte, surtout à l'extrémité du pain. Petit morceau de pain frit qu'on met dans une purée, une omelette, etc.
CROWN-GLASS (kra-oun'-glass) n. m. Verre blanc, de très belle qualité, employé pour les lentilles des instruments d'optique.
CROYABLE (kroi-ia-ble) adj. Qui peut être cru. Ant. Incroyable, douteux,
CROYANCE (kroi-ian-se) n. f. Action de croireCe qu'on croit. Foi religieuse : il faut respecter toutes les croyances, dès quelles sont sincères. Ant. Incroyance, défiance, doute.
CROYANT (kroi-ian), E n. Qui croit ce que sa religion enseigne. Les croyants, nom que se donnent les musulmans : le commandeur des croyants (le calife).
CRU n. m. Quantité dont un objet a cru. Production ; en particulier, production vinicole : les crus de Bourgogne sont universellement estimés. Terroir où croit quelque chose. Vin du cru, vin qui est du pays où on le consomme. Fig. Dire une chose de son cru, venant de son fonds personnel.
CRU, E adj. (lat. crudus). Qui n'est pas cuit : les huîtres se mangent crues. Soie crue, qui n'a subi aucune préparation industrielle. Fig. choquant, trop libre : anecdote un peu crue. Ant. Cuit.
CRUAUTÉ (kru-ô) n. f. (lat. crudelitas). Inhumanité, férocité. Action cruelle. Rigueur : cruauté du sort. Ant. Douceur, clémence, humanité.
CRUCHE n. f. Vase à anse, à large ventre et à cou étroit. Fig. et pop. Personne stupide. Prov. : Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise, à force de braver un danger, on finit par y succomber.
CRUCHÉE (ché) n. f. Le contenu d'une cruche.
CRUCHETTE (chè-te) n. f. Petite cruche.
CRUCHON n. m. Petite cruche.
CRUCIAL, E, AUX adj. (du lat. crux, crucis, croix). Chir. Fait en croix : incision cruciale.
CRUCIFÈRE adj. (lat. crux, crucis, croix, et ferre, porter). Qui porte une croix : colonne crucifère. N. f. pl. Famille de plantes dont la fleur a une corolle formeée de quatre pétales en croix, comme le chou, le navet, la giroflée, etc. S. une crucifère.
CRUCIFIANT (fi-an), E adj. Qui crucifie. Qui mortifie.
CRUCIFIÉ, E adj. Attaché à une croix. Fig. Mortifié. N. m. Absol. Le Crucifié, Jésus-Christ.
CRUCIFIEMENT ou CRUCIFÎMENT (fi-man) n. m. Action de crucifier. Tableau représentant le crucifiement de Jésus-Christ. Mortification.
CRUCIFIER (fi-é) v. a. (lat. crux, crucis, croix, et figere, fixer. — Se conj. comme prier.) Attacher à une croix. Fig. Mortifier.
CRUCIFIX (fi) n. m. invar. Représentation de Jésus-Christ en croix.
CRUCIFIXION (fik-si-on) n. f. Action de crucifier.
CRUCIFORME adj. En formee de croix : ligaments cruciformees.
CRUDITÉ n. f. Etat de ce qui est cru : crudité des fruits. Fig. Expression trop libre : dire des crudités. Pl. Fruits, légumes crus : manger des crudités.
CRUE (krû) n. f. Augmentation, croissance : crue d'un arbre. Elévation d'un cours d'eau : les crues régulières du Nil fertilisent l'Egypte. Ant. Baisse.
CRUEL, ELLE (kru-èl, è-le) adj. (lat. crudelis). Inhumain, impitoyable : Domitien fut un cruel tyran. Qui aime le sang : le tigre est cruel. Qui fait souffrir : souffrance cruelle. Rigoureux : destin cruel. Ant. Doux, clément, humain.
CRUELLEMENT (kru-è-le-man) adv. D'une manière cruelle : souffrir cruellement.
CRÛMENT (man) adv. D'une manière dure, sans ménagement : dire crûment les choses.
CRUOR (mot lat.) n. m. Partie solide du sang qui se coagule, par opposition au sérum.
CRURAL, E, AUX adj. (du lat. crus, cruris, jambe). Qui appartient à la cuisse : artère crurale.
CRUSTACÉS (krus-ta-sé) n. m. pl. (du lat. crusta, croûte). Classe d'animaux articulés, à respiration branchiale, à téguments solides, composant une carapace chitineuse encroûtée de sels calcaires : le crabe, le homard, l'écrevisse sont des crustacés. S. un crustacé. (V. la planche articulés.)
CRUZADE n. f. Monnaie de Portugal, valant environ 3 francs.
CRYOLITHE n. f. Fluorure double naturel d'alumine et de soude.
CRYOSCOPIE (os-ko-pî) n. f. (gr. kruos, glace, et skopein, examiner). Partie de la physique qui étudie les lois de la congélation des dissolutions salines.
CRYPTE n. f. (du gr. kruptos, caché). Souterrain d'église, où l'on enterrait autrefois les morts : la crypte de l'église de Saint-Denis contient les restes des derniers Bourbons.
CRYPTOGAME adj. et n. f. (gr. kruptos, caché, et gamos, mariage). Se dit des plantes qui ont les organes de la fructification cachés, comme les champignons, les fougères, etc. Syn. acotylédone.
CRYPTOGAMIE (mî) n. f. Etat d'une plante cryptogame. Etude des cryptogames.
CRYPTOGAMIQUE adj. Qui appartient à la cryptogamie : botanique cryptogamique.
CRYPTOGAMISTE (mis-te) n. m. Celui qui s'occupe des champignons.
CRYPTOGRAMME (gra-me) n. m. (gr. kruptos, secret, et gramma, caractère). Ecrit en caractères secrets.
CRYPTOGRAPHE n. Personne qui fait de la cryptographie.
CRYPTOGRAPHIE (fî) n. f.  (gr. kruptos, caché, et graphein, écrire). Ecriture secrète au moyen d'abréviations ou de signes convenus entre deux personnes.
CRYPTOGRAPHIQUE adj. Qui se rapporte à la cryptographie : langage cryptographique.
CRYPTON n. m. L'un des gaz trouvés par S. William Ramsay dans l'atmosphère terrestre.
CUBAGE n. m. Opération qui consiste à évaluer en unités cubiques le volume d'un corps.
CUBAIN, E (bin, è-ne) adj. et n. De Cuba.
CUBATURE n. f. Transformeation en cube d'un volume de formee différente.
CUBE n. m. (du gr. kubos, dé à jouer). Corps solide, à six faces carrées égales : le volume d'un cube s'obtient en faisant le cube de son côté, c'est-à-dire en multipliant trois fois par elle-même la longueur de ce côté. Arithm. Cube d'un nombre, produit de trois facteurs égaux à ce nombre : 27 est le cube de 3. Adjectiv. Se dit d'une mesure appliquée à évaluer le volume d'un corps, pour la distinguer de la mesure linéaire correspondante : un mètre cube.
CUBÈBE n. m. (arabe kebaba). Genre de pipéracées, comprenant des arbres grimpants dont la graine pulvérisée est utilisée en médecine.
CUBER (bé) v. a. Multiplier un nombre trois fois par lui-même. Valeur en unités cubiques : cuber des pierres. Avoir en unités cubiques un volume de : ce tonneau cube 300 litres.
CUBILOT (lo) n. m. Fourneau pour la préparation de la fonte de seconde fusion.
CUBIQUE adj. Qui appartient au cube : racine cubique. (V. racine.) Qui a la formee d'un cube.
CUBITAL, E, AUX adj. Du coude : nerf cubital.
CUBITIÈRE n. f. Pièce qui, dans les anciennes armures, enveloppait le coude et le pli du bras. (V. la planche armures.)
CUBITUS (tuss) n. m. Le plus gros des deux os de l'avant-bras, dont l'extrémité formee le coude.
CUCULLE (ku-le) n. f. (lat. cucullus). Nom du scapulaire, chez les chartreux. Vêtement à capuchon d'étoffe grossière qui couvrait la tête et le corps.
CUCURBITACÉES (sé) n. f. pl. (du lat. cucurbita, courge). Famille de plantes dicotylédones gamopétales, à tige rampante, comme la citrouille, la courge, le melon, la coloquinte, etc. S. une cucurbitacée.
CUCURBITE n. f. (du lat. cucurbita, courge). Partie inférieure de la chaudière de l'alambic, où l'on met les matières à distiller.
CUCURBITÉ, E adj. En formee de courge.
CUEILLAGE (keu, ll mll., a-je) n. m. ou CUEILLAISON (keu, ll mll., é-zon) n. f. Action de cueillir. Saison où l'on cueille les fruits.
CUEILLE-FLEURS (keu, ll mll.) n. m. invar. Longs ciseaux pour couper les fleurs sur la plante, sans les endommager.
CUEILLE-FRUITS (fru-i) n. m. invar. Syn. de cueilloir.
CUEILLETTE (keu, ll mll., é-le) n. f. Récolte : la cueillette des pommes.
CUEILLEUR, EUSE (keu, ll mll., eu-ze) n. Celui celle qui cueille. (Peu us.)
CUEILLIR (keu, ll mll.) v. a. (du lat. colligere, rassembler. — Je cueille, nous cueillons. Je cueillais. Je cueillis. Je cueillerai. Je cueillerais. Cueille, cueillons, cueillez. Que je cueille. Que je cueillisse. Cueillant. Cueilli, e.) Détacher de leurs tiges des fruits, des fleurs. Cueillir des lauriers, acquérir de la gloire. Fam. Arrêter : cueillir un voleur.
CUEILLOIR (keu, ll mll.) n. m. Panier dans lequel on met les fruits que l'on cueille. Instrument de jardinier pour détacher les fruits de la branche.
CUIDER (dé) v. a. (lat. cogitare). Vieux mot qui signifiait croire et qui a encore été employé par La Fontaine : tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui.
CUILLER ou CUILLÈRE (kui, ll mll., è-re) n. f. (lat. cochleare ; de cochlea, coquille). Ustensile de table, composé d'un manche et d'une partie creuse pour puiser les aliments liquides ou peu consistants. Cuillère à pot, grande cuillère de cuisine. Ustensile servant à puiser les métaux en fusion.
CUILLERÉE (kui, ll mll., e-ré) n. f. Ce que contient une cuiller : boire une cuillerée de sirop.
CUILLERON (kui, ll mll., e-ron) n. m. La partie creuse d'une cuiller.
CUINE n. f. Cornue employée autrefois dans les laboratoires pour la préparation de l'acide azotique.
CUIR n. m. (lat. corium). Peau épaisse de certains animaux : le cuir de l'éléphant. Peau tannée corroyée, etc., propre aux usages de l'industrie. Fig. Faire des cuirs, faire des fautes de langage, particulièrement par des liaisons vicieuses. Ex. : ce n'est-pa-ta-moi. Entre cuir et chair, entre la peau et la chair. Cuir chevelu, partie de la tête recouverte par les cheveux.
CUIRASSE (ra-se) n. f. (de cuir.) Armure d'acier qui recouvre le dos et la poitrine : la cuirasse se compose d'un plastron et d'un dos, réunis par des bretelles en cuir. Défaut de la cuirasse, espace non protégé entre les deux plaques de devant et de derrière de la cuirasse. Fig. Endroit faible d'un homme, d'un écrit. Revêtement métallique d'un vaisseau. Enveloppe protectrice de certains animaux : la cuirasse du tatou.
CUIRASSE (ra-sé) n. m. Navire de guerre protégé par des plaques métalliques contre les projectiles.
CUIRASSÉ, E (ra-sé) adj. Couvert, protégé par une cuirasse : navire cuirassé. Fig. Préparé à tout, endurci : être cuirassé contre les passions, le remords.
CUIRASSEMENT (ra-se-man) n. m. Action de revêtir d'une cuirasse métallique. Cette cuirasse.
CUIRASSER (ra-sé) v. a. Revêtir d'une cuirasse. Fig. Endurcir : cuirasser son cœur contre l'émotion.
CUIRASSIER (ra-si-é) n. m. Soldat de cavalerie qui porte la cuirasse : il y a dans l'armée française treize régiments de cuirassiers. V. cavalerie.
CUIRE v. a. (lat. coquere. — Se conj. comme conduire.) Préparer les aliments par le moyen du feu. Calciner du plâtre, de la brique, etc. Rendre mûr : le soleil cuit les fruits. V. n. Devenir cuit : légumes qui cuisent mal. Fig. Causer une douleur âpre, aiguë : les yeux me cuisent. Impers. Il vous en cuira, vous vous en repentirez.
CUISAGE (za-je) n. m. Réduction du bois en charbon.
CUISANT (zan), E adj. Qui se cuit facilement : haricots cuisants. Apre, aigu : douleur cuisante.
CUISINE (zi-ne) n. f. (lat. coquina ; de coquere, cuire). Lieu où l'on apprête les mets. Art d'apprêter les mets. Ces mets euxmêmes : manger de bonne cuisine . Fam. Préparation accompagnée de tripotage.
CUISINER (zi-né) v. n. Faire la cuisine. V. a. Fig. Préparer, accommoder : cuisiner une élection.
CUISINIER (zi-ni-é), ÈRE n. Qui fait la cuisine. N. f. Appareil en fonte ou en tôle, muni d'un ou de deux foyers, et à l'aide duquel on peut faire cuire les aliments, tout en chauffant un appartement. Sorte de rôtissoire, de coquille, destinée au grillage des viandes.
CUISSARD (i-sar) n. m. Partie de l'ancienne armure qui couvrait les cuisses. (V. planche armures.)
CUISSE (i-se) n. f. (du lat. coxa, hanche). Partie du corps qui s'étend de la hanche au genou. Chez le cheval, partie du membre postérieur qui va de la croupe à la jambe.
CUISSEAU (i-sô) n. m. Partie du veau coupé en deux, prenant au-dessous de la queue et allant jusqu'au rognon.
CUISSE-MADAME (i-se) n. f. Sorte de poire allongée. Pl. des cuisses-madame.
CUISSIÈRE (i-si-è-re) n. f. Garniture de peau dont les tambours se couvrent la cuisse gauche.
CUISSON (i-son) n. f. Action de faire cuire : la viande de porc demande une cuisson prolongée. Etat de ce qui est cuit. Douleur aiguë et superficielle.
CUISSOT (i-so) n. m. Cuisse de gibier de forte taille (cerf, sanglier, chevreuil, etc..) Forme ancienne de cuissard.
CUISTRE (is-tre) n. m. Valet de collège. Fam. Pédant.
CUISTRERIE (is-tre-rî) n. f. Pédantisme, affectation du cuistre.
CUIT (ku-i), E adj. Préparé par la cuisson. Ant. Cru.
CUITE n. f. Action de cuire les briques, la porcelaine, etc. Ce qu'on cuit en une seule fois. Concentration d'un sirop. Pop. Ivresse : prendre une cuite.
CUIVRAGE n. m. Action de cuivrer. Résultat de cette action.
CUIVRE n. m. (lat. cuprum). Métal de couleur rouge brun quand il est pur : le cuivre fut le premier métal employé par l'homme. Cuivre rouge, cuivre pur. Cuivre jaune, laiton. Planche gravée sur cuivre : ce livre contient de beaux cuivres. Instrument à vent de cuivre. — Le cuivre existe dans la nature à l'état natif ou combiné à différents corps, notamment au soufre. Les minerais sont traités par le grillage et la fusion. La densité du métal est 8,85. D’une faible dureté, mais ductile et maléable, il sert à la fabrication de nombreux objets, tubes, etc., et entre dans la composition du laiton, du bronze et des monnaies d'or et d'argent. Sous l'action de l'air humide chargé de gaz carbonique, il se couvre d'une couche d'hydrocarbonate, ou vert-de-gris, qui est un toxique. Pour ce motif, tous les ustensiles de cuivre servant à la cuisine doivent être soigneusement étamés ou toujours tenus en un état de propreté irréprochable. En cas d'empoisonnement par les sels de cuivre, les vomitifs, les blancs d'œufs, l'eau albuminée et le lait sont les antidotes indiqués.
CUIVRÉ, E adj. De la couleur du cuivre : teint cuivré. Qui a le timbre du cuivre : voix cuivrée.
CUIVRÉE (vré) n. f. Emploi du cuivre pour obtenir de fausses dorures.
CUIVRER (vré) v. a. Couvrir de cuivre. Donner une teinte de cuivre. Cuivrer un sou, lui donner un timbre cuivré.
CUIVRETTE (vrè-te) n. f. Anche en cuivre de certains instruments à vent.
CUIVREUX, EUSE (vreû, eu-ze) adj. De la nature du cuivre. Qui rappelle le cuivre : couleur cuivreuse. Qui a le son du cuivre : voix cuivreuse. Se dit de certains composés du cuivre : composés cuivreux.
CUL (ku) n. m. (lat. culus). La partie de l'homme et de certains animaux qui comprend les fesses et le fondement. Le fond de certaines choses : un cul d'artichaut, de bouteille ; un cul de basse-fosse.
CULART (lar) n. m. Partie de l'équipage du gros marteau d'une forge.
CULASSE (la-se) n. f. (de cul.) Le fond du canon d'une arme à feu : les armes à feu modernes se chargent par la culasse. (V. canon, fusil.) Partie de la racine au-dessous du collet.
CULASSEMENT (la-se-man) n. m. Action ou manière de culasser une arme à feu.
CULASSER (la-sé) v. a. Mettre la culasse à une arme à feu.
CUL-BLANC (ku-blan) n. m. Nom vulgaire de plusieurs oiseaux a ventre blanc (traquet, pétrel.) Pl. des culs-blancs.
CULBUTE n. f. (subst. verb. de culbuter). Saut que l'on exécute en posant la tête à terre et lançant les pieds en l'air pour retomber de l'autre côté. Chute violente. Fig. Ruine, renversement.
CULBUTER (té) v. a. (de cul, et buter). Renverser violemment. Fig. Vaincre : culbuter l'ennemi. V. n. Faire la culbute.
CULBUTIS (ti) n. m. Amas de choses culbutées.
CUL-DE-FOUR n. m. Voûte à double courbure d'une niche. Pl. des culs-de-four.
CUL-DE-JATTE (ja-te) n. m. Qui n'a l'usage ni de ses jambes ni de ses cuisses, ou qui est complètement privé de ces membres. Pl. des culs-de-jatte.
CUL-DE-LAMPE (lan-pe) n. m. Archit. Ornement de plafond ou de voûte, ressemblant au dessous d'une lampe d'église. Impr. Vignette à la fin d'un chapitre. Pl. des culs-de-lampe.
CUL-DE-SAC n. m. Rue sans issue, impasse. Fig. Carrière qui ne mène à rien. Pl. des culs-de-sac.
CULÉE (lé) n. f. Massif de maçonnerie, destiné à soutenir la poussée de la voûte des dernières arches d'un pont. Culée d'arc-boutant, massif de maçonnerie destiné à soutenir la voûte d'un édifice.
CULER (lé) v. n. Aller à reculons : charrette qui cule. Mar. Le vent cule, il souffle davantage à l'arrière.
CULIÈRE n. f. (de cul.) Sangle attachée au derrière du cheval pour empêcher le harnais de glisser.
CULINAIRE (nè-re) adj. (du lat. culina, cuisine). Qui a rapport à la cuisine : art culinaire.
CULMIFÈRE adj. (lat. culmus, chaume, et ferre, porter). Dont la tige constitue un chaume.
CULMINANT (nan), E adj. (de culminer). Se dit de la partie la plus élevée d'une chose : le mont Blanc est le point culminant des Alpes. Fig. Le plus haut degré possible : l'entrevue d'Erfurt marque le point culminant de la fortune de Napoléon 1er. Astr. Point culminant, celui où un astre atteint sa plus grande hauteur au-dessus de l'horizon.
CULMINATION (si-on) n. f. (de culminant). Astr. Passage d'une étoile à son point le plus élevé audessus de l'horizon.
CULMINER (né) v. n. (du lat. culmen, inis, faîte). Astr. Passer par le point culminant.
CULOT (lo) n. m. (de cul). Partie inférieure des lampes d'église. Ornement architectural d'où partent des volutes et des rinceaux. Résidu au fond d'une pipe. Fond métallique d'une cartouche, d'un creuset. Dernier éclos en parlant des oiseaux. Fam. Dernier-né d'une famille. Pop. Aplomb.
CULOTTAGE (lo-ta-je) n. m. Action de culotter, en parlant d'une pipe. Résultat de cette action.
CULOTTE (lo-te) n. f. (de cul.) Vêtement d'homme qui couvre de la ceinture aux genoux. Abusivem. Pantalon. Cuis. Partie de la cuisse de bœuf, y compris l'échine jusqu'au filet. Tuyau bifurqué. Fam. Culotte de peau, vieux soldat.
CULOTTER (lo-té) v. a. Mettre une culotte à quelqu'un. Noircir une pipe par l'usage.
CULOTTIER (lo-ti-é), ÈRE n. Qui fait des culottes ou des pantalons.
CULPABILITÉ n. f. (lat. culpabilis ; de culpa, faute). Etat d'une personne coupable : avouer sa culpabilité.
CULTE n. m. (lat. cultus ; de colere, honorer). Hommage qu'on rend à Dieu. Ensemble des cérémonies par lesquelles l'homme honore Dieu : culte divin. Religion : culte catholique, protestant. Fig. Vénération.
CULTISME (tis-me) n. m. (du lat. cultus, cultivé). Recherche, affectation particulière du style, mise à la mode au début du xviie siècle par quelques écrivains espagnols, notamment Gongora. Syn. gongorisme.
CULTIVABLE adj. Susceptible de culture : terre cultivable.
CULTIVATEUR, TRICE adj. et n. Qui s'adonne à la culture des terres : les peuples cultivateurs. N. m. Petite charrue à une roue pour biner, sarcler.
CULTIVÉ, E adj. Mis en culture : sol bien cultivé. Fig. Qui a reçu de l'instruction : esprit cultivé.
CULTIVER (vé) v. a. (bas lat. cultivare). Faire les travaux propres a rendre la terre fertile : Cincinnatus, sortant de la dictature, se remit à cultiver son champ. Fig. S'adonner à : cultiver les sciences. Former : cultiver la raison. Entretenir des relations assidues avec : cultiver ses amis.
CULTURAL, E, AUX adj. Qui a rapport à la culture de la terre : études culturales.
CULTURE n. f. (lat. cultura ; de cultum, supin de colere, cultiver). Action de cultiver : la culture de la canne à sucre a fait la fortune de la Martinique. Soins que l'on prend pour rendre utiles des productions autres que celles de la terre : la culture des abeilles. Fig. Se dit des arts, des sciences, des productions de l'esprit : se livrer à la culture des lettres. Terrain que l'on cultive.
CUMIN n. m. Genre d'ombellifères très cultivées pour les graines employées comme aromates. Les graines elles-mêmes : saupoudrer de cumin.
CUMINIQUE adj. Se dit de divers composés, aldéhyde, acide, alcool, dérivés de l'essence de cumin.
CUMUL (mul) n. m. (subst. verb. de cumuler). Action d'exercer simultanément plusieurs emplois : le cumul des fonctions électives et des charges administratives est en général interdit.
CUMULARD (lar) n. m. Pop. Fonctionnaire qui exerce simultanément plusieurs emplois.
CUMULATIF, IVE adj. Dr. Qui se fait par accumulation : donation cumulative, de biens présents.
CUMULATIVEMENT (man) adv. Par accumulation.
CUMULER (lé) v. a. Réunir plusieurs choses sur sa personne : cumuler deux emplois.
CUMULUS (luss) n. m. (mot lat.). Amas de nuages amoncelés : les cumulus se résolvent généralement en pluie.
CUNÉIFORME adj. (du lat. cuneus, coin, et de formee). En formee de coin. Se dit surtout de l'ancienne écriture des Assyriens, des Perses et des Mèdes.
CUNETTE (nè- te) n. f. (ital. cunetta). Petit canal dans un fossé de fortifications. Petit canal au fond d'un égout ou d'un aqueduc, en contre-bas du trottoir.
CUPIDE adj. Qui a de la cupidité : Verrès était cupide et cruel. Ant. Désintéressé, généreux.
CUPIDEMENT (man) adv. Avec cupidité. (Peu us.)
CUPIDITÉ n. f. (lat. cupiditas). Convoitise. Désir immodéré des richesses. Ant. Désintéressement.
CUPRESSINÉES (prè-si-né) n. f. pl. Tribu de conifères, ayant pour type le genre cyprès. S. une cupressinée.
CUPRIFÈRE adj. (lat. cuprum, cuivre, et ferre, porter). Qui contient du cuivre : terrains, sédiments cuprifères.
CUPRIQUE adj. (du lat. cuprum, cuivre). De la nature du cuivre.
CUPRO-AMMONIACALE adj. f. Liqueur cupro-ammoniacale, dissolution ammoniacale de cuivre que l'on emploie pour l'imperméabilisation de la toile à voile, du papier, etc.
CUPULE n. f. (du lat. cupula, petite coupe). Bot. Godet folié ou écailleux, formeant la base du fruit.
CUPULIFÈRES n. f. pl. (de cupule, et du lat. ferre, porter). Grande division de plantes, ainsi nommées de la cupule qui porte le fruit. S. une cupulifère.
CURABILITÉ n. f. Caractère de ce qui est curable.
CURABLE adj. (lat. curabilis). Qui peut se guérir.
CURAÇAO (sô) n. m. (du n. d'une des Antilles). Liqueur faite avec des écorces d'oranges amères, du sucre et de l'eau-de-vie.
CURAGE ou CUREMENT (man) n. m. Action de curer : le curage d'un égout. Résultat de cette action.
CURARE n. m. (mot amér.) Poison végétal très violent, avec lequel les Indiens empoisonnent leurs flèches.
CURARINE n. f. Alcaloïde extrait du curare.
CURATELLE (tè-le) n. f. Fonction de curateur.
CURATEUR, TRICE n. (lat. curator, trix). Personne commise par la loi pour l'administration des biens et des intérêts d'un mineur ou d'un incapable. Curateur au ventre, celui qui est nommé pour veiller aux intérêts de l'enfant dont une femme est enceinte au moment de la mort de son mari.
CURATIF, IVE adj. (de cure). Qui a pour but la guérison d'une maladie : méthode curative.
CURATION (si-on) n. f. Syn. peu usité de cure, dans le sens de traitement médical.
CURCULIONIDÉS (dé) n. m. pl. Famille d'insectes coléoptères, appelés vulgairement charançons. S. un curculionidé.
CURCUMA n. m. Genre de zingibéracées, dont certaines espèces sont employées en teinture ou dont la racine sert à préparer l'arrow-root.
CURE n. f. (lat. cura). Soin, souci : n'avoir cure de rien. (Vx en ce sens.) Traitement médical : faire une cure à Vichy. Guérison d'une maladie, d'une blessure : cure heureuse. Fonction à laquelle est attachée la direction spirituelle d'une paroisse. Résidence d'un curé.
CURÉ n. m. Prêtre pourvu d'une cure. Prêtre desservant. Prov. : C'est Gros-Jean qui en remontre à son curé, c'est un ignorant qui veut enseigner plus savant que lui.
CURE-DENT (dan) n. m. Petit instrument pour curer les dents. Pl. des cure-dents.
CURÉE (ré) n. f. Partie de la bête, intestins et sang, qu'on donne à la meute de chasse. Cette partie de la chasse : sonner la curée. Fig. Butin que l'on se dispute : la curée des places. Etre âpre à la curée, être très avide de lucre, d'emplois.
CURE-MÔLE n. m. Machine a curer les ports. Pl. des cure-môles.
CURE-OREILLE (rè, ll mll.) n. m. Petit instrument pour se nettoyer les oreilles. Nom vulgaire du forficule. Pl. des cure-oreilles.
CURE-PIED (pi-é) n. m. Instrument du maréchal ferrant. Pl. des cure-pieds.
CURER (ré) v. a. (de cure.) Nettoyer, retirer les ordures de : curer un fossé.
CURETTAGE (re-ta-je) n. m. Chir. Opération qui consiste à nettoyer avec une curette des tissus malades.
CURETTE (rè-te) n. f. Outil de bois ou de fer avec lequel on nettoie divers instruments. nstrument de couverturier. Instrument de chirurgie en formee de cuiller à bords tranchants.
CUREUR n. m. Qui cure les puits, les fossés, etc.
CURIAL, E, AUX adj. Qui concerne une cure. Maison curiale, presbytère.
CURIALE n. m. Membre d'une même curie. Membre d'un sénat municipal, sous le Bas-Empire.
CURIATE adj. Qui se compose de la réunion des curies : assemblée curiate.
CURIE (rî) n. f. (lat. curia). Subdivision de la tribu, chez les Romains. Lieu de réunion de chacune de ces divisions. Lieu où s'assemblait le sénat. Le sénat lui-même. Le sénat des villes municipales.
CURIEUSEMENT (ze-man) adv. Avec curiosité.
CURIEUX, EUSE (ri-eû, eu-ze) adj. (lat. curiosus ; de cura, souci). Qui a une grande envie de voir, d'apprendre. Indiscret : enfant trop curieux. Singulier, surprenant : procès curieux. N. Personne curieuse. N. m. Chose curieuse : le curieux de l'affaire. Ant. Insouciant, indifférent, banal, commun, vulgaire.
CURION n. m. (lat. curio). Prêtre chargé, chez les Romains, des fêtes et des sacrifices particuliers à chaque curie. Chef d'une curie.
CURIOSITÉ (o-zi) n. f. Désir de voir, de connaître. Indiscrétion : la curiosité est rarement bienveillante. Pl. Choses rares : amateur de curiosités.
CURSEUR n. m. (du lat. cursor, coureur). Petite lame ou pointe qui glisse à volonté dans une coulisse pratiquée au milieu d'une règle, d'un compas, d'une hausse de pointage, etc. Astron. Fil mobile qui traverse le champ d'un micromètre et qui sert à mesurer le diamètre apparent d'un astre.
CURSIF, IVE adj. Se dit d'une écriture courante et rapide : caractères cursifs. N. f. : écrire en cursive.
CURSOMÈTRE n. m. Instrument pour mesurer la vitesse des trains.
CURULE adj. (lat. curulis). Se disait d'un siège d'ivoire sur lequel certains magistrats romains avaient seuls le privilège de s'asseoir : chaise curule. Se disait des fonctions et de la personne même qui jouissaient de ce privilège : magistrature curule.
CURURE n. f. Boue retirée d'un fossé, d'un étang.
CURVATIF, IVE adj. (lat. curvare, courber). Qui tend a se courber.
CURVILIGNE adj. (du lat. curvus, courbe, et de ligne). Géom. Se dit d'une figure formeée par des lignes courbes.
CURVIMÈTRE n. m. Instrument mesurant la longueur des lignes courbes tracées sur le papier.
CUSCUTE (kus-ku-te) n. f. (ar. kouchout). Genre de convolvulacées, parasites des végétaux cultivés : la cuscute dévaste les champs de luzerne et de trèfle.
CUSPIDE (kus-pi-de) n. f. (lat. cuspis, cuspidis, pointe). Bot. Pointe acérée et allongée.
CUSPIDÉ, E (kus-pi-dé) adj. (de cuspide.) Bot. Qui se termine en pointe.
CUSTODE (kus-to-de) n. f. (du lat. custos, odis, gardien). Rideau qu'on met dans certaines églises à côté du maître-autel. Pavillon qui couvre le saint ciboire. Nom donné aux vases liturgiques. N. m. Supérieur de certains couvents.
CUTANÉ, E adj. (du lat. cutis, peau). Méd. Qui appartient à la peau : maladie cutanée.
CUTICULE n. f. (lat. cuticula). Petite peau très mince. Pellicule qui tapisse extérieurement la tige et les feuilles des plantes.
CUTTER (keu-teur) n. m. Syn. de cotre. V. ce mot.
CUVAGE n. m. Opération qui consiste à soumettre le raisin à la fermentation dans des cuves : le cuvage dure ordinairement de huit à dix jours, et seuls les vins rouges y sont soumis.
CUVAISON (vè-zon) n. f. Syn. de cuvage.
CUVE n. f. (lat. cupa). Grand vaisseau pour la fermentation du raisin : il est dangereux de pénétrer dans les cuves lorsqu'elles contiennent du moût en fermentation. Vaisseau servant à différents usages domestiques et industriels.
CUVEAU (vô) n. m. Petite cuve.
CUVÉE (vé) n. f. Le contenu d'une cuve : une cuvée de vendange, de moût.
CUVELAGE ou CUVELLEMENT (vè-le-man) n. m. Revêtement de l'intérieur d'un puits de mine. Introduction d'un tube métallique dans le forage d'un puits artésien.
CUVELER (lé) v. a. (Prend deux l devant une syllabe muette : il cuvelle.) Faire un cuvelage.
CUVER (vé) v. n. Fermenter dans la cuve. V. a. Fig. Cuver son vin, dormir après avoir bu avec excès.
CUVETTE (vè-te) n. f. (dimin. de cuve.) Vase large, peu profond, qui sert à la toilette et à d'autres usages. Entonnoir placé au-dessous de la descente des plombs. Petit vase situé à la partie inférieure du tube d'un baromètre. Plaque métallique en dessous du mouvement d'une montre. Fig. Mouvement du sol en formee d'entonnoir : Sedan est situé au fond d'une cuvette.
CUVIER (vi-é) n. m. Cuve à lessive.
CYANATE n. m. Sel dérivant de l'acide cyanique.
CYANHYDRIQUE (acide) Nom scientifique de l'acide prussique, toxique violent.
CYANIQUE adj. Se dit d'un acide oxygéné, liquide incolore, d'odeur irritante et très vésicant.
CYANOGÈNE n. m. Chim. Gaz composé de carbone et d'azote, et éminemment toxique.
CYANOPHYCÉES (sé) n. f. pl. Ordre d'algues, de coloration vert bleuâtre. S. une cyanophycée.
CYANOSE (no-ze) n. f. (du gr. kuanos, bleu) Coloration bleue, livide ou noirâtre de la peau : la cyanose, dite aussi couperose bleue, est caractéristique de certaines lésions du cœur.
CYANURATION (si-on) n. f. Action de transformeer en cyanure.
CYANURE n. m. Combinaison de cyanogène avec un corps simple : cyanure de potassium.
CYCAS (kass) n. m. Genre de phanérogames, très recherchés pour la décoration des serres.
CYCLAMEN (mèn) n. m. Genre de primulacées, comprenant des plantes vivaces, ornementales, très communes, à racines acres et purgatives.
CYCLE n. m.  (du gr. kuklos, cercle). Série de phénomènes qui se poursuivent dans un ordre déterminé : cycle de métamorphoses. Période après laquelle les mêmes phénomènes astronomiques se reproduisent dans le même ordre : cycle lunaire, cycle solaire. Cycle littéraire, groupe de poèmes constituant une sorte de cercle autour d'une légende principale : le cycle de la Table ronde. Nom générique des appareils de locomotion, tels que vélocipède, bicyclette, etc. — Le cycle lunaire est une période de 19 années, au bout de laquelle les phases de la lune reviennent aux mêmes époques. On l'appelle aussi nombre d'or, parce que les Athéniens, enthousiasmés de cette découverte, due à l'astronome Méton (432 ans av. J.-C.), firent graver en lettres d'or sur des tables de marbre les propriétés du cycle lunaire. Le cycle solaire est une période de 18 ans, à l'expiration de laquelle l'année recommence par les mêmes jours. L'ère chrétienne ayant commencé la 10e année du cycle solaire, pour trouver le numéro du cycle d'une année, on ajoute 9 au millésime, et l'on divise la somme par 28.
CYCLIQUE adj. Qui a rapport à un cycle astronomique : année cyclique. Qui a rapport à un cycle littéraire. Poètes cycliques, qui font partie d'un cycle littéraire, particulièrement du cycle héroïque grec.
CYCLISME (klis-me) n. m. Nom générique de tout ce qui se rapporte aux cycles (vélocipédie.)
CYCLISTE (klis-te) adj. et n. Personne qui pratique le sport vélocipédique.
CYCLOÏDAL, E, AUX (klo-i) adj. Qui a rapport à la cycloïde : courbe cycloïdale.
CYCLOÏDE (klo-i-de) n. f. Géom. Courbe engendrée par un point situé sur une circonférence qui roule sans glisser sur une droite.
CYCLONAL, E, AUX adj. Qui a rapport aux cyclones. Qui est dans le sens des cyclones : mouvement cyclonal des vents.
CYCLONE n. m. (du gr. kuklos, cercle). Ouragan qui se déplace en tournoyant avec une extrême rapidité : les cyclones naissent dans la mer des Antilles et traversent l'Atlantique entier.
CYCLOPÉEN, ENNE (pé-in, è-ne) adj. (de Cyclope, n. de géants mythologiques. V. Part. hist.). Se dit de monuments de construction anciens, vastes et massifs, probablement pélasgiques : mur cyclopéen.
CYCLOSTOMES (klos-to-me) n. m. pl. Ordre de poissons, qui comprend les lamproies et les formees voisines ressemblant à des vers. S. un cyclostome.
CYCNOÏDE (kno-i-de) adj. (gr. kuknos, cygne, et eidos, formee). Qui ressemble au cygne.
CYGNE n. m. (lat. cycnus). Genre d'oiseaux palmipèdes, migrateurs ou domestiqués, à cou très long, à large bec et larges ailes, dont l'espèce commune a le plumage d'un blanc éclatant : le plumage du cygne est recherché. Fig. Grand poète, grand écrivain : le cygne de Mantoue (Virgile) ; le cygne de Cambrai (Fénelon.) Chant du cygne, dernier ouvrage d'un beau génie près de s'éteindre. Blanc comme un cygne, très blanc. Cou de cygne, cou long et flexible.
CYLINDRAGE n. m. Action de cylindrer.
CYLINDRE n. m. (gr. kulindros). Corps arrondi, long et droit, à bases égales. Gros rouleau de fer ou de pierre, pour aplanir les routes, les allées des jardins. Pièce dans laquelle agit la vapeur, pour donner le mouvement au piston d'une machine à vapeur. Corps de pompe. Rouleau pour laminer les métaux, pour lustrer les étoffes, etc. Cylindre de révolution, solide engendré par la rotation d'un rectangle autour d'un de ses côtés.L'aire latérale du cylindre est égale au produit de la circonférence de base par la hauteur ou 2πRH ; le volume du cylindre est égal au produit de la surface de la base par la hauteur ou πR2H.
CYLINDRER (dré) v. a. Passer au cylindre ou mettre en rouleau.
CYLINDRICITÉ n. f.  Etat de ce qui est cylindrique.
CYLINDRIQUEMENT (ke-man) adv. En formee de cylindre.
CYLINDRO-CONIQUE adj. Qui tient du cylindre et du cône : balle cylindro-conique.
CYLINDROÏDE (dro-i-de) adj. (de cylindre, et du gr. eidos, formee). Qui a la formee d'un cylindre.
CYMAISE (mè-ze) n. f. V. cimaise.
CYMBALAIRE (sin-ba-lè-re) n. f. Muflier à tiges rampantes, qui croit sur les vieux murs.
CYMBALE (sin) n. f. (gr. kumbalon ; de kumbos, objet creux). Chacun des deux disques de cuivre ou de bronze, égaux, que l'on frappe l'un contre l'autre et qui formeent un instrument de musique.
CYMBALIER (sin-ba-li-é) n. m. Celui qui joue des cymbales.
CYME n. f. (lat. cyma). Bot. Mode d'inflorescence dans lequel les pédoncules, nés d'un même point de la tige, se ramifient suivant une loi définie. (V. la planche plante.)
CYMRIQUE (sim’) adj. V. kymrique.
CYNANCIE (si) n. f. V. esquinancie.
CYNÉGÉTIQUE adj. (gr. kuôn, chien, et agein, conduire). Qui concerne la chasse : plaisirs cynégétiques. N. f. L'art de la chasse : traité de cynégétique.
CYNIPS (nipss) n. m. Genre d'insectes hyménoptères, comprenant de nombreuses espèces, qui produisent des galles sur les feuilles des chênes.
CYNIQUE adj. (gr. kunikos ; de kuôn, kunos, chien). Se dit d'une ancienne secte de philosophes qui affectaient de mépriser les bienséances sociales. (V. Part. hist.) Impudent, obscène : discours, aveu cynique. Substantiv. : c'est un cynique. N. m. Philosophe cynique : Diogène est resté le plus célèbre des cyniques. Ant. Chaste, décent, pudique.
CYNIQUEMENT (ke-man) adv. Avec cynisme.
CYNISME (nis-me) n. m. Doctrine des philosophes cyniques. Impudence, effronterie : impudeur excessive. Ant. Bienséance, réserve, décence.
CYNOCÉPHALE n. m. (gr. kuôn, kunos, chien, et kephalê, tête). Genre de grands singes africains, dont la tête a quelque ressemblance avec celle du chien : les Egyptiens honoraient les cynocéphales.
CYNOGLOSSE (glo-se) n. f. (gr. kuôn, kunos, chien, et glôssa, langue). Genre de borraginées, ornementales et médicinales, dont les feuilles offrent quelque ressemblance avec une langue de chien.
CYPÉRACÉES (sé) n. f. pl. Famille de plantes monocotylédones, ayant pour type le souchet (cyperus.) S. une cypéracée.
CYPHOSE (fô-ze) n. f. Gibbosité à convexité postérieure de la colonne vertébrale : la cyphose est la plus commune des déviations de la colonne vertébrale.
CYPRÈS (prè) n. m. (gr. kuparissos). Genre de conifères cupressinées, comprenant des arbres résineux toujours verts, que l'on plante souvent auprès des tombes : le bois de cyprès est presque incorruptible. Symbole de deuil.
CYPRIÈRE n. f. Bois planté de cyprès.
CYPRIN n. m. Nom scientifique des poissons du genre carpe.
CYPRIOTE adj. et n. De Chypre.
CYRILLIEN (ril-li-in) ou CYRILLIQUE (ril-li-ke) adj. m. Se dit de l'alphabet slave, attribué à saint Cyrille.
CYSTICERQUE (sis-ti-sèr-ke) n. m. Etat par lequel passent les embryons des vers, comme le ténia, enkysté à ce moment dans la substance de l'animal qui lui sert d'hôte.
CYSTIQUE (sis) adj. Qui a rapport à la vessie.
CYSTITE (sis) n. f. (du gr. kustis, vessie). Méd. Inflammation de la vessie.
CYSTOTOME (sis-to) n. m. (du gr. kustis, vessie, et tomê, incision). Instrument dont on se sert pour inciser la vessie.
CYSTOTOMIE (sis, mî) n. f. Incision de la vessie.
CYTINÉES (né) n. f. pl. Famille de dicotylédones, ayant pour type le genre cytinet. S. une cytinée.
CYTINET (nè) n. m. Genre de plantes parasites, famille des cytinées.
CYTISE (si-ti-ze) n. m. Genre de légumineuses papilionacées, ornementales, voisin des genêts.
CZAR (kzar) n. m. V. tsar.CZARÉWITCH (kza) n. m. V. césarévitch.CZARIEN, ENNE (kza-ri-in, è-ne) adj. V. tsarien.CZARINE (kza) n. f. V. tsarine. 

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